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L'instant Kiwi

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On continue dans la lancée de ces petites différences qui rendent la Nouvelle-Zélande si spéciale.



Instant Kiwi n°4 : Les Kiwis se couchent avec les poules.



(Entre membres de la même famille, hein.)

Et pourtant, avant de trouver un job où je travaille de nuit et qui a complètement bouleversé mon cycle de sommeil, j'étais aussi une poule. Genre tout le monde se foutait de ma gueule aux soirées parce qu'à 23h30 je commençais à bâiller, et qu'à une heure du matin je m'endormais comme une patate dans un coin de canap'.

Mais les gens, ici ce serait être une couche-TARD, ce comportement!

Oui, parce que les fêtes, en Nouvelle-Zélande, elles commencent tôt et elles s'arrêtent tôt. Et même Professeur Flaxou et moi (qui ne sommes pas vraiment des fêtards invétérés, tu t'imagines bien) on a eu du mal à s'adapter.

Par exemple, nos colocs ont récemment fait une fête à la maison pour célébrer leurs fiançailles. Ils ont invité tous leurs amis, qui ont grosso modo tous la trentaine. Moi je travaillais en soirée, donc j'ai dit à Maria (ma coloc) :

- Ah c'est dommage, ça m'emmerde de rater ça. Mais bon, je finis à minuit, donc je serai au moins là pour la fin de soirée!

Et là, elle a rigolé, et elle a dit :

- Nan nan, mais on commence à 16h, donc à minuit, ce sera déjà fini.

Alors déjà : commencer une soirée à SEIZE HEURES? 

Même Mamie et Papy, quand ils vont dans les Ardennes faire la chouille avec Pierrette et Gérard, ils commencent pas l'apéro avant 18h! (Et Mamie a 78 ans et une prothèse de genou, toi c'est quoi ton excuse?)

Et le pire, c'est que quand Flaxou est venu me chercher au boulot, je lui ai demandé si la soirée était bien, et il a dit :

- Ouais c'était cool... par contre, ça a fini super tôt!
- Du genre?
- Du genre, quand les derniers invités sont partis, il était 21h30.

(J'ai précisé que c'était un samedi soir?)

Donc, en Nouvelle-Zélande, l'idée d'une fête, c'est aller chez les gens, discuter, manger et boire, et être rentré à la maison et au lit pour 22h. 




(Hardcore.)



Instant Kiwi n°5 : the ixint.

Après 5 mois dans le pays, j'ai enfin réussi à comprendre comment l'accent Kiwi fonctionne.

Pour faire un accent kiwi, c'est facile! Il faut prendre toutes les voyelles de la langue anglaise et les remplacer par d'autres voyelles de cette même langue.

Ainsi, le "i" devient "e", le "e" devient "i" (effet miroir), le "ai" devient "i" aussi (parce qu'il y a deux "i" dans "Kiwi", donc on met des "i" partout, c'est la fête!), le "ey" devient "oy", le "o" devient "u", et autres joyeusetés et bizarreries.

Cela donne donc lieu à de nombreuses incompréhensions, notamment le chiffre "six" qui est prononcé "sex" (ce qui peut mener à des petits quiproquos si on n'y fait pas gaffe).

Pour ton éducation, je partage un petit extrait de l'accent Kiwi :



(Cette série est trop cool et je suis officiellement amoureuse de Brett.)

Et on finit par une petite blaguounette de l'excellent Xenophobe's Guide :

A hostess telephones an American to stay in her unfinished home, still uncarpeted, and with bare concrete floors. "I warn you", she says, "it's pretty basic. There may be sacks on the floor". There was a slight pause, then the American came back with an accomodating : "Yeah, sure. Sex on the floor, sex anywhere."



Instant Kiwi n°6 : Aussies

Rarement une relation entre deux cultures aura plus joué la corde raide entre amour et haine que celle des Kiwis et des Aussies.

Ces deux peuples partagent énormément de points communs : l'isolement géographique, la culture Britannique "coloniale" (n'oublions pas que, dans les deux pays, la Reine Elizabeth est toujours le chef d'Etat officiel, et que sa tête orne les pièces de monnaie), l'amour de la nature et des espaces verts (enfin, "verts", en Australie, faut le prendre comme une licence poétique, hein), une histoire pas très jojo avec les autochtones (Aborigènes ou Maoris), etc.

Les deux pays jouissent également d'une relation privilégiée : en Nouvelle-Zélande, pas besoin de Visa pour aller vivre ou étudier en Australie (et il me semble que c'est la même chose dans l'autre sens, même si ça arrive beaucoup moins) (les salaires en Australie sont bien supérieurs à ceux d'ici). Il est également très facile de se procurer des dollars australiens, et la plupart des magasins dans les grandes villes les acceptent comme monnaie courante. Les touristes, enfin, circulent énormément entre les deux pays, vu qu'ils sont les deux seuls pays anglophones du coin (plus facile pour ces cultures unilingues).

Et pourtant, la rivalité fait rage entre ces deux frères de lait. (Une rivalité uniquement culturelle, vu que politiquement et économiquement, la plupart du temps, ils s'entendent comme cul et chemise.)

Ainsi, les Australiens se moquent du côté un peu "plouc" des Kiwis (la blague récurrente étant qu'ils couchent avec des moutons), et les Néo-Zélandais, quant à eux, trouvent que les Aussies c'est quand même des sacrés crâneurs alors qu'ils ont un pays tout vide avec juste un pauvre caillou au milieu, et d'abord nous on a fait le Seigneur des Anneaux, alors hein.




(J'suis désolée, y'a pas de quoi être jaloux.)

En somme, ça reste pour la plupart des gens une rivalité bon enfant, à l'image des nombreuses (très nombreuses) vannes que j'ai entendues depuis mon arrivée ici.

Petit florilège :

1. En allant faire du rafting dans l'île du Sud, le guide nous fait passer les instructions de sécurité : "Bon les gars ne vous inquiétez pas, c'est traduit dans toutes les langues si jamais votre anglais n'est pas très bon. Est-ce qu'on a des Aussies parmi nous?" Deux filles lèvent timidement la main. "Super, on a des explications en images aussi, donc pas de problème".

2. Une blague qu'on entend souvent ici, en référence aux nombreux Kiwis qui s'expatrient en Australie : "Quand un Kiwi déménage en Australie, le QI moyen des deux pays augmentent".

3. Cette pub pour Mitre 10 (magasin de bricolage, imagine un Castorama de huit mille mètres carrés) qui tourne partout à la télé :



Je m'excuse à l'avance pour cet accent absolument incompréhensible (les petits Kiwis sont le cauchemars des immigrants). Transcript ci-dessous réalisé par mes soins (après 30 visionnages et une aide de mon coloc pour la fin) :

- What are you doing this weekend?
- I'm putting up a retaining wall.
- Doing it yourself?
- No, I'm going to get some blokes in. (Comprenez : il va engager 2-3 gars)
- Oh come on mate, do it yourself!
- She's a pretty big job.(NB : se référer aux objets inanimés comme "she" est un truc très Kiwi)
- You'll be right. (Encore une expression Kiwie)
- You reckon? 
- Reckon you'll knock it over in half a day.
- Yeah?
- Get a couple of mates around! Hey Jonesie! Give us a hand with the job Saturday!
- Nay, you're dreaming! (accent Australien)
- Aussies.
- Oh, no surprises there.

4. Quand la Nouvelle-Zélande a voté la loi pour le mariage homosexuel, le New Zealand Herald a consacré la moitié de son article a raconter comment le monde entier trouvait ça trop bien et que "enfin tout le monde parlait de nous pour autre chose que le Hobbit, youhou c'est la fête!" et l'autre moitié de l'article à dire que "cette loi nous prouve, encore une fois, que les Kiwis sont décidément toujours en avance sur les Aussies quand il s'agit de l'égalité sociale". (Article en lien ici, je te jure que j'exagère même pas.)

Pour finir, note que les blagues entre Kiwis et Aussies sont souvent exactement les mêmes, mais changent simplement de protagonistes de chaque coté de la barrière de corail. (Un peu comme les blagues entre Alsaciens et Vosgiens, sauf que tout le monde sait que les Vosgiens sont de mauvaise foi.)

A bientôt pour de nouvelles aventures au pays des Moa!(y'en a marre de dire "Kiwi" tout le temps.)


PS : Comment t'expliques que je maîtrise l'accent Kiwi suffisamment pour comprendre les mômes de la pub Mitre 10, mais que j'ai toujours pas compris un traître mot de ce que me raconte mon chauffeur de bus tous les soirs? (Pour l'instant je hoche la tête et je souris, et ça semble le satisfaire.) (J'espère juste qu'il me raconte pas des trucs cochons.)

30 millions d'amis

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(Si seulement y'en avait des comme ça chez moi.)

Depuis que j'habite en banlieue, dans une maison de plain-pied avec un jardin, je croise tous les jours des petites créatures sympatoches qui s'égarent chez moi.


Des fois elles sont vraiment juste égarées, comme les adorables petits lézards qui se chauffent au soleil sur le porche, et des fois, on sait pas pourquoi, on les retrouve dans la salle de bains qui est à l'autre bout de la maison, et ils ont pas l'air très contents d'être là.

(Moi je m'en fous, je les aime, ils mangent les araignées.)

Des araignées, y'en a aussi, d'ailleurs. Heureusement pour ma santé mentale, les araignées moches, velues et noires préfèrent squatter dans les trous de la palissade du jardin ou dans le réduit sous la maison où on ne va jamais (j'envoie juste Professeur Flaxou en-dessous de temps en temps, quand on a un câble qui se débranche). Dans la maison, on trouve juste plein de faucheux de taille et de monstruosité variable (ça va de "pff mais alors tu me fais même pas frissonner" à "nan là ça va pas être possible de rester dans la pièce  très très longtemps") et qui font leur vie assez tranquillement, vu qu'ils ne se baladent que la nuit (par miséricorde pour mon petit cœur) et que, la journée, ils se contentent de glandouiller au plafond sans bouger une patte.

Tout ça, les lézards, les faucheux, c'est des insectes qui existent aussi en Alsace, donc j'étais pas trop dépaysée (sauf que les lézards ici sont gris-bleu, et en Alsace ils sont verts). 

Par contre, là où j'ai été bien dépaysée, pour le coup, c'est quand, un soir, en parlant à ma mère sur Skype, j'ai tapé une crise de panique quand un PUTAIN DE CAFARD GÉANT est venu squatter à côté de ma multiprise.


Juste quand j'essayais de rassurer ma mère, en plus.

(Oui, ma mère pense que j'ai déménagé dans un pays du tiers-monde. Quand on a eu une adresse fixe, la mère de Fla nous a envoyé un colis avec du foie gras et des bredalas. Ma mère m'a envoyé un colis avec des serviettes de bain.)

Du coup, la conversation s'est déroulée à peu près comme ça :

- ... Et puis comme je savais pas quoi mettre d'autre dans le colis, j'ai mis un gros cœur en plastique, ça fait un élément de déco. T'es contente?
- Oui oui, maman... mais... je t'avais demandé de m'envoyer mon album photo...
- Ah oui je voulais, mais avec les serviettes ça faisait trop lourd, donc j'ai préféré t'envoyer quelque chose d'utile, vu que tes photos, tu peux les trouver sur Internet.
- Ouais, nan mais t'as raison. Des putain de serviettes de bain, ça c'est une rareté.
- Hein?
- Nan rien. Tu m'as envoyé une enveloppe vide, aussi, c'était fait exprès?
- Ben oui! C'est le faire-part du mariage de ta cousine!
- Mais c'est juste l'enveloppe...
- Oui, ta sœur voulait garder la carte. Alors je me suis dit, je t'envoie l'enveloppe!

Et là, juste là, j'entends un petit bruit. Un petit bruit de grattage de petites pattes sur le parquet. 

Je regarde près de ma multiprise, et je vois ça :


(Hé, qu'est-ce que s'up?)

Du coup, la conversation s'est terminée à peu près comme ça :

- Mais tout va bien? Ça se passe bien avec vos colocs? Ils ont pas encore essayé de vous assassiner et de voler votre argent?

(La vision des colocataires selon ma mère.)

- Non maman, tout se passe vachement bien, je t'assure! Nos colocs sont géniaux, la maison est très bien située, en plus on a un jardin et AAAAAAAAH! 
- Quoi?
- AAAAAAH! Fla fais quelque chose! C'est horrible! Maman je dois te laisser, c'est horrible!
- Mais qu'est-ce...
- AAAAAAAAAAAH!
*clic*

Donc voilà, j'ai découvert ce jour-là que j'avais peur des cafards (on en apprend tous les jours).

(Tu rigoles, mais t'étais pas là quand j'étais déjà en panique devant le cafard de l'enfer, et que ce machin a ouvert des PUTAINS D'AILES et s'est mis à VOLER à travers la chambre.)

(Tu le savais, toi, qu'il y avait des espèces de cafards qui pouvaient voler?)

(Moi non. C'était une surprise sympa.)

Finalement, en l'espace d'une semaine, on a rétamé papa cafard, maman cafard et bébé cafard,et depuis, plus rien. (J'espère juste qu'il y a pas un grand frère qui se cache quelque part, dans un coin sombre, en préparant sa revanche.)

Et, depuis hier, le dernier arrivé dans notre liste d'invités, c'est une petite souris (aperçue d'abord par Flaxou dans la cuisine, puis par Maria dans la cheminée).

(Ouais, j'ai une cheminée. Tu peux pas test la coolitude de ma maison.)

Du coup, Flaxou est allé acheter un piège à souris, mais comme c'est un ami des bêtes, il a pris un piège de gentil, qui empêche juste la souris de sortir, mais ne lui fait pas de mal. Comme ça, après, on peut aller la relâcher dans le jardin (des voisins).

(On est des amis des bêtes, mais faut pas nous appeler Jambon, non plus.)

Sauf qu'on a pas encore attrapé la souris, parce que Flaxou est pas vraiment un fils des âges farouches :

- T'as pris quoi comme appât?
- Bah, un bout de pain.
- Ha ha!
- Ben quoi?

Un bout de pain? Sérieusement?

- Non mais Fla, tout le monde sait que les souris, ça s'attrape avec du fromage, hein. 

Quand je pense que j'ai épousé cet homme. 

- T'as jamais vu Tom et Jerry ou quoi?


(La suite au prochain épisode.)

L'instant Kiwi!

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On profite que j'aie des choses à dire, c'est le moment de l'instant Kiwi!


Instant Kiwi n°7 : la santé

Laisse-moi te dire que les médecins en Nouvelle-Zélande, ils doivent pas être bien fortunés.

En effet, les Kiwis ne vont chez le docteur que dans les cas vraiment extrêmes (gangrène de la jambe, hémorragie interne, ou alors au moins un p'tit cancer). Pour toutes les maladies communes et saisonnières (grippe, gastro, angine, pharyngite, laryngite, trachingite (là je sais plus, j'invente)), les Kiwis se contentent de sécher le boulot, de boire beaucoup de tisane, et de rester au lit avec une bouillotte. 


(Tout comme en Grande-Bretagne, la bouillotte est un élément indispensable au processus de guérison. Entre ça et la tisane, c'est dire la confiance qu'ils placent dans l'eau chaude.)


Cette réticence à aller chez le médecin s'explique de deux manières : d'abord, culturellement. N'oublions pas qu'on est sur une terre de pionniers. La Nouvelle-Zélande a vu ses premiers colons s'installer un peu partout sur le territoire au début du XIXè siècle, mais il a fallu attendre les années 1860 pour que des villes commencent à apparaître dans le pays (et encore, Auckland faisait 10 000 habitants, c'était pas vraiment Métropolis). Aujourd'hui encore, l'île du Sud (particulièrement la côte Ouest) est très rurale, et c'est pas la foire aux hôpitaux et aux médecins de proximité. 





(Les Kiwis au quotidien)

Donc, mentalité de pionnier : quand on a un bobo, on serre les dents et on attend que ça passe.


L'autre raison pour laquelle les Kiwis ne vont pas chez le médecin pour les petites maladies (et la raison principale, si tu veux mon avis) est beaucoup plus prosaïque : c'est parce que c'est PUTAIN DE CHER et que c'est pas remboursé.


(Ma Sécu me manque plus que mon chat.)


Un autre paradoxe qui me fait m'interroger fréquemment, c'est que les Kiwis sont des gens qui prennent en général soin de leur santé. 


Je te jure, j'ai jamais vu autant de joggeurs de ma vie depuis que je suis ici. Quand je vais prendre mon bus à 7 heures du matin, je vois des joggeurs. Quand je commence à 18h, je vois des joggeurs. L'autre jour je suis sortie du boulot à 2h du matin, les rues étaient désertes, et j'ai quand même réussi à croiser une meuf qui faisait son jogging!

Ajoute à ça que tu trouves des bars à salade un peu partout, et qu'on peut jamais te servir un sandwich sans le fourrer à l'avocat (à cause des Oméga 3 ou chais pas quel truc), et tu t'imagines que cette nation est constituée à 99% de gens sains (le 1% restant c'est Flaxou et moi). 




(Quand je me dis "Allez, je prends une salade pour le déjeuner", c'est comme ça que je me sens.)

Mais alors, mais alors!

Comment est-ce que tu expliques le fait qu'on trouve beaucoup plus de chaînes de fast-food ici qu'en France ? (Un fast-food est généralement situé à moins de 500 mètres de chez toi, c'est statistique.) Comment tu expliques le fait que 90% des take-away te proposent invariablement des burgers et à peu près
15 espèces de différents poissons frits, servis avec des frites et de la mayo? 

(Oui, même les take-away asiatiques ont une option "menu européen" qui propose burgers et fish&chips. Alors que tu peux avoir du Pad Thai pour le même prix. Du coup, je me pose la question : QUI choisit le menu européen?)


L'autre truc que je trouve chelou, c'est que je peux pas allumer la télé sans tomber sur des pubs EN BOUCLE pour Burger King(probablement la plus grosse chaîne de fast-food ici), mais aussi pour Mac Do, Wendy's, Subway (qui nous vante ses sandwiches "sains" parce que, attention, ouh là là, on a mis de l'avocat dedans) (c'est QUOI le deal avec l'avocat, les mecs?), Nando's, KFC, et autres Burger Fuel (le fast-food des riches).


(Burger Fuel, c'est le grand dilemme de ma vie : c'est bon, mais c'est cher. Mais c'est bon!)


Donc je n'ai toujours pas réussi à régler ce paradoxe.


Peut-être que les Kiwis font beaucoup de sport et du coup ils peuvent se permettre d'aller au fast-food tout le temps, ou peut-être que les chaînes de fast-food font tellement de pub parce qu'elles sont désespérées de pas avoir de clients (mais ça m'étonnerait, vu la queue qu'on se tape dès qu'on veut se farcir un Whopper).


Ou peut-être que ce sont les immigrés comme Fla et moi qui maintenons l'industrie vivante.


(Bah ouais, mais si je teste pas tous les burgers de la ville, comment je saurais lequel est le meilleur?)


(Pour ceux que ça intéresse : c'est Burger Fuel. Mais c'est cher. Mais bon. Mais cher.)



Instant Kiwi n°8 : les expressions


En Nouvelle-Zélande, on parle anglais, mais un anglais un peu spécial. On a déjà évoqué cet accent qui me donne des envies de suicide quand je suis assignée au téléphone dans ma boîte :

- Hello, this is Charlotte speaking, how may i help you?
- Hello, this is Xpqrdg from Tghflux, could I speak to Richard please?



(Oh putain.)

- I'm sorry, I didn't quite catch your name.
- Oh. My name is Xpqrdg.



(Oh putaiiin.)

- Could you please spell this for me?
- Sure, it's X-U-E-F...



(Oui, avec toutes ces conneries de prononciation, va faire la différence au téléphone entre un E et un I, un O et un U, un F et un X, et j'en passe.)

Du coup, bien souvent, ça se termine comme ça :

- Richard, y'a une dame au téléphone pour vous.
- Qui ça?
- JE SAIS PAS, OKAY?

Mais, en dehors de l'accent, il y a aussi des expressions typiques pour nous montrer qu'on est bien en Kiwiland.

La plus connue est incontestablement "Sweet as", une expression signifiant peu ou prou "cool" ou "super", et qui n'a pas manqué de m'interloquer quand je l'ai entendu la première fois :

- So yeah, we've juste moved here, but we really like it.
- Sweet as!
- Sweet as what?

En fait, cette expression n'a pas de fin.(C'est très perturbant pour les gens qui ont des problèmes de Sheldon Cooper.)




(En vrai, la seule chose qui suit "sweet as", c'est "bro".)

Notons au passage qu'on peut également substituer "sweet" avec à peu près n'importe quel autre mot. On peut donc dire de notre pote plein aux as qu'il est "rich as", de notre estomac gargouillant qu'il est "hungry as", ou encore d'une baleine échouée qu'elle est "beached as". (Un petit clip créé par des Australiens, et qui, je l'avoue,reproduit à merveille l'accent Kiwi.)

On entend également d'autres expressions tout aussi insondables, telles que "she'll be right"("ça va aller") (mais qui est "she"?), "far out" ("sérieux?" ou "naaan tu déconnes!"), "you rickin?" (c'est comme "you reckon?" mais avé l'accent), et, bien entendu, la tendance déconcertante à ajouter "eh?"à la fin de chaque phrase.

Sérieux, je comprends pas la logique de cette expression. Des fois on l'utilise à la fin d'une question, et ça me semble logique :

- So your computer's not working, eh?

Me dit mon collègue informaticien. Et ça ne me choque pas.

Mais ensuite, je croise mon patron, et il me dit :

- We've got some biscuits in the lunch room, eh!


POURQUOI?







Instant Kiwi n°9 : les stars.

On croirait pas, mais il y a plein de Kiwis célèbres!

Malheureusement, comme beaucoup d'autres membres du Commonwealth, ils sont souvent pris (à tort) pour des Britanniques ou des Américains.

Alors, bien sûr, tout le monde connaît Sir Peter Jackson(et c'est pas moi qui ai rajouté le Sir, hein, c'est la Reine d'Angleterre), le mec le plus Kiwi de l'histoire des fruits poilus.

Mais est-ce que tu savais que certains des grands noms de l'histoire, comme Sir Edmund Hillary(le premier homme à avoir gravi l'Everest), Ernest Rutherford(père de la physique nucléaire), ou encore Maurice Wilkins(qui a découvert la structure de l'ADN) sont tous Néo-Zélandais?

Bon, après, dans l'histoire contemporaine, on retiendra surtout les acteurs Kiwis, vu que ce sont eux qui s'exportent le mieux à l'étranger (les sportifs, musiciens, écrivains et autres personnalités restent assez cantonnés aux limites de la mer de Tasman).

On retrouvera donc au Panthéon des acteurs Kiwis l'excellent Sam Neill (alias Docteur Alan Grant) :




(Sans l'accent.)

Mais aussi Temuera Morrison, que l'on connaît surtout à l'international pour être celui qui incarne Jango Fett dans les plus récents Star Wars :



(Avé un petit peu l'accent.)

(Attention, faut sauter environ quinze scènes culcul avec l'horripilante tête de con de Hayden Christensen pour trouver Jango Fett.)

On retrouve aussi des gens un peu plus étonnants, comme Lucy Lawless, que son nom te dit peut-être rien, mais je t'assure que tu la connais :




(Eh ouais! Ça t'en bouche un coin.)

Et également Anna Paquin, plus connue sous le nom de Malicia dans X-Men, ou encore de "cette greluche dans True Blood"(série également plus connue sous le nom de "on a voulu faire Twilight avec du cul mais crois-moi c'est tout aussi chiant).



("OK Anna, et là, prends une tête à claques. Parfait!")

(Et NON, je ne citerai pas Russell Crowe comme un acteur Kiwi, parce qu'il a beau être né en Nouvelle-Zélande, il a vécu la majorité de sa vie en Australie et a pris la nationalité Australienne.) (le traître).

Je finirai par mes trois acteurs Kiwis préférés : Jemaine Clement, Bret McKenzie et Rhys Darby, qui forment l'irrésistible trio de la non moins irrésistible série Flight of the Conchords.




(Bret, je suis à toi.)

Pour finir, je tiens quand même à indiquer quelques-unes des inventions les plus marquantes de Nouvelle-Zélande, des choses qui ont profondément changé la face du monde :

- une technique améliorée de tonte des moutons;
- la clôture électrifiée;
- le saut à l'élastique;
- la scie sauteuse portable;
- la seringue jetable;
- les balles de paintball;
- le Zorb.

Voilà, voilà.

(Mon pays a inventé la photographie, le cinéma, et l'aspirine. Mais le Zorb, c'est bien aussi, hein.)

Brève saisonnière

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Comme tu sais, en Nouvelle-Zélande, les saisons sont inversées.

Ça veut dire qu'il y a pas mal de choses qui déroutent le Kiwi moyen quand aux références externes : par exemple, l'autre jour, j'ai bien rigolé en entendant les DJ de The Rock (la seule radio qui passe du Pink Floyd et pas du Katy Perry, MERCI) s'interroger sur la chanson qui venait de passer, à savoir "November Rain" des Guns N'Roses :

- Mais c'est marrant comme titre, parce qu'en novembre il fait beau! "June Rain", par exemple, ça aurait été plus logique.
- Ouais mais c'est des artistes, ils font de la licence poétique.
- Sans doute, sans doute.

(Il a fallu qu'un autre DJ vienne au micro leur expliquer que, dans l'hémisphère Nord, novembre = mai, ce qui a été suivi d'un chœur de AAAAAAAAAH révélateurs.)

Les gars, comment ils doivent galérer quand ils regardent des films américains. "Hein? De la neige en décembre? C'est à n'y rien comprendre!". "Quoi? Il fait chaud en juillet? Mais c'est impossible!". (Comme les journalistes de TF1.)

(Mais d'un côté, ce n'est que justice. Moi j'ai mis 4 ans à comprendre pourquoi dans Hartley Coeurs à Vif c'était les grandes vacances à Noël et tout le monde allait faire du surf. (En même temps, dans Hartley Coeurs à Vif, ils allaient faire du surf à chaque épisode, donc bon.))

Concrètement, ça veut surtout dire qu'à Nouvel An, je pouvais te narguer en allant à la plage, mais que maintenant, c'est la France qui rigole bien qui rira le dernier.

Parce qu'ici, on arrive au début de la saison hivernale,qui à Auckland se traduit par CINQ MOIS DE PLUIE.

(Vivement novembre.)

Du coup, chez moi, il pleut non-stop (ou presque) depuis une semaine.

Chose qui ne me dérangerait pas tellement (après tout j'ai grandi en Alsace) si ma maison, et les maisons néo-zélandaises en général, n'étaient pas ULTRA MAL ISOLÉES.

Parce qu'en Alsace, on se pèle peut-être les meules huit mois sur douze, mais au moins on fait les choses bien et on construit pas des maisons à la Pirouette Cacahuète!

Là, c'est grave, quand même. 

Il fait tellement humide que mes chaussures dans l'entrée sont humides quand je les mets. Ma serviette est en train de moisir sur le porte-serviette. J'ai fait une lessive LA SEMAINE DERNIÈRE et le linge sur l'étendoir est toujours aussi humide que quand je l'ai sorti de la machine!

Et puis l'état de mes cheveux, je t'en parle même pas, parce que ça fait trop mal.


(Ça résume assez bien ma situation capillaire du moment.)

(Comment j'ai trop des problèmes de fille, des fois.)

Et donc c'est la misère parce que je dois laver mon uniforme du boulot, MAIS mon linge refuse de sécher, et on n'a pas de sèche-linge, juste un lave-linge Nord-Coréen, appelé ainsi par Professeur Flaxou parce qu'il te joue une petite musique coco quand ta lessive est finie.


(La lessive est finie! Va l'étendre dans la joie pour la gloire du Leader Suprême!)

Et, cerise sur le gâteau : dans notre maison, il n'y a pas de radiateurs.

Nulle part! Dans aucune pièce de la maison!

Pas de système de chauffage du tout, en fait! Juste des murs et des portes, et tu peux coller tes meubles contre les murs, parce que Y'A PAS DE RADIATEURS.

J'ai jamais vu ça de ma vie. 

Et pourtant, notre maison, c'est loin d'un trou à rats. (Et dieu sait que j'ai vécu dans des sacrés trous à rats, et il y avait quand même des radiateurs dedans.) Mais comme l'hiver à Auckland est assez doux (en général, tu descends jamais en-dessous de dix degrés), les gens ils se disent tant pis, on vit comme des hippies et on met des pulls.

Moi je veux bien.

MAIS ALORS FAUT ISOLER VOS MAISONS, LES GARS!

(Je veux bien que ce soit le pays des moutons, mais faut pas déconner, les humains, eux, ils ont pas d'isolant naturel.)

(Collez de la laine le long des murs, je sais pas moi.)

Vis ma vie de survivante de l'enfer

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(Une illustration de ce que les gens dans ce pays considèrent "fun".)

Donc, comme tu sais déjà, j'ai un super travail.

Ce que tu sais peut-être pas, c'est que j'ai aussi un super patron.

Patron qui a décidé, pour le fun, d'inscrire tout le bureau à une course d'obstacles de 5 kilomètres qui avait lieu samedi dernier dans le Sud d'Auckland.

J'étais pas très enthousiaste, moi qui n'ai plus fait de sport depuis ce semestre de fac où j'avais pris boxe anglaise parce que j'avais vu Million Dollar Baby (et aussi parce que ça rassurait ma mère vu que je vivais seule à la Robertsau et qu'elle avait peur que je me fasse violer tous les soirs en rentrant chez moi.)

(Parce que, c'est bien connu, les violeurs sévissent souvent en face du Parlement Européen, dans l'avenue la plus bourrée de flics de tout Strasbourg.)

(Et puis, c'est bien connu, je pourrais carrément mettre un homme adulte hors d'état de nuire après un semestre de cours de boxe, avec la force de  mes poings minuscules et mes muscles en yaourt.)

Bref.

Du coup, pour une course d'obstacles, j'étais chaude comme la braise, tu t'en doutes.

- Alors les gars, je vous inscris pour la course? Charlotte?



- Heu c'est-à-dire que la dernière fois que j'ai participé à une course, c'était en 2005, quand on avait dû courir 3 km autour du Colmar Stadium en Première, je m'en souviens parce que c'était en novembre et je m'étais pelé les miches.
- Je vois.
- Et même là, j'étais déjà morte à la fin.
- Mh hm.
- Alors que je faisais, genre, 15 kilos de moins.
- D'accord.
- En plus là je viens d'avoir des triplés dans les Sims... c'est un sacré boulot à gérer, hein. Donc samedi, bof, ça va être difficile pour moi.

Et puis, mon patron a dit le mot magique :

- Oui mais là on court contre des zombies.
- Faut signer où?

Et c'est comme ça que, samedi aux aurores (bon d'accord, midi, mais ça va je bosse de nuit, j'ai plus l'habitude!), je me suis retrouvée chez Spookers en tenue de sport, prête à faire leur fête aux zombies.

Par la même occasion, j'en ai profité pour étrenner pour la première fois le pantalon de jogging que j'avais acheté y'a 6 mois, me débarrassant ainsi de tous les scrupules liés au fait que je l'utilise exclusivement pour aller chercher le courrier (parce qu'en pyjama ça fait négligé, mais un jogging, ça fait sport) (si, chut).

Le but de la course, c'était de finir les 5 kilomètres avec au moins une vie restante. (Parce que ouais, comme dans les jeux vidéo, on avait des vies, sous la forme de 4 fanions accrochés autour de la taille.) Les zombies (des employés de chez Spookers qu'on avait pas le droit de taper) (je trouve ça vachement traître, parce que toute mon éducation cinématographique et vidéoludique me hurle le contraire)étaient disposés à des endroits stratégiques de la course, et leur but était de choper tes fanions jusqu'à ce que t'aies plus de vies et que tu sois éliminé de la course.

Autant te dire que j'avais aucun espoir de réussir à finir la course, étant donné que j'arriverais même pas à finir une course de 5 kilomètres sans zombies et sans obstacles (déjà, quand je cours 500 mètres pour choper mon bus, je souffle comme un boeuf pendant 15 minutes) (une fois, un mec dans le bus m'a même proposé sa ventoline, je te laisse imaginer).

Donc là, je m'étais donné comme but de faire au moins la moitié du parcours avant de me faire virer, histoire de partir la tête haute.

Et finalement, miracle parmi les miracles, J'AI FINI LA COURSE.

Ce qui m'a sauvé, c'est que j'étais pas obligée de courir tout le long des 5 kilomètres. En fait, je pensais que les zombies allaient nous courir après, et que du coup il faudrait être en mode jogging tout le temps (et encore, ça c'était dans un scnéario "zombies lents à la Romero". Je pense que j'aurais même pas tenu 10 secondes si on avait eu droit à des zombies infectés, type 28 Jours Plus Tard).



(Les nains n'aiment pas les marathons.)

En réalité, les zombies étaient disposés à intervalles réguliers le long du parcours, et ils bougeaient pas trop. (Après tout, c'est des gens comme toi et moi, ils se fatiguent aussi). Du coup ils te couraient un peu après quand tu passais à côté d'eux, mais ils avaient un "territoire" relativement restreint.

Quand j'ai réalisé ça, tu t'imagines bien que la "course", c'était plutôt de la marche, et quand y'avait un zombie, je faisais des petits sprints.

Par exemple, j'ai commencé la course en courant à petites foulées au milieu de mes collègues, puis au bout de 5 secondes y'a un zombie qui a surgi au milieu de la foule. Alors j'ai sprinté comme une malade et je me suis retrouvée tout devant. Puis y'a eu le premier obstacle (escalader des meules de foin) et, du coup, je me suis retrouvée tout derrière.

(C'est pas de ma faute, y'avait des zombies en haut des meules de foin, j'ai dû attendre qu'une vague de survivants se fassent choper pour passer en loucedé.)

Puis j'ai continué à courir à petites foulées, je suis passée dans un champ de boue et dans un champ de pneus dégonflés, et là, j'ai vu le panneau qui indiquait que j'avais déjà fait UN KILOMÈTRE.

Un kilomètre et j'avais encore tous mes fanions!



J'étais tellement fière de moi que j'ai pas vu arriver la CONNASSE de meuf zombie derrière moi, qui m'a chopé TROIS fanions d'un seul coup.

(Je suis même pas sûre que c'était légal.)

Et puis, alors que j'étais en train de mi-courir, mi-me retourner pour hurler des injures en français à la connasse de meuf zombie ("Connasse! Bouffonne! Face de pet!"), j'ai failli rentrer dans mon collègue Daniel, qui s'était arrêté parce qu'il avait perdu sa chaussure dans la boue.

(Le mec il va faire une course contre les zombies et il met les lacets dans ses baskets au lieu de les nouer. Franchement.)

Mais j'étais contente, parce que j'étais plus toute seule (et surtout parce que j'étais plus la dernière), donc j'ai fait le reste de la course avec lui et sa copine. Et je peux te dire qu'on a galéré, parce que les obstacles de cette course ont visiblement été conçus par un génie du mal.

J'en tiens pour preuve le champ de fils électrifiés qu'on a dû traverser, et où, alors que j'esquivais un zombie en utilisant ma technique de repousse fort avancée :



C'est ce moment qu'a choisi un fil électrifié pour s'enrouler autour de mon cou, ce qui, non seulement a failli m'étrangler, mais m'a en plus fourni une jolie brûlure sur la gorge :

Maintenant on sait qu'en cas d'apocalypse de zombies, il y aura les survivants, ceux qui se font manger, et celle qui s'étrangle toute seule avec un fil qui pend du plafond.

(J'espérais au moins avoir une cicatrice de badass, mais en fait ça a déjà guéri.)

(Maudit soit mon métabolisme supraluminique.)

Le reste des obstacles étaient sympas dans le même genre. Y'en avait un où il fallait ramper sous des fils, façon entraînement des Marines dans tous les films de guerre, et les zombies étaient sous les fils avec toi (j'ai cru que j'allais mourir). 

(Mais au moins je me suis pas fait mal toute seule, ce coup-ci.)

Et puis on a dû courir à travers une forêt couverte des trophées de la course de l'an dernier (principalement des chaussures boueuses) et puis on s'est perdus dans un labyrinthe de maïs, et juste quand on avait retrouvé le chemin, on est tombé sur ça :






Donc moi j'ai sprinté, normal, et puis j'ai entendu des cris de panique alors j'ai couru encore plus vite (parce que bon, déjà dans Left 4 Dead je reviens pas en arrière pour sauver mes potes, et pourtant j'ai un fusil à pompe, alors t'imagines bien que je vais pas risquer ma vie pour mes collègues de bureau, même si des fois ils m'offrent des bonbons).

Une fois arrivée à une distance sûre, j'ai ralenti, et la copine de mon collègue m'a rejointe et a dit :

- Daniel est pas là, il faudrait l'attendre, tu crois pas?

Alors je l'ai chopée par le bras et j'ai couru plus vite.




(Elle me remerciera le jour où les zombies arrivent vraiment.)

Ensuite il a fallu traverser une rivière à gué (on est en Mai, je le rappelle, c'est comme Novembre dans l'hémisphère Nord), autant te dire que je me suis bien pelé les meules.

Et là, tu te dis "iih une rivière, t'as dû être toute dégueu et pleine de boue, c'est nul".

Et là, laisse-moi te répondre : HA HA.

Parce que de la boue, j'en ai vu mon petit gars, c'était un peu le thème récurrent de cette course :



(Nan mais c'est chouette, ça fait thalasso gratuite. Y'a des gens qui vont à Rotorua et qui payent des sous exprès pour ça!)

Et puis faut avouer qu'on était pas les plus à plaindre :



Même si cette épreuve de la tranchée pleine de boue a été assez traumatisante quand je suis tombée de ma poutre et que je me suis enfoncée dans la boue, et puis toute la boue est rentrée dans mon débardeur et j'en avais plein le soutif.

Après, je devrais pas me plaindre, puisque c'est à ce moment où je me disais "ma vie est nulle et j'ai de la boue dans la culotte, pourquoi oh pourquoi" que j'ai entendu mon collègue Daniel derrière moi s'exclamer dans tous les jurons de la langue anglaise, parce qu'il était tombé dans la boue et qu'il venait de réaliser qu'il avait laissé son portefeuille dans la poche de son jean.

(Le plus drôle, c'est qu'à la fin de la course, il a trouvé une clef USB dans l'autre poche.)

(Maintenant tu comprends pourquoi, au bureau, les gens me trouvent intelligente.)

(Alors que je m'étrangle toute seule avec des fils électriques.)

Mais bon, en soi, la boue, ça me dérangeait pas trop. Au contraire, ça faisait comme une petite madeleine de Proust. Ça me rappelait mon enfance, quand, avec mon cousin Bryan (oui j'ai un cousin qui s'appelle Bryan, c'est bon, arrête de juger ma famille)on faisait des batailles de boue, au printemps, dans la forêt, parce qu'il y avait plus de neige mais qu'on aimait bien faire des batailles quand même.

(Quand on vit sans Internet, on s'amuse avec ce qu'on peut.)

Ce qui me dérangeait plus, c'était surtout qu'à chaque coin de piste, je tombais sur ma collègue Oxana, qui était venue en tant que soutien moral, mais surtout en tant que paparazzi officiel, et qui me regardait en faisant :




("Celle-ci, elle va direct dans la newsletter!")

Mais, en règle générale, c'était fun, j'avoue.

J'ai fini la course morte de froid et de fatigue, mais avec un fanion (victoire suprême) et deux ou trois égratignures cool. 

J'ai eu droit à une "douche" (ce qui signifie que les pompiers m'ont arrosé avec une lance à incendie pour enlever le gros de la boue), j'ai eu des courbatures toute la journée du lendemain, et ma voiture a senti le vieux marécage pendant trois jours. 

Et j'ai dû jeter ma culotte et c'était la bien, celle qui me remontait jamais dans les fesses.

C'était génial.

C'est l'hiver dans la maison des geeks

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Tu te rappelles quand je me plaignais qu'il faisait froid chez moi?

Ben j'avais encore rien vu.

J'avais rien vu jusqu'à ce petit matin dimanche dernier, où je me suis réveillée grelottante sous la couette en me disant "mais merde alors pourquoi j'ai froid? Je tombe malade ou quoi?", jusqu'à ce que je me rende compte que ma respiration faisait de la BUÉE dans l'air.

(La Nouvelle-Zélande et son isolation thermique AU TOP DU TOP.)

Du coup, Flaxou et moi, comme la cigale de la fable, on s'est retrouvés carrément über dépourvus quand la bise fut venue nous chatouiller les doigts de pied.

Parce qu'évidemment, ayant déménagé en décembre, et avec les restrictions de bagages et tout, on n'avait emporté avec nous que des fringues d'été, en se disant qu'on aurait largement le temps de s'acheter des trucs d'hiver une fois sur place.

Mais après, y'avait le soleil, le boulot, le PC, et v'la-t'y-pas que c'est déjà l'hiver et qu'on se pèle les meules parce qu'on a rien acheté.


(Tu noteras la buée sur les lunettes, preuve que je ne déconne pas pour la qualité de l'isolation thermique.)

Et donc, Professeur Flaxou et moi, on a décidé qu'il était temps d'agir.

Enfin, surtout moi. 

Professeur Flaxou a l'habitude de vivre sans argent pour se payer des luxes comme de la viande ou du chauffage (ou un aspirateur, si on en juge par l'état de ses précédentes demeures). Du coup, quand il était étudiant à Strasbourg, il a vécu plusieurs années sans allumer le chauffage. Un hiver, il faisait -5 dehors et dans les 7 degrés à l'intérieur de son appart, et tout le monde se baladait recouvert de couettes.


(La preuve par sept.) (La preuve par 2007.)

Revenons au temps présent.

On a donc fait un petit tour par The Warehouse (le Graal des trucs pas cher), une espèce d'entrepôt gigantesque où on vend absolument tout : des meubles, des fringues, des fournitures scolaires, des livres, des ordinateurs, des chaussures, des jouets, du matériel de camping, des cannes à pêche, du shampooing, du chocolat et des chips, enfin tout ce qui rend heureux, quoi.

Et là, on s'est blindés de trucs pour nous faire passer l'hiver de manière décente : des couettes en duvet, des schlopala en moumoute :


(Oui, je sais, j'ai les orteils carrés.)

Mais aussi, bonheur suprême, un magnifique et royal pyjama en pilou :



(Tu peux pas test le degré de princessitude de ma chambre.)

(En plus je déteste le rose, mais alors les Kiwis, ils kiffent tellement qu'on trouve que ça.)

(La seule raison pour laquelle j'ai des schlopala gris, c'est parce que je suis allé les chercher au rayon "petits garçons", sinon laisse tomber la neige, c'était les chaussons de princesse, et on dirait pas au vu de cette photo mais j'ai des limites.)

Mais, nonobstant le fait qu'il est rose, je suis quand même en adoration devant mon pyjama. 

Déjà parce qu'il est en pilou et que ça me rappelle quand j'étais petite, mon pyjama préféré il était en flanelle et y'avait des petits hérissons dessus, et c'était celui que je mettais les dimanches matin d'hiver devant la télé à bouts arrondis(celle qui avait pas de télécommande parce que CA EXISTAIT PAS) (vis ma vie de vieille) et c'était aussi celui qui maman me mettait quand j'étais malade parce qu'il était doux et réconfortant.

(J'ai uniquement des bons souvenirs des fois où j'étais malade étant petite, parce que quand j'étais malade, j'avais le droit de regarder Star Wars, parce que ma mère ne pouvait rien me refuser quand je la regardais avec mes petits yeux fiévreux et que je faisais "Mamaaaaan... j'ai si maaaaal... mets-moi le Retour du Jedaaaaaïï....")

En plus, mon pyjama a aussi la très pratique double fonction "ceinture de chasteté", puisqu'il parvient à tempérer quelque peu les ardeurs de Professeur Flaxou (alors que merde, j'ai froid, tu veux pas que je me mette à poil en plus?!).

(Note qu'il ne les tempère que momentanément, Professeur Flaxou étant un gouffre sans fond de stupre et de luxure. Même si j'avoue que là, je suis limite en admiration, parce qu'avec une armure en flanelle comme la mienne, ça demande un sacré effort de volonté.)


(I'm sexy and I know it.)

Et enfin, merveilles des merveilles, on a acheté UN RADIATEUR!


(Hosanna au plus haut des cieux.)

En plus j'en ai exprès pris un grand comme ça je peux faire sécher mon uniforme de boulot dessus, si jamais on a pas le temps de faire passer les deux semaines nécessaires pour que le linge sèche dans la cuisine.

(Je suis une rebelle et j'emmerde la notice "do not cover". Moi je cover ta mère, je suis une déglingo.)

But you need des amiiiis

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Depuis que je suis en Nouvelle-Zélande, je me suis pas fait beaucoup d'amis.

Mis à part nos colocs Richard et Maria et mes amis Sarah et Guilherme (que je connaissais déjà en France parce qu'on était en Master ensemble), j'ai pas très bien réussi à me faire de nouveaux amis.

(Pourtant je suis une personne adorable.)

Faut dire que j'ai jamais été très douée pour la socialisation.

Quand j'étais petite, j'avais une méthode infaillible pour me faire des amis : elle consistait à aller vers une personne que je trouvais cool et à dire "Salut, moi je m'appelle Charlotte, je trouve que t'es chouette, tu veux être mon amie et jouer au loup?". Ensuite on me disait oui, on allait jouer au loup, et si ça se passait bien (pas de triche ou de croche-patte)on devenait meilleures amies et on mettait nos verres côte à côte dans la salle d'eau.

(La marque suprême sur l'échelle de l'amitié.)

Je me rappelle que, des fois, j'avais même pas besoin de trouver la personne chouette : par exemple, ma meilleure amie de toutes mes trois années de maternelle, c'était Charlène, parce qu'elle était venue me voir le premier jour de classe et qu'elle m'avait dit :

- Tu t'appelles Charlotte et moi je m'appelle Charlène. C'est presque le même nom, donc on est super copines.

Et donc pendant trois ans, Charlène et moi, on a partagé nos crayons, nos goûters et notre morve, elle m'a appris à dessiner les oiseaux et je lui ai appris à écrire les P, elle m'a aidé à tenir Ludovic la fois où je l'ai tapé parce qu'il avait dit que les filles étaient moches et pourries, et tout ça en vertu de nos prénoms qui se ressemblaient.

(C'est beau l'enfance.)

Mais ça, c'était il y a 20 ans.

(Ça nous rajeunit pas.)

Du coup, à notre époque moderne, j'ai un peu du mal à avoir des relations amicales avec mes congénères. 

Autant te dire que, quand mon collègue Stan (mon collègue préféré) m'a parlé d'un salon "comics, mangas et science-fiction" qui se tenait le week-end suivant à Hamilton, j'ai saisi l'opportunité. Aller dans un lieu hors du travail avec un collègue de travail, l'occasion idéale pour passer au niveau supérieur et devenir amis!

(Oui, j'ai une conception de l'amitié proche de celle des Sims : si tu parles plus de trois heures cumulées avec quelqu'un et que tu sors une phrase avec un bonus charisme, c'est bon, t'as un ami!)

Donc j'ai répondu avec plein d'enthousiasme. Peut-être un peu trop.

- Oui, donc y'aura plein de trucs chouettes, et des acteurs connus, je me suis dit que ça t'intéresserait.
- Ah ben ouais, carrément! T'y vas quand?
- Larissa et moi, on y va samedi.
- Ah, c'est dommage! Je travaille le samedi.
- Ah ben ouais, c'est bê....
- Allô patron? Oui c'est Charlotte. Je peux prendre un jour de congé?

Et voilà comment, samedi dernier, je me suis retrouvée à Hamilton avec Professeur Flaxou, Stan et Larissa, pour le salon "Armageddon" (mot de merde que je sais jamais si ça s'écrit avec deux G ou deux D, merci Word le Magnifique).

(Word le Magnifique qui connaît le mot "Armageddon" du premier coup, mais qui ne reconnaît toujours pas "Charlotte" même si ça fait trois ans que je l'ai ajouté au dictionnaire. Connard.)

Bref.

Le salon c'était super super, un peu comme une Japan Expo mais avec cinq cent mille personnes en moins (grosso modo), ce qui te donnait des avantages cool, comme celui de respirer.

J'y suis allée mollo sur le merchandising (et pourtant il y avait des épées!) (mon rêve de toujours, c'est de posséder une épée. Si tu m'aimes et que t'as trop d'argent sur toi, tu sais ce qu'il te reste à faire.) et j'ai juste acheté des posters pour notre chambre, un T-Shirt R2D2, et des pin's.



(Mais maintenant que j'ai que des habits de madame, je sais pas trop où je vais pouvoir mettre mes super pin's.) (Ma vie est atroce.)

Mais bon, on était pas venus pour faire du shopping non plus.

On était venus pour les autres attractions : les cosplayeurs, les concours de mangeage de glaces (c'était un concours où il fallait manger 4 crèmes glacées le plus vite possible, les candidats étaient sur la scène et les autres gens (genre nous) étaient dans le public et ricanaient en les regardant choper mal à la tête).

Et puis on était venus pour le glamour des célébrités.

(Car oui, il y avait des célébrités à Hamilton. Les habitants en parleront encore l'an prochain.)

(Comment je me la pète maintenant que je suis une meuf de la capitale.)

(Oui je sais la capitale c'est Wellington, c'est bon tout le monde s'en fout.)

Bon, j'avoue, les acteurs de Stargate, les seconds rôles en tout genre, et même la star du festival, la doubleuse américaine de Lisa Simpson, je m'en foutais.

(En même temps, je regarde les Simpson en français, donc bon.)

Non non, moi j'étais là pour LUI :



(Et beaucoup d'autres nanas, à en juger par les piaillements divers et variés qui émanaient de la foule.)

Lui, au cas où tu l'aurais pas reconnu, c'est Jason Momoa, plus connu sous le nom de Khal Drogo dans Game of Thrones(ou sous le nom d'un autre gars dans Stargate Atlantis). (Je sais pas, je regarde pas Stargate.)

On a donc assisté à un Q&A avec le public, où les questions étaient toutes les mêmes, déclinées en trois thèmes : 1) Game of Thrones c'était bien?, 2) Stargate Atlantis c'était bien?, 3) Alors comme ça vous êtes Hawaiien, c'est cool, vous êtes presque Maori en fait! Dites un truc en Hawaiien! Vous avez des tatouages tribaux? Vous savez faire le haka?

Il répondait à toutes les questions, même les débiles ("Ça faisait quoi de travailler avec Peter Dinklage?" Mais t'es con où quoi, ils ont pas fait UNE SEULE SCÈNE ensemble!) et même les questions vaches ("Y'a combien de munitions dans votre pistolet de Stargate, au juste?"), et il a même trouvé des trucs à répondre aux questions qui en fait n'en étaient pas ("Haaaan mais comment vous êtes trop beau! J'veux dire, dans Game of Thrones, vous êtes beau, mais c'est la télé. Alors qu'en vrai, haaan, mais vous êtes encore plus beau!").

Même si je me sentais un peu triste pour lui, parce que personne lui posait de questions sur le seul film qu'il a fait :

- Mais vas-y Cha, pose-lui une question sur Conan, toi!
- Haaan non t'es fou j'oserai jamais.
- Pourquoi? T'as peur de lui parler?
- Ben non, mais c'est un film de merde, quand même. Je veux pas qu'on pense que je l'ai aimé.

Après je fais ma maligne, mais crois-moi que j'ai pas eu la même réaction quand j'étais devant Jason Momoa et qu'il me signait un autographe :


Là on voit pas ma tête, mais elle ressemblait à peu près à ça :



Donc, en bref, c'était une super journée. 

On a bien rigolé avec Stan et Larissa, qui est une fille super cool, parce que quand j'ai vu Sylvester McCoy (alias Radagast le Brun) sortir des toilettes pour hommes, j'ai fait : Han c'est Sylvester McCoy, il était dans le plus mauvais film de la saga de l'Anneau mais bon c'est de loin pas le pire film de Peter Jackson (humhumKingKong) alors c'est quand même quelque chose de ouf!

Et Larissa a fait :

- Bah viens, on va faire une photo avec lui!
- Han non t'es folle, on peut pas! Il faut payer pour faire des photos avec les stars, y'avait une inscription tout à l'heure près des caisses, ça coûte genre 40 dollars, et en plus son créneau est déjà passé, donc...
- Youhou! Monsieur! Oui, vous là! Monsieur le magicien! Vous voulez bien faire une photo avec ma copine?

Dont acte.




(Tu vois que j'exagérais à peine pour le sourire Sheldon.)

Du coup, Larissa aussi est devenue mon amie ce jour-la.

(Parce que, certes, la photo est un peu à contre-jour, mais sinon j'aurais dû payer 40 dollars, donc je suis contente quand même.)

(Même si Flaxou était aux toilettes en même temps que Radagast le Brun et m'a dit qu'il s'était pas lavé les mains avant de toucher mon épaule.)

Tout ça pour dire : je fais des efforts de socialisation.

Maintenant, je regarde les matchs de rugby avec Richard et Maria, je fais des balades avec Sarah et Guilherme, Stan et moi on fait des concours d'avions en papier le soir quand on est tous seuls au bureau (et qu'il y a pas trop de travail), et Larissa m'apprend à jouer aux échecs.

J'ai des amis!

- Et là elle me dit : "Je vous ai envoyé la facture de 2013", et elle avait même pas vérifié sa pièce jointe!
- Han mais j'y crois pas, il m'est arrivé la même chose la dernière fois!
- Je vais me faire un thé, t'en veux un?
- Oui, j'arrive dans une minute. Stan?
- Oui?
- ... Je peux ranger ma tasse à côté de la tienne?

Faut croire que ma méthode marche, en fait.


PS : Le meilleur moment de ma journée, c'était même pas de rencontrer Khal Drogo. C'était quand on a mangé dans une cafétéria qui nous offre ce SUBLIME slogan :


(Personne n'a compris pourquoi Flaxou et moi, on a passé toute la pause déjeuner à glousser comme des poules.)

PPS : On finit en musique!


Je suis une grosse hypocrite.

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Ouais, je sais.

J'avais annoncé avec pertes et fracas que je faisais pas les tags, parce que c'était des chaînes de questions stupides que les blogueuses faisaient quand elles avaient pas d'inspiration pour faire des vrais articles.

Et là j'ai décidé d'en faire un.




(T'as le droit de me traiter de tous les noms.)

C'est Kantuk qui m'a taguée pour un machin complètement inconnu qui s'appelle Liebster Award. D'après le copier-coller que j'ai fait de son blog, un Liebster Award est "une initiative pour promouvoir des blogs de moins de 200 abonnées sur Hellocoton ou sur Facebook." Ce qui est cool. (En plus c'est un nom vaguement germanisant, ich liebe es!)

La partie facile, c'est de répondre aux questions de Kantuk (encore qu'il y en a des bien retorses) :

1.La discipline où tu rêverais d’exceller?

J'ai toujours rêvé d'être forte en dessin. Parce qu'il y a plein d'articles que j'imagine super bien dessinés dans ma tête, et rigolos et tout, et ensuite je suis obligée de les faire en texte, et ils sont vachement moins rigolos comme ça. Mais, y'a pas moyen, je suis une tanche en dessin. (Et le fait que je tienne mon crayon comme une gauchère et que du coup je fasse des traînées noires partout n'aide pas non plus.) 

Du coup, je fais comme les autres gens qui ne savent pas dessiner, et je mets des gifs partout.

(Aussi parce que d'utiliser des images qui bougent, ça me donne un peu l'impression d'être dans Harry Potter.)



2.Ton défi personnel avec ce blog?

Devenir célèbre et adulée de tous.

Bon, pas nécessairement.

Juste devenir une célébrité d'internet, ça me suffirait. Avoir plein de visites d'un coup, avoir des petits articles sur moi dans Mademoizelle, puis dans Rue 89, passer au Grand Journal, faire 2-3 pubs pour Kinder Bueno (je m'en sortirais mieux que la voisine de Jo-Wilfried Tsonga, ça c'est sûr)et tomber dans un oubli restreint et confortable, entourée de mes plus fidèles fans.

(Et puis, quinze ans plus tard, désespérée et en manque d'attention, faire la Ferme Célébrités.)

3.Si un savant-fou te donne un portail de téléportation à usage unique, dans quelle destination te rematérialises-tu?

Tu m'aurais demandé ça y'a un an, ça aurait été trop facile de répondre! Mais là, pfiou, c'est dur, je suis déjà dans le pays de mes rêves!(Ma vie est atroce.)

Plus sérieusement, je me rematérialiserais dans l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande (peut-être en Central Otago, ou alors sur la côte Ouest). Parce que c'est l'endroit le plus génial du monde et que si je pouvais y vivre avec Professeur Flaxou, j'y déménagerais sans même battre un cil (mais bon, Central Otago, faut aimer être garde forestier ou éleveur de moutons, quoi.)

(Et j'ai beau avoir grandi dans la montagne comme un fils des âges farouches, je pense pas que "a mangé des cailloux jusqu’à l'âge de 4 ans" et "a bâti pas moins de 18 cabanes, dont seulement 16 se sont effondrées au bout de quelques heures" ça suffise sur mon CV).

4.Si tu étais un personnage de roman, qui serais-tu?

Ça dépend : qui est-ce que je voudrais être, ou quel personnage de roman me ressemble le plus? (Deux choses radicalement différentes, étant donné que je m'imagine volontiers en Philéas Fogg, parcourant le monde à la recherche d'inconnu, mais que dans la vraie vie, je suis plutôt Eugénie Grandet, qui passe ses jours assise devant sa fenêtre (sauf qu'au lieu de la fenêtre, tu mets un PC)).

Apres, il y a quand même plusieurs personnages de roman que j'admire et auxquels je m'identifie (pour certains traits, en tout cas) : Lyra de la Croisée des Mondes a été mon modèle quand j’étais petite, parce que j'admirais son courage, sa loyauté, et sa capacité a se faire des amis (compétences sociales qui me faisaient cruellement défaut a l’époque).

Plus récemment, j'ai adoré retrouver certaines de mes obsessions chez Hermione Granger, comme la hantise d’être en retard en classe ou de louper un cours, ou encore l'obsession des révisions (j'ai commencé a réviser pour le Bac en janvier, alors que j'avais 15 de moyenne générale) (j'aurais eu plus, mais y'avait le sport, donc forcément). Et je trouvais très attachant son horripilant côté je-sais-tout et sa manie de lever la main à chaque question (un truc que je faisais encore a la fac).

Et puis, j'ai trouvé ça absolument génial, en lisant le tome 2 de Game of Thrones, de voir que mon personnage préféré (Arya) avait, comme moi, une liste de gens qu'elle voulait tuer! Tout pareil! Même si, bon, je les murmurais pas avant de me coucher comme une psychopathe : non, moi j'avais une liste écrite de ma main d'enfant, avec en titre "gens que je vais tuer de mes mains dès que je serai assez grande, et ça les apprendra à m'emmerder" (souligné à la règle).

(Pour ceux que ça intéresse : au final, à l'inverse d'Arya, j'ai appris le sens du pardon et j'ai tué personne.)

(En même temps, Arya, on a assassiné sa famille. Moi, la boulangère m'avait appelée "jeune homme". V'là les torchons et les serviettes.)

(Au final, elle s'en est bien sortie, la boulangère. Ma prof de CP est toujours sur la liste.)

(En fait c'est plus une liste : c'est juste un morceau de papier avec le nom de ma prof de CP dessus.)

5.Un dimanche pluvieux, ça rime avec quoi chez toi?

Glander dans ma chambre, manger des chips et du pop-corn, pas se laver, garder mon pyjama toute la journée, jouer a Minecraft, et regarder des films déprimants.

(J'aime bien assortir les films au temps qu'il fait.)

(Dimanche dernier, par exemple, c’était la Liste de Schindler. Entre la pluie et mon torrent de larmes, il faisait presque le même temps dehors que dedans.)

6.Quel est le lieu que tu montres absolument à tes amis en visite dans ton port d’attache actuel?

C'est une question hypothétique, parce que personne n'est encore venu me rendre visite a Auckland. Soi-disant que les billets coûtent des milliers d'euros et que 30 heures d'avion c'est moyennement fun.Une de ces mauvaise foi!

En tout cas, l'endroit que je voudrais absolument montrer à des visiteurs putatifs, c'est Waitakere Ranges National Park, en particulier Karekare Beach : un océan de verdure (et un océan de vrai océan, aussi)à 30 minutes d'Auckland centre à peine!






Ou sinon, Waiheke Island, à 30 minutes d'Auckland en ferry, et qui est un vrai petit paradis :





7.Si tu te produisais sous un chapiteau, quel nom aurais ton numéro de cirque et qui serais tu (plutôt clown, femme à barbe ou dresseur d’éléphants? :P)

Je pense que cette question a une réponse toute trouvée.

8.La bonne résolution 2013 que tu as déjà abandonnée avec ou sans regret?

Je fais pas vraiment de bonnes résolutions. Mais il y a deux mois, j'ai décidé de perdre du poids et de faire un régime. J'ai tenu trois semaines avant de me remettre a bouffer des Pringles devant le PC. 

(Je ne regrette rien. La vie est trop courte pour la passer sans chocolat.) 

(En plus je m'en bats les meules, j'ai déjà un mec.)

(Et il peut pas me quitter sans remplir plein de papiers, autant te dire que je suis tranquille.) 

9. En quelle langue rêves-tu?

La plupart du temps, en français. Depuis mon séjour en Angleterre il y a quelques années, je rêve aussi assez régulièrement en anglais,
mais c'est un peu du n'imp, parce que souvent, je rêve en anglais alors que les gens dans mon rêve sont des francophones!

(Genre je vais chez mes potes a Strasbourg et on parle tous en anglais comme des blogueuses modes, nan mais oh my god I mean le français c'est so deux mille douze-an, you know?)



Maintenant c'est a moi de trouver des questions (oh Gott).

1. Si on te donnait l’opportunité d'utiliser une machine temporelle, et en sachant qu'ensuite tu ne pourrais plus revenir à ton époque, où (enfin "quand") est-ce que tu irais? (NB : c'est une machine qui marche dans tous les sens, tu peux donc aller dans le passé ou dans le futur).

2. Qui est la personne que tu détestes le plus dans le monde entier? (NB : Si cette personne lit ton blog, t'as le droit de me donner le numéro 2 de ta liste.)

3. Sur quel site Internet (hormis Facebook) passes-tu le plus de temps? (Si c'est Youporn, je veux savoir quand même. P'tite cochonne.)

4. Si tu pouvais prendre un cours gratuitement à l’université (ou tout autre organisme), juste pour le fun, qu'est-ce que tu choisirais d'apprendre?

5. Quel livre, film, série etc. est-ce que tu as aimé en cachette (parce que c’était vraiment trop nul)?

6. Quel aliment ou plat est-ce que tu hais, mais que tout le monde adore? Et vice versa?

7. Quel était ton jeu préféré, étant enfant?

8. Qui est ton/ta plus vieil(le) ami(e)? Depuis combien de temps est-ce que vous vous connaissez? Et pourquoi êtes-vous encore ami(e)s?

9. Dans quel domaine es-tu vraiment une grosse tanche?

10. Quel est ton endroit préféré sur la planète?


Voila, et maintenant, j'ai le droit de dire qui c'est qui s'y colle.

Je choisis donc mes blogueurs et blogueuses préférés : ma copine Sarah, Anna E., Saper et Lipopette, Les Chercheurs d'Oz, et Cleophis.

Si vous le faites pas, je ne serai pas fâchée.

(Juste déçue.)

Je tiens aussi a dire que, si tu es une blogueuse en manque d'inspiration, je t'autorise a faire un article de remplissage en répondant à mes questions et en passant la chaîne à d'autres gens, même si t'es pas dans ma liste. 

Même pas je me moquerai de toi. 

(Je viens de perdre tous mes droits a me moquer des tags sur Internet pour toute l’éternité.)

(J'espère que tu vas bien en profiter.)



Vis ma vie de fausse toxico.

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Et donc, en ce moment, je suis en train de renouveler mon visa.


(Oui, je sais, mais le retour en France c'est pas pour tout de suite. Pleure pas, petite sirène.)

Et pour ça, je dois remplir plein de papiers, emmerder mes amis pour qu'ils témoignent que j'existe vraiment et que je vis vraiment en Nouvelle-Zélande, et emmerder mon patron pour qu'il remplisse plein de papiers aussi (des trucs pour dire "si si je la connais, elle bosse chez nous, non mais vraiment j'vous jure c'est pas des bobards").

D'ailleurs, il paraît que, des fois, les gens de l'immigration peuvent même débarquer comme ça à l'improviste à ton bureau. Histoire de voir si je bosse vraiment, des fois que mon patron et moi, on fasse tous les deux partie du crime organisé (après tout, il est Russe, ça se comprend).

(Enfin, s'ils débarquent comme ça à mon boulot, ils vont bien rigoler les fonctionnaires, moi je bosse de nuit.)

Et en plus de tous ces papiers, je dois aussi passer un examen médical complet.

C'est donc le cœur rempli d'allégresse tu t'en doutes que je suis allée à mon rendez-vous de lundi matin. Ma première visite chez le médecin depuis que je suis ici! (Ce climat me réussit.)

La visite médicale pour l'immigration, c'est comme une visite médicale normale, sauf que chaque personne que tu vois te demande ton passeport(vous pouvez pas le photocopier une fois pour toute, les gars? Ou, je sais pas moi, vous passer le mot?). Sinon c'est tout pareil.

J'étais chez une dame qui a pris ma tension et a vérifié si je savais lire la toute petite ligne de texte avec exprès des lettres traîtres (va faire la différence entre un H et un N quand t'es à un kilomètre de l'affiche, toi).Elle m'a aussi fait monter sur la balance, même si je trouve que c'était pas très fair-play de sa part.

- Enlevez vos chaussures et montez sur la balance, s'il vous plaît.
- Hein? Juste les chaussures? Mais c'est pas du jeu!

Madame le médecin, je te mets au jus si jamais t'es pas au courant, mais chez les mous du bide, on a certaines règles regardant la balance : c'est-à-dire qu'on se pèse à poil, et le matin, avant d'avoir mangé. Comme ça on enlève le plus de poids parasite possible et on a un tout petit peu moins envie de pleurer quand on lit le chiffre fatidique.

(Des fois même je fais pipi alors que j'ai même pas envie, juste pour enlever encore un peu de masse.)

Donc, je tiens à dire à la madame médecin : j'avais au moins un kilo de fringues sur moi, et en plus je venais de manger et en dessert j'avais pris un cookie (si j'avais su!) donc steuplaît ne me juge pas, ci-mer.

Et puis, en vrac, j'ai aussi passé un examen où on a regardé mes yeux, mes oreilles, ma bouche et même mes trous de nez(POURQUOI?), une radio des poumons des fois que j'aurais la tuberculose et que je l'aurais embarquée clandestinement (genre je viens d'un pays qui a la couverture maladie universelle, mais je veux me faire soigner ici, NORMAL), et une prise de sang qui a été prise avec les pieds.

Ou alors c'est que l'infirmière c'était son premier jour, je sais pas trop.

(WARNING : si tu es phobique des aiguilles, saute quelques paragraphes.)


Parce qu'elle a passé dix minutes à me poker les veines du bras droit (celui que je donne aux dons du sang parce qu'il a la bonne veine bien bleue qui dépasse et tout) avant de me piquer (non sans avoir précédemment dit "vous pouvez tourner la tête si vous voulez", nan mais tu sais pas à qui tu t'adresses ma petite madame je suis une warrior).

Et là, je te jure que j'aurais bien aimé avoir détourné la tête, parce qu'en 7 ans de dons du sang j'avais encore jamais vu ça :

La meuf a planté l'aiguille dans mon bras. Mais y'a pas de sang qui est sorti!

(Elle avait raté la veine, cette pignouf. Y'a une grosse ligne bleue au milieu de mon bras, et elle avait piqué pile à côté, dis donc!)

Du coup, elle a sorti l'aiguille à moitié. Puis elle a commencé à touiller à l'intérieur de mon bras avec le reste de l'aiguille pour trouver ma veine!

(Là, j'avoue, warrior que je suis, je me sentais un peu chelou.)

Finalement, au bout de quelques secondes de cache-cache la veine, elle a sorti l'aiguille (toute propre et tout! Mais on a pas de sang dans le corps en dehors des veines, ou quoi?), elle m'a regardé d'un air peiné, et elle a dit :

- Bon, je... vais essayer l'autre bras, hein.

Finalement, ça a marché sur l'autre bras, youpi youplà. (Sauf que maintenant je me trimballe des cicatrices de junkie sur les deux avant-bras, ah ça va aider pour mon évaluation avec le département de l'Immigration, tiens.)

Mais j'en veux pas à l'infirmière, je crois qu'elle était débutante (après tout faut bien commencer quelque part et autant que ça soit avec moi). Parce qu'après la piqûre, je lui ai dit :

- Je peux avoir un verre d'eau?

Et elle m'a regardé avec un air de panique intense en disant :

- Vous vous sentez mal?
- Non non, j'ai juste un peu soif.
- Vous êtes sûre? Vous avez pas la tête qui tourne?
- Non, juste soif.

(En fait j'ai pas osé lui dire, mais on m'avait demandé de faire pipi dans un flacon juste avant, et je m'étais pas réhydratée.)

Elle a quitté la pièce à reculons en disant :

- Je vais chercher de l'eau. Bougez pas! Je reviens tout de suite. Bougez pas! Restez assise et levez les bras!
- Et quoi, je fais tourner les serviettes aussi?

C'est bon Gertrude, je voulais juste un verre d'eau.

Sinon, j'ai encore une fois été choquée par la pudeur de ce pays, vu qu'aucun des quatre médecins différents que j'ai vus ne m'a demandé d'enlever mes habits(alors qu'en France, c'est un peu la fête du slip, faut te foutre à oil-pé pour un oui pour un non).

Par exemple, le docteur qui a écouté mon cœur et mes poumons (en collant son stéthoscope glacé dans mon dos, y'a des choses qui ne changent pas), il m'a pas demandé d'enlever mon pull. Par contre, il m'a demandé de me mettre pieds nus.

(T'as des fantasmes bizarres, Gérard.)

Et puis il m'a dit de m'allonger sur le dos, et là il a chopé une espèce de petit bâton et il a commencé à me pouêter la plante des pieds avec. Donc évidemment, RIDICULE GÉNÉRAL :

- Just say "yes" if you can feel it when I touch you.
- Yestihihihihi IT TICKLES! Houhou! Hou! Nan mais stop, je vais me faire pipi dessus, en plus j'ai bu un verre d'eau tout à l'heure, ça m'a rechargée!

(Bon, mais au moins j'étais pas à poil.)

D'ailleurs, même pour ma radio des poumons j'ai pas eu à tomber la chemise. En rentrant, la radiologue m'a juste dit :

- Passez derrière le rideau et enlevez votre soutien-gorge, puis vous pouvez remettre votre pull par-dessus.

Même ils avaient un rideau pour se désaper, et tout!

(Chez ma gynéco je devais me mettre les fesses à l'air au milieu de son bureau, apprécie l'étendue du changement.)

J'ai quand même eu un petit moment d'angoisse quand la radiologue m'a demandé de derrière le rideau :

- Parce que c'est une radio, je dois vous demander : est-ce qu'il y a une possibilité que vous soyez enceinte?

La question qui te fait bien flipper ta mère.

(Bien sûr qu'il y a une possibilité que je sois enceinte. S'il y a une chose que les reportages de France 2 sur les dénis de grossesse m'ont appris, c'est qu'aussi longtemps que je vivrai, il y aura TOUJOURS une possibilité que je sois enceinte.)

(Vis ma vie de paranoïaque.)

Donc j'ai répondu :

- Bah euh non pas que je sache, ha ha! Enfin j'veux dire je prends la pilule donc voilà.
- Ah oui, pas de problème donc. Vous pouvez passer devant la machine.

N'empêche que j'ai passé tout le temps de la radio à me dire :

"Putain je suis en train de me faire bombarder de radiations et si ça se trouve je suis enceinte quand même à cause des 0.1% des filles qui tombent enceinte avec la pilule et si ça se trouve je suis en train de déformer mon bébé il va naître avec trois bras et deux têtes oh putain oh putain et si ça se trouve je fais un déni de grossesse et je suis déjà enceinte de quatre mois, ça expliquerait pourquoi j'ai tellement de bide ces derniers temps ça peut pas être que les Mac Dos quand même, oh putain et du coup je pourrais même pas avorter de mon bébé difforme à cause des rayons X, oh putain putain"


(Mais sinon ça va, je suis une jeune femme équilibrée.)

Mais la bonne nouvelle, c'est que j'ai passé haut la main tous les tests médicaux, et que du coup, si le département de l'immigration tient vraiment à me jeter dehors, il faudra qu'il aille fouiller ailleurs que dans ma santé de fer.

Donc a priori, je suis partie pour rester en Nouvelle-Zélande encore un petit moment.


(Nan mais t'inquiète, c'est bon, je rentrerai pour Noël.)

Man of Steel (man indeed)

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(La seule explication possible à la raison pour laquelle Superman pensait que son déguisement allait marcher.)

Récemment, je suis allée au cinéma pour voir le dernier Superman.

J'ai pas tout à fait regretté d'avoir payé 20 dollars pour le voir, mais presque.

Déjà parce que les 50 dernières minutes de film, c'était uniquement des plans de Superman en train de fracasser des immeubles, et les scènes d'action à rallonge, je suis pas fan.

(En plus j'veux pas dire, mais les gens qui acclament Superman à la fin en disant "ouah merci Superman tu as sauvé la ville!", ils ont oublié les centaines de gratte-ciel démolis pendant les heures de bureau, et donc probablement les milliers de cadavres ensevelis sous les décombres?)

(Au moins, Batman, il a la décence de travailler la nuit.)

Donc j'étais pas fan des scènes d'action, et j'ai pas trop aimé l'intrigue non plus, étant donné le que scénario tenait pas vraiment debout, mention spéciale à Kevin Costner, qui joue le père le plus con du monde.

(Le pauvre, il devait vraiment avoir besoin de thunes pour accepter ce rôle.)

Sérieusement, je te donne la situation initiale, tu jugeras pas toi-même :

- Oh non, une tornade! Allons tous nous mettre à couvert!
- Ha non, chéri! J'ai oublié le chien dans la voiture!

Que va décider le père de Superman face à cette situation?

1. "OK, Clark, toi qui as des super-pouvoirs, va discrètement sauver le chien. De toute façon tu seras au milieu d'une tornade, à peine visible, et on a trois pékins comme témoins potentiels, personne ne les croira jamais, on est tranquilles."
2. "Non, Clark, il ne faut à aucun prix risquer de compromettre ta couverture! Tant pis, on laisse crever le chien, c'est un peu triste mais faut pas déconner, c'est qu'un clébard après tout."
3. "Ne sois pas stupide chérie! Quand on a tous quitté la voiture, j'ai pensé à laisser sortir le chien, vu que je ne suis PAS con comme un balai."
4. "Ha nan, le chien! Bon, je vais courir au milieu de la tornade pour le faire sortir de la voiture, puis je vais rester planté là comme une courgette et me laisser crever au lieu de ne serait-ce qu'au moins essayer de courir me mettre à l'abri."

Non mais franchement, qui m'a pondu un crétin pareil.

(J'ai cherché pour voir si, sur la pierre tombale, il y avait écrit : "Ci-gît Monsieur Kent, mari aimant, père dévoué, accessoirement aussi l'homme le plus con du monde", mais non. Déception.)

Donc, résumons : J'ai pas aimé les scènes d'action, j'ai pas aimé l'intrigue, j'ai pas aimé le scénario.

La seule raison pour laquelle je suis somme toute assez contente d'avoir dépensé 20 dollars, la seule raison, c'est lui :




Henry Cavill.

(Dont j'étais déjà tombé follement amoureuse dans Les Tudors, fallait bien ça pour me taper 3 saisons de cette série abyssalement chiante.)

Henry Cavill est la perfection incarnée. Son visage a été modelé par des anges, et son corps je t'en parle même pas parce que rien que sur cette photo tu peux voir ses pectoraux à travers son T-Shirt.



Je l'aime. Je veux l'épouser et lui faire des enfants. Je veux passer la main dans ses cheveux. Je veux mettre mon petit doigt dans la fossette de son menton.

Mais c'est pas de ma faute, ce salaud de Zack Snyder a bien cerné son public.

En effet, "Man of Steel" est rempli jusqu'à ras bord de scènes complètement inutiles, mais qui sont juste des énormes excuses pour se faire tortiller les filles (et les garçons, ne soyons pas sexistes) sur leur siège de cinéma.

Du genre, dans une scène, Superman sauve des marins sur une plate-forme pétrolière, torse nu. OK, pourquoi pas, c'est un choix stylistique.

Mais est-ce que tu veux vraiment me faire croire que la scène où on voit Superman sortir de l'eau et piquer une chemise qui sèche sur un fil, elle sert à quelque chose? Est-ce qu'on n'aurait vraiment pas pu faire avancer l'intrigue sans montrer Henry Cavill mouillé et à moitié à poil?



(Nan mais c'est bon, j'ai rien dit.)



(Faudra quand même qu'on m'explique pourquoi je fantasme toujours sur des gars sales et barbus, alors que dès que Professeur Flaxou sent un peu la sueur ou oublie de se raser, je le renvoie à la salle de bains manu militari.)

(Le cœur a ses raisons que la raison ignore.)

J'ai tenu deux jours à me dire "Chacho enfin t'es une adulte, sois raisonnable bon sang de bonsoir!". Et puis j'ai mis sa photo en fond d'écran.

(Bonjour, j'ai 15 ans.)

(Je m'en fous. Maintenant, le matin, j'allume mon pc et j'ouvre même pas internet. Je regarde juste mon écran.)

En plus, je suis contente, puisque ma traditionnelle recherche de petite stalkeuse sur Internet m'a révélé qu'il avait seulement 30 ans! 30 ans! Mais c'est parfait! C'est pas trop vieux! On peut tout à fait se marier, vivre heureux, et mourir ensemble d'un âge avancé après une vie passée dans le champagne et la luxure.

(C'est bon, me juge pas. Je peux plus fantasmer sur Robb Stark, faut bien que je me rattrape.)

Mais je tiens quand même à préciser que je ne suis apparemment pas la seule personne à kiffer le nouveau Superman, puisque quand j'ai cherché Henry Cavill sur google search, je me suis instantanément vu proposer  ça :



(Ou comment briser les rêves des jeunes filles.)

Encore mieux, mate un peu les suggestions de Google images quand je recherche "man of steel" :



(Ha Google, tu sais parler aux femmes.)

PS : En exclusivité mondiale, la réaction de Professeur Flaxou à ma nouvelle obsession :

- T'as dit qu'il jouait dans quoi, avant?
- Les Tudors.
- C'est bien?
- Nan, pas vraiment. L'intrigue avance pas vite, du coup, c'est quasiment que des scènes de cul interminables, juste pour garder des téléspectateurs accrochés.
- Ah? Je vais la télécharger.
- ...
- Juste pour me faire ma propre idée.

(Du coup, tout le monde est content.)

La peinture à l'huile c'est bien difficile (mais ça fait bien moins mal que les balles de paintball)

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Et donc, mon patron super cool a décidé que ce serait une bonne idée de jouer au paintball tous ensemble.

(Après nous avoir fait courir contre des zombies, il nous fait se tirer dessus. Peut-être qu'en fait il veut juste nous tuer et qu'il cherche un bon alibi.)

C'est comme ça qu'on s'est retrouvés, Professeur Flaxou, mes collègues et moi, au milieu de Woodhill Forest (au Nord d'Auckland), par un petit matin frais d'hiver. J'étais vachement impatiente parce que j'ai jamais joué au paintball de ma vie mais que dans Big Bang Theory ça avait l'air super cool.

Par contre, quand on m'a mis devant les yeux un formulaire qui disait "Delta Force n'est pas responsable d'accidents ou de morts accidentelles" et plus bas "nous ne pouvons pas garantir de moyen de transport vers l’hôpital en cas de blessure grave" et qu'on m'a dit de signer comme quoi j'étais parfaitement d'accord avec tout ça, j'étais un peu moins impatiente.

(J'ai quand même signé, mais j'ai un peu maugréé "t'façon je m'en fous j'ai des amis Américains, tu peux être sûr que si je meurs, ils vont te coller un procès au cul, mon p'tit Billy".)

Après, ils nous ont donné notre équipement. Y'avait un espèce de gilet pare-balles (mais en mousse, pas en kevlar) (DÉCEPTION). Y'avait aussi une combinaison intégrale couleur camouflage délavé du plus bel effet, surtout que, déjà qu'une combinaison intégrale c'est le parangon de la sexytude tu t'en doutes, ils avaient plus de taille enfant. Donc j'ai dû me trimballer dans une combinaison où l'entrejambe me descendait aux genoux (on aurait dit que je portais une espèce de couche géante, génial).

En plus, comble de la te-hon, les employés du paintball ont dû me scotcher le pantalon aux chevilles pour pas que je trébuche sur moi-même et que je m'empale sur une branche d'arbre.

(Si, c'est possible.)

(T'as pas vu Destination Finale ou quoi? TOUT est possible.)

Pour compléter ce charmant attirail, on a aussi eu droit à un casque intégral qui sentait la vieille sueur rance et j'ai vite compris pourquoi, vu que ça tenait plus du hammam portatif que de la protection crânienne.

En plus, avec les règles de sécurité, on avait pas le droit d'enlever le casque une fois sur le terrain (même quand on était éliminé du jeu et qu'on était dans la zone de respawn). Donc j'ai dû me cogner ce casque à la con toute la journée! Il faisait chaud, je suais comme une ouf, et en plus j'avais de la buée constamment sur ma visière et je pouvais pas l'essuyer (parce que bon, j'ai l'habitude de ce problème, c'est la même chose au ski, mais au moins, au ski, tu peux enlever ton masque et l'essuyer avec de la neige!) (vis ma vie de riche).

Donc je suis partie jouer en râlant comme une bonne petite Française.

Jusqu'à la troisième minute de jeu, où j'ai sorti ma tête de derrière un sapin pour voir ce qu'il se passait et où je me suis fait vicieusement headshot par un sniper qui était, genre, à 10 mètres de moi! 

(Comment il a fait? C'est les flingues les moins précis du monde!)

Après ça, je te jure, je me suis plus jamais plaint du masque.

Sauf la fois où je me suis fait headshot à nouveau et où je me suis mangé de la peinture plein la bouche, et laisse-moi te dire que c'est vraiment dégueulasse. (Pourquoi personne ne finance des balles de peinture goût framboise? Elles coûtent déjà une blinde de toute façon, ça changerait pas grand-chose.)

(En plus comme c'était dégueulasse et vaguement toxique, j'ai eu le réflexe de cracher la peinture, mais du coup j'ai craché dans mon casque et c'était encore plus dégueulasse!)

(Ma vie est atroce.)

Sinon, c'était cool comme journée. Professeur Flaxou a fini couvert de bleus, ce qui était un peu de sa faute parce qu'il se fait des fois des trips à la Leeroy Jenkins, mais aussi un peu de la faute de mon collègue informaticien qui lui a tiré dans le dos à bout portant.

(C'est le même collègue qui m'avait draguée quand j'ai commencé à bosser, avant que je lui dise "T'es bien mignon mais je suis mariée, et puis de toute façon tu fais que parler de protéines et tu passes ton temps à faire de la muscu, laisse tomber la neige toi et moi c'était voué à l'échec" (bon, pas en ces termes exacts) et du coup je me demande si c'était pas un peu une revanche mesquine.)

(Bon, c'est surtout que j'aime bien m'imaginer ça parce que j'ai toujours été trop jalouse de Bridget Jones quand les deux mecs se battent pour elle, alors que personne s'est jamais battu pour moi (et pourtant je suis rigolote et rondouillarde et je tiens aussi un genre de journal intime, alors quoi?))

Sinon, j'en ai profité pour développer ma stratégie personnelle de paintball : tirer en l'air, ramper dans les fougères, et me cacher derrière les arbres en attendant que la partie soit finie. 


(Illustration de ma stratégie au paintball.)

(La variante de cette stratégie était : me cacher derrière un poteau et tirer sur les arbres parce que ça fait des taches de peinture et c'est rigolo.)

Oui, je sais, c'est une stratégie de mauviette. Mais il était super lourd ce flingue de paintball, je pouvais pas courir avec!

(Le jour où les zombies débarquent, je vais mourir dans les dix premières minutes.)

Mais sinon, c'était fun. 

(J'ai dépensé la moitié d'une semaine de salaire pour de la putain de peinture à l'eau, mais je me sens pas trop arnaquée, ça va.)

(De toute façon, manger de la viande, c'est surfait.)

La folle vie trépidante de mon utérus

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En ce moment, mon corps et moi, on est fâchés.

Ça a commencé insidieusement, au moment où je me suis rendue compte que ça faisait 15 minutes que j'avais pas lu une page de mon bouquin, parce que j'arrivais pas à détacher mon regard d'un petit bébé trop mignon dans le bus.


Là, je me suis dit : qu'est-ce qui m'arrive? Avant, je regardais jamais vraiment les bébés. J'veux dire, j'ai toujours trouvé ça mignon vite fait, mais j'ai jamais été une fan des couches sales et des bulles de salive. 


Je sais depuis plusieurs années que je voudrais avoir des enfants un jour, mais ça a toujours été ça : UN JOUR. Comme dans "un jour j'apprendrai le Chinois" : dans un futur lointain, si j'ai de la thune, si j'ai rien de mieux à faire.


Seulement, ça c'était quand je pensais seulement avec mon cerveau.


Maintenant, il semblerait qu'un autre organe se soit octroyé un rôle pensant : mon utérus.


C'est le grand problème de la femme moderne : j'ai un boulot, j'ai fait des études, la médecine moderne fait des miracles, et j'ai vraisemblablement une espérance de vie assez longue (bon c'est vrai qu'on a des problèmes de vésicule biliaire dans la famille, et puis c'est vrai que je dois conduire à gauche dans ce pays et les statistiques ne sont pas vraiment en ma faveur, mais enfin voilà quoi). 


Donc c'est cool. J'ai 24 ans, je commence tout juste à vivre une vie active, j'ai pas besoin de me presser pour avoir des enfants. Je peux encore profiter de mon insouciance et de ma jeunesse et dépenser tout mon argent en bouquins, en chips et en Converse Batman.

Oui oui, c'est bien beau tout ça.


Seulement mon utérus, il est pas si évolué que ça.


Mon utérus, il est resté à l'époque où on te mariait dès tes premières règles et où tu crevais d'un hernie à 30 ans. Du coup, là, il commence un peu à flipper que j'aie pas encore transmis mes gènes dans ce vaste monde. 


(Ça l'emmerde, toutes ces générations de sélection naturelle pour que finalement, je lui dise merde et je transmette même pas mon ADN de winner!) 

(Après, c'est vrai que je fais un mètre cinquante-sept, MAIS j'ai les dents naturellement droites. Faire éviter l'appareil dentaire à mes enfants, si ça c'est pas un bagage de winner, je sais pas ce qu'il te faut.)


Et j'ai beau essayer d'expliquer à mon utérus que les choses ont changé et que je ne pense pas mourir dans les 5 prochaines années (sauf si je retourne en France et qu'on me demande de circuler sur un rond-point), je crois qu'il ne m'entend pas. 


Du coup, mon corps et moi, on est fâchés.


Parce que maintenant, à la simple vue d'un petit enfant, c'est toute une bataille interne qui s'opère en moi. 


- Ooooooooh!

- Nan, je t'écoute pas.
- Mais regaaaaaarde!
- C'est bon, je l'ai vu.
- Mais regaaaarde le bébéééééé!
- Non, tais-toi, je veux lire mon bouquin.
- Bééééééééé....
- Ta gueule.
- Bééééééééééééé!
- TA GUEULE !




(Illustration de moi dans le bus.)

Le pire, c'est que c'est pas la seule chose qu'il me dit.


- Regarde ce bébé. T'as vu comme il est mignon? 
- Ouais, ouais.
- Tu pourrais l'embarquer, tu sais. 
- ...
- Vas-y! Sa mère tourne la tête, vas-y, chope le et cours!
- Mais ça va pas bien?
- Il sera plus heureux avec toi, je le sens! Donne-lui une chance!

Et dernièrement, comme il a vu que la séduction ne marchait pas, il s'est mis à essayer l'approche pratique. Du coup, à chaque fois que je croise un bébé, mon utérus me ressort mes cours de SVT du lycée :


- Tu vois ce bébé? Eh ben si t'attends encore, t'en auras jamais.
- Je t'écoute pas.
- T'es au courant que ton taux de fertilité a déjà décru de moitié au cours des 10 dernières années?


- Chaque minute que tu passes sans tomber enceinte, c'est une minute de plus vers ta vie de vieille femme aux chats.



- Ecoute-moi. Tu entends cette horloge biologique? Elle compte le temps qu'il te reste avant qu'il ne soit trop tard.



- Tic....tac....tic....tac.

Donc là, ça ne va plus.


A chaque fois, mon cerveau gagne la bataille, mais je sens bien qu'il se fatigue. A chaque nouveaux grands yeux et grosses joues, il perd du terrain.
Et ça me fait peur.

Du coup, je me demande : qu'est-ce qui va se passer quand mon cerveau sera fatigué de se battre? Qu'est-ce qui se passera quand mon utérus prendra le contrôle de mon corps? 

Est-ce que je vais faire exprès d'oublier ma pilule? Est-ce que je vais me mettre à tricoter des layettes? Est-ce qu'on va me retrouver dans les couloirs de l'hôpital, en train de rôder autour des nouveaux-nés sans surveillance?

L'ennemi frappe à ma porte.


Et j'ai peur.


(L'autre jour, j'ai surpris mon cerveau à penser à des prénoms en loucedé.)


(La contamination est en marche.)

Je te laisse sur un GIF mignon :





(Super. Maintenant je veux un bébé ET un chiot.)

Ah mon Dieu que c'est embêtant d'être pas bien portant

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Et donc je suis tombée malade.

Je me doutais que ça arriverait tôt ou tard après que Flaxou ait chopé la crève et même que j'avais fait bien attention à pas lui faire de bisous, et ensuite sans faire gaffe j'ai utilisé sa cuillère pour manger mon yaourt (ben bravo ça valait bien le coup tiens).

Donc je suis allée bosser jeudi avec le nez qui coulait, et mes collègues ont été super prévenants avec moi :

- Mais tu te sens bien? Tu penses que ça va empirer? Tu veux aller t'allonger?
- Nan parce que, si ça empire, on va devoir bosser à ta place.
- Ouais, donc prends des gouttes.
- Et des pilules.
- Et du sirop.

(J'aime cet esprit d'équipe.)

Donc j'ai passé la nuit du jeudi au vendredi à me tourner dans mon lit et à me réveiller en sursaut et à moitié asphyxiée, parce que mon nez était bouché, et qu'apparemment mon corps est un peu un gole-mon et n'a pas compris que je pouvais respirer par la bouche(je suis l'inverse de Kristen Stewart), du coup il me réveillait à chaque fois en mode "alerte alerte tu vas mourir", c'était charmant.

Vendredi matin, je me suis pointée au boulot avec un paquet de mouchoirs XXL, et j'ai passé la matinée à renifler devant mon écran pendant que tous mes collègues m'évitaient et qu'Annie, la comptable qui bosse à côté de moi, sursautait à chaque fois que je me mouchais.

(Oui, alors je tiens à dire que j'ai toujours envié les filles qui se mouchent de manière mignonne et délicate, mais qu'avec moi, ça marche pas. J'ai essayé de faire le truc de souffler gracieusement une narine puis l'autre dans un petit bruit de "fiut" "fiut". Mais ça marche pas. Moi, quand je me mouche, on dirait le cri d'un éléphant qui a perdu sa maman. Ça s'entend à cinq kilomètres comme une putain de corne de brume. De ma fenêtre, je voyais les bateaux s'égarer dans le port alors qu'ils se mettaient à ma recherche.)

Ce qui me fait quand même rigoler, c'est qu'en Nouvelle-Zélande ils vont peut-être jamais chez le médecin, mais c'est quand même des sacrées chochottes. Parce qu'au moindre rhume, hop, c'est congé maladie! Les gens ils ont pas de scrupules, ils ont un peu mal à la tête et la gorge qui gratte, eh ben ils s'en foutent, ils restent chez eux! (Et le pire c'est que dans certaines boîtes, c'est carrément tes patrons qui te renvoient chez toi parce qu'ils ont la trouille d'attraper ta crève.)

(C'est sûr qu'en France, le pays des bisous, on s'en fout d'attraper la crève de ses collègues. Quoi qu'il arrive, on sait qu'on est déjà foutu.)

Mais moi j'ai pas cette mentalité, ma petite madame! Je peux pas rentrer chez moi et me mettre au lit pour juste un rhume! J'ai une culture germanique, bon sang de bonsoir! 

Tant qu'il n'y a pas de fièvre, pus, gangrène ou hémorragie généralisée, je reste au boulot, nom d'un petit bonhomme! C'est pas un nez qui coule qui va me mettre la misère!

(Bon d'accord, j'ai aussi vomi mon thé au citron dans les toilettes des dames, mais ça allait vachement mieux après, donc j'allais pas rentrer chez moi quand ça allait mieux, ça n'a pas de sens!)

(En plus je crois que ça avait rien à voir avec le rhume, parce qu'ensuite j'ai vu qu'il y avait du moisi sur les citrons parce que ça faisait longtemps qu'ils étaient dans la cuisine mais il était 6 heures du matin et j'avais la tête dans le cul, et comme j'avais le nez bouché je pouvais pas sentir le goût du moisi et donc j'en ai bu deux tasses. Voilà voilà.)

(Le corps humain est quand même vachement bien fait. Tu peux manger des choses pourries comme un gros te-bé, mais ton corps t'empêche quand même de mourir en t'empoisonnant tout seul. C'est intelligent comme système.)

(Je pense vraiment que si l'être humain était basé sur le modèle créationniste, je serais déjà morte depuis très, très longtemps.)

Du coup je bossais quand même, mais c'était pas la joie, parce que je passais mon temps à me moucher et que je devais appeler des Chinois qui parlaient déjà très mal anglais, alors je te raconte même pas la galère :

- Hello, by dame is Jarlotte. Gould I blease sbeak to your food and beberage badadger?
- Sorry, I no understand. You want to do a reservation?
- Do, do! I vant do sbeak to your food and beberage badadger!
- Sorry, who?
- De badadger! De person who badadges! De direcdor!
- Sorry, goodbye!
- Do, do! Raggroche pas, gonasse! Budain.

Du coup, à ma pause déjeuner, je suis allée à la pharmacie pour m'acheter un spray pour le nez et de la pommade (vu que j'avais le nez tout irrité à force de me moucher et que ça me donnait l'air d'une poivrote).

Déjà, j'ai bien rigolé au moment où je me suis rendue compte que je ne savais pas dire "pommade" en anglais et que j'ai dû expliquer ce que je cherchais à une employée un peu déconcertée :

- C'est comme une crème, mais en gras. C'est pour mettre sur mon nez.
- Une crème pour les points noirs?
- Non, c'est pour soigner mon nez, parce que j'ai un rhume et ça me fait mal.
- Ah, vous cherchez un spray pour le nez?
- Non! Enfin oui aussi, mais une chose à la fois Micheline, si tu veux bien.

(En plus ils ont même pas d'Homéoplasmine en Nouvelle-Zélande. C'est la première fois de ma vie que j'achète une pommade qui n'est pas de l'Homéoplasmine.)

(C'est très perturbant.)

(Mais elle est à la papaye, alors ça sent bon!)

Et puis j'ai trouvé un spray pour le nez, je suis allée à la caisse, et là :

- Ça fera quarante-cinq dollars, s'il vous plaît.

Est-ce que j'ai malencontreusement acheté la pommade plaquée or, ou bien?

Oui, car je ne le savais pas encore, mais ici, les médicaments coûtent CHER.

(En France, on a beau se plaindre des médicaments qui ne sont plus remboursés par la Sécu, je t'assure qu'on est vraiment pas les plus mal lotis. Parce que trente dollars pour un spray nasal, ça fait mal au trou de balle.)

(En décembre, je vais rentrer en Nouvelle-Zélande les valises chargées de Guronsan et de Doliprane, telle une mule qui prendrait très peu de risques.)

Après ça, je suis rentrée au bureau et je me suis préparée une soupe en poudre en grommelant "putain il a intérêt à marcher ce spray de mon cul, c'est moi qui te le dis", et je me suis installée pour lire la notice.

Oui, j'ai grandi avec une mère qui refusait farouchement toute forme de médecine occidentale (ça allait de l’aspirine aux vaccins) (je les ai tous fait faire après mes 18 ans, heureusement que la polio n'est pas très courante en Europe parce que je l'aurais chopée comme un rien dis donc). Ça a eu pour conséquences que je prends très rarement des médicaments, et, quand c'est le cas, je lis la notice en entier, juste pour être bien préparée.

(Par contre, quand j'ai acheté une armoire chez Ikea, j'ai jeté la notice avec le carton parce que "ça va je suis pas une débile", ce qui a eu pour effet direct de me pourrir un week-end entier et de me faire pleurer de désespoir au milieu de petits tas de sciure. Paye ta logique.)

Mais là, c'était la notice de spray nasal la plus flippante que j'aie jamais lue.

Déjà, on me dit que je ne peux pas prendre ce médicament si je suis allergique à la xylometazoline ou à l'ipratropium. Comment je sais si je suis pas allergique à ces trucs, étant donnée que je suis à peu près sûre à 95% que ce sont des noms de Pokémon?

Ensuite, bonjour la liste des effets secondaires indésirables : autant je peux comprendre la logique des saignements de nez, de la gorge sèche, des yeux qui démangent ou du mal de tête, mais j'avoue que je vois pas bien le rapport entre un spray nasal et une "arythmie cardiaque", des "difficultés à uriner", un "gonflement généralisé du visage"(ouaaaaais), ou encore un "glaucome" (sérieux? un spray pour le nez qui rend aveugle? mais vous mettez quoi dans ce machin, du radium?).

Enfin, l'essentiel, c'est que ça ait bien marché, puisque je me sentais déjà vachement mieux le lendemain (béni soit mon métabolisme supraluminique). 

Mais là, je t'avouerais que j'ai tout de même hâte d'être en été.

(Aussi et surtout parce que j'ai prévu de faire des séances de bronzage intensives jute avant Noël, histoire de mettre la misère à tout le monde quand je vais débarquer en Alsace au milieu des teints pâles et maladifs.)

(Appelle-moi Machiavel.)

Brève téléphonique

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Depuis trois mois, je reçois un SMS tous les matins à huit heures.

Il est moitié encrypté et moitié en smiley (je crois que mon Nokia antique a du mal à recevoir des alertes faites pour des smartphones) (mais il a un clapet, c'était super cool dans Matrix les téléphones à clapet!),et il me parle du nombre de centimètres de neige, du temps qu'il fait, et de est-ce que le passage du col est ouvert.

Alors tu t'imagines bien que moi, à Auckland (ville sans cols (mais on a un pont!) et où la température l'hiver ne descend jamais en-dessous de 10 degrés), j'étais quelque peu perplexe.

Au début, j'ai même pensé : "Oh bordel, les autorités m'ont retrouvée, ils savent que je viens de Kabé (Kaysersberg pour les non-intimes) (oui, en Alsace, on a des noms tellement longs que chaque village a son petit diminutif. Et puis comme ça, les gens de l'intérieur galèrent encore plus, ha ha!) et du coup ils m'envoient les infos du Col du Bonhomme." 

(Des fois que j'aurais envie de faire un tour à Gérardmer en partant d'Auckland, c'est vrai après tout tu sais jamais.)

Et puis j'ai réalisé qu'en France c'était l'été (je vous hais) et que du coup y'avait probablement pas de neige au Col du Bonhomme, et que donc ces textos provenaient d'un endroit de l'hémisphère Sud (l'étau se resserre).

Et puis j'ai réalisé qu'en fait j'en avais rien à foutre de tout ça et que je voulais juste qu'on arrête de m'envoyer des textos.

Donc, au bout de deux mois à me faire réveiller le matin (oui je suis longue à la détente) j'ai attendu que mon SMS quotidien arrive, et je lui ai répondu très gentiment :

"Hello, please stop sending me these texts, I never asked for them and you're waking me up every morning, it's not because I'm a flemmarde hein it's because I bosse de nuit et donc in the morning I roupille. So please stop, ci-mer."

Ce à quoi on m'a très gentiment répondu :

"Hello, sorry we don't understand your text."

Comment je me suis sentie insultée.

"If you wish to cancel your free text alarm, please go to your personal space on Vodafone.co.nz"

(Eh ouais, j'avais même pas pensé à faire un tour sur mon espace personnel.)

(Longue à la détente, j'te dis.)

Du coup j'y suis allée avec mes coordonnées, et on m'a dit "Welcome Flavien" et c'est là que j'ai réalisé que le mec de Vodafone qui nous a donné nos cartes a puce avait mélangé nos fiches parce que j'ai l'abonnement de Flaxou et vice versa, donc j'ai dû attendre qu'il rentre du travail pour choper ses identifiants, et.....

Y'avait rien.

Du coup, en désespoir de cause, j'ai décidé de répondre à chaque message en disant : "STOP".

Et au bout du troisième jour (à ce stade je textais "STAAAAAAHP"), je reçois un SMS qui me dit :

"Your free text alarm "Weather Mt Hutt" has been successfully cancelled"

VICTOIRE!


Maintenant, le mystère reste : qui donc m'a abonnée à une alarme quotidienne pour me dire le temps qu'il fait au Mount Hutt, sur l'Ile du Sud, un endroit que j'ai visité en tout et pour tout deux jours et uniquement parce qu'ils avaient tourné le Seigneur des Anneaux là-bas?


(Non mais en vrai, même si t'aimes pas le Seigneur des Anneaux, vas-y quand même, c'est magnifique.)

Donc le mystère reste entier.

Mais je peux dormir le matin, alors je m'en fous.

Brève administrative

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(Nan mais Michel, on s'en fout de savoir comment s'est passée ta soirée échangiste.)

Et sinon l'autre jour j'ai eu une réunion d’évaluation au boulot.

C’était avec mon patron et le grand chef, et le but officiel, c’était d’évaluer mes performances parce que ça fait 6 mois que je bosse pour eux.

Je t'avoue que je suis arrivée dans le bureau du chef en cliquettant un peu des genoux, parce que j'avais peur que mon patron ait consulté mon activité Internet et qu'il se soit rendu compte que, des fois, je vais voir mes statistiques de blog(oui enfin c'est pas de ma faute, si vous commentiez plus souvent, ça n'arriverait pas)et aussi qu'il ait capté qu'un samedi soir j'ai appelé ma mamie pendant 10 minutes parce qu'elle était à l’hôpital en train de se faire opérer du genou(j'suis sûre que maintenant t'as trop la haine de pas avoir une mamie bionique) et que du coup il me dise :

- Salut Charlotte! Bon, premier point de la réunion : t'es virée. Allez tchao, à plus dans le bus.
- Mais...
- Nan, c'est une vanne.
- Ouf!
- Je prends pas le bus. Je suis pas au chômage, moi. Ha ha!

Mais finalement, ça s'est pas passé comme ça.

(Encore heureux. Je cultive pas des amitiés avec les informaticiens pour du beurre.)

Non, à la place, les patrons ont fait rien qu'à me dire des choses gentilles : que j’étais travailleuse (c'est vrai), que je râlais jamais quand il fallait faire des heures sup même si elles sont pas payées (c'est vrai aussi) (je veux pas faire genre la Française qui refuse de travailler plus de 35 heures. Y'a pas beaucoup d'expatries ici, donc j'ai la réputation de toute la nation sur mes épaules) et que j'avais des bonnes capacités de communication (enfin bon encore heureux, j'ai quand même passé deux ans à me farcir un Master spécialisé dans les relations internationales et la communication, c’était pas pour qu'on me dise que je suis austère et asociale).

(La semaine dernière je finissais toutes mes conversations téléphoniques par "Eid Mubarak", tu peux pas test mes facultés de communication interculturelle.)

(Depuis, tous les fournisseurs Qataris m'adorent.)

(Moi je suis contente, je suis sure que ce sera utile le jour ou je voudrai placer de l'argent dans un paradis fiscal.)

(Inch'Allah.)

Donc ça s'est bien passé.

En conclusion, il apparaît que j'ai une énergie positive (comme Pikachu?) et que j'ai toujours le sourire (Ça c'est normal, c'est parce que mes dents, c'est mon plus grand atout.) (Enfin, ça et mes nichons, mais si je montrais mes nichons au bureau, ça ferait désordre.)

Et j'ai même pas eu besoin de faire appel à mes collègues du département informatique pour qu'ils effacent mon historique. Je considère ça comme une grande victoire.

(En même temps, c'est le premier job de toute ma vie ou je ne suis pas allée sur Facebook UNE SEULE FOIS.)

(Et je bosse de nuit toute seule.)

(Franchement, ça mérite une médaille je trouve.)

Et sinon hier matin j'ai reçu un colis devant ma porte, au début je pensais que c’était les bouquins que j'avais commandés, mais en fait c’était encore mieux : c’était mon passeport avec un joli visa dedans!(Avec des petites fougères dessus et tout.)

(Valide jusqu’à décembre 2014, danse de la joie!)


Encore une fois, je suis époustouflée par la rapidité du gouvernement Néo-Zélandais : 3 semaines pour me faire faire un visa travail, c'est quand même incroyable quand on a grandi dans un pays où il faut 3 mois rien que pour faire renouveler ton passeport.

Mais j'avoue que je suis surtout contente de récupérer mon passeport parce que ça veut dire que je peux de nouveau acheter de l'alcool, puisque les Kiwis sont des paranos de la boisson et qu'apparemment j'ai l'air d'avoir 17 ans quand je me pointe au supermarché avec toutes mes courses de la semaine, mes fringues de boulot, mes clefs de voiture dans une main, et UNE bouteille de cidre.

(Bon après, c'est vrai que mes courses de la semaine consistent pour moitié en des chips et du chocolat, ça fait pas très adulte.)

(N’empêche, je me rappelle de l’époque où mes potes du lycée passaient au Monop' avec de la vodka et des caisses de 33 Export et où on leur disait rien alors qu'ils avaient de l’acné, des sacs Eastpack et des Van's à carreaux.)

(Le bon vieux pays où on peut se mettre des cuites à 15 ans sans que personne ne hausse un sourcil.)

Donc c'est la fête mes petits oisillons!

Champagne!

(Enfin, pas champagne. Vin blanc sec et râpeux, puisque c'est tout ce qu'on trouve.) 

(Des fois j'entends mes collègues de boulot boire un Chardonnay acide comme un bâton de rhubarbe et s'exclamer "oh il est bon, il est fruité!". A ce moment je me dis que les Kiwis ne connaîtront jamais le Gewurtz et j'ai envie de pleurer pour eux.)

A plus dans le bus!

(Ouais, j'ai pas été virée, mais je suis pauvre quand même.)

Brève tectonique

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Et sinon, vendredi, j'ai vécu mon second tremblement de terre.

(Mais je vais pas faire ma chochotte maintenant, je viens de renouveler mon visa c'est pas pour du beurre quand même!)

L'expérience était quelque peu plus surréaliste que la dernière fois, parce que j'étais au bureau en plein après-midi, en train d'envoyer mes e-mails de menace traditionnels ("Ecoute-moi bien mon petit Mehmet, si je reçois pas ton certificat HACCP dans les deux jours, je t'envoie un colis au jambon"), quand soudain, j'ai eu le tournis.

Alors que j'étais assise.

C'était exactement la même sensation que quand t'es bourré et que tu t'allonges sur ton lit et que t'as l'impression que la pièce tourne et toi t'es au centre.

Sauf que j'étais assise et que j'étais pas bourrée du tout.

Et au moment ou j’étais en train de me dire "Putain ils ont mis de la vodka dans mes glaçons à la cantine ou wak?", ma collègue Oxana me regarde et me dit :

- Eh Charlotte?
- Ouais?
- T'as pas l'impression que l'immeuble est en train de bouger?

Et là, j'ai entendu simultanément mon patron et le mec de la com s'écrier :

- Ah! Merci! Je suis pas fou!

S'en est suivi deux bonnes minutes de poilade, parce qu'on était tous debout dans l'open space en train de tituber en regardant l'immeuble osciller doucement dans la brise, tel un peuplier par un après-midi de printemps.

(Ça valait bien le coup de se taper une session d'entraînement sur la réaction à avoir en cas de tremblement de terre, si c'est pour tous faire l'exact inverse de ce qui est recommandé.)

Ensuite, on a débattu un petit moment sur ce qui venait de se passer (team "micro tremblement de terre" VS team "y'a beaucoup de vent et notre immeuble est construit sur pilotis"), avant d'avoir les nouvelles de Wellington qui ont mis tout le monde d'accord :



C'était donc un tremblement de terre assez mastoc, vu qu'on l'a ressenti (même si c'était très léger et qu'on est au 11è étage) jusqu'à Auckland, soit à plus de 600 kilomètres de l'épicentre.

(Qu'on se rassure, à Wellington, il y a eu un peu de panique et des dégâts matériaux, mais aucun blessé.)

Non, le truc vraiment marrant de la journée, c'est quand même que mon patron est venu nous voir quelques minutes après le tremblement de terre et nous a dit que si on avait eu peur et qu'on se sentait pas en sécurité, on avait le droit de rentrer chez nous. 

NARMOL.

On a vécu un tremblement de terre tellement intense que ma cuillère elle a même pas bougé dans ma tasse de thé, mais on a le droit de prendre l'après-midi pour cause de traumatisme intense.

Mais qu'est-ce que c'est que ce pays?

Sincèrement, je défie les plus cyniques d'entre vous à venir passer un séjour en Nouvelle-Zélande. Vous allez vite succomber devant un tel degré de Bisounoursisme.

(Moi, en tout cas, je suis conquise.)

Monsieur Protéine

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A mon boulot, y'a un mec que j'appelle Monsieur Protéine.

Il est gentil et tout, hein, c'est pas ça.

C'est juste que ses sujets de conversation sont limités à deux choses :

1. Manger des protéines.
2. Combien de kilos il peut soulever à la gym.

C'est d'autant plus dérangeant qu'il est très sympa et globalement très intelligent (enfin, pas plus que moi quand même, mais plus que la moyenne nationale, on va dire).

Nan je déconne. Le mec il passe ses journées à faire des calculs avec des lettres dedans et des équations à inconnues multiples DE TÊTE et en sifflotant. (Alors que moi je sais même pas faire des soustractions sans ma calculette.)

Mais niveau conversation, c'est le suicide social.

Et c'est pas faut d'avoir essayé de parler d'autre chose, hein!

Imagine que j'ai dû endurer un déjeuner entier seule avec lui (parce que la collègue qui était censée venir avec nous s'est débinée), et que pendant 30 minutes j'ai désespérément essayer de trouver des sujets de conversation. Et ça a donné ça :

- T'as des projets pour ce week-end?
- Bah je vais faire de la muscu.
- Ah ouais. Moi je vais aller au cinéma voir le dernier Superman. Tu l'as vu?
- Nan je vais pas trop au cinéma, j'ai pas vraiment le temps, tu sais... avec la muscu.
(Oh putain c'est pas gagné.)
- Mh hm. Et sinon en ce moment je lis un livre super bien, toi t'aimes bien lire?
- Oui.
(Hourra!)
- Mais pas de la fiction.
- Ah, et tu lis quoi en ce moment?
- Des livres sur la muscu.



DES LIVRES SUR LA MUSCU!!!

Sérieusement???

Comment est-ce qu'on peut lire des livres sur la muscu? Qu'est-ce qu'il y a à dire sur la muscu qui prend assez de place pour remplir un livre entier? 

(C'est genre : "Etape 1 : soulevez les haltères. Etape 2 : posez les haltères. C’est fini!")

Et c'est comme ça TOUT LE TEMPS.

Des fois, il s'arrête à mon bureau pour discuter. C'est gentil, moi je veux bien. J'adore discuter avec mes collègues. Avec Annie, je parle de son mariage qui approche. Avec Cameron, j'échanges des anecdotes de culture générale (parce qu'on a tous les deux une passion pour les fun facts et qu'on a mémorisé l'intégralité des questions de Trival Pursuit (nerd alert)). Avec Jeff, je parle de l'Alsace. Avec Stan, je parle de bouquins.

Mais ce gars!

Il vient me parler juste pour me dire :

- Eh t'sais quoi je reviens de la salle de gym...
- Sans déconner.
- Devine combien de kilos j'ai porté aujourd'hui?

Et moi, comme j'ai des bonnes manières, je soupire intérieurement et, poliment, je dis :

- Je sais pas, combien?
- Quatre-vingt quinze kilos!
(Je m'en fouuuuuuus!)
- Ah c'est bien.
- Et tu sais combien je soulevais la semaine dernière?
(Mais va porter ta mèèèèère!)
- Je sais pas, combien?
- Quatre-vingt dix kilos!




(Putaiiiiin)

- Ah ouais c'est chouette dis donc. Ça fait cinq kilos de plus. Ouah.
- Bon j'te laisse, faut que j'aille dire ça aux autres.
- Ah ben ça oui, faudrait pas qu'ils ratent une histoire pareille.

(Car oui, il est comme ça avec tout le monde.)

Ajoute à ça le fait qu'il passe tout son temps au bureau à boire des gigantesques cocktails aux protéines, et qu'il essaye de convaincre tout le monde de faire des régimes sans glucides, et ça te donnera une idée de l'étendue du problème.

Un soir, il était toujours au bureau vers 18h30, et je lui demande s'il faisait des heures sup. Et il me répond :

- Ouais, je me suis fait engueuler ce matin parce que j'avais 45 minutes de retard. Du coup, je reste plus tard pour rattraper.

Et devine pourquoi il avait 45 minutes de retard?

Parce qu'il a dû s'arrêter au magasin de sport pour ACHETER DES PROTÉINES!!!

(Sérieusement mec, tu pouvais pas dire "j'ai crevé un pneu sur l'autoroute", comme tout le monde?)

Mais au final, j'aime bien Monsieur Protéine. Il m'aide à me sentir mieux dans ma peau.

Parce que quand je regarde mon ventre mollasson, ou quand j'engloutis avec délices et culpabilité un énorme burger avec supplément bacon, je me dis : ma vie pourrait être pire que ça.

C'est vrai : je pourrais passer tout mon temps libre à soulever des trucs dans la salle de sport, manger des steaks nature à chaque repas et boire des trucs à base de poudre de couille de taureau toute la sainte journée.

Je pourrais être Madame Protéine.

Et ça, ce serait vraiment tragique.

Brève littéraire

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Et sinon en ce moment je lis un polar et ça m’énerve. 

A la base ça m’énervait pas (parce que sinon je l’aurais pas lu, merci bien, je suis pas une masochiste) (de temps en temps je dis pas non à une petite fessée de Professeur Flaxou, mais enfin là n’est pas la question).


Non, à la base je lis pas de polars parce que j’aime pas trop les histoires criminelles. Je trouve que c’est toujours la même chose et ça m’intéresse pas.


Seulement, l’été dernier, ma mère est partie en vacances avec « The Ice Princess », une histoire de meurtre écrite par Camilla Lackberg, la nouvelle égérie du polar suédois. Elle est rentrée en me disant :


- Oh mon Dieu Charlotte ce livre est tellement génial il faut absolument que tu le lises ! Il est tellement captivant que je suis pas sortie de la chambre d’hôtel pendant 5 jours ! Il changera ta vie entière !

(Oui, ma mère a tendance à s’emporter un peu quand un livre la passionne. Je me demande si c’est un truc récurrent dans la famille.)

Du coup j’ai pas vraiment fait attention, puisque ma mère me dit tous les cinq jours qu’il faut que je lise un livre qui va changer le cours de ma vie entière, et la plupart du temps c’est juste du pseudo-existentialisme pour quinquagénaires s’ouvrant à la spiritualité et ça me donne juste envie, au mieux de dormir, au pire de crier « Mais Paulo Coelho, trouve-toi un boulot utile ! Va peindre des maisons ou nettoyer des vitres et arrête d’emmerder le monde avec Dieu et les mystères de l’univers ! » (T’as déjà vu les trucs sur lesquels il s’interroge ? Ce mec a clairement trop de temps libre.)

Mais ensuite,
comme ma sœur était enceinte jusqu’aux yeux et qu’elle pouvait plus marcher sans basculer en avant, elle avait plein de temps libre pour bouquiner. Donc elle a demandé à ma mère de lui conseiller un bouquin, et ma mère lui a prêté « The Ice Princess » (c’était la version française en vrai, mais je me souviens plus du titre).

Et ma sœur a adoré aussi, et m’a dit qu’il était génial et impossible à lâcher et tout le toutim.


Bon, moi à l’époque je venais d’attaquer Les Piliers de la Terre, donc j’avais du pain sur la planche tu t’en doutes. Mais une fois arrivée en Nouvelle-Zélande, je suis allée acheter « The Ice Princess » pour voir enfin ce que c’était que tout ce pataquès.


Et bon, c’est pas un bouquin qui a changé ma vie, pour être honnête il rentrerait même pas dans mon Top 50, mais il était bien. Divertissant, vraiment prenant, et j’étais agréablement surprise en voyant que ce n’était pas un polar conventionnel, mais plutôt une histoire banale de personnages banals (banaux?) tournant autour d’un meurtre.


Et surtout, j’ai adoré le fait qu’on voyait clairement que c’était une femme qui avait écrit ce bouquin, et ce sans tomber dans des clichés de chick-lit. Parce que lire un passage du livre ou le personnage principal se balade en hiver à Stockholm et qu’avant de s’asseoir sur un banc, elle pose d’abord ses moufles dessus parce qu’elle a peur de choper une cystite, c’est franchement une tranche d’authenticité qui m’est allée droit au cœur.


Parce que moi, j’aime quand les héros font pipi.


J’aime quand les personnages ont l’air humain. Qu’ils ont des jours où leurs cheveux sont moches. Qu’ils se sentent gros. Qu’ils repêchent leurs fringues dans le panier de sale parce qu’ils ont pas eu le temps de faire leur lessive. Ça me parle.


Donc j’ai apprécié « The Ice Princess », mais ensuite, j’ai été dupée.


Parce que Camilla Lackberg a écrit toute une série de bouquins avec les mêmes personnages. Et que moi, je les aimais bien, et je voulais voir ce qui leur arrivait dans la vie.


Donc j’ai lu le deuxième bouquin, il était pas trop mal. Puis j’ai lu le troisième, il était un peu chiant.


Et là, j’en suis au quatrième, et j’en ai marre.


(ALERTE SPOILERS)


Marre parce que le but premier d’un polar, c’est quand même le suspense, et qu’avec « The Gallows Bird », même moi, la meuf la plus facile à surprendre du monde, la meuf qui voit jamais rien venir, j’ai compris dès la page 80 que le meurtrier c’était le psy et que sa femme qui avait rejoint la police c’était sa complice et aussi qu'en fait c'était sa soeur jumelle (dégueu).


Et après ça, j’ai dû me taper
300 pages d’une enquête faite par les gens les plus neuneus du monde :

- On a une première victime ! Lillemor Persson. C’est une fille dont la mère est morte, ensuite elle a retrouvé son père suicidé il y a 8 ans, puis elle a eu une enfance tragique en étant ballottée de famille d’accueil en famille d’accueil.
(Okay.)
- On a une deuxième victime ! Jan Persson. C’est un homme qu’on a retrouvé mort il y a 8 ans, on avait conclu à un suicide, mais il s’avère que c’est peut-être un meurtre. Le seul témoin était sa petite fille, qui l’a trouvé.
(Okay, c’est le père de Lillemor.)
- Et est-ce que vous savez où est la fille ?
- Je ne sais pas, elle a été ballottée en maisons d’accueil…qui sait où elle est aujourd’hui ?
(Putain, mais t’es sérieux ? Ouvre les yeux ! Ouvre les yeux, ducon ! T’as un cerveau d’huitre ou tu le fais exprès ?)
- Non, alors là, vraiment, c’est une histoire qui ne me dit absolument rien du tout !


Et c’est comme ça tout le long du livre !

- Donc on sait que le tueur a beaucoup voyagé en Suède, et il a dû arriver ici assez récemment… tiens, Hanna, toi qui est arrivée ici assez récemment, est-ce que ton mari et toi vous n’avez pas voyagé partout en Suède avant de venir ici ?
- Oui oui.
- Et la victime connaissait le tueur. Ton mari bossait avec elle, non ?
- Si si.
- Tiens, c’est bizarre, t’as l’air pâle dès qu’on parle du tueur.
- Ah tiens.
- Et maintenant que j’y pense, tu as toujours contesté chaque avancée significative qu’on a eu sur l’enquête, et au fur et à mesure qu’on se rapproche de la fin du livre, tu a l’air de plus en plus anxieuse et fatiguée…
- Et ?
- Non rien, bon boulot. Mes amitiés à ton mari !

Sérieusement ? Mais sérieusement ??!!


(Illustration de Camilla Lackberg nous présentant son travail.)

Du coup je finis quand même le livre, parce que j’aime pas m’arrêter en plein milieu. Mais ça fait une semaine que je crie sur mon bouquin toutes les 10 pages parce que tout le monde m’énerve.

(Oui, je parle aux personnages de livres. Des fois aussi je parle à l’auteur. Par exemple, je parle beaucoup à George R.R. Martin. Même si la conversation se résume souvent à « Pourquoi, George ? Pourquoi tu détruis tout ce que j’aime ? POURQUOIIIIIIII ? »)


Et puis je l'ai fini, et devine quoi, le tueur et sa femme/sœur sont débusqués et se suicident, comment je l'avais pas vu venir du tout(en général, quand il reste que 5 pages de bouquin, tu peux être sûr que le tueur se suicide).


Et je suis donc arrivée au bout du livre en me disant "Ah enfin, maintenant je peux vraiment fermer la page sur cette saga".


Sauf que le livre a fini sur un vieux cliffhanger à la mords-moi le nœud et que maintenant j'ai envie de savoir la suite.


(Je me fais Desperatehousewiver par un bouquin, quoi.)


(Ma vie est atroce.)

L'instant Kiwi!

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Instant Kiwi n° 10: Les transports.




(Malheureusement, le Moa n'est plus un moyen de transport.)


Je vais commencer cet article avec un petit conseil pour mes lecteurs que ça intéresserait de passer quelque temps en Nouvelle-Zélande :

Ici, les transports en commun, CA N'EXISTE PAS!

Pour tempérer un peu mon propos : alors, si, il y a des bus à Auckland : ils passent une fois par heure de 7h à 22h et ils font la liaison banlieue proche-centre ville. On a également un formidable système de trains de banlieue type RER qui relient les parties les plus lointaines de l'agglomération au centre-ville (avec, non pas une, non pas deux, mais QUATRE luxuriantes lignes de train) (mais aucune ne va au North Shore, qui concentre pourtant un tiers de la population d'Auckland). Et on a aussi des ferrys qui relient le rivage du North Shore et les îles de la baie d'Auckland au centre-ville.

Dans les autres grandes villes de Nouvelle-Zélande (au nombre de deux : Wellington et Christchurch), on me souffle que le système de transports en commun est plutôt bien foutu.

Et dans le reste du pays : y'a rien.

Il existe deux lignes de train : une sur l’île du Nord qui fait Auckland-Wellington, et une sur l’île du Sud qui traverse les Alpes d'Est en Ouest. Et, des fois, si l'envie te prend, tu peux dégoter un bus qui va d'une grande ville à une autre - mais t'auras plus vite fait de prendre le Red Eye (l'avion de nuit pour les vols intérieurs - appelé Red Eye je te laisse deviner pourquoi, vu que c'est des vols de nuit - ha, les Kiwis, quel sens de la formule) ou de faire du stop.

Mais bon, globalement, Auckland et les transports en commun : laisse tomber la neige. C'est une ville de un million d'habitants, et le système de transports est encore plus pourri que Colmar un jour de verglas.

Donc, la seule solution pour se déplacer en Nouvelle-Zélande, ça reste la voiture. Ici, on compte en moyenne, non pas une voiture par foyer, mais une voiture par individu (enfin, par individu majeur hein, les enfants n'ont pas le permis).

(Oui, je sais, c'est pas écolo de rouler en voiture. Mais c'est un pays qui a plein de parcs naturels, on va dire que ça compense?)

(Et puis bon, l'avantage de ce pays, c'est qu'il y a la place pour se garer PARTOUT.)

(J'ai pas fait un créneau depuis 2012.)

Bon, maintenant, tu me verrais au volant de ma Ford Mondeo de quinze mètres de long, tu serais impressionné par comment je gère la conduite (si si). Mais quand on est arrivés en Nouvelle-Zélande, j'avais tellement la trouille de conduire à gauche que Professeur Flaxou venait me chercher au boulot tous les soirs.

(Je pouvais pas rentrer en bus ou en train, parce qu'en semaine, tous les transports en commun s’arrêtent a 22h30, et moi je finis a minuit.)

(Y'a bien des bus qui font le service les vendredi et samedi soirs jusqu'aux folles heures de 1h30 du mat', mais c'est des bus remplis de gens bourrés, et moi, l'odeur de vomi, ça me dit moyen moyen.)

Et puis Flaxou a trouvé du boulot et j'ai été forcée de prendre la voiture pour aller travailler. (Vu que mes horaires pourris m’empêchent dans la même foulée de prendre le bus et de faire du covoiturage.)

Eh ben laisse-moi te dire qu'autant aujourd'hui je slalome avec grâce dans la jungle urbaine, autant au début, je faisais pas ma fière.




(Illustration de ma conduite des premiers jours.)

D'autant que la localisation de mon boulot ne me facilite pas la tâche, puisque je dois me déplacer sur cette antichambre de la mort qu'est l'autoroute Sud-Nord d'Auckland.

Ce petit sobriquet affectueux n'a rien a voir avec le taux d'accidents (par ailleurs proche du néant), mais je te jure qu'avec le nombre de fois ou j'ai frôlé l’arrêt cardiaque sur ce tronçon, il mérite amplement son nom.

Oui, parce que les Kiwis, tu vois qu'ils sont pas trop habitués à voir des choses sur la route qui ne sont pas des moutons ou des mynas. Parce qu'une fois sur l'autoroute, ils font, mais alors, n'importe quoi.

Je peux te dire que j'ai jamais autant apprécié ma conduite de mamie que dans ce pays. Parce que, si je mettais pas un point d'honneur a toujours conserver une distance de 2 voitures entre moi et les véhicules devant moi, je serais déjà morte.

A peu près un million de fois.

Parce que les Kiwis, ils aiment leurs voitures automatiques. Du coup, ils ont jamais appris a utiliser le frein moteur (vu qu'ils peuvent pas changer les vitesses).

Alors, quand ils voient un ralentissement au loin, qu'est-ce qu'ils font? ILS PILENT!

Quand la limitation de vitesse change? ILS PILENT!

Quand il y a trois gouttes d'eau sur leur pare-brise? ILS PILENT!

Quand une voiture devant eux met son clignotant pour changer de voie? ILS PILENT!(La politesse, ce fléau.)

Je te jure, sur l'autoroute d'Auckland, tu peux pas baisser ta garde une seule seconde. 

Sans compter que le code de la route Néo-Zélandais est légèrement différent du code européen, et qu'il autorise ce qui selon moi est une aberration sans nom : 

En Nouvelle-Zélande, on n'est pas obligés de doubler par la droite (ce qui semblerait la chose logique à faire, étant donné qu'on circule à gauche).Non non! On se complique pas la vie au pays des gens relax! Nan, ici tu doubles par la droite, par la gauche, par où tu veux, man!Sois libre comme une feuille d'automne, suis ta route, trace ton chemin! Double les gens en diagonale si ça te chante!

Bon, maintenant, j'ai l'habitude, je reste sur ma voie et je module ma vitesse comme ça me chante. Mais je te jure qu'au début, quand t'es dans la voie du milieu et que tu te fais doubler de tous les côtés, et qu'en plus les voitures devant toi freinent brusquement pour laisser passer les autres, tu fais tes prières mais comme tu les as jamais faites de ta vie.

(J'avoue que j'étais contente d'avoir appris le Notre Père à l'école primaire juste pour cet instant-là. Au cas où, t'sais.)

Je l'ai déjà évoqué sur ce blog, mais je me dois d'enfoncer le clou : les Néo-Zelandais sont parmi les êtres les plus courtois du monde.

Du coup, ils sont aussi très très polis en voiture (un concept perdu pour les gens qui ont déjà visité Marseille).

Et donc, quand une voiture indique qu'elle veut aller sur ta voie, il faut la laisser passer instantanément. Ça fait que les Kiwis ont l'habitude de mettre leur clignotant, puis de changer de voie dans la seconde qui suit, confiants dans l'idée que le gentil conducteur Bisounours derrière eux va freiner en plein milieu de l'autoroute pour les laisser passer avec un petit hochement de tête, et éventuellement un bisou soufflé par la fenêtre.

(J'exagère à peine.)

Bon, là je me plains, mais faut avouer que cette courtoisie a surtout des côtés positifs : déjà, en tant que jeune conductrice terrifiée qui peine à trouver les commandes dans ces voitures à l'envers (à la place de la commande du clignotant, y'a les essuie-glace. Mais vous voulez vraiment la mort des Européens!!), tu te fais jamais klaxonner.

J'ai d'ailleurs inventé une blague à ce sujet qui fait fureur aux soirées d'expatriés :

A Kiwi brings his car to the shop and tells the mechanic : "I don't really know what's going on, but my car is making this strange noise." The mechanic says : "Let's have a look, eh? Where is the noise coming from?" The Kiwi says "It goes every time I press this button. Can you fix it?" And he honks the horn.

(Je suis sympa, je partage ma blague en VO, au cas où tu connaîtrais des Kiwis à qui la raconter.)

L'autre avantage de la politesse au volant des Néo-Zélandais, c'est qu'elle rend possible les dispositifs de ce genre :



Ça, c'est donc une voir d'entrée sur l'autoroute d'Auckland. Comme tu peux le constater, on a deux voies qui se fondent en une, et des feux rouges avec cette inscription étrange et honnêtement pas très grammaticalement correcte :



Concrètement, ça se passe comme ça : pour éviter une circulation trop intense, ces feux sont allumés aux heures de pointe et ne laissent passer que deux voitures à chaque feu vert. Ces voitures passent de front et se mettent ensuite à la queue leu leu (là encore, y'a pas de règle sur qui cède le passage à qui, c'est du freestyle, c'est toi qui décides) pour gentiment entrer sur la voie d'insertion et s'immerger avec fluidité dans le trafic.

Bon.

Maintenant, transpose ce dispositif en France, et dis-moi si tu vois la couille dans le potage.

(J'hésite entre "personne ne respecterait jamais ces feux" et "personne ne céderait jamais volontairement le passage à une autre voiture", et je pense qu'en fait on aurait probablement un mix des deux.)

Donc, pour résumer : conduire en Nouvelle-Zélande, c'est terrifiant. 

Mais une fois le premier moment de panique intense et les quelques expériences de mort imminente passées, j'ai réalisé un truc génial : c'est que je pouvais profiter de ma mentalité de Française (qu'on peut résumer par : "Bouge ta tire de là, connard, moi je bosse") pour exploiter allègrement la mentalité de ces gros Bisounours de Kiwis (qu'on peut résumer par : "Oh, vous voulez passer, madame? Mais allez-y, je vous en prie, ce sera avec plaisir, et bonne journée à vous!").

Donc, maintenant, je suis la reine.

Je suis la princesse de la route, la badass du bitume,  l'impératrice de la Southern Motorway.



(Quand je confonds pas mon clignotant et mon essuie-glace.)

L'instant Kiwi!

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Instant Kiwi n° 11: l'overstatement.

(J'aurais pu dire "exagération", mais je suis bilingue maintenant alors faut que je le montre.) 

(Esprit de la blogueuse mode, je t'invoque!)

Les Néo-Zélandais sont globalement des gens ouverts d'esprit. Seulement, de par leur isolement géographique, ils ont très peu l’occasion de voyager (beaucoup ne voient que l'Australie en guise de pays étranger - et, faut pas déconner, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, culturellement, c'est un peu comme la France et la Suisse : y'a plein de petites différences, mais bon, c'est pas non plus Samuel Huntington et le choc des civilisations).

Par corollaire, les Kiwis n'ont comme point de comparaison que leur propre pays. Et ça donne des conversations très très rigolotes quand tu les écoutes parler des graves problèmes de la Nouvelle-Zélande.

Par exemple, j'ai oncques évoqué les sueurs froides que m'inspire la Southern Motorway. Mais j'ai omis de mentionner le problème de la circulation.

Parce que c'est pas un problème.

C'est sûr, aux heures de pointe, tu mets quinze minutes à entrer sur l'autoroute (ci-mer le système de feux qui fait s'entasser tout le monde sur la voie d'insertion), mais au mois, après, la circulation est relativement fluide (tu dépasses pas les 70 km/h, mais au moins ça roule).

Mais demande à un Kiwi ce qu'il pense du trafic routier a Auckland, et c'est comme pisser de l'essence sur un feu de camp :

- Han mais le trafic à Auckland, c'est une HORREUR! Des fois je mets, genre, TRENTE minutes pour faire dix kilomètres!

Et moi, j’écoute ça, et je me souviens des bouchons a l’entrée de Strasbourg le dimanche soir, ou on mettait une heure a faire cinq kilomètres. 

Je me souviens des heures entières passées a l’arrêt dans la Twingo en plein cagnard du 15 août, au point mort sur l'autoroute du Soleil pendant des centaines de kilomètres, et JE ME MARRE.

Ou bien, autre exemple : les distances.

La Nouvelle-Zélande est un petit pays. Du coup, les Kiwis considèrent tout lieu à plus d'une heure de route de chez eux comme le bout du monde.

Quand je me suis installée a Mount Wellington, j’étais contente, parce que c'est seulement à 20 minutes en voiture de mon boulot (et 45 minutes en bus). Ce qui, pour une ville de plus d'un million d'habitants, est franchement très correct.

Mais quand j'ai dit aux gens de mon boulot où j'habitais, ils m'ont tous invariablement répondu:

- Ah, ouais...c'est loin.

Loin? Mais déconne pas Richard, c'est à vingt minutes! Tu sais ce qu'ils donneraient, les Parisiens, pour habiter à 20 minutes de leur lieu de travail?

(Probablement un rein, vu le prix des loyers franciliens, mais je m’égare.)

Et je ne compte pas le nombre de Kiwis qui ont trouve ça aberrant que je parte à Coromandel Peninsula pour seulement deux jours, parce que c’était à deux heures et demie de route d'Auckland et que "Ça vaut même pas le coup, tu vas passer le week-end entier dans la voiture".

(Alors qu'en vrai j'ai eu le temps de voir une bouteille de limonade géante, d'explorer des grottes, et de me cramer les doigts de pieds.)

Et c'est comme ça pour tout!

Comme indiqué précédemment, je dois quelquefois prendre le bus pour aller au boulot et en revenir. Et quand, un jour, j'ai mentionné a mon patron que j'allais rentrer en bus le soir même, il m'a dit d'un air paniqué:

- Quoi? Tu veux prendre le bus a 22h? Toute seule? Mais c'est super dangereux!

Et bon, il est bien gentil Richard, mais déjà d'une il est PDG et je pense que ça doit faire au moins 25 ans qu'il a pas mis les pieds dans un transport en commun, et de deux : si ça me faisait pas peur de renter seule chez moi a Strasbourg, tu peux bien croire que c'est pas Auckland qui va m'effrayer.

Non pas que Strasbourg soit le pinacle de la criminalité, loin de la (à part pour les vols de vélo), mais c'est juste que la Nouvelle-Zélande, c'est probablement l'endroit le moins craignos de la planète.

Quand je prends le bus de 22h, le chauffeur éteint toutes les lumières, donc le véhicule entier est plongé dans le noir (à part moi, j'ai acheté une petite lampe avec une pince pour pouvoir bouquiner, parce que j'ai donné dans l'art de lire dans le noir et c'est à cause de ça que j'ai des lunettes aujourd'hui alors merci bien mais on ne m'y prendra plus). 

Donc oui, c'est sûr, au début, ça surprend. 

Et en tant que femme Européenne, c'est facile d'imaginer les horribles choses qu'il pourrait t'arriver dans le noir complet à l’arrière d'un bus désert.




(C'est possible.)

Sauf que les gens qui prennent le bus a 22h au centre-ville, c'est les mêmes gens que moi! Ils sont tous en habits de bureau ou en train de revenir de la gym avec leurs sacs de sport.

Le seul truc qui m'agresse, dans le bus de 22h, c'est l'odeur de transpi.

De même, tous les Kiwis me regardent avec de grands yeux horrifiés quand je leur explique que, le jeudi (après le bus de 22h, donc), je fais le chemin de l’arrêt de bus jusqu’à la maison à pied, toute seule. Soi-disant que c'est pas sûr de marcher dans les rues d'Auckland la nuit.

Nan mais les gens, vous êtes bien mignons, mais faut arrêter de croire que le taux de criminalité est directement lié au degré de luminosité.

(Qu'on se le dise, dans la vraie vie, les méchants ne spawnent pas dans l’obscurité.)

Et puis, honnêtement, a Mount Wellington, les 200 mètres de trajet que j'effectue la nuit à pied se situent entre une église Samoane et une clinique d'ophtalmologie pour animaux de compagnie(si si, ça existe), donc je pense pas non plus que ce soit le quartier de prédilection des coupe-jarrets.

(A la limite, je pourrais me faire attaquer par un chat avec une conjonctivite.)

Donc, pour résumer : les Kiwis ont aucune idée de ce qui se cache hors de leur monde merveilleux.

Mais d'un côté, vaut mieux qu'ils voyagent pas trop, les Néo-Zélandais. Avec cette mentalité de Bisounours, je te raconte pas la hausse cruelle du taux de mortalité Kiwi pour toutes les vacances à l’étranger :

- Oh, bonsoir Monsieur! Vous tombez à pic, je me suis perdu dans ce quartier de HLM, et je voudrais pas m'attarder parce qu'il va bientôt faire nuit. Donc quand je vous ai vu promener votre pit-bull, je me suis dit "Ouf, un brave passant, me voila sauvé!" Dis donc, c'est une bien jolie croix que vous avez tatouée sur le cou. Un symbole celtique, peut-être?

Ça va faire mal, c'est moi qui te le dis.
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