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Article 24

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Et sinon c'est trop cool la Nouvelle-Zélande et tous les jours c'est le plus beau jour de ma vie.

(En plus c'est aussi ma lune de miel, et donc ça veut dire que Professeur Flaxou fait tout ce que je veux du moment que je couche avec lui.)

(Eh ça va, hein, j'ai le droit de coucher avec lui, c'est mon mari, tu peux rien dire!)

(Avant le mariage, par contre, on était chastes et purs.)

(HA HA.)

Mais avant de t'ennuyer avec le récit détaillé de mes aventures (on a vu la maison des Hobbits on a vu la maison des HOBBITS!), je ta fais juste un petit aparté "bouffe".

Donc en Nouvelle-Zélande, ancienne colonie anglaise, y'a pas de bouffe nationale tu t'en doutes (vu que c'est une colonie ANGLAISE hein). Enfin y'a des fish&chips comme en Angleterre, et sinon y'a des sandwichs en triangle et des burgers partout, voilà.

Les Maoris (peuple autochtone de la Nouvelle-Zélande) n'ont pas vraiment de cuisine spécifique, vu qu'ils mangeaient plutôt pour se nourrir que pour le goût. Globalement, on peut résumer la cuisine maorie traditionnelle à "beaucoup de poisson et des fois des fougères".



(Oui, y'a des fougères partout ici, et sur les trois cent millions d'espèces endémiques, y'en a quelques-unes de comestibles. On mange les pousses comme une salade, mais je t'avouerai que j'ai pas encore essayé, parce que les restaus maoris, c'est CHER.)

Mais quand même, c'est pas la désolation culinaire non plus, ici.

D'abord, j'ai retrouvé plein de trucs qui m'avaient manqué quand j'étais partie d'Angleterre, et qui existent aussi ici (eh, Commonwealth, y'a la Reine sur les pièces de monnaie et tout).

Par exemple, la ginger beer, qui, contrairement à son nom, n'est pas alcoolisée du tout (c'est un soda) m'avait  terriblement manquée depuis que j'étais rentrée en France, de même que d'autres trucs très répandus ici et un peu moins en Alsace : les cookies oatmeal&raisin, les mince pies  l(friandise de Noël), le chutney, ou encore les bagels au saumon(oui je sais, bouffe de blogueuse mode, mais j'y peux rien c'est délicieux).

J'ai aussi découvert des nouveautés auxquelles je suis devenue totalement accro, comme le Lift (qui est un genre de limonade mais bien citronnée), la glace "Hokey Pokey" (c'est comme de la vanille avec des morceaux de miel croustillants dedans, c'est la fête dans ta bouche)ou encore la bouffe Thaï : eh oui, ici c'est proche de l'Asie du Sud-Est (enfin "proche", le pays le plus proche c'est l'Australie et elle est à 3000 kilomètres, mais bon, on se comprend), donc y'a plein d'immigrés asiatiques.

Et les immigrés asiatiques, bienveillants, ont profité de la non-culture gastronomique de la Nouvelle-Zélande pour nous faire goûter la leur, et c'est A TOMBER. Entre chinois, thaï, vietnamien ou japonais, on ne sait même plus à quel saint se vouer quand sonne la cloche du repas.

(En plus, les restaus asiatiques ont la particularité d'être ouverts plus tard que les autres, ce qui nous arrange bien, parce que les Kiwis mangent à 18h, et qu'à 20h tous les restaurants sont fermés.) (Les fous.)

(Du coup je mange du poulet sauce saté tous les jours.)

(Mais je m'en fouuuuus!)

Ce que j'aime aussi avec la Nouvelle-Zélande, c'est qu'on n'est pas obligés d'aller dépenser plein de sous au restau quand on mange dehors (et comme on est sur la route comme des beatniks, on mange dehors presque tous les jours) (c'est ça le road trip, bébé) : les routes et centre-villes fourmillent de cafés qui, contrairement à la France, servent AUSSI à manger (autre que trois cacahuètes qui tirent la gueule) et proposent souvent des repas complets avec plat, salade et dessert.

(Bon, les desserts, c'est souvent des cookies triple chocolat, alors au bout d'un moment, c'est un peu monotone.)

(Mais on se force, on se force.)


Et pour finir :

- C'est bon, je suis rassuré.
- Par quoi?
- Ils ont du bon pain. On peut rester dans ce pays.

(Professeur Flaxou a le sens des priorités dans la vie.)

Et sinon je te laisse avec des photos coolissimes :



Des arbres géants au centre-ville d'Auckland.



La consécration.


Professeur Flaxou, fée des bois.


Ma vie est tellement géniale, tu peux pas test.


- Cha, mets-toi à côté! 
- Pourquoi moi?
- Ça rendra l'échelle encore plus impressionnante si c'est toi!


Chillin' at the Green Dragon.


Les petits moutons!


Un pa (village fortifié) maori.


On ne déconne pas avec la couche d'ozone.


Un petit brunch sans prétentions.


Une autre idée du marketing.



A Wellington, on peut jouer avec les sculptures.


DÉCÈS.


Sur le ferry, y'a du vent.


Et là, t'es jaloux là?




PS : Et demain JE VAIS VOIR LE HOBBIT!

(Laisse tomber le fait que depuis le début de mes vacances je fais des randos dans des parcs nationaux, et que je vais passer le week-end à faire du rafting. LE HOBBIT MA PETITE DAME!)

brève physiologique

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Bon.

J'ai l'habitude qu'il se passe des choses bizarres dans mon corps, mais là, ça devient n'importe quoi.

Depuis que je suis arrivée dans ce pays, mes cheveux et mes ongles poussent de manière aussi incontrôlable qu'inexplicable.

ET MES POILS!

Mais je te jure sur ma vie, je dois m'épiler les sourcils TOUS LES DEUX JOURS si je veux ressembler à quelque chose!

(En France, c'était toutes les 2 semaines, et encore. Des fois je me disais juste "boh, les lunettes vont cacher ça.", et ça roulait Raoul.)

Mais là, franchement, c'est plus possible.

Non seulement je suis obligée d'épiler la quasi-totalité de mon corps 2 fois par semaine si je veux pas ressembler à une guenon, mais en plus, j'ai des poils qui sont soudainement apparus sur des endroits totalement improbables de mon corps, alors qu'avant, ben, y'en avait pas.

Du coup, tous les jours je me retrouve à faire la chasse à mes nouveaux locataires, les poils de genoux(?), les poils de phalanges(??), les poils de PIEDS(sérieusement?).

Donc, après mûre réflexion, j'en suis arrivée à la conclusion suivante :

La Nouvelle-Zélande est en train de me transformer en Hobbit.

Du coup, je prends ça comme un compliment, donc j'ai arrêté de m'épiler les pieds.

(De toute façon, j'ai déjà bien assez à faire avec le reste de ma capillarité exacerbée.)

Et aussi, ce matin, j'ai trouvé une nouvelle dent là où la veille y'avait rien du tout(rediffusion d'un épisode précédent).Mais qu'est-ce qui se passe avec mon corps??!

(Et je sens la dernière qui commence à percer ma gencive, mais c'est de la folie!)

(Je vais être tellement sage avec toutes ces dents, tu vas pouvoir m'appeler Tindomerel la Vénérable.)

Je prends aussi ça comme un signe : c'est la Nouvelle-Zélande qui me transforme pour pouvoir manger des côtelettes d'agneau de façon optimale (tu peux y aller, j'ai des renforts dans tous les coins, c'est la fête dans ma bouche).

Quand ce pays en aura terminé avec moi, je serai une Charlotte 2.0, optimisée pour la Nouvelle-Zélande.

(C'est tellement cool que c'est presque pas flippant.)




PS : Promis, bientôt, je te ferai un vrai article, mais là je suis sur la route et j'ai pas assez de recul sur mes expériences pour écrire autre chose que "C'EST GÉNIAL C'EST GÉNIAL C'EST GÉNIAL".

Jeu de Noël

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Salut à toi, lecteur/lectrice adoré(e).

(Je fais dans l'égalité grammaticale, même si ça veut dire mettre des parenthèses partout à la fin des mots et ça freine mon élan et tout.)

(C'est dire si je t'aime.)

En ces temps de réjouissances et de bonnes résolutions (qui peuvent toutes se résumer à "Putain mais plus jamais je mange/bois autant sinon je vais crever"), je t'avouerais que je suis en décalage complet avec l'Hexagone.

Parce que c'est un peu difficile de concilier une image de Noël alsacien (bredalas, neige, vin chaud, marché de Noël, poitrine farcie, knepflas et marrons chauds, papy bourré au Gewürtz qui rigole à tout ce qu'on dit) (on le laisse faire parce qu'il se saoûle qu'une fois l'an, et que son seul effet négatif c'est de se mettre à raconter des blagues de cul) (mais les mêmes blagues de cul chaque année, parce qu'il en connaît que cinq, qu'il a apprises à la caserne en 58) ("Alors c'est un légionnaire qui va aux putes....").

Bref.

C'est dur de concilier cette idée de Noël avec 25 degrés à l'ombre, du soleil jusqu'à 22h, et des barbecues sur la plage. 

(Ma vie est trop difficile.)

Et même si je plains les Néo-Zélandais pour leur Noël très informel (short et tongs et on va vite fait chez mamie grignoter des chips) et privé de cette magie de l'hiver (d'autant qu'eux, les pauvres, ils ont RIEN pour les faire tenir les mois d'hiver, à part le mirage d'un printemps lointain), j'ai aussi l'impression que l'hémisphère Nord s'est faite quelque peu enfler sur le plan des cadeaux.

Résumons : les cadeaux typiques de Noël en Nouvelle-Zélande : un VTT, ou du matériel de plongée(masque, tuba, palmes, combinaison, bouteilles d'oxygène, c'que tu veux), ou encore des bons divers pour des activités sensationnelles(saut à l'élastique, en parachute, ou même Zorb). (Oui, les Néo-Zélandais ont inventé le zorb. Le nom est vachement plus fun que l'activité, en fait.)

Les cadeaux typiques de Noël en France : un livre, une écharpe, un pyjama. 

(Oui bien est-ce que je suis la seule enfant qui se faisait offrir SYSTÉMATIQUEMENT un pyjama à Noël?)

(Parce que j'ai failli appeler Amnesty pour ça, hein.)

Bref.

Comme je me sens pas vraiment d'écrire un article de Noël sous peine de déprimer sous une vague de "c'est mieux en France" (d'autant que je viens de me lever à 7h du mat pour skyper avec toute ma famille et, qu'en plus de la torture émotionnelle que ça implique, les salauds ont passé leur temps à me narguer avec du foie gras), je préfère remplacer mon article de Noël (grande tradition bloguesque) par une autre tradition non moins bloguesque : le jeu-concours.

Alors c'est pas vraiment un concours, puisque le gagnant ne gagnera que ma grande estime (tu penses que j'ai la thune pour t'envoyer un Colissimo des Antipodes?) (la réponse est non). Mais tu peux quand même participer juste pour l'amour du jeu, ou par goût du challenge (parce que je te préviens, c'est gratiné).

Le jeu, c'est que je vais te montrer des photos de mon voyage en Nouvelle-Zélande. Et il faudra trouver à quelle scène du Seigneur des Anneaux chaque photo correspond.

Y'en a des ultra faciles, y'en a des sacrément balèzes parce que c'est des plans d'une seconde et demie et y'avait vraiment que moi pour les reconnaître du premier coup(comme quoi, on pense que ça sert à rien de regarder le même film plus de 300 fois, mais quand même!) 

Donc des fois, si je pense que c'est vraiment trop chaud, je te donnerai des indices, parce que je suis pas comme ça. 

Ok, t'es prêt(e)? C'est parti !

EDIT : J'ai eu 3 réponses par mail, mais personne n'a eu tout juste (Noobs.) Donc je vous donne les réponses :

Numéro 1 :




Bon, fastoche, c'est la maison de Bilbo, qu'on peut voir ici dans le film :




Numéro 2 :




C'est l'endroit où les Hobbits se cachent du Nazgûl (dans le film, on a rajouté un arbre) :




Numéro 3 :




Là c'était un peu compliqué parce que j'avais pas le bon angle de photo, mais c'est le truc plat au premier plan qui est utilisé pour filmer Dunharrow (l'endroit où se réunit l'armée de Théoden avant la bataille de Minas Tirith, dans le Retour du Roi).



Numéro 4 et 5 :





Là aussi c'était un peu balèze : il faut en fait morpher les deux images ci-dessus pour avoir le plan de Gandalf arrivant à Isengard, dans la Communauté de l'Anneau :




Numéro 6 :



Les bois de la Lothlorien.




Numéro 7 :




En Ithilien, la bataille entre les Haradrim et les hommes du Gondor (menés par Faramir), dans les Deux Tours.




Numéro 8 :




L'Argonath, le pilier des rois



Numéro 9 :




Le Rohan



Numéro 10 :



Edoras et le château de Meduseld.



Numéro 11 :



La scène où Aragorn est en mode badass sur son cheval, juste avant d'ouvrir les portes du Gouffre de Helm (les deux en même temps, AU RALENTI.)




Pour les vidéos bonus, c'était fastoche fastoche : 

Numéro 12 : Edoras (là en fait, j'étais debout à l'emplacement du château de Théoden).


Numéro 13 : Jurassic Park (des plans de ce parc national ont été utilisés pour filmer l'île où est située le Parc.)



Voilà, j'espère que ça vous aura plu même si vous n'avez pas participé!

Les Français parlent aux Français

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Et donc j'ai passé la lune de miel la plus cool du monde.

Peut-être pas la plus romantique du monde (dormir dans des auberges de jeunesse pleines d'Allemands qui chantent bourrés, c'est pas vraiment top glamour), mais on s'en fout parce que c'était quand même génial.

(Et puis on a pas de boulot et pas d'argent, alors j'étais déjà contente de pas avoir à dormir dans la voiture.)

Avec Professeur Flaxou, on s'est fait un vrai road trip à l'américaine : des petites routes, des pleins d'essence, des emballages de fast-food PARTOUT dans la voiture, toute notre vie tient dans notre coffre et on a des serviettes de bain qui sèchent sur la plage arrière.

(C'était mi-américain, mi-gitan.)

On a divisé les choses à voir en Nouvelle-Zélande en deux catégories :

1. Le guide du Petit Futé le décrit avec moult superlatifs et le met dans le petit encadré qui dit "A ne pas manquer sous peine de mort lente et douloureuse"

2. Ils ont tourné le Seigneur des Anneaux juste ici, là! Juste là! Sans effets spéciaux ni rien! Tu rajoutes de la musique épique et t'es dedans, DEDANS!

(Cf. Mon post précédent.) (J'ai fait un edit avec les résultats, mais tout le monde a perdu.) (Noobs.)

On a passé seulement quelques jours dans l'île du Nord, parce que, comme on pense trouver du boulot autour d'Auckland ou de Wellington, on s'est dit qu'on aurait plein de temps pour explorer le Nord. Donc en fait, on a juste fait des trucs qui se trouvaient sur le chemin de la route vers le Sud.

Enfin, presque :

- Le village des Hobbits est plus proche du trajet retour. Tu veux pas le faire en revenant vers Auckland? Ça éviterait de faire un détour.


- OK, c'est bon, j'ai compris.

Mais on a quand même vu des choses cool dans le nord : les grottes aux vers luisants de Waitomo (tu fais une balade en barque dans un tunnel souterrain, et le plafond est PLEIN de vers luisants, c'est joli comme tout) (quand on arrive à oublier le fait que c'est un million de gros vers dégueulasses suspendus à 20 centimètres au-dessus de ton visage) (mais y'a des petites lumières toutes mignonnes alors ça va).

On a aussi passé une journée à Wellington, et on est allés manger au café où mangeaient les stars du Seigneur des Anneaux, ce qui n'a pas manqué d'éveiller la fan-girl qui sommeille profondément d'un oeil en moi :

- Han mais tu te rends compte!
- Quoi?
- Tout à l'heure je faisais pipi...
- Ça commence bien.
- Et je me suis dit : han mais t'imagines! Si ça se trouve Elijah Wood a fait pipi dans ces mêmes toilettes!
- Ou même Orlando Bloom, si ça se trouve!
- Ihihihihihihi!

C'était un grand moment.

- Tu réalises qu'ils allaient probablement pisser dans les toilettes des hommes?
- Oh naaaaan!

C'était un COURT moment.

(Merci Flaxou de me pourrir mon groove.)

Et puis c'était en route pour le ferry et la verdoyante (et parfois jauneoyante)île du Sud!

Ce qui est chouette avec l'île du Sud, c'est que la population est pas très... là. En fait.

Petit cours de mathématiques :

(Oh naaaan, s'exclament tous mes lecteurs qui ont fait un Bac L.) (Oui, je sais, c'est traumatisant, mais vous allez voir, ce sera vite fini.)

La Nouvelle-Zélande compte 4,5 millions d'habitants (aux dernières estimations). Sur ces 4,5 millions d'habitants, l'île du Nord en compte 3,5 (plus d'un million d'entre ceux-là sont uniquement à Auckland!).

Il reste donc 1 million d'habitants, répartis sur un territoire de 150 000 km2 (soit plus d'un quart de la France), sachant que 400 000 de ces habitants se trouvent dans la ville de Christchurch (troisième plus grande ville du pays).

Tu comprendras donc que notre voyage était quelque peu...dépeuplé.

Ce qui donnait des trucs ultra-géniaux comme ça :


Ouais, il fait 27 degrés sur une plage de sable blanc, et je suis LA. SEULE. DANS. L'EAU.

(Mais j'ai pas enlevé mes habits parce qu'il y avait des bateaux dans le coin.)

(Je veux pas qu'un milliardaire à jumelles se rince l'oeil à mes frais, merci bien.)

Ou encore d'autres trucs cool comme ça :

- Mais bien sûr que Leviator est le plus fort des types Dragon!
- N'importe quoi! Leviator est vulnérable aux attaques électriques! Tout le monde sait que c'est Dracolosse!
- Je te dis que...
- Eh regarde! Une voiture!
- Ça faisait combien de temps qu'on n'en avait pas croisé une?
- Depuis qu'on a quitté Hokitika. Donc... trois heures.

(Je te jure que c'est vrai. Une fois, j'ai roulé pendant une heure et demie en ayant oublié de régler le rétroviseur, tellement y'en a pas besoin, tellement y'a jamais personne.)

Bon, en contrepartie, faut faire le plein d'essence dès que tu peux, et prévoir plein de bouffe non-périssable à garder dans la voiture. Donc, pendant deux semaines, dès que Flaxou et moi on sortait de la ville, on se nourrissait exclusivement de ça :


C'est drôle, parce que ça ressemble à de la bouffe pour chat, mais au goût... ben c'est pareil.

(Me demande pas comment je sais quel goût a la bouffe pour chat.)

(J'étais jeune et curieuse, voilà.)

Mais, au final, c'est quand même über-génial de pouvoir visiter des endroits magnifiques et d'y croiser PERSONNE.


(On peut faire des trucs de ce genre en toute impunité.)

(Et ça, c'était devant le lieu de tournage d'Edoras, qui est considéré comme LE point touristique de la région.)

(Faut avouer qu'on a quand même croisé deux personnes en deux jours. La foule!)

L'autre avantage de l'île du Sud, c'est que la faune locale est pas très craintive : on a donc pu observer de très près une colonie d'otaries sauvages qui en avaient rien à foutre de nous :


Petite anecdote : voilà comment on a trouvé les otaries :

- Pouah dis donc ça schlingue à mort dans le coin! On dirait des algues en décomposition.
- Non, on dirait un cimetière de rats crevés.
- Non, on dirait... un très très vieux dessous de bras!
- Ah! C'est ça!

(Je comprends enfin l'expression "puer comme un phoque". Ceci n'est pas une métaphore.)

On a aussi vu des pingouins qui se dandinaient tranquille sur la plage :


Et (clou des vacances) j'ai donné à manger à un weka(oiseau super rare et endémique à la Nouvelle-Zélande),même qu'il m'a pincé le doigt et tout *gloire*.


En revanche, c'était beaucoup moins glorieux pour tout le reste de la France, on dirait :

- Ouah trop cool, t'as donné à manger à un kiwi!
- Ha ha non maman, je sais qu'il lui ressemble, mais c'est un weka en fait.
- C'est pas un kiwi?
- Non, les kiwis sont nocturnes, donc on les voit jamais. Mais les wekas sont aussi des oiseaux endémiques, menacés d'ext...
- Nan mais maintenant je m'en fous.


Non, mais c'est pas grave, hein.

On a aussi fait des activités ultra sportives, comme à Queenston où on s'est essayés au rafting :


(Top sexy, top glamour.)

Et évidemment, rando rando rando :


Forêt


Cailloux


Mer


Montagne


Franchissage de ruisseaux!

Je peux dire qu'on a fait presque tous les environnements existants (sauf le glacier Franz Josef, ils voulaient pas laisser les touristes s'aventurer dessus. Une histoire de failles invisibles et de chutes mortelles.) (Les lopettes.)

On est aussi allés en randonnée 4X4 (très écolo) pour chercher de l'or dans Skipper's Canyon. (La région de l'Otago a connu une ruée vers l'or assez importante : imagine-toi les bouquins à Jack London, mais avec des Chinois partout.) (Oui, déjà à l'époque, la Nouvelle-Zélande exportait sa main-d'oeuvre.)

Et on a trouvé de l'or !


- T'es au courant que c'est juste une paillette microscopique?
- Mais Flaxou sois pas rabat-joie, enfin, on a trouvé de l'OR!

(Je m'en fous, je l'ai gardé. C'est mon or et je le garde.)

On n'est pas restés à l'écart des villes quand même, puisqu'on a passé trois jours à Queenstown, à se réconcilier avec la civilisation :


(Bizarre, la civilisation.)

Et on a aussi passé une journée mémorable à Christchurch :

- Alors c'est quoi le plan?
- Ben dans le guide, ils disent que le centre-ville est très joli, on peut se balader dedans une petite heure. Et il paraît que la vue est imprenable du sommet de la cathédrale.

Ahah oui, c'est bien mignon tout ça.

Seulement, le guide omettait un peu de dire que le centre-ville de Christchurch, depuis les tremblements de terre, c'était ça :


(Heureusement que j'ai payé plein pot pour un guide de 2012, hein.)

On a aussi vu des trucs de ouf, comme des glaciers (de loin) (salauds!), des rochers tout ronds sur une plage, une ville victorienne capitale nationale du steampunk (et des pingouins), des rochers tout empilés les uns sur les autres, et des trous qui fument et qui puent.


(Comme je suis contente d'avoir épousé cet homme.)

Et on a vu le Hobbit et c'était le plus beau jour de ma vie pour la quatrième fois. (Chaque sortie cinéma du Seigneur des Anneaux c'était le plus beau jour de ma vie à chaque fois.) 


(J'ai même ramené un petit souvenir. Petit, mais précieux.)

Maintenant on est de retour à Auckland, on passe nos journées devant Internet à chercher du boulot. (Toute la journée devant le PC et même pas je fais des trucs fun. La torture!)

Et j'ai toujours pas vu de kiwi.

(Mais ça viendra.)

2013, l'année de la... fraise? (j'essaye de faire des rimes)

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Donc ici c'est déjà 2013 depuis hier soir.

(Spoiler alert : ça a le même goût que 2012.)


J'ai passé un Nouvel An de foufou (ironie) : comme Professeur Flaxou et moi, on n'a pas encore d'amis en Nouvelle-Zélande, on a passé Nouvel An à faire du dog-sitting pour un petit chien très moche(mais il est gentil) (et puis y'a aussi un chat alors ça compense).


(Oui, je préfère les chats. Mon destin de vieille veuve folle et recluse est déjà tout tracé.)


(Je dis "veuve" parce que je connais les antécédents familiaux de Flaxou, et, disons-le clairement, les statistiques ne jouent pas en sa faveur.)


(Le pauvre, déjà qu'il a une famille de merde. Elle aurait au moins pu lui filer un bagage génétique correct.)


Donc on a passé une soirée sur le canapé devant Homeland (oui, 20 ans après tout le monde, ça y est, je regarde enfin Homeland)
(Sarah avait raison, c'est super), en mode "petit vieux" :Fla faisait des papouilles au chien à sa gauche(il préfère les chiens - le plus grand clivage de notre couple), moi je faisais des papouilles au chat à ma droite.

Et puis on a entendu les feux d'artifice, et on a fait :


- Ah, il est déjà minuit?
- Bon ben... bonne année, hein.
- Ouais.
- J'te fais la bise?
- Ha ha!

Je sais, c'est déprimant.

Mais ne te sens pas désolé(e) pour moi trop vite!


Parce qu'ici, c'est l'été (pour ceux qui auraient oublié).


Et, autant l'idée de fêter Noël en été ne m'a pas réjoui du tout (manger des salades pour Noël, laisse-moi pleurer), autant Nouvel An en été est une idée de GÉNIE!


Penses-y deux minutes :
Nouvel An en France, outre le fait de passer officiellement à une nouvelle année, niveau fête, ça craint un peu du boudin, on est d'accord? 

Déjà il fait froid, même avec le chauffage. Donc t'as le choix entre opter pour une tenue à manche longues, te les peler en petit haut à bretelles, ou mettre cinq couches superposées et jouer à l'oignon à chaque entrée et sortie.

T'es aussi obligé de te retrouver dans un lieu fermé, donc t'as deux choix :

1. Fêter Nouvel An dans un bar ou dans une boîte, qui va vite devenir bondée et irrespirable (et je te parle pas du prix des consos) et pleine de gens bourrés qui vont venir te prendre par le bras en te hurlant des trucs dans l'oreille d'une haleine avinée, pendant que tu slalomes dans les flaques de vomi en essayant désespérément de retrouver tes potes, et en fait ils sont tous sortis fumer dehors en se les pelant, et ils ont laissé toutes leurs affaires à garder par la copine qui a accepté de rouler ce soir et qui du coup fait la gueule dans un coin, Coca à la main, en jouant sur son smartphone.


2. Tu fais une fête chez quelqu'un, ce qui annonce déjà plus de bonne humeur et moins d'étrangers te vomissant sur les chaussures, MAIS ça implique aussi plein de trucs relous, du style :

- des gens qui veulent danser, mais on est que 10 personnes alors ça fait un peu ambiance "boum des cinquième B".
- dormir sur un coin de canapé avec cinq autres personnes.
- et, surtout, le pauvre hôte de la soirée va passer son temps à essayer de contrôler le volume sonore, la casse d'objets divers et variés, les fumeurs qui font du bruit sur le balcon, et les gens qui s'endorment la tête dans la cuvette après avoir tartiné du vomi plein les chiottes.

Sans oublier la partie "Nettoyage du lendemain avec option gueule de bois" (bien connue de tous les étudiants trop fauchés pour sortir).

Alors que Nouvel An l'été, t'es dehors!


T'es dans un parc, t'es dans la rue, t'es sur une terrasse, t'es à LA PLAGE nom d'un petit bonhomme!

Il fait 25 degrés, le soleil se couche à 22h, tu peux mettre une jolie petite robe flottante avec des petites bretelles pour montrer ton bronzage! Tu peux faire un feu de bois sur la plage, ou aller voir un concert en plein air. Tu peux boire du rosé pamplemousse, faire un bain de minuit, et y'a pas à complexer sur tes kilos superflus de Noël puisque pour Noël t'as mangé de la SALADE!

Après, c'est vrai, moi j'ai pas vraiment expérimenté cette facette du Nouvel An des antipodes.

Mais mais mais!


Professeur Flaxou et moi, on a tout de même participé à une tradition Néo-Zélandaise qui va te rendre jaloux comme un vieux pruneau :



Le Jour de l'An à la plage!





Y'a personne dans l'eau, c'est normal. En Nouvelle-Zélande, y'a des plages partout et très peu d'habitants, alors c'est toujours désert (et pourtant elle était bonne!).


On a donc rattrapé notre Nouvel An pourri en passant la journée dans l'eau (enfin, à la plage). 


(Moi je rentre pas dans la mer au-delà du stade où j'ai plus pied. Donc techniquement, Professeur Flaxou était dans l'eau, avec un tuba, à la recherche de nouvelles espèces de bulots, et moi j'étais sur le sable, avec ma serviette, ma crème solaire protection 50, et "Les Piliers de la Terre".) (Chacun ses armes.)



J'en profite pour souhaiter une super année 2013 à toi, lecteur/lectrice. Merci de lire mes élucubrations d'année en année. 

J'espère qu'on en aura encore plein d'autres comme ça.

Allez, gros bisous, porte-toi bien, et n'oublie pas ton écharpe.

Où l'on résume les pubs Kinder en un mot : POURQUOI?

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(Faut me dire ce qu'ils mettent dans son Kinder, parce que moi, ça me fait jamais cet effet-là.)


Donc, depuis que je suis en Nouvelle-Zélande, je regarde le Zapping pour me tenir au courant de l'actualité française.

(Je pourrais aussi lire lemonde.fr, mais dans Le Monde, ils mettent pas des extraits de Confessions Intimes.)

("Je sais que si je voudrais, je pourrais pardonner à Jean-Kévin, malgré qu'il ait fait des erreurs de son côté. Mais ça me fait mal qu'il croye pas à mon rêve de devenir professeur de français.")

Et, sur les vidéos de Canal+, y'a des pubs. Des pubs d'il y a un an, je sais pas trop pourquoi, peut-être que c'est pour les gens des Antipodes, pour qu'on s'habitude au fait que tout arrive plus tard ici.

(Les films de Noël américains sortent maintenant. Et les chansons de l'été....ben, c'est les chansons de l'été dernier de l'hémisphère Nord.)

(Priez pour moi, je dois me re-taper Simple Plan et Sean Paul. Je suis à ça du suicide.) 

(Heureusement que, dans la version d'ici, ils chantent pas en franglais, sinon je serais déjà morte.)

Et sur Canal+, ils tournent par lot de 3 pubs : les pubs pour le parfum, les pubs pour visiter Montpellier (du coup à chaque fois, je pense à Manon, big up), et les pubs pour Kinder.

Alors il faudrait qu'on m'explique un truc avec les pubs Kinder.

Est-ce que les gens de la com se sont dit "Oh Kinder, c'est un produit qui se vend trop facilement, on va se créer du challenge"?

Nan parce que c'est la seule explication logique et raisonnableau degré abyssal de nullité de ces pubs.

Franchement, tu penses que c'est quoi, l'autre explication? Ils vont pas nous faire croire qu'ils ont pas le budget pour embaucher des vrais acteurs!

Parce que bon, je comprends bien que Tsonga, il joue comme un pied. Le gars c'est un sportif professionnel avec trois millions de médailles, on va pas lui demander d'être bon acteur de surcroît. Et en plus, comparé à d'autres (heumheumZidane) il s'en sort même pas trop mal.

Mais cette meuf! Cette meuf qui couine à l'épicier "Mais offrez-lui plutôt ces délicieux cookies, gnihihihi!" en minaudant comme c'est pas permis! 

Et cet épicier qui en fait des tonnes!

- Bon Paulo, tu joue le mec embarrassé, OK? Ça tourne!
- Oh ben tiens, vous m'en voyez bien embêté, hrm hrm, oh là là ben ça hein, ah, pff, dis donc.
- Coupez! C'était nul! On la garde!

Sérieusement, qu'est-ce qui est passé par la tête de la personne qui les a embauchés, sinon une action consciente de sabotage?

- Et donc, sur votre CV, il y a marqué "Plus belle la vie", vous avez joué quel personnage?
- Nan mais en fait, je me suis faite recaler à l'audition.
- ....
- C'est juste que sinon, le CV était tout vide, donc...
- ....

A ce stade, pour dire "Super, vous êtes engagée!", je pense qu'il faut vraiment vouloir faire couler les actions Kinder.

Ou alors c'est que ça coûtait super cher pour faire venir Tsonga dans la pub, du coup ils ont dû réduire le budget pour les autres acteurs. Et le budget du scénario aussi, soit dit en passant.

Nan mais franchement, dans quel monde est-ce qu'on RÉSERVE un Kinder Bueno?

- Bonjour, vous me reconnaissez? C'est moi, Wilfried Tsonga, le tennisman millionnaire  Je voudrais réserver un Kinder Bueno.
- Pardon?
- Ouais, je voudrais ce Kinder Bueno, mais pas tout de suite. Je voudrais revenir dans une heure et l'acheter à ce moment-là. Mettez-le moi de côté.

QUOI? MAIS QUOI??!

Mais QUI fait ça? Personne ne fait ça!

(Je pense que quand Tsonga veut acheter un Kinder, il fait pas son malin, et il l'achète comme une personne normale, et s'il en veut pas tout de suite, il le met dans son sac, comme une personne NORMALE!)

Et puis la musique. T'as fait gaffe à la musique?

Lily Allen a fait un million de chansons joyeuses, fallait-il vraiment prendre celle qui parle d'une fille dont la vie est terne et moche? Fallait-il vraiment caler le morceau où Tsonga et la meuf horripilante partagent un Kinder Bueno PILE au moment où on entend distinctement Lily Allen chanter "Her life is already over" ?

Nan, parce que là, on dirait un peu qu'en filigrane, Kinder nous indique que Tsonga va sauvagement assassiner la nana qui a essayé de lui piquer son Kinder Bueno. Pas sûr que ce soit un message qu'on a envie de faire passer à la population.

(Ou alors, c'est un clin d'oeil à Ken le Survivant : elle ne le sait pas encore, mais elle est déjà morte.)

(Toi aussi, procure-toi "La bande-son du parfait petit psychopathe", par Kinder productions!)

Et puis bon, tout ça c'était la pub Kinder Bueno, mais n'oublions pas aussi cette formidable pub  Kinder Maxi :

- Alors là, je veux qu'on trouve l'enfant le plus tête à claques de France. Faites un appel à témoins.

Sérieusement, si j'ai un gamin comme ça devant moi pendant tout Paris-Strasbourg, tu peux être sûr que je vais pas non plus lui offrir à bouffer, à ce p'tit con. (Ou alors une tarte. Dans sa gueule de p'tit con.)

(Franchement, si un enfant tirait une gueule pareille devant moi, je mangerais exprès le Kinder juste devant sa face, pour le narguer. Hin hin moi j'ai le droit de manger du chocolat quand je veux, enjoy tes 10 prochaines années.)

Et puis bon, encore une fois, un scénario pas très adapté à la vraie vie :

- Tiens, petit enfant, prends donc ce bon Kinder au chlorophorHEUM chocolat.
- Maman, maman, je peux?
- Bien sûr, mon chéri! S'il y a une chose que la vie nous apprend, c'est qu'il faut toujours accepter des sucreries de la part d'inconnus!

Et je ne parlerai même pas de  la pub de psychopathe avec la meuf qui essaye de taper l'incruste chez Tsonga :

- Salut Wilfried, tu te souviens de moi? J'suis la meuf qui a pécho ton dernier Kinder l'autre jour. 
- Heu ouais, vous êtes bien gentille mais j'ai aussi une vie privée et...
- Ha dis donc c'est sympa chez toi! Dis, tu me files à bouffer?
- C'est-à-dire que vous débarquez chez moi un peu comme une vieille clocharde, donc...
- Oh c'est bon hein, fais pas ton radin. Je sais que t'es blindé. 
- Mais je voulais justeêtre chez moi tranquille.
- Blaireau.

Donc, directeur de casting et scénariste de chez Kinder : j'ai compris votre action de sabotage. Votre complot est démasqué. 

Maintenant, s'il vous plaît, rendez les armes. Trop d'innocents ont déjà souffert.

Merci.

Pensez aux enfants.

Les requêtes Google les plus cheloues de l'Histoire

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De temps en temps, je vais sur Google Analytics, et je regarde les sources du trafic vers mon blog.

(Je regarde pas le reste des statistiques, sinon ça me déprime.)

(50% de mes visites viennent de Colmar et je suis sûre que c'est juste Sarah.)

(Et puis 49% de mes lecteurs qui utilisent Internet Explorer? Vous me faites mal, les gars, vous me faites mal.)

Par contre, les sources du trafic, c'est toujours rigolo : j'ai le résultat de toutes les recherches Google qui ont mené (d'une manière ou d'une autre) sur mon blog.

Y'en a beaucoup qui sont logiques, comme des descriptions d'images que j'ai utilisées sur le blog, ou des requêtes avec mon pseudo dedans :




(Même si j'ai l'impression de faire partie d'un épisode de Fan 2.)

Y'en a d'autres qui me donnent l'impression d'être la seule sur le Net à parler de ces trucs-là :




(Y'a même un angliciste! C'est fou!)

Y'a aussi les requêtes où c'est normal que les gens tombent sur mon blog, mais dis donc ils ont dû être déçus :



Et puis ensuite, y'a les requêtes où je me demande comment diable est-ce que les gens ont pu atterrir sur mon blog avec des mots-clés pareils.

Alors bon, y'a les petits mots-clé divers et variés : 



Mais y'a des trucs encore plus chelou.

Du genre : les mecs, on est en 2013, vous savez toujours pas comment ça fonctionne, l'Internet?



Mais à quoi tu t'attends en tapant ça sur Google? Tu penses que tu peux juste dire "Internet trouve des photos de mes copines" et que ça va magiquement te fournir des photos, comme une sorte de robot domestique des films des années 50?



Mais tu t'imagines quoi? Tu penses que c'est comme pour Google Street View, qu'il y a des employés de Google cachés dans les buissons partout et qu'ils prennent des photos tout le temps, comme ça, au pif?

Et ensuite ils font des petites bases de données et ils prennent bien soin d'étiqueter avec les mots-clé appropriés :

- Hé Mike, c'est qui cette nana?
- Classe-la sous "meuf à Jean-Paul".
- Ça roule!

Mais la palme de la catégorie "je tape des choses dans Google je sais pas pourquoi" revient quand même à cette personne :



Voilà, je pense que tout est dit.

Sinon, en vrac, on a aussi :

Des confessions :



Des amis de l'orthographe :



Des requêtes très, mais alors très très spécifiques :



Et puis un suicidaire qui passait par là :



(Le cocktail de la joie!)

 Et pour finir, je vais avoir besoin d'aide pour interpréter les messages de nos grands gagnants :

Numéro 4 :

Alors je ne sais pas si la référence au Père Noël est une Ordure est volontaire, mais même si elle l'est, j'ai du mal à saisir le lien, vu que Monsieur Preskovic est Bulgare (rappelez-vous, c'est des Dobitchus de Sofia). 

Ou alors est-ce que ça signifie que les Portugais auraient une coutume qui consisterait à s'attraper mutuellement, et à se rouler les uns les autres sous les bras? (Pas très pratique.)

Numéro 3 :

Une cuisine techno?



(Là c'est moi en train d'essayer d'imaginer une cuisine pleine de néons fluos et de musique qui fait poum tchh poum tchh.)

Numéro 2 :




Eh ben écoute très bien très bien.

Moi je juge pas. Quand j'avais 4 ans, l'été, des fois, je faisais pipi dans le jardin(cf. mon enfance passée à courir dans les bois en slip)et mes parents m'avaient appris une chanson spéciale pour faire pipi dans le jardin.

(Ah mais quand je dis que c'étaient des hippies, c'est pas pour rigoler hein!)

Et puis, le numéro 1, le grand gagnant, le vrai, le seul, l'unique :



Et là, je dis : bravo.

Pourquoi Le Roi Lion est le seul film que tu as besoin de voir dans ta vie

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L'autre jour, je regardais le Roi Lion, parce que j'étais sur Skype avec Sarah et qu'on avait décidé de regarder un film ensemble.

(Quand on était en France toutes les deux, on se faisait des soirées où on regardait des dessins animés et on faisait des commentaires pendant le film, ou des fois on chantait les chansons aussi.) 

Donc maintenant, je suis à l'autre bout du monde, mais j'avais envie de faire une soirée film avec ma copine.

(Ta gueule, c'est mignon.)

Donc on regardait le Roi Lion, film-phare de ma jeunesse. 

Car oui, dans mes jeunes années, outre la particularité de courir à poil dans la forêt, j'avais aussi une tendance un poil obsessionnelle. 

Ça veut dire que je passais derrière ma mère tous les jours pour fermer les portes des placards parce qu'elle les laissait toujours ouvertes et ça me rendait folle. Ça veut aussi dire que je suivais un agenda super strict (7 heures, manger. 8 heures, école. Midi, manger. 14h, école. 16h, récré. 16h30, goûter. 17h, slip, bois. 18h, cabane. 19h30, manger. 20h, dodo) parce que toute modification de ma routine me faisait péter les plombs. 

Ça veut enfin dire que, entre l'âge de 7 ans et l'âge de 7 ans et demi, j'ai regardé la cassette du Roi Lion. TOUS. LES. JOURS.(Entre 18h et 19h30, si tu veux tout savoir.) 

(Oui, j'ai dû modifier mon agenda "cabane". C'était très perturbant.)

Et, l'autre jour, entre deux crises de larmes (Hans Zimmer a modifié mon code génétique : dès que j'entends cette musique, je me mets à pleurer automatiquement. Là j'ai fait une recherche Youtube pour te montrer quelle musique, maintenant je pleure), j'ai réalisé : Le Roi Lion est le film le plus fantastique du monde.

Franchement, si on doit ne regarder qu'un seul film de l'histoire de l'humanité, c'est celui-là.

(Et certainement pas Citizen Kane.)

(Si on me demandait le film le plus CHIANT du monde, là, oui, Citizen Kane.)

(Sérieusement, tant qu'à voir du Orson Welles, le Procès est vachement mieux.)

(Bref.)

Explication : pourquoi le Roi Lion est-il (en toute objectivité) le meilleur film jamais réalisé au monde?

Parce que, outre les jolies images (tous les classiques Disney ont ces jolies couleurs pastel et ces traits de crayon doux, donc pas vraiment original sur ce plan-là), la musique absolument superbe (Hans Zimmer est un génie, c'est pas nouveau) et Elton John qui s'en sort pas trop mal (si on aime le sirupeux), au-delà donc du côté esthétique de la chose qui est chouette mais pas franchement révolutionnaire, c'est l'HISTOIRE qui gagne la palme.

Le Roi Lion, je te jure, c'est un film qui m'a appris la vie.

Toutes les choses importantes, les choses qui te définissent en tant que personne, les choses qui vont te servir à tous les moments essentiels de ta vie, je les ai appris dans Le Roi Lion. 

Ce film m'a donné un exemple du meilleur papa du monde.


(Sérieusement, j'ai pas besoin de manuels d'éducation pour mes futurs enfants : Mufasa est le meilleur exemple de parent auquel on pourrait penser.)

(Revois ce film et trouve une seule faille à l'éducation que donne Mufasa à son fils. Chiche.)

Il m'a appris que les gens qu'on aime peuvent mourir à tout instant, et qu'on a beau regretter, on ne peut jamais rien y changer.


Il m'a appris à ne pas se soucier de l'opinion des autres. T'emmerdes les autres, tu fais ce qui te plaît! L'important, c'est d'être heureux à ta manière, même si le monde entier te trouve bizarre.


Il m'a appris que c'est pas important d'avoir des amis populaires. L'essentiel, c'est d'avoir des amis qui sont toujours là pour toi, et qui se soutiennent les uns les autres dans toutes les épreuves. (Même si des fois ils sont un peu bizarres et ils t'embarrassent en public - mais tu t'en fous, cf. le point précédent.)



Il m'a appris qu'on ne peut pas changer qui on est, et qu'on doit toujours prendre en main ses responsabilités.



Il m'a appris qu'il ne faut pas céder devant ses ennemis, mais qu'il faut savoir être magnanime envers eux.



(Après, de toute façon, ils se font bouffer par des hyènes.)

Sans oublier que Rafiki est sans doute la personne la plus sage que j'ai jamais vue de ma vie.



Et pour finir cet article sur une note moins cul-cul-la pral', je tiens quand même à signaler ceci : 

Après 350 visionnages du Roi Lion étalés sur une période de 15 ans, je viens enfin de réaliser pourquoi les voix françaises des personnages m'étaient familières : 

Mufasa, c'est Jean Reno (COMMENT j'ai fait pour pas voir ça avant?). 

Rafiki, c'est la voix française d'Eddy Murphy (également l'âne de Shrek). 

Simba enfant, c'est la voix de Fievel Souriskevitz(mais si, Fievel! La petite souris juive au Far West!)  

Et enfin (roulement de tambour), le mec qui double Simba adulte est aussi la voix de.....




(Ouais, ça casse un peu le truc.)

Ah, et, pour finir : Sarah trouve que Simba adulte est super sexy. Moi non (parce que 1) c'est un lion et 2) c'est un dessin). Et toi, t'en penses quoi?


Brève immobilière

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(Voilà, et si vous pouviez juste signer et parapher avec votre sang, ce sera parfait.)


Et sinon, j'ai trouvé un boulot.

(Après deux semaines de recherche, j'ai trouvé un boulot! Nan mieux, après deux semaines de recherches, j'ai trouvé un CDI !!)

(Mais c'est de la folie mon petit monsieur!)

Professeur Flaxou n'a rien trouvé pour le moment, mais comme mon boulot est basé à Auckland, au moins, maintenant, on sait où chercher. Et ça veut aussi dire qu'on sait où on va habiter.

Finies, les auberges de jeunesse, les flaques de mouillé sur le sol de la salle de bains, la cuisine qui pue le poisson, les oreillers qui grattent, les chambres sans bureau :

- Mais où est-ce que je vais poser mon pécéééééé!

(C'était particulièrement dur pour Flaxou. Surtout qu'il a un tapis de souris d'1m50, ce qui n'arrange rien.)

(Et après on s'étonne qu'on était presque en excédent de bagages en arrivant ici. Mais apparemment, "si je ne peux pas amener mon clavier avec un million de boutons dessus, alors je n'ai plus de raison de VIVRE!".)

Donc, Flaxou et moi, on cherche un appartement à Auckland.

Enfin, l'idée de départ, c'était de se trouver un petit deux-pièces ou un grand studio, pour ranger nous deux, nos deux ordis, nos deux valises, et les 19 bouquins que j'ai achetés depuis que je suis ici.

(Je suis faible.)

Seulement, en Nouvelle-Zélande, les gens ne sont pas très portés sur le concept de vivre en appartement. (C'est un pays qui fait moitié la taille de la France, avec la population de la Bretagne. Autant te dire, Y'A DE LA PLACE.)

Du coup, les gens ont plutôt tendance à vivre dans des maisons individuelles, et les immeubles d'habitation (ils existent, même s'ils sont rares) se partagent en deux catégories :

1. Appart de bobo ultra-friqué, genre penthouse avec plancher en acajou, ouais je sais on pourrait se payer une maison avec un jardin mais c'est trop cool on vit dans un appartement comme les New-Yorkais dans les séries, han la classe!

2. TROUS. A. RATS.

J'exagère pas. J'ai pas besoin de grand-chose pour être heureuse dans un appartement. (Mon ancien studio à Strasbourg avait deux fenêtres, dont une qui ne fermait jamais, et un seul radiateur qui chauffait pas.)

Mais là.... mais là.

- Et donc voici la pièce principale, bon c'est à vous de la meubler hein, mais l'avantage c'est que vous faites ce que vous voulez, hi hi!
- Mais... c'est tout? Juste une pièce vide? Et la salle de bains?
- Oui, je vous ai pas dit? C'est génial! Vous partagez les toilettes, la douche, la cuisine et la salle à manger avec les autres locataires! Hi hi! C'est comme une grande famille!

Meuf, j'ai déménagé à l'autre bout du monde, t'as saisi mon amour de la vie de famille?

- Ouais. Donc en fait, on paye 200 dollars par semaine pour vivre en chambre de cité U.
- C'est ça! Ha vous verrez, c'est super, le partage et la communauté, tout ça.
- Ouais ouais, j'imagine bien.
-  Et en plus, vous aurez jamais besoin de nettoyer vos toilettes! Hi hi! Super! Cool! Fun!


Donc j'ai laissé tomber l'idée d'emménager dans un appartement.

Maintenant, avec Fla, on cherche plutôt à faire ce que les Kiwis appellent du flatting, c'est-à-dire de la coloc à plusieurs dans une maison.

Comme ici on trouve quasiment que des maisons, mais qu'elles sont à peu près au même prix qu'en France (cher), c'est une option très répandue chez les étudiants et les jeunes professionnels de 20-30 ans. Y'a même des familles qui font des coloc, avec des gamins et tout.

Donc, maintenant qu'on sait ce qu'on veut, il ne reste plus qu'à faire le tour des petites annonces.

Eh ben mon vieux, ça fait deux jours que je cherche, et j'ai déjà vu des trucs un peu effrayants.

Du genre, les gens dans une maison de ouf, mais qui mettent en ligne alternativement des images de leur maison et des images de ÇA :


Et qui ensuite indiquent dans l'annonce :


Cinq chihuahuas.

CINQ. CHIHUAHUAS.

Pas un petit chien énervant, débile et moche. Pas deux petits chiens énervants, débiles et moches.

CINQ! CHIHUAHUAS!


Ouais, donc on a pas encore trouvé, hein.

Ajoute à ça que, depuis que j'écume les petites annonces sur TradeMe (équivalent Kiwi du Bon Coin), j'ai appris à maîtriser pas mal d'acronymes qui peuvent rendre perplexe, du genre NS (Non-Smoker), NP (No Pets) ou le plus étrange GSOH (Good Sense of Humour - fallait y penser). 

Mais cette connaissance vernaculaire époustouflante ne m'a pas empêchée de rester de marbre quand j'ai reçu ce SMS en réponse à une demande de visite :


We just lvng pprm. Abs nd kathy.



Finalement, pas grâce à Internet (mais on peut plus compter sur personne dans ce monde ou quoi?) mais grâce à la combinaison de nos deux cerveaux de génie, à Flaxou et moi (et aussi un peu parce que j'ai lu Da Vinci Code), on a réussi à décoder le message.

Abs et Kathy, c'est les gens qui ont envoyé le message (Abs étant probablement un diminutif - de quoi? On sait pas). La phrase principale du message, on l'a décodée comme étant : "We're just living person per room" - sous-entendu, une personne par chambre, sous-entendu, on n'accepte pas les couples.

(Ce qui, on l'entend, est beaucoup plus logique qu'un simple "No couples sry" comme j'en reçois tous les jours. Mais bon.)

Tout ça pour dire qu'on n'est pas sortis de l'auberge.

Littéralement.

(Parce qu'on loge vraiment dans une auberge.)

(T'as compris ma blague?)

(Ha.)

Sonnez trompettes, battez tambours

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Et donc Flaxou et moi, on a enfin trouvé une maison.

Mon adieu à l’auberge de jeunesse a été quelque peu mitigé, puisque quand même, c’était une chouette auberge : c’était tellement proche de mon boulot que je pouvais y aller a pied (ce qui est quand même pas donné a Auckland, alias la ville du «on s’en fout on s’étend sur un million de kilomètres ahahaha »), on avait une chambre rien qu’à nous, et INTERNET ILLIMITÉ ENFIN MON DIEU LAISSEZ-MOI TÉLÉCHARGER JE VAIS MOURIR.

(Oui, la Nouvelle-Zélande étant située au fin fond des Antipodes, le concept d’Internet illimité n’a pas encore percé ici.)

(Faut dire aussi qu’ils ont qu’un vieux câble sous-marin tendu depuis l’Australie pour partager l’Internet entre 4 millions de gens, vas-y la galère.)

MAIS j’étais quand même bien contente de quitter l’auberge de jeunesse.

Et pas seulement pour des raisons sentimentales de l’ordre de « ça y est on a un chez-nous et on va enfin pouvoir défaire nos valises, et je vais enfin pouvoir accrocher mon poster de la Terre du Milieu que j’ai ramené de Strasbourg dans ma valise » (Jusqu'à la mort.) (Du poster, j’veux dire.).

Mais c’était surtout pour des raisons beaucoup plus pratiques, du genre : adieu le gars qui pissait partout dans les toilettes, SAUF dans la cuvette.

(Sérieusement, je pense qu’il y avait moyen de briser un record du monde.)

Et t’imagines pas des petites gouttes sur le bord de la cuvette. Nan nan ! Y’avait des FLAQUES de pisse sur le sol, sur les murs, sur la poignée! 

On aurait dit que le gars avait bu trois litres de jus de pomme, puis qu’il s’était dit :

- Ouh je suis une fontaiiiine, pschiiii ! Youhou !

D’ailleurs je dis « le gars » mais c’est pas très juste, étant donné que la personne responsable n’a jamais été identifiée, malgré mes admirables efforts de détective (J’ai lu tous les Club des Cinq, alors je m’y connais).

- Il fait beau aujourd’hui, hein ?
- Ah oui, c’est agréable.
- T’as des plans pour ce week-end ?
- Oh pas grand-chose, je pense qu’on va juste se reposer. Aller à la plage, peut-être.
- Mh mh. Et sinon c’est toi qui pisse partout ?

(Appelle-moi Subtilité)

C’est aussi adieu à Gencives Sanglantes, alias le trompettiste le plus mauvais du monde.

Qu’on se le dise : j’aime la trompette. J’adore la trompette.J’adore tellement la trompette que la première danse de mon mariage s’est ouverte sur un solo de Louis Armstrong.

(J’adore tous les instruments à vent, au fait, je suis pas raciste. J’ai fait de la flûte traversière dans ma tendre enfance, alors solidarité avec les cuivres.)

(Nan, parce que les petits cons qui se la pètent avec une guitare, ça va bien cinq minutes. Joue-moi de la clarinette et on reparlera de tes talents de musicien.)

(Pour les curieux, j’ai arrête la flûte traversière parce qu’une fois arrivée a l’adolescence, j’étais la seule nana au monde qui n’avait jamais vu American Pie, et je trouvais ça absolument horrible qu’à chaque fois que je dise « je joue de la flûte traversière » on me réponde : « Ah ouais, et tu te l’enfonces dans la chatte, aussi ? Ha ha ! »)

BREF.

Gencives Sanglantes, non seulement il était mauvais comme c’est pas permis, mais en plus (c’est fâcheux) il avait un coffre plus grand que celui de ma voiture (le coffre de ma voiture est l’équivalent en coffres du sac de Mary Poppins).

Donc il jouait très très mal, et il jouait TOUT. LE. TEMPS.

- Et donc merci de me joindre pour cette session de formation en ligne. On peut donc commencer par....
- PWOUAP PWOUAP PWOUUUUAAAAAAAAA PWOUAAAAA
- Heu je vous entends mal, il y a comme un bruit de fond.
- Ah? Non non j'entends rien moi.
- BBRRROUMPAH PWOUAAAAP
- Ça doit venir de chez vous.

Mais vraiment TOUT. LE. TEMPS.

- Hé, tu sais que t'es sexy en pyjama?
- Oh arrête, hi hi hi!
- PRRRRAAAMP PWOUAAAAAAP PROOUUUMP

(La meilleure lune de miel du monde.)

(Oui, c'est toujours ma lune de miel. Tant qu'on n'est pas rentrés en France, techniquement, la lune de miel n'est pas finie.)

Donc maintenant, on a une vraie maison.

On a passé une semaine entière à faire le tour d'Auckland pour chercher tous les meubles qu'on avait commandés sur Trademe.

(Soit dit en passant, je ne recommanderai jamais assez ce site. C'est comme Ebay, le Bon Coin, Amazon, La Redoute et Pôle Emploi, tous réunis en un seul site.)

(Depuis qu'on est arrivés, j'ai trouvé un travail sur Trademe, j'ai trouvé une maison sur Trademe, j'ai trouvé mes meubles sur Trademe. Je te jure, s'ils livraient de la bouffe Thaï et qu'ils faisaient des GIF de chatons, j'aurais plus jamais besoin d'un autre site Internet.)

Maintenant, on est les fiers propriétaires d'un lit rose fushia(oui ben c'étaient les draps à 20 dollars hein), d'une table de nuit en kauri(du bois local qu'il faut plus couper parce que c'est endémique, mais c'est une vieille table alors du temps où ils l'ont fabriquée ils savaient pas),et d'un bureau que sur la photo il avait l'air petit, et une fois mis dans la chambre, ça donneça : 



Mais c'est quand même cool.

On est dans une belle maison de la banlieue d'Auckland, mais pas "banlieue" dans le sens français, hein. "Banlieue" dans le sens "Jolies maisons, jardins et petits parcs avec des petits étangs avec des petits canards tout mignons".

(Oui, le fait de ne pas entourer les grandes villes de 10 kilomètres de barres de béton moches, c'est un concept un peu difficile à saisir dans l'Hexagone.)

Et on fait une colocation avec un couple Bésiliano-Kiwi(on dirait une saveur de sorbet) très sympa. 

Même si, le jour où on a fait la visite avec Flaxou, j'ai un peu flippé, parce que quand la nana nous faisait visiter la maison, on est passés dans le salon et j'ai vu une étagère à livres, et avant qu'on ne passe dans l'autre pièce, j'ai juste eu le temps de voir cinq pavés d'au moins mille pages avec écrit HITLER en énorme sur la tranche.

Bon, en fait, après on est repassés dans le salon, et la bibliothèque était remplie de livres sur la Seconde Guerre Mondiale, et aussi sur d'autres guerres, et sur les différents types de tanks et d'avions avec des mitrailleuses dessus, donc en fait, j'en ai déduit que mon coloc est juste un fan d'histoire.

(J'espère.)

Mais je m'en fous parce que j'ai une maison!

Tu sais ce que ça veut dire?

Ça veut dire que je peux ENFIN commander des trucs sur Internet!

(A moi les soldes chez Asos, Thinkgeek et Etsy qui me narguent dans mes favoris Chrome depuis des mois.)

(C'est bon ça va, j'ai un salaire maintenant.)

(De toute façon, le concept de payer son loyer, je trouve ça surfait.)

Les Kiwis sont nos amis, il faut les aimer aussi

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Et donc, les Néo-Zélandais ont des traits de caractère un peu bizarres.

Par exemple, ils ont des obsessions culinaires quelque peu cheloues, comme le fait qu'il est impossible de trouver un burger sans une tranche de betterave au milieu (si tu te demandes si c'est bon, la réponse est : non) (et en plus après tu fais pipi rouge, bonjour l'angoisse hypocondriaque pour les gens qui n'ont pas l'habitude de manger des betteraves, merci hein).

Ou encore le fait que les Kiwis mettent de l'avocat (le fruit, pas le monsieur du tribunal) absolument PARTOUT (dans la salade, dans les sandwiches, même dans mes putains de burgers à côté de la betterave!) parce que c'est bon pour la santé.

C'est aussi la même raison pour laquelle, si je veux acheter du miel, je dois casquer 25 dollars pour un pot de miel de manuka, parce qu'il n'y a pas de miel normal, parce que personne n'en achète, puisque ben attends si on a le choix entre du miel normal et du miel ANTIBACTÉRIEN, bien sûr qu'on va payer 20 dollars de plus, c'est évident!

D'ailleurs je vois pas où est le "hou là là", parce que n'importe quel type de miel a des propriétés antibactériennes - moins élevées, certes. Je le sais parce que pendant mon enfance sauvage, c'est comme ça qu'on soignait les brûlures quand on était à court de Biafine. (C'était plus souvent que tu le penses.)

(Oui, en plus des autres désordres mentaux, j'avais également quelques tendances pyromanes.)

(Mais maintenant je suis normale, et en plus je sais allumer un barbecue par n'importe quel temps!)

(Une qualité très utile en Nouvelle-Zélande.)

Bref.

Les Néo-Zélandais ont également d'autres traits de caractères bizarres en termes de goûts musicaux.

Laisse-moi te dire que j'ai goûté de la radio Kiwi plus souvent qu'à mon tour, vu que ma voiture a pas de lecteur CD et que le lecteur K7 est cassé, et je peux donc m'exclamer à la face du monde : mais les gens, c'est QUOI le deal avec Katy Perry?

Une chanson sur trois. UNE CHANSON SUR TROIS, je ne déconne PAS, c'est Katy Perry. Depuis que j'écoute la radio Néo-Zélandaise, j'ai réécouté toutes ses chansons depuis 2007 (soit environ trois millions, au rythme où elle les sort) et je n'en peux plus.



(And next we've got Katy Perry with her new summer hit...)

Mais bon, disons que je peux encore comprendre pour Katy Perry.

Par contre, le truc que je ne m'expliquerai jamais, c'est l'engouement pourça :



Mais chez les ADULTES.

Parce que bon, je veux bien que les jeunes filles en fleur les écoutent en boucle. C'est des ados, faut bien avoir un passage "hystérie pour un groupe de musique merdique" dans ta jeunesse (Moi j'ai eu Sniper, et franchement, ça valait pas mieux).

Mais alors POURQUOI est-ce que toutes les radios de Nouvelle-Zélande se sont mises d'accord pour passer du One Direction en boucle?(Dans une moindre mesure que Katy Perry, mais quand même, on peut raisonnablement espérer une chanson d'eux toutes les heures.)

Et POURQUOI est-ce que tous les Kiwis adultes que j'ai rencontrés se gaussent de Justin Bieber, puis montent le son de la radio en disant "Han attends c'est la dernière chanson des One Dee, elle est trop bien!"


(J'insiste, c'est gens-là sont ADULTES.)

Mais le trait de caractère le plus bizarre des Néo-Zélandais, c'est surtout qu'ils sont GENTILS.

Mais gentils! Je te jure, c'est un truc de fou.

(En tant que Français, tu cherches l'arnaque direct.)

J'ai des millions d'anecdotes que je pourrais te sortir, mais je pense que le meilleur exemple, c'est encore de se baser sur la journée de jeudi dernier (baptisée par moi-même "la Saint Gentil").

Jeudi dernier donc, je sors du boulot à 22h et je vais prendre le bus. Une fois dedans, je demande au chauffeur :

- Est-ce que vous savez où je peux acheter un abonnement de bus?
- Oui, chez n'importe quel conducteur. D'ailleurs je peux vous en faire un maintenant, si vous voulez.
- Ah oui, je veux bien.

Donc il me file la carte et tout, et me demande 30 dollars. Manque de bol, j'avais pas de monnaie. Je lui dis donc que tant pis, ce sera pour une autre fois.

Et là, le chauffeur pointe du doigt une banque pas loin et me dit :

- Ben allez retirer là-bas au coin, je vous attends.

Moi je me suis dit "Nan mais il est malade ce type, il veut que je me fasse lyncher?". Donc je me suis tournée à quarante-cinq degrés, et j'ai dit mi-au chauffeur et mi-aux gens du bus :

- Aha non mais voyons, je ne voudrais pas vous retarder hein, hihi.

En me disant intérieurement : "laisse tomber mec, j'suis déjà une immigrée, tu vas pas encore aggraver mon cas non?"

Et là, le chauffeur me dit :

- Nan mais allez-y, y'a pas de problème.

Et puis tous les gens de l'avant du bus me regardent, et me disent :

- Mais oui, allez-y, y'a pas de problème!

(Ces gens sont fous.)

Donc je prends mon bus, et au bout de quelques minutes, je me rends compte que j'ai aucune idée d'où je suis, vu que les rues Néo-Zélandaises ne sont presque pas éclairées du tout (c'est genre un lampadaire tous les 500 mètres, et le reste du temps tu marches dans la nuit noire et obscure) (obscure et sombre, Isabelle s'est cognée contre les muuurs).

Donc je sors ma carte d'Auckland pour être sûre de ne pas rater mon arrêt, et ça n'a pas loupé (comme à chaque fois que je sors une carte) : environ une miliseconde après, un petit vieux s'est assis à côté de moi en me disant : "Ça va? Vous êtes perdue? Je peux vous aider?"

(Je te jure, ils ont un radar à cartes, c'est pas possible autrement.)

Je dis donc au monsieur que non c'est bon, je veux juste être sûre de ne pas rater mon arrêt.

- Vous descendez où?
- Mount Wellington.
- Ah ben c'est mon arrêt aussi! Je vous dirai quand descendre.

Je descend donc en même temps que le monsieur, et là, il me dit :

- Vous habitez où, exactement?



Moi, réflexe de Française, j'ai failli lui dire : "Nan mais ho vieux pervers mêle-toi donc de ton cul", mais finalement, je lui ai quand même dit "Sur Barrack Road" (ce pays me mollifie).

Ni une ni deux, il se met à marcher à mes côtés, en me disant : 

- Ah moi j'habite pas très loin, je vais faire la route avec vous.

Moi, réflexe de Française, je me suis dit "Ça y est c'est un violeur, obligé", donc j'ai quand même essayé de protester gentiment :

- Ah mais vous inquiétez pas hein, je connais la route maintenant.
- Nonsense! 

(La réponse Britannique à TOUT.)

Et puis il s'est mis à marcher à mes côtés jusqu'à ma maison, en m'expliquant que lui-même avait émigré d'Angleterre il y a 30 ans, qu'il avait épousé une Néo-Zélandaise et que ça lui faisait plaisir de parler à quelqu'un de son Hémisphère, et puis entre immigrés, il faut s'entraider, ces banlieues se ressemblent toutes et il faudrait quand même pas que je me perde toute seule la nuit.

(En même temps, je sais pas ce qu'il y a à craindre la nuit, ici. Les rues sont vides - mais VIDES genre Western avec buisson d'amarante - à partir de 17h.)

(Je pourrais me faire attaquer par un opossum, à la limite.)

Mais mon expérience de la Saint Gentil n'était rien comparée à celle de Professeur Flaxou.

Flaxou, lui, s'était levé tôt pour faire le tour des agences intérim. Et après une journée passée à éconduire les millions de gens qui couraient vers lui dès qu'il ouvrait sa carte pour lui proposer de l'aide, il avait fait le tour des agences, et il est allé dans une serrurerie faire le double des clefs pour la maison.

Le gars lui fait les clefs, lui annonce "30 dollars", et Flaxou n'avait pas de liquide sur lui.

(Décidément c'était la journée.)

Il essaye donc de payer par carte, mais la machine veut pas prendre sa carte. Donc il demande au mec où se trouve le distributeur le plus proche.

Et là, le mec le regarde, lui sourit, et dit :

- Nan mais c'est bon, allez-y. 
- Hein?
- On n'a qu'à dire que c'est votre jour de chance.

QUOI? MAIS QUOI??!

Mais dans quel genre de pays est-ce que les gens te laissent des trucs gratos quand t'as pas de monnaie sur toi?

Réponse : le pays des gentils.

Le pays où on peut marcher dans la rue la nuit sans avoir peur, le pays où j'ai jamais vu un seul mec siffler une nana, le pays où les femmes m'appellent "Honey" et les hommes m'appellent "Mate".

Le pays des gentils.

(Putain, je sens d'ici le retour en France.)

(Ça va être brutal, les gars, ça va être brutal.)

Le téléphone pleure

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Et donc je bosse dans une boîte où je dois appeler des gens dans le monde entier.

(T'en sauras pas plus, sinon je me fais virer.)

(Je suis sous secret professionnel en cas d'espionnage industriel. Je crois. En tout cas je pense pas qu'il faille raconter des détails sur un blog.)

Et l'autre jour, mon patron me dit :

- Charlotte, j'aurais besoin de ton aide. Y'a des gens en France qui devaient nous envoyer une facture y'a trois semaines. Ils nous ont envoyé une facture mais c'est pas la bonne. Je leur ai envoyé un e-mail pour leur dire, mais je crois qu'ils ont pas compris. Tu peux leur envoyer un mail en français, pour qu'on soit sûrs que le message est passé?

Alors déjà, je tiens à préciser que c'est SEULEMENT avec les Français qu'on a ce genre de problèmes de communication. Les gens avec qui on bosse, c'est des traiteurs qui sont spécialisés dans la livraison à l'international. Donc, soit ils engagent du personnel qui parle un peu anglais, soit ils nous donnent un contact anglophone à qui s'adresser.

Sauf en France.

En France les gens ils sont traiteurs, oh c'est bon ils ont déjà un métier tu voudrais pas qu'ils soient bilingues en plus non plus, hein? Faut pas déconner.

(Sérieusement, j'ai parlé à des Chinois qui se débrouillaient vachement mieux. Et pour eux, c'est super difficile d'apprendre une langue indo-européenne. Nous, l'anglais, avec notre bagage linguistique, on devrait pouvoir le parler comme on respire)

Donc j'ai regardé la conversation mail, qui finissait par mon chef indiquant "Vous avez envoyé la mauvaise facture, veuillez envoyer la bonne" et par la réponse qu'avait envoyé la meuf, qui disait :


Hello, after vérification I tell you the facture is correcte for janvier 2013. Cordialement.

(JE NE DÉCONNE PAS.)

(Honte sur toute notre nation.)

Donc j'ai envoyé un mail en français disant : "Bonjour, facture incorrecte bla bla, elle est datée de Janvier 2011 et pas Janvier 2013, bande de blaireaux".

(Bon, c'était pas EXACTEMENT en ces termes.)

Et là, la meuf me répond, toujours en franglais (pourquoi?) :


Hello, no it is the correcte facture!! Janvier 2013, yes, correcte facture!

Donc là j'ai répondu : "Heu steuplaît meuf, j'veux bien que tu sois nulle en anglais mais y'a pas besoin d'être bilingue pour comprendre que t'es conne comme un balai, alors arrête de faire chier le monde, regarde ta putain de pièce jointe et suicide-toi."

(Bon, c'était pas EXACTEMENT en ces termes.)

Et puis je suis partie en week-end en pensant que la question était réglée.

MAIS NON!NON NON NON!

Parce que je suis revenue le vendredi (oui, des fois j'ai des week-ends qui tombent en milieu de semaine, c'est l'aventure), et mon patron me dit :

- Bon écoute j'en peux plus, faut que tu les appelles, ça fait un mois qu'on est censés avoir une facture qui met normalement une journée à être envoyée.

Donc j'appelle le traiteur, j'ai une nana au téléphone, je lui dis "Oui blabla au sujet de la commande du 11 janvier, on a toujours pas reçu la facture." Et là, elle me dit :

- Ah je vous coupe tout de suite, les facture c'est Sylvie qui s'en occupe.
- D'accord, très bien, vous pouvez me la passer?
- Ah non, là elle est en congé maladie aujourd'hui.
- Ah d'accord, sauf que, vous comprenez, ça fait un mois, là il nous faudrait vraiment la facture aujourd'hui...
- Ah c'est pas moi qui m'occupe des factures, je peux rien faire pour vous!

(Vraiment? VRAIMENT, tu peux rien faire pour nous? Tu peux pas lever ton cul et envoyer une putain de pièce jointe en PDF? C'est si dur que ça?)

(J'avais oublié la puissance française de la rhétorique "C'est pas mon boulot, donc je le ferai pas, et personne ne va s'attendre à ce que je le fasse, tu peux bien crever la bouche ouverte".) 

(Ou l'équivalent adulte de se boucher les oreilles en criant LALALALALA.)

- Faudrait rappeler lundi.
- Non mais écoutez vous ne m'avez pas bien compris...
- Ah non! Qu'est-ce que je dis! Lundi c'est son jour de congé! Rappelez mardi, voilà. Allez, au revoir.

Donc j'ai fait mon cri silencieux que je fais des fois quand je pète les plombs au téléphone mais que je veux pas que ça se sache. (Je le fais souvent sur Skype avec ma mère.) 

Généralement, ça vient après :

- Et Fla il a toujours pas de boulot? Mais.... il cherche, au moins? Non parce qu'il est quand même drôlement accro à ces jeux vidéo, là. Si ça se trouve il te dit qu'il cherche et il passe la journée à jouer, pour vivre à tes crochets. Tu sais, ma copine Michelle, son mari, en 1982, il lui a dit "ouiii, je cherche du boulot, tout ça", en fait il fumait des joints toute la journée, et finalement c'est tout à fait comparable, les jeux vidéo c'est dangereux, comme une drogue, même pire, tu as vu les infos sur ce jeune qui a tué sa famille parce qu'il croyait être dans un jeu vidéo?



Bref.

J'ai fait mon cri silencieux et j'ai demandé à parler à quelqu'un d'autre. La nana au téléphone a bougonné, peut-être que c'était pas écrit dans son contrat qu'elle devait passer le téléphone à des gens alors elle réfléchissait à ce qu'elle allait dire aux prud'hommes, et puis elle m'a dit :

- J'vous passe le responsable.

Le responsable!


Le RESPONSABLE.




(Hallelujah.)

Je chope le gars au téléphone, je lui explique l'histoire de la facture avec un mois de retard :

- Mais si, on vous a envoyé la facture il y a au moins trois semaines!
- Ah oui, mais je ne sais pas si vous êtes au courant, mais on n'a pas reçu la bonne facture.
- Mais écoutez je ne comprends pas cette histoire. Sylvie m'en a parlé, vraiment, je ne comprends pas. J'ai la facture sous les yeux, là, elle est parfaitement correcte! Janvier 2013, pour 15 personnes, oui, c'est la bonne facture!

Là, j'ai un peu eu envie de dire :

- Excusez-moi, est-ce que j'ai malencontreusement appelé la fabrique des consanguins?

Mais à la place, j'ai inspiré un grand coup, et j'ai dit :

- Alors écoutez, si vous avez la bonne facture sous les yeux, c'est parfait. Nous, on l'a pas. C'est pour ça qu'on vous harcèle depuis trois semaines. C'est pas pour le plaisir, je vous assure. Donc, si vous vouliez bien prendre cette facture et nous l'envoyer par mail, ce serait parfait, et la vie serait un champ de fleurs.

Le gars me dit :

- Vous voulez que je vous l'envoie ENCORE?

(Inspire, inspire à fond. Pense à des prairies. Pense à des chatons.)

- Bon... je vous l'envoie par Fax alors, c'est plus facile.



- Oui, enfin, c'est-à-dire que nous, on centralise tout par e-mail, donc... si c'est pas trop vous demander, est-ce que vous pourriez l'envoyer par e-mail?
- Ah mais en ce moment, là, on a des problèmes avec Internet. On attend le réparateur, il sera pas là avant au moins une heure, donc ça va mettre du temps, hmpfr, oh là là.
- Non, mais alors envoyez-le par fax, ça sera mieux.
- Voilà. Et quand Internet est réparé, je vous l'envoie par e-mail.
- Parfait! Merci.

Je raccroche trop contente, et je continue à bosser.

ET LA.

Vingt minutes après, le mec m'envoie un E-MAIL disant :

It is possible get the correct fax number? You give me incorrect fax number. Cordialement.




(Je ne reviendrai jamais en France.)

Appelle-moi Maradonna

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Et sinon, l'autre jour, j'ai participé au championnat national de beach soccer.

Ouais, ça en jette quand tu le dis comme ça, hein?

C'est normal, c'est fait exprès.

Quand tu arrives en Nouvelle-Zélande en tant qu'étranger, tu te rends vite compte qu'en fait, le mot "national" est apposé partout pour faire cool, mais qu'en fait, c'est des événements qui concernent toujours, au final, que la population de la Bretagne.

("Championnat Breton de beach soccer", ouais, c'est sûr, tout de suite.)

Parenthèse : quand un Kiwi veut en jeter encore plus qu'avec "national", il utilisera aussi le terme "dans toute l'Australasie"(parce que c'est quand même assez facile de battre les gens de Papouasie-Nouvelle-Guinée en termes d'innovation), voire même "dans toute l'Hémisphère Sud" pour les plus flambeurs.

(Mais les Kiwis ont tendance à "oublier" l'Amérique du Sud quand ils utilisent ce dernier terme. En fait, ils incluent juste l'océan Pacifique, ouais, voilà.)

Le championnat national de beach soccer, c'était donc cinq mini-terrains de foot sur la plage de Mission Bay (la plage la plus proche d'Auckland), des équipes formées de gens qui s'étaient inscrits pour rigoler un coup, et qui étaient venus jouer au foot de la même manière que quand ils viennent à la plage : avec leur famille, leurs enfants, une tente, une glacière et un barbecue.

(Une journée à la plage en Nouvelle-Zélande ne compte pas comme une vraie journée à la plage si t'as pas emmené une tente, une glacière et un barbecue. Qu'on se le dise.)

(Pourquoi une tente et pas juste, genre, un parasol? Je me pose aussi la question, t'inquiètes.)

C'était donc pas vraiment un championnat de semi-pros, mais plutôt de semi-amateurs.

Moitié amateurs, moitié "j'ai jamais touché un ballon de ma vie".

(Devine quelle moitié j'étais?)

Je déteste le sport, d'une, et j'ai plus touché à un ballon depuis le collège (époque où on me forçait à faire du foot en cours d'EPS). (Après au lycée j'ai pris toutes les options où y'avait pas de foot. Ou de natation, mais bon, ça c'est parce que je sais pas nager.)

La raison pour laquelle je déteste le sport (outre que c'est fatigant et que ça fait transpirer alors que chez moi y'a des fauteuils confortables, des livres et un PC, franchement le choix est vite fait) c'est surtout que j'ai un petit problème de géométrie dans l'espace. Alors quand c'est pour faire des choses simples, genre marcher, courir, danser en agitant les bras, ça va.

Mais quand il s'agit de se repérer sur une surface en trois dimensions, c'est la galère.

(J'arrive d'ailleurs toujours pas à faire un créneau en moins de 8 essais.)

(Je suis un stéréotype féminin et je me sens sale.)

Alors, si tu me donnes la tâche de taper dans un ballon avec la pointe du pied, tout en courant, tout en tapant ce ballon pour qu'il effectue une trajectoire dans l'espace et qu'il arrive au point voulu, et si tu rajoutes que tout ceci se passe dans le SABLE, t'auras une idée de mon appréhension à l'idée de jouer au beach soccer.

(Courir dans le sable. COURIR. Dans le. SABLE.)




(Un portrait assez fidèle de moi après 5 minutes de jeu.)

En fait, la raison pour laquelle j'étais inscrite, c'était que mon patron s'était dit que ce serait rigolo de jouer avec tous les gens de la boîte (au nombre de huit), cohésion, esprit d'équipe, tout ça, et c'est moins cher qu'un séminaire à la montagne.

(Apparemment, ça suffit pas qu'on bosse tous dans un seul bureau en open space de quarante mètres carrés.)

Nan, je fais mon mauvais esprit, mais c'était vraiment une bonne idée. On était tous à la plage, on a mis les pieds dans l'eau, le PDG nous a acheté des glaces à l'eau pour qu'on l'aime(ça a marché), c'était sympa.

Sauf qu'après, il a fallu jouer au foot.

Moi, pas folle, j'avais emmené Flaxou, parce que c'est un garçon et que je me suis dit qu'il serait génétiquement mieux disposé que moi à courir en tapant dans un ballon.

(Je me sens si sale.)

(En fait il était tout aussi nul que moi, vive l'égalité des sexes.)

Mais au bout d'un moment, j'y suis quand même allée, parce que bon je voulais pas faire la meuf qui s'exclut alors que je suis la nouvelle dans la boîte.

Donc je suis arrivée sur le terrain. 

Je savais pas du tout quoi faire, alors j'ai commencé à trotter sur les côtés, où il se passait rien, en prenant un air déterminé genre je sais ce que je fais. Mais bon, il se passait vraiment rien.

Alors j'ai trouvé un membre de l'équipe adverse qui avait l'air pas trop balèze, et je l'ai collé pour pas qu'il chope la balle. C'était un bon stratagème, sauf qu'à un moment la balle est allée vers lui, j'ai paniqué, je me suis enfuie en courant et je suis tombée à plat ventre dans le sable.

(Ça va, c'est mou.)

Du coup, je me suis remise à trotter au bord du terrain.

Ça faisait dix minutes que je faisais rien et je commençais un peu à désespérer et à crever de chaud et de fatigue à force de courir dans le putain de sable. Alors je me suis dit : je tente le tout pour le tout. J'ai pris mon courage et mon soutif-pas-de-sport-parce-que-j'avais-oublié-de-mettre-le-bien-ce-matin à deux mains, et j'ai couru au milieu du terrain.

Y'avait du sable qui volait dans tous les sens et des gens qui criaient des mots inconnus (Penalty?), c'était terrifiant, je me croyais dans un film sur la guerre du Golfe.

Et là.

Le ballon a volé dans les airs et a atterri entre une meuf et moi.

Par un instinct sorti du fond des âges farouches, je me suis ruée dessus, j'ai trouvé un membre de mon équipe, j'ai pointé mon pied dans sa direction, et j'ai fait une passe.

J'AI. FAIT. UNE. PASSE!

On a gagné le match et le patron nous a dit qu'on avait tous bien joué (tu m'étonnes, avec une passe pareille). On a mangé encore une glace et puis on est rentrés parce que je bossais à 17 heures, j'avais du sable plein les cheveux et je transpirais comme un camionneur, mais je m'en foutais.

- Et là je vise Warren, et je shoote, et je passe! Tu m'as vue? Fla! Tu m'as vue faire la passe?
- Oui, ma chérie.
- C'était une belle passe. Hein? Elle était belle, ma passe. Tu l'as vue? T'as vu ma passe?
- Oui.
- Tu l'as pas bien vue. T'aurais dû la voir de mon point de vue. Ha... une de ces passes!

Tremble, David Beckham. 

La relève est assurée.

Au zoo, on s'amuse comme des petits oiseaux. (Quoi? Vas-y fais une rime en "zoo" pour voir)

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(TANGO!)

J'ai congé les lundis, et du coup Flaxou et moi on est allés au zoo.

Le zoo d'Auckland, c'est le plus grand zoo de Nouvelle-Zélande (ce qui est facile, vu que c'est à peu près le seul zoo de Nouvelle-Zélande).

(Tu vois comme c'est facile de mettre "national" partout?)

Le zoo d'Auckland, c'est un très joli zoo, même s'ils ont des fontaines à eau un peu tendancieuses.


(Vous êtes au courant qu'il y a des enfants partout ici?)

C'est quand même un zoo super cool, donc, où les animaux ont l'air contents : le guépard vient nous dire bonjour :



(Hé, qu'est-ce que s'up?)

Et l'hippo va se baigner et joue avec son jet d'eau.



 (D'après Flaxou, "on dirait toi sous la douche quand tu craches de l'eau en disant que t'es une fontaine".)

(Je peux pas lui en vouloir, je fais vraiment ça.)

C'est un zoo assez cool, parce qu'ils font des trucs de gentils du pays des gentils, du genre : ils te laissent entrer dans les enclos des animaux. Là, par exemple, on était dans l'enclos d'un oiseau endémique qui était un espèce de gros perroquet des montagnes. Et on trouvait ça rigolo de voir ça à l'entrée de l'enclos :


Sauf qu'ensuite, on a vu ça :


Les éleveurs se sont donc dit :

- Hé, tu sais cet espèce de gros perroquet psychopathe qui attaque les gens sans raison avec son bec tellement pointu qu'il peut crever des pneus de voiture (Comment ils le savent? Parce que c'est déjà arrivé) et est un oiseau tellement badass qu'il se nourrit de moutons vivants? Viens, on va le mettre dans un enclos avec des gens.

(NARMOL.)

J'ai l'impression générale que ce zoo n'est pas tellement porté sur la sécurité, en fait :


Franchement, comment ça se fait qu'ils n'aient pas encore eu des morts avec ce genre de trucs?

Réponse : parce qu'il faut apparemment être Français pour avoir instantanément envie de faire le truc qui est défendu. Les Kiwis, ils voient ça, ils font "ouh là là faut pas mettre la main dans l'eau". (C'est des superhéros, je vois pas comment c'est possible autrement.)

(Sérieusement, j'ai 24 ans, et j'ai dû me retenir de pas plonger la main dans cet aquarium à la seconde où j'ai vu le panneau "ne pas faire ça c'est dangereux oh".)

Et sinon, j'ai continué ma thérapie (cf. l'épisode précédent) vu que j'arrive au bout de mes efforts (mon psy m'a dit que je n'étais officiellement plus phobique - c'est la fête au village) et que je suis passée au tout dernier stade de ma thérapie par l'exposition : la VRAIE exposition.

Alors, laisse-moi te dire que les multitudes de faucheuses qui se trimballent dans toute ma maison en roulant des pattes (les joies d'habiter dans une maison avec jardin), je gère des fougères.

Genre y'en a au plafond de la salle de bain et au plafond de ma chambre, elles sont au-dessus de ma tête dans les moments où je suis le plus vulnérable (quand je dors, ou quand je suis toute nue et les yeux fermés sous ma douche, ou quand je fais pipi) et JE M'EN FOUS, c'est la plus grande victoire de ma vie.

En revanche, me confronter à des gros spécimens vivants, c'est toujours pas une partie de plaisir (le psy m'a dit que ça en sera jamais une, j'ai donc dû piétiner les rêves de Professeur Flaxou qui voulait qu'on devienne un de ces couples qui ont des mygales de compagnie).

Donc, quand Flaxou m'a dit "Eh viens voir par ici, ils ont une tarentule!", je me suis dit "Ouais, allez, c'est parti, je suis forte, je suis Indiana Jones".

Donc je me suis approchée du bocal de l'araignée.


Mais on la voyait pas.

Donc je me suis approchée un peu plus.



Mais on la voyait toujours pas.

Donc je me suis mise tout contre la vitre.

ET LA.


(Kikoo!)

Nan mais c'est cool, ça faisait longtemps que j'avais pas fixé une araignée en me disant "Je vais mourir oh putain c'est la fin ça y est je vais mourir mon coeur ne bat plus depuis 8 secondes je vais mourir".

(PS : c'est une tarentule australienne, "très répandue sur tout le territoire". Bonne chance, Sarounette.)

Alors après, pour me calmer les nerfs, Professeur Flaxou a regardé la carte du zoo et m'a emmenée voir que les animaux mignons.

(C'est le meilleur mari du monde.)

On a donc vu des petites loutres :


Un gros lémurien patapouf :


TIMON !!!


Et surtout, le mammifère le plus choupi de la planète, j'ai nommé : le panda roux.


En fait, il ressemble pas du tout à un panda, je sais. La seule chose qu'il partage avec les vrais pandas, c'est qu'il mange du bambou, qu'il est en voie d'extinction, et qu'il est INCROYABLEMENT ADORABLE.


(Nan mais sérieusement, ça m'étonne pas qu'il soit en voie d'extinction, ce truc. Quand un tigre vient le bouffer, il lui fait sûrement un bisou.)

Et sinon, en vrac, on a vu plein de choses rigolotes, du genre : une tortue qui est nulle à cache-cache.


(Ce que j'adore, c'est que je poste des photos de tortues géantes sur Facebook, et la seule réaction que j'ai, c'est Sarah qui me demande si c'est un nouveau sac dans le coin à gauche.)

On a aussi vu des cadeaux un peu tendancieux.


(D'abord la fontaine, ensuite ça, mais c'est quoi votre souci, les mecs?)

On a vu des mappemondes qui font un peu mal à la tête le temps de se repérer dessus.


Non, mais c'est cool. Comme ça, vous pouvez bien voir à quel point on est au milieu de nulle part.

(Parce que sur les cartes Eurocentriques, on pourrait penser qu'on est juste dans le coin à droite, pas trop loin de l'Amérique Latine.) 

(PAS TROP LOIN.)

(Que d'eau, que d'eau.)

Et puis, clou de la journée quand même, on a ENFIN vu :


Ouais, par contre j'ai pas de photo, parce que les kiwis sont des animaux nocturnes. Donc en fait, au zoo, ils ont fait une salle spéciale pour les kiwis où ils inversent le jour et la nuit, comme ça, ça évite qu'on paye l'entrée au zoo juste pour voir des kiwis, et ils sont en train de pioncer dans leur niche (c'est sympa).

Donc dans la salle il faisait très très noir pour pas effrayer les kiwis (nous on était derrière une glace sans tain) (ouais ouais, comme dans les séries policières!)et si on collait le nez à la vitre, on pouvait voir les kiwis se balader dans les sous-bois en secouant leur gros cul poilu, c'était absolument adorable.

(Eh mais en fait c'est super gros un kiwi!)

(Moi je pensais que c'était genre comme un colibri ou quoi, en fait ça a la taille d'une poule, le machin!)

(Tu m'étonnes qu'ils soient en voie d'extinction. C'est pas facile à louper, un truc de cette taille qui se dandine dans les fougères.)

Donc, en résumé : c'était une super journée.

PS : Image bonus :


(Bonjour, j'ai 6 ans d'âge mental.)

(Nan mais j'ai quand même rigolé pendant 15 minutes après avoir vu ce panneau.)

PPS : Facebook et ses logiciels de reconnaissance AU TOP DU TOP :


(One of these things is not like the other.)

brève nécrologique

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Je parlais à Sarah sur Skype et elle m'a dit "Fais un article sinon tes lecteurs vont croire que t'es morte".

Alors je tenais juste à préciser, pour ceux qui s'inquiètent :

OUI, il y a effectivement des requins blancs mangeurs d'homme qui rôdent sur la plage à 10 kilomètres de chez moi. NON, je ne fais pas partie des victimes. (Je vais pas dans l'eau au-dessus du menton.)

Nan mais c'est pas des conneries, y'a vraiment des requins blancs mangeurs d'homme à côté de chez moi. La plage où je me suis baignée sans peur et sans reproche (mais pas au-dessus du menton parce qu'il faut pas déconner non plus), parce qu'on est en Nouvelle-Zélande le pays des gentils, et que je pensais que touslesanimauxhorriblesdelaterreétaient en Australie, donc on était bons.

(Oui, l'un d'entre eux est bien un ver de terre.)

Laisse-moi te dire : heureusement que l'automne approche, parce que moi, je mets plus un pied dans l'eau. C'est bon, cette année j'ai vaincu les araignées, on attendra un peu pour les autres phobies.

(Et Professeur Flaxou qui voulait aller faire de la plongée, fais-moi rigoler.)

(Il peut se carrer sa bouteille d'oxygène au cul, parce qu'elle ira pas ailleurs.)

Bref, tout ça pour dire que si j'écris pas d'articles en ce moment, c'est juste parce que j'ai pas d'inspiration. C'est pas parce que je suis morte ou en dépression. 

Encore que faire le ménage dans son disque dur et retomber sur des photos de moi il y a 6 ans et 10 kilos, ça n'aide pas vraiment pour le moral.


- Regarde cette photo!
- Ben ouais, c'est toi quoi.
- Nan mais regarde! Regarde comme j'étais JEUNE! Regarde comme j'étais MINCE! Regarde comme la vie est une sale PUTE!

Je vois ma tête tous les jours, du coup je la vois pas bouger. Moi dans ma tête j'étais immortelle et invieillissable, telle Benjamin Button ou Laurent Romejko.

En fait il s'avère que non.(Je suis très déçue.) 

(Franchement, les photos de Professeur Flaxou et moi à Prague, on dirait qu'on est en colo tellement on a l'air de gamins.)


(Et maintenant que j'y pense, j'avais effectivement dû emmener mon Autorisation de Sortie du Territoire pour ces vacances.)

(Ah, ça nous rajeunit pas ma petite dame.)

Mais sinon ça va bien, Imhotep(oui, ma langue, elle, n'a pas quitté l'adolescence, elle parle encore comme en 2003). Je bosse, je me balade, je me refais Pokémon Rouge, je joue à Mario Kart avec mes collègues les vendredis soirs, je fais de l'escalade avec Professeur Flaxou les week-ends de pluie.

J'ai plein de temps pour écrire des articles, mais ça veut pas.

Alors va falloir être patient et attendre un peu que mon inspiration veuille bien se remettre en marche.

Pour te faire patienter, je te mets un GIF de chaton :


A plus dans le bus!

(Si jamais t'es dans la région d'Auckland, on peut peut-être se voir vraiment dans le bus, moi je le prends tous les jours.) 

(Ce serait cool.)

Ma vie palpitante sur des plaques tectoniques

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(Je vais brûler en Enfer.)


Je sors de mon hibernation internetienne (eh, c'est l'automne ici, hein) (il fait plus que 20 degrés, la sère-mi) pour te conter l’histoire de comment j'ai failli mourir.

Comme tu sais, j'ai déménagé aux Antipodes (mais finalement ça sert à rien, ma mère m'appelle quand même deux fois par semaine pour voir si j'aurais pas oublié de manger des légumes). En Nouvelle-Zélande. Ce qui est un peu le Graal pour les fans de Tolkien, mais un peu débile pour tous les autres gens.

Pourquoi débile? Parce que demande-toi une fois comment deux grandes îles ont bien pu surgir au beau milieu de l'océan Pacifique, à trois mille kilomètres du continent le plus proche?

Et là, si t'étais pas au fond de la classe en train de jouer avec le bec Bunsen en cours de sciences nat', tu me répondras : "Par le mouvement des plaques tectoniques, madame!"

(C'est bien, mais la prochaine fois, tu lèves la main s'il te plaît.)

Donc la Nouvelle-Zélande est un pays entièrement situé au-dessus de deux plaques tectoniques qui décident que des fois elles s'emboîtent, des fois elles reculent, des fois elles font tourner les serviettes parce que c'est la fête dans le manteau terrestre.

Concrètement, ça veut dire que je suis constamment encerclée de volcans actifs ou endormis. 

(A Auckland, ils sont majoritairement endormis, mais en fait ça veut rien dire, vu qu'on dit "Oh il est endormi, il a pas pété depuis mille ans", sauf que bon mille ans c'est un peu comme un clignement d'yeux en années volcan, alors merci bien, faut pas m'appeler Jambon.)

(J'ai regardé le Pic de Dante pour m'entraîner en cas d'éruption spontanée. C'est cool, maintenant je sais qu'une Toyota peut rouler dans la lave sans encombres.) 



(Ils sont forts, ces Japonais.)

Ça veut aussi dire qu'on est dans une forte zone d'activité sismique, comme en témoignent les tremblements de terre de Christchurch de 2011 qui ont détruit la quasi-totalité du centre ville et profondément traumatisé la nation, qui n'est pas vraiment habituée aux catastrophes naturelles, malgré l'histoire des plaques tectoniques qui font tourner les serviettes.

Et figure-toi que dimanche dernier, alors que j'étais tranquillou dans ma cuisine, en train de faire de la pâtisserie en regardant Modern Family, j'ai été victime d'un tremblement de terre.

Ouais, ouais.

Bon, ça fait badass et tout, mais en vrai, ce qui s'est passé, c'était pas super glamour :

En fait j'ai senti le sol trembler un peu comme quand t'es sur le quai de la gare et qu'il y a un train de marchandises qui passe sans s'arrêter. La maison a été un peu secouée, ça a duré 5 secondes, et puis c'était fini. Fla est arrivé dans la cuisine et m'a dit :

- Eh j'ai pas rêvé, c'était un tremblement de terre?

J'ai fait :

- Boh t'es parano.

Et je suis retournée à ma série. 

(J'avais même pas ralenti le battage de mes blancs d'oeufs.) 

Sauf qu'en fait Flaxou le parano avait raison, comme je l'ai découvert le lendemain en lisant le journal.

J'ai donc pu me rendre compte qu'on avait en réalité subi non pas un, mais DEUX tremblements de terre (le premier étant tellement ridiculement petit qu'on l'a même pas senti alors qu'on était genre à 10 km de l'épicentre).

L'article du NZ Herald regorgeait d'ailleurs de témoignages tous plus LOL les uns que les autres, parce qu'ils avaient décidé de traiter l'histoire du tremblement de terre de manière un peu "film catastrophe" sauf que bon, c'était magnitude 3.9, ce qui équivaut à "petite flipette" sur l'échelle de Richter :



On a donc eu droit à des témoignages de gens qui disaient au journal : 

"Mon bureau s'est mis à trembler et les étagères faisaient du bruit, je n'ai jamais vu ça de toute ma vie, c'était assez effrayant"(aucun second degré).

On a eu toutes sortes de comparaisons toutes plus terrifiantes les unes que les autres ("c'était comme une bourrasque de vent", "c'était comme un camion qui passait sur la route", "c'était comme quand mon voisin écoute AC/DC", ou encore "j'ai cru que c'était le sèche-linge").

Mais le mieux, c'est encore le récit palpitant du mec qui se trouvait à l'épicentre, sur l'île de Motutapu, et qui nous raconte, encore visiblement fébrile :

- On aurait dit que quelqu'un avait claqué la porte d'entrée très fort. Je suis allé réprimander le coupable, mais il n'y avait personne.

(J'en tremble encore.)

Tout ça pour dire : j'ai vécu mon premier tremblement de terre. 

Mais ça va, je pense que je m'en remettrai. 


L'instant Kiwi

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Quand tu déménages dans un nouveau pays, chaque jour est une aventure. Et chaque jour, t'apprends des trucs nouveaux.

Malheureusement, y'a pas toujours la substance pour en faire un article de blog entier.

J'ai donc décidé de regrouper les petites différences culturelles et les nouveaux apprentissages de ma vie dans un truc que je nommerai : l'instant Kiwi.

Dont acte.


Instant Kiwi n°1: le Kiwi.


(Je fais les choses bien, tavu)




(Le meilleur chocolat du monde? Oui oui, c'est ici. Remballe ta Suisse.)

"Kiwi" étant un mot qui désigne 3 choses différentes ici, on utilise des termes un peu différents de chez nous. Kiwi tout court sera utilisé pour désigner l'habitant de Nouvelle-Zélande, tandis que l'oiseau poilu et le fruit tout aussi poilu seront désignés par les termes respectifs de Kiwi Bird et Kiwi Fruit (cf. la tablette de chocolat ci-dessus).

(Est-ce que le Kiwi tout court est aussi poilu que ses homonymes aviaires et fruitiers? Le mystère reste entier.)

On dira donc par exemple : "I was eating a kiwi fruit salad when I saw a kiwi bird passing in front of me. I called my Kiwi friend to tell him the news."




(Ça va, tu t'en sors?)

Et si on oublie de préciser de quel type de kiwi on cause (du genre "Yesterday I ate a kiwi" ou bien "I saw some kiwis at the zoo"), les gens se vexent. Genre ils savent pas de quel type de kiwi tu parles. C'est vrai que c'est trop compliqué de faire la part des choses. (Quel type de kiwi as-tu bien pu manger? Oh dis donc, le suspense m'étreint).

(Quelles chochottes ces mecs. Nous en France on a le même mot pour le temps qui passe et le temps qu'il fait, on doit expliquer continuellement duquel on parle, et tu nous vois pas nous plaindre.)



Instant Kiwi n°2 : Le Prénom.

Il faudra qu'on m'explique par quelle distorsion de l'espace spatio-temporel est-ce que le prénom Richard est devenu un parangon de génialitude dans l'esprit des Kiwis. Sérieusement, en Nouvelle-Zélande, un homme sur deux (toutes générations confondues) s'appelle Richard.

Mon coloc s'appelle Richard. Mon patron s'appelle Richard. Le facteur de ma boîte s'appelle Richard. Le chauffeur du bus 550 s'appelle Richard. Le présentateur de la météo sur TV One s'appelle Richard. Le mec qui a emballé mes courses l'autre jour au Pak'n'Save s'appelait Richard!



Il semblerait que la seule chose qui puisse aider un enfant à s'échapper du gouffre des Richard, Matt, James et autres Jack soit d'être d’ascendance Maorie. Auquel cas il a environ 50% de chances de se faire attribuer un nom traditionnel (Matai, Manawa, ou encore Temuera, par exemple) (C'est une langue polynésienne, y'a plus ou moins que des voyelles).

Sinon, il a 50% de chances de s'appeler Richard.



Instant Kiwi n°3 : Vis ma vie de Hobbit.

Depuis que j'habite ici, je vois des gens pieds nus PARTOUT.

Et c'est pas des clochards ni des étudiants en art, hein! (Pléonasme).

Non, c'est des gens normaux comme toi et moi, mais juste, ils se baladent pieds nus.

J'ai vu des gens pieds nus dans le parc (normal), j'en ai vu dans la rue (normal), j'en ai vu au centre commercial(ah bon?), j'en ai vu au supermarché(hein?), j'en ai même vu plein dans le BUS.




(Mais à la plage, ils mettent des tongs! NORMAL!!)
Et, alors que je racontais mon expérience des gens pieds nus dans le bus à mes colocs, en mode full Française ("Iiiih mais dans le bus! mais les gens VOMISSENT dans le bus, et les gens crachent par terre dans le bus, mais c'est dégueulasse oh c'est dégueulasse aaah et après ils vont choper des verrues aaah je vais vomir"), mon coloc Richard m'a quand même sorti que lui, des fois, il allait au BOULOT pieds nus.

- Ouais, quand c'est l'été et qu'il fait chaud, c'est agréable. 
- Mais mais mais... et ton patron, il dit rien?
- Pourquoi il dirait quelque chose?
- ....
- Ah, je vois ce que tu veux dire! Nan mais y a pas de dress code à mon boulot, hein.

AH BEN OUI C'EST SUR.

(Donc, ici, "pas de dress code" veut vraiment dire "freestyle du slip", apparemment.)

Quant à moi, j'ai malheureusement un code vestimentaire en vigueur au boulot (tous les jours je dois mettre des collants, laisse-moi mourir),du coup, je n'aurai pas le bonheur de tester la vie pieds nus au travail.

MAIS la semaine dernière, je suis allée au centre commercial pieds nus, et ça s'est presque bien passé, hein!

A part l'impression persistante que j'étais en train de faire un cauchemar (puisque le tiers de mes cauchemars consiste à rêver d'un rendez-vous extrêmement important où je me pointe sans chaussures) (l'autre tiers je tombe d'une tour, l'autre tiers c'est des zombies), et la paranoïa tenace que tout le monde regardait mes pieds et me jugeait parce qu'ils pensaient que j'étais pauvre ou sale ou étudiante en art.




(Illustration des gens du centre commercial tels qu'ils apparaissaient à mes yeux.)

Je pense que je vais mettre un peu de temps à m'habituer.

Brève pascale

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Et donc comme c'était Pâques, Flaxou et moi (et nos amis)on a fêté ça de la manière traditionnelle Kiwie, et on est allés faire une balade en forêt.

(Toi aussi, fête les événements à la manière Kiwie! C'est très facile : d'octobre à mars, on va à la plage (avec une tente!) et on fait un barbecue. Le reste de l'année, on mange des choses rôties au four et puis on va faire une balade en forêt.)

On était dans la forêt et on chantait des chansons histoire de se donner du courage (y'avait une pente et j'ai plus fait de sport depuis le Bac en 2006).

Et là, j'entends Professeur Flaxou, tranquille au milieu des fougères, en train de chanter :

- Oh wimbowé, oh wimbowé, oh wimbowé, go Martinique...

(Alias : les paroles les plus yaourts de l'histoire du monde.)

Donc je me concentre pour capter l'air, puisque Professeur Flaxou n'a absolument pas d'oreille, mais quand je dis "pas d'oreille" je te jure que c'est à un point effrayant. (Il arrive même pas à fredonner une chanson, parce qu'il n'entend pas la différence entre les notes d'une gamme, donc le résultat, en général, est complètement méconnaissable.)

(Et je ne parle même pas de son problème de rythme. C'est quand même le seul fan de Star Wars qui n'arrive pas à chanter le générique parce qu'il confond les "PAM" longs et les "PAM" courts.)

Donc, après cinq minutes où je sèche toujours (ce qui est ironique parce qu'on s'était fait surprendre par une averse et que j'étais très mouillée) (LOL) je lui demande : mais dis donc, Flaxounet, c'est quoi donc ta chanson?

Et là Professeur Flaxou me dit :

- Ah mais je sais pas pourquoi je l'ai dans la tête! Tu sais, c'est la chanson "Go Martinique" là. Dans les films, les blacks ils chantent cette chanson tout le temps, à l'église et tout.
- A l'église? Ils chantent "Oh wimbowé go Martinique" à l'église?

Et là.

Réalisation soudaine de ce qu'était la chanson.



- Ah pardon Flaxou, je suis désolée, mais là, ça va sur le blog.
- Non, pas le blog! Ça mérite pas le blog! 

Moi je pense que si.

(Et j'en rigole encore.)

Life, the universe, and everything.

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Depuis que j'ai emménagé à Auckland, ma vie est plus ou moins la même qu'en Alsace.

Je me lève, je prends mon bus, je bosse, je rentre à la maison, je joue au PC, Flaxou me fait à manger et je corrige ses lettres de motivation. Oui, c'est plus ou moins exactement la vie qu'on avait à Strasbourg (juste avec moins d'amis). (Mais j'ai pas besoin d'amis en Nouvelle-Zélande. Mon PC il a Facebook, c'est bon.)

Y'a juste quelques petits détails qui sont là de temps en temps pour me rappeler que je suis dans un autre pays : les palmiers devant mon arrêt de bus. Les gens pieds nus dans la rue à 8 heures du mat' qui vont au travail. Les matins quand je sens l'odeur de la mer en sortant de chez moi(même si je la vois pas). (Tu veux pas encore que j'aie une maison avec vue sur la mer? je suis pas Jérôme Cahuzac, merci bien.)

(Oui, je suis les actualités françaises. Les actualités Kiwies, on a vite fait le tour : du sport, des faits divers, du sport, du sport, et au fait on vous avait parlé de sport ou pas? je me souviens pas. Bon, dans le doute, on va vous parler de sport.)

(Sérieusement, faut le voir pour le croire. TOUS les sports qui se déroulent vaguement en Australasie passent au journal. Même les équipes féminines juniors de ligue 3 de netball ont droit à leur 15 minutes au journal national!)

Mais, ce qui m'aide à me souvenir que je suis à l'autre bout du monde dans un pays ultra cool (et pas coincée en Europe dans le sixième mois consécutif d'hiver), c'est les petites excusions en terre inconnue qu'on se paye de temps en temps avec Flaxou.

Depuis notre grand road trip de décembre, on n'a plus eu le temps (ou la thune) de bouger vraiment loin. Heureusement, la Nouvelle-Zélande est un petit pays, et on a bien fait exprès de ne pas inclure Auckland et les 200 km à la ronde dans notre tour initial du pays, histoire de se ménager du suspense pour la suite.

Ainsi, le week-end dernier, on a repris nos sacs de rando et nos boîtes de bouffe pour chat(quand tu sors à plus de 50 km d'une ville, c'est indispensable d'emporter de la bouffe et une jerricane d'essence, parce que des fois, t'as des surprises). 

Et on est allés passer le week-end à Coromandel Peninsula.

Coromandel Peninsula, à deux heures de route d'Auckland, c'est un petit coin de bush et de plage comme la Nouvelle-Zélande sait si bien les faire, avec, paumés au milieu, une "ville" de 30 pékins avec deux auberges de jeunesse et trois restaus à emporter qui ne font que du fish&chips ou des burgers (les deux grands plats nationaux de la Nouvelle-Zélande) (oui, c'est assez ironique).

Alors, comme d'habitude, on a visité des petites plages désertes, ça en devient presque lassant tellement on a pris l'habitude.


En plus Cathedral Cove c'était bondé, mais alors, y'avait genre VINGT personnes!


(Laisse tomber la neige comment on s'est barrés tout de suite.)

Par contre, le lendemain, on a visité des trucs un peu plus originaux. D'abord, on est allés à Paeroa, ville entièrement insignifiante et banale, et qui ne vaudrait absolument pas le détour, si ce n'est qu'elle est le lieu de naissance d'un véritable mythe Kiwi : le L&P.


Le L&P (de son nom complet Lemon&Paeroa), ce n'est ni plus ni moins que LA boisson préférée des Néo-Zélandais. C'est une limonade ma foi franchement bonne, mais c'est surtout un incontournable des sodas Kiwis : on en trouve partout, et tout le monde en boit. Il faut s'imaginer ça un peu comme le Coca-Cola dans n'importe quel autre pays. (D'ailleurs, je précise qu'on trouve aussi du Coca partout ici, faut pas croire que la Nouvelle-Zélande a échappé au rouleau compresseur.)

Mais le L&P reste tout de même la boisson gazeuse la plus consommée en Nouvelle-Zélande, ce qui a d'ailleurs poussé Coca-Cola à racheter l'entreprise familiale (je vous avais dit, on n'y échappe pas).

La particularité du L&P, c'est que, malgré son extrême popularité chez les Kiwis, on n'en trouve tout bonnement pas en dehors du pays. Ce qui a poussé les Kiwis, qui ne sont pas les derniers pour la déconne, à lui donner comme slogan "World Famous in New Zealand". (Un slogan depuis devenu célèbre et réutilisé moult et moult fois.) 

A Paeroa, on trouve donc des mémorandums de la célèbre boisson un peu partout : des affiches dans la rue, des bancs à l'office de tourisme :


Et surtout, cette statue qui nous salue à l'entrée de la ville, et qui motive à elle seule un voyage à Paeroa.


(Je ne déconne pas. Les gens font le détour juste pour voir cette bouteille. Y'avait genre 4 familles qui faisaient la queue pour prendre des photos quand on est arrivés.)

Après ce petit détour rafraîchissant, on s'est dirigés vers Karangahake Gorges, des anciennes mines d'or désormais abandonnées et ouvertes au public (certaines parties, du moins). Comme d'habitude, on y est allés à l'arrache (notre grande spécialité dans la vie) et on s'est retrouvés ici, à l'entrée des mines...



... Sans lampe de poche.

On a donc passés les deux heures suivantes à explorer des tunnels qui s'enfonçaient jusqu'au noyau terrestre (en tout cas c'était mon impression), éclairés avec un portable (un seul, j'avais pas pris le mien) avec 12% de batterie restante.

Autant te dire que j'ai passé tout le trajet à agripper le téléphone avec l'énergie du désespoir, priant tous les dieux de Tolkien pour que le téléphone ne nous lâche pas au milieu d'un dédale de tunnels souterrains, et en ayant de brusques flash-backs de The Descent à chaque fois qu'on croisait un caillou à l'air menaçant.

Mais sinon, c'était fun fun fun. Je me sentais un peu comme Fievel au Far West.



Et pour finir ce week-end en beauté, on est allés faire un tour à Hot Water Beach à marée basse (vers 23h). Cette plage a la particularité d'avoir des sources d'eau chaude juste sous la surface du sable, ce qui fait qu'en théorie, on peut y débarquer avec sa petite pelle, creuser un petit trou dans le sable, et hop! Jacuzzi gratuit!

Oui. En théorie.

En pratique, ça s'est traduit par Flaxou et moi débarquant sur un parking désert et entièrement plongé dans le noir (avec encore une fois pour seule source de lumière le téléphone portable, maintenant à 5% de batterie) (emmener son chargeur en week-end c'est pour les faibles, Flaxou il aime le challenge). On a trouvé l'escalier menant au sable à tâtons, et ensuite on s'est dirigés au son des vagues vers le bord de l'eau.

Quand soudain, Flaxou (en train de nous guider) pose son pied dans l'eau, et on se rend compte qu'on était au bord d'une étendue d'eau insondable, qui barrait le seul chemin d'accès à la plage.

Et là, Flaxou se tourne vers moi et dit :

- Bah c'est pas grave, on n'a qu'à enlever nos pantalons et traverser à gué.

Mais oui! Bien sûr!

Mettons-nous en maillot de bain par 15 degrés et traversons guillerettement une étendue d'eau noire à la profondeur insoupçonnable! 

Faisons fi de tous les instincts de conservation qui ont permis à notre espèce d'avancer assez loin pour inventer la physique nucléaire et bafouons toutes les lois de la logique en s'aventurant dans un état de la matière regorgeant sans nul doute de créatures qui veulent notre mort!

(Toutes les créatures marines veulent ta mort. Des requins aux oursins. TOUTES.)

Flaxou, pas échaudé par mon discours plein de bon sens, s'est contenté de hausser les épaules et d'entrer dans l'eau en m'abandonnant sur le rivage.

J'ai regardé la petite lumière de son téléphone s'éloigner de plus en plus, et puis je me suis dit que c'était en fin de compte encore pire de me retrouver toute seule dans le noir même si j'étais sur la terre ferme, parce qu'après tout y'a aussi des créatures terrestres qui veulent ta mort (les zombies).

Donc j'ai enlevé mon jean en frissonnant, j'ai noué mes chaussures autour de mon cou, et je suis entrée dans l'eau en priant tous les dieux de Tolkien pour qu'il n'y ait pas un requin embusqué derrière 20 centimètres d'eau. (C'est possible.)

J'étais à mi-chemin, l'eau avait déjà atteint mes cuisses, et j'étais un peu à ça de la crise d'angoisse, quand j'ai été sauvée par un truc.

Flaxou avait disparu derrière une dune. Je le savais parce que j'arrivais à voir cette dune. Je voyais aussi vaguement le bout de l'étendue de l'eau. Je me suis dit : comment je peux voir ça si Flaxou s'est barré comme un crevard avec la seule source de lumière?

Et c'est là que j'ai vu les reflets des étoiles dans l'eau.

J'avais pas pensé à lever la tête depuis qu'on était arrivés, trop préoccupée par le sable dans mes chaussures et essayer de pas me noyer dans un mètre d'eau.

Mais là, j'ai levé la tête, et j'ai vu le truc le plus dingue du monde.

J'ai vu le ciel.

Le VRAI ciel. 

Le ciel qu'il y a au-dessus de nos têtes toutes les nuits et qu'on ne voit jamais, je l'ai vu pour la première fois de ma vie.

J'ai vu tellement d'étoiles que c'était impossible de toutes les calibrer. J'ai vu des constellations que je ne reconnaissais pas, parce qu'elles existent pas en Europe. J'ai vu des étoiles blanches, des rouges, des jaunes. J'ai vu des étoiles filantes.

J'ai vu la voie lactée. 

LA PUTAIN DE VOIE LACTÉE!

Je savais même pas qu'on pouvait simplement voir la voie lactée, comme ça, tranquillou, sans instruments ni rien! Je pensais toujours que ce genre de photos étaient photoshopées!


(Tu te rends compte qu'on a la voie lactée juste au-dessus de nos gueules tous les jours de notre vie et qu'on la voit jamais? Bonjour la vie de merde.)

Après ma découverte du monde, de la vie et des mystères de l'univers, c'était donc un peu difficile d'apprécier les joies des sources d'eau chaude.

Surtout qu'on a passé une-demi heure à grelotter sur la plage en cherchant où est-ce qu'on avait chaud aux pieds pour savoir où creuser, et qu'ensuite, on s'est rendus compte que, non seulement c'était impossible de creuser une piscine parce que le sable arrêtait pas de tomber dans ce qu'on creusait, mais surtout que les sources étaient moins proches de la température "bain chaud" et plus proches de la température "MAGMA EN FUSION".

(J'ai encore les pieds qui pèlent des brûlures que je me suis infligée cette nuit-là.)

Mais c'était quand même chouette, parce qu'on a rencontré un bus de jeunes touristes prêts à partager leurs pelles et leurs bières, et donc on a discuté avec, les pieds dans de la flotte brûlante et les têtes en-dessous de la voie lactée, c'était quand même relativement sympathique comme expérience.

(Le retour était moins sympa. La marée avait monté et l'étendue d'eau a bien failli me tuer.)

(Jusqu'au menton! J'ai jamais été aussi profond dans l'eau de toute ma vie!)

Tout ça pour dire : dans ma vie quotidienne, des fois, j'oublie que je suis en Nouvelle-Zélande.

Heureusement, c'est un pays qui a une manière très agréable de se rappeler à toi.



PS : Je te jure, j'essaye de trouver des trucs désagréables à te raconter, pour que t'aies pas trop la haine de te peler les meules dans un pays de tarés où les citoyens manifestent contre l'égalité sociale pendant que les ministres se tirent avec la caisse. Mais j'y peux rien, c'est génial ici.

(Franchement, lecteur, déménage. Viens nous rejoindre, Flaxou et moi.)

(On plantera des choux à choucroute et de la cannelle et on fera une Alsace 2.0.)

Over the rainbow

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Je prends juste une petite pause dans la rédaction de mes aventures chez les Kiwis pour te sortir un petit article "à chaud" (chose que je m'interdis de faire d'habitude, mais merde, si on peut plus désobéir à ses propres règles, autant se coller une balle dans le slip tout de suite).

Parce qu'aujourd'hui, au boulot, en discutant avec mes collègues, j'ai entendu, comme ça, mentionné en passant, qu'hier le Parement néo-zélandais avait voté une loi pour autoriser le mariage gay.

Et ma première pensée, ça a été : COMMENT est-ce que j'en entends parler que maintenant?

Parce que, d'accord, je regarde pas la télé, mais je lis le New Zealand Herald deux fois par semaine!

Le New Zealand Herald! Et ils ont pas pensé à mettre ça en première page au lieu de parler du championnat de Ligue 3 de netball? Sérieusement?!

Pour info, le NZH (ouais je fais des acronymes, je suis trop une locale)c'est un peu "le Monde", mais version Kiwie : c'est-à dire qu'on parle que des pays anglophones et/ou du Commonwealth.

(Ouais, même les îles les plus paumées du Pacifique ont droit à leur article d'une page sur le thème "eh t'sais quoi, ben l'autre jour ils ont pêché un vache de gros poisson, ouah, fallait qu'on mette ça en une parce que hein, c'est pas tous les jours qu'on pêche un gros poisson comme ça, dis donc".)

Donc ça fait des semaines, des mois que le Parlement débat sur l'adoption de cette loi (score final pour ceux que ça intéresse : 77 voix contre 44) (oui, c'est un tout petit Parlement). Et j'en avais même pas entendu parler!

Pourquoi j'en avais pas entendu parler?

Parce qu'il n'y a pas de véritable polémique sur ce sujet.

Alors oui, bien sûr, y'a des illuminés qui ont écrit des menaces de mort aux membres du Parlement soutenant la loi, ou qui ont raconté que les ténèbres s'abattraient sur la Nouvelle-Zélande si la loi passait, et autres grands moments de lolitude à base de "si on a la sécheresse c'est la faute à votre satanée loi".

MAIS, et c'est quand même la grande différence culturelle avec ce que je peux entrevoir des débats houleux qui agitent la France en ce moment : tout le monde s'en fout.

Globalement, les Kiwis ont choisi, dans leur esprit très relax de toujours, de ne simplement pas s'intéresser à une loi qui ne va absolument rien changer dans leur vie.

Et c'est pour ça qu'il n'y a eu ici ni polémique, ni manifestations, ni même mini-débats au comptoir du café du commerce : parce que les gens estiment qu'ils n'ont pas à discuter de ce qui ne les concerne pas. Que ce n'est pas à eux de juger ce que deux adultes consentants ont envie de faire de leur vie.

Et, franchement, ce matin, j'étais fière de mon pays d'adoption.

J'étais fière de voir que la déclaration de la loi avait été accueillie comme ça :



Et pas par  des députés en train de se bagarrer comme des collégiens.

Et comme je suis sympa, je te cite les meilleurs morceaux de l'article en lien, si jamais t'as la flemme de lire :  

"Une grimace qui a provoqué l'ire des élus UMP – dont, surtout, d'Yves Albarello (UMP, Seine-et-Marne) – qui ont fondu sur lui (...) au cri de "ce n'est pas le lobby LGBT qui gouverne !". "En tentant de s'interposer, un huissier aurait reçu un coup" et le meilleur pour la fin : "M. Albarello se plaindra par la suite d'avoir été "agressé par les socialistes" qui lui auraient "cassé[ses] lunettes".

(Voilà voilà. Ces gens représentent le peuple de France.)

Je suis fière de voir que les Kiwis ont géré ce texte de loi, pas comme une incitation à la haine et à la violence,



Pas comme un appel à la négation des droits les plus fondamentaux du respect de l'autre,



En somme, pas comme des gros cons :




(Y'a du niveau)

Mais que les Kiwis ont abordé ce texte comme ce qu'il est : une simple proposition. Pas une menace, pas une punition, pas une injustice. Juste une proposition de rétablir une facette de l'égalité sociale. Donner l'occasion à des adultes consentants de s'unir devant la loi au même titres que tous les autres. Rien de plus.

Je sais que je n'apporte pas d'eau au moulin avec cet article et que mes propos sont ultra-banals (banaux?) (d'où la décision de le publier à chaud, parce que si j'attends une nuit, je vais le supprimer, vu qu'il n'apporte rien et en plus je fais même pas des blagues dedans), mais voilà, des fois, il faut que ça sorte.

Aujourd'hui, j'ai trouvé une raison de plus d'aimer ce pays.

Je termine sur le discours le plus génial du moment (with the Kiwi ixent en prime) (accroche-toi à ton sloup, ta perception des voyelles de la langue anglaise va basculer dans les abysses),et surtout un discours tellement Kiwi de tellement de manières (blaguounettes au Parlement et ambiance Bisounours, bienvenue en Nouvelle-Zélande) :



Et j'espère de tout mon coeur (et avec beaucoup de naïveté) entendre les mêmes mots prononcés en France dans les prochains jours.

(Aussi, et surtout, pour qu'on puisse commencer à parler d'autre chose.)
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