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Three's Company

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Et donc ma copine Marie est venue vivre chez nous.

Ça peut sembler bizarre que quelqu’un vienne habiter chez nous alors qu’on quitte le pays dans quelques semaines, mais c’est une longue histoire.

Tout a commencé en CE2.

(Ah oui ben je t’avais dit que c’était une longue histoire.)

En CE2 donc, j’ai rencontré Jean, qui est devenu un bon copain jusqu’à la fin de la primaire (on jouait au loup, il me racontait ses conseils de survie scout, je lui racontais que je m’entrainais pour devenir druide, des trucs normaux quoi).

Après on était dans des collèges différents et on s’est perdus de vue, et c’était moche. (Mais c’était le collège, tout est moche à cette époque d’façon)

Et puis au lycée, j’ai rencontré Marie en cours de DNL, et on est devenues super amies.


(Genre on assortissait nos jupes en jean et tout.)

Et puis elle m’a présenté à son groupe d’amis, dans lequel il y avait, tu l’as deviné, Jean, et c’était super chouette parce que c’était pas comme quand tu revois quelqu’un après des années et que vous avez plus rien en commun, a la place c’était genre ‘Eh, mais t’es encore plus cool qu’avant en fait !’

Et puis une fois à la fac, Jean et Marie sont sortis ensemble, et c’était le bonheur total parce que franchement combien de fois ça arrive dans la vie quand une de tes super bonnes amies sort avec un de tes super bons amis ?

(La seule chose qui pourrait surpasser ça, ce serait de réussir à caser sa meilleure amie avec un membre de sa famille.)

(OH MAIS ATTENDS.)

Et puis quelques années plus tard encore, Jean et Marie se sont mariés, et c’était la coolitude absolue parce que déjà individuellement c’est la crème de l’humanité ces ceux-là, mais alors en couple pour l’éternité, laisse tomber la neige.

Fla et moi on était tellement contents qu’on est venus en France pour leur mariage. Et Marie et Jean étaient tellement hypés sur la Nouvelle-Zélande après des années de photos et de cartes postales qu’ils ont décidé d’en faire leur destination de lune de miel. Ce qui a donné la conversation suivante :

- Je suis trop contente que tu viennes en France pour mon mariage !
- Je suis trop contente que tu viennes en Nouvelle-Zélande pour ta lune de miel !
- Au fait j’ai pris les billets d’avion.
- Moi aussi !
- On part juste après le mariage et on reste en Nouvelle-Zélande trois semaines. Et toi ?
- On part juste avant le mariage, et on reste en France… un mois.
- Donc…
- On va…
- Se croiser…
- Quelque part au-dessus de l’Asie Centrale.



(3615 les sous-douées)

Dans tous les cas, Marie et Jean ont bien profité de leur lune de miel, et ils ont adoré la Nouvelle-Zélande.

Ils l’ont tellement adoré qu’à peine rentrés en France, ils nous disaient déjà qu’ils voulaient y retourner et y vivre pour toujours au milieu des moutons et des fougères et du Merlot.

(Bon, après, le pays a tendance à faire cet effet-là à tout le monde.)

(Même à moi, et pourtant j’aime pas le Merlot.)

(Heureusement qu’il y a du Sauvignon Blanc pour sauver la mise.)

Bref bref.

On a passé quelques années de plus à garder contact, et à discuter de leur projet de venir en Nouvelle-Zélande (qui était plutôt vague) et de notre éventuel retour en France (qui était encore plus vague).

Et puis on s’est tous décidés à se bouger le cul en même temps, et je te laisse deviner la suite :

- Alors j’ai une grande nouvelle !
- Moi aussi !
- C’est officiel, Jean et moi on vient vivre en Nouvelle-Zélande cette année ! Et toi, ta nouvelle ?
- C’est officiel, Fla et moi on revient vivre en France… cette année.
- ….
- On a refait la même chose ?
- On a refait la même chose.

(Les sous-douées contre-attaquent.)

Alors Marie et Jean se sont arrangés pour partir le plus tôt que leurs engagements respectifs le leur permettaient, histoire qu’on arrête quand même de se croiser en avion comme ça tout le temps parce que ça devient pénible à la fin.

C’est comme ça qu’on se retrouve en coloc pour notre dernier mois en Nouvelle-Zélande (avec Marie pour quatre semaines, et Jean pour tout juste cinq jours) (ah oui mais j’avais prévenu qu’on n’était pas très doués).

Marie était contente de venir en avance, non seulement pour passer du temps avec nous, mais aussi pour s’acclimater à la Nouvelle-Zélande, et prendre un peu de temps pour chercher un boulot. Puisque, même si le marché de l’emploi est plus ouvert ici qu’en Europe, le processus d’embauche et long, compliqué, et semé de multiples embûches – la principale étant que les Kiwis sont super réticents à s’engager avec des étrangers qui n’ont pas de Visa longue durée.

On a donc expliqué tout ça à Marie en lui disant que oui, c’est sûr que ça allait être décourageant pour elle quand elle se ferait rejeter successivement de plusieurs dizaines de candidatures, mais que, même si elle mettait cinq ou six mois à trouver un travail, il fallait pas se laisser abattre, j’veux dire Flaxou ça lui a pris plus d’un an avant de trouver un job dans sa branche, mais on apprend beaucoup de choses en faisant des petits boulots merdiques, au final c’est une belle expérience de la vie, et…

- Ah c’est cool, j’ai un entretien demain pour le poste de mes rêves !
- ….
- Je commençais à m’inquiéter, ça faisait quand même presque une semaine que je cherchais !



(Okay bon ben c’était juste nous, j'imagine.)

Et sinon c’est assez rigolo de revivre en coloc, même si les efforts que ça implique n’étaient pas du goût de tout le monde :

- Je dois porter des slips ?! Dans MA maison ??!

(Pauvre homme.)

Comme tu peux le voir, Marie exerce une bonne influence sur nous : déjà elle motive Flaxou à porter des vêtements, mais en plus elle l’aide à réapprendre le français – puisque, Flaxou n’étant déjà pas très doué en langues, il a pris la mauvaise habitude de parler franglais « parce que c’est easier » et résultat, je me retrouve avec un mari qui parle comme K- Maro.

(Références de 2004 bonjour.)

Et ce n’est pas une mince affaire de My-Fair-Ladyser mon cher et tendre, vu que ce dernier est plutôt hostile à toute tentative de réforme :

- J’ai pas besoin qu’on me corrige ! Je sais parfaitement parler français !
- Mmmh-hmm, et qu’est-ce que tu m’as dit l’autre jour en voiture ?
- …..Grab la map dans la glovebox.
- Voilà.

Tu l’auras compris, on n’est pas sortis de l’auberge – d’autant que, quand il ne pique pas carrément des mots à l’anglais, Flaxou s’empêtre quand même dans les anglicismes et les faux amis :

- On me comprend quand même quand je parle !
- Oui, mais t’as l’air d’un blaireau.
- Ca c’est pas grave, ça montre que j’ai passé du temps à l’étranger. Ça sonnera bien quand j’enverrai mes applications aux compagnies !
- ‘Ça fera bonne impression quand j’enverrai mes candidatures aux entreprises.’
- C’est pas mon point.
- ‘C’est pas ce que je veux dire.’
- Mais… stoppe la traduction !
- On dit ‘arrêter’.
- … Oui enfin franchement, je vois toujours pas où est le problème.


(Flaxou en 2018.)

On est donc bien contents de pouvoir compter sur Marie pour nous aider à être un petit peu moins insupportables quand on rentrera en France (déjà que ça va être dur de pas s’exclamer « Nan mais laisse tomber comment c’est TROP un comportement de Français-han ! » toutes les deux minutes), et, de son côté, elle est contente qu’on soit là pour lui expliquer les petites choses qui font tout le peps de la vie en Nouvelle-Zélande :

- Alors là tu restes à l’arrêt jusqu’à ce que le feu soit vert, et ensuite tu t’engages sur la voie d’insertion en même temps que la voiture à ta droite.
- Qui a la priorité ?
- Celui qui est pressé.
- Et si personne n’est pressé ?
- Alors c’est celui qui se lasse en premier de signaler « Après vous ».



- Voilà, c’est parfait, maintenant on suit la direction ‘Waitakere’, tu peux rester dans la voie du milieu.
- Mais je vais pas assez vite !
- C’est pas grave, ils peuvent te doubler.
- Mais du coup, on double seulement par la droite, ici, c’est ça ?
- Ah non non. On double par où on veut.
- QUOI ?
- Ouais, du coup fais attention au moment de sortir de ta voie… surtout que t’as pas envie de faire un accident dans le pays où l’assurance auto n’est pas obligatoire.
- QUOI ?


(Marie et la découverte de la Nouvelle-Zélande, une illustration.)

Bref, on s’amuse bien.

On marche dans le bush, on mange des ramen, on essaye de pas prendre les ronds-points à contresens, on perfectionne notre anglais des affaires et notre français de gens normaux, on sort boire des bières allemandes et manger de la glace coréenne, et on remplit mon petit carnet de perles (mini-perle du mois à venir !)

En résumé: je vis en colocation avec mes meilleurs amis du lycée qui sont mariés ensemble, MA VIE EST OFFICIELLEMENT LA SÉRIE FRIENDS T'ES JALOUX OU PAS?

(Non parce que moi je trouve que c'est de la bombe.)


La (mini) perle du mois + les expressions tordues de Professeur Flaxou

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(Photo illustrant où se situe l'humour de Flaxou et moi)

Salut les p'tits loups!

Alors je suis rentrée en France, et je te fais pas un topo tout de suite parce qu'il m'arrive mille choses et que, qui l'eût cru, on n'a pas une super connexion Internet quand on siphonne la wi-fi de chez mon père qui habite deux maisons plus loin. (Courage, la boîte à Internet est en chemin!)

A la place, je te livre juste une mini-perle du mois tirée de nos dernières semaines avec Marie en Nouvelle-Zélande – semaines passées sous le signe du stress, mais aussi (comme tu vas le voir) sous le signe du FUN!

C'était aussi, pour Flaxou et moi, quelques semaines passées sous le signe de la découverte, puisque ça fait tellement de temps qu'on habite ensemble rien que tous les deux qu'il y a plein de choses qu'on n'avait pas remarquées l'un chez l'autre et qui en fait (comme nous l'a indiqué Marie) sont hyper bizarres.

(Tu vois l'épisode de How I Met Your Mother avec le bruit de verre cassé? Ben ça nous a fait ça pendant un mois.)

Marie nous a donc fait remarqué certains petits trucs chelous chez nous, du genre:

1. Flaxou se lèche les doigts.TOUT. LE. TEMPS.


(Une image de Flaxou à la maison)

Sérieusement, je sais pas comment j'ai fait pour jamais le remarquer (un instinct de conservation venu du fond des âges, j'imagine) mais le mec n'a jamais utilisé une serviette de sa vie, en fait. A chaque fois qu'il mange un truc avec ses doigts (burger, frites, chips, fruit, bonbon, crudité, la liste est longue) il passe dix minutes à sucer CHACUN. DE. SES. DOIGTS. INDIVIDUELLEMENT.

(Et s'il en reprend, c'est reparti!)

2. Je me parle à moi-même.

- Non mais attends Marie, c'est normal de se parler à soi-même. Tout le monde le fait.
- Oui. Mais tout le monde ne s'engueule pas tout seul en s'appelant par son prénom.
- .... Ah non?

Bon, ben apparemment c'est bizarre de s'exclamer"Putain Charlotte, tu chies dans la colle!"quand on n'est pas content de soi.

(J'en apprend tous les jours.)

3. Ce qui a probablement choqué (et fait rigoler) Marie le plus lors de son séjour, c'est le langage imagé qu'on utilise tous les jours avec Flaxou, et qui, comme elle nous l'a fait remarquer, tourne surtout autour d'une partie de l'anatomie.

- Non mais en fait, la moitié des phrases que vous sortez ont le mot "cul" dedans, c'est grave!
- C'est pas vrai!
- ....
- Des fois c'est le mot "chier".

Je blâme bien évidemment mon enfance alsacienne, puisque c'est de cette langue que je tiens mes expressions (traduites) particulièrement imagées, telles que "On peut se tourner comme on veut, on aura toujours le cul derrière", "J'vais pas tout te chier dans les mains non plus"(un classique maternel), ou encore la réponse favorite de ma grand-mère quand on lui disait "Mamama, je m'ennuie":

- Chie-toi dans les mains et fais des Läckerli!


(Pour les non-frontaliers avec la Suisse – les Läckerli, c'est ça:)




(L'alsacien: une langue de bon goût.)

Du côté de Flaxou, c'est encore pire (et pourtant, lui ne peut pas blâmer ses origines alsaciennes, vu qu'il est moitié breton). Sa famille est un véritable répertoire de dictons tous plus vulgaires les uns que les autres.

(Dictons qui m'avaient un peu choqués quand je les avais entendus dans la bouche de sa mère, mais bon hein, t'as bien vu les expressions qu'on se coltine chez moi, je serais bien mal placée pour juger.)

Petit florilège des expressions de la famille à Fla:

"Ça va pas te boucher le trou de balle"(la réponse toute trouvée à "j'aime pas trop X aliment")

"On va pas tortiller du cul pour chier droit"(oui, on aurait pu utiliser l'expression "couper les cheveux en quatre" qui veut dire la même chose et est très correcte, parfaitement) (mais en même temps, chez moi on dit "on va pas enculer les mouches", c'est pas vraiment mieux)

"C'est tout? Dis donc, on va pas chier gras" (Expression exquise qui s'emploie quand le dîner est jugé trop léger) (donc, d'après les tontons de Flaxou, quand il ne consiste que de trois plats).

"Eh ben, il se torche pas avec le cul!" (Expression très mystérieuse (QUI se torche avec son propre cul?) (ça n'a aucun sens!) qui désigne quelqu'un qui fait étalage de sa richesse, un peu bling-bling)

(EDIT: je viens de googler l'expression et il apparaîtrait que le dicton complet est "ne pas se torcher avec le cul de sa chemise", ce qui a beaucoup plus de sens.)

"Quand il a une idées dans la tête, il l'a pas dans le cul" (Je suspecte que celle-là c'est vraiment juste pour caser le mot "cul", en fait.)

"Celui-là/celle-là, tu lui mets une olive dans le cul, tu sors trois litres d'huile"(Expression préférée de la maman de Flaxou, qui s'emploie pour désigner une personne stressée et/ou particulièrement coincée) (coincée = le genre de personnes qui n'aiment pas parler de se mettre des olives dans le cul.

Je te laisse donc avec ces joyeuses expressions pour venir égayer ta vie (ne me remercie pas), et une mini-perle du mois ci-dessous!


1) "J'ai bu un-demi verre et je suis un-demi bourrée" moi

2) "Christian Estrosi il change tellement souvent de camp, le mec tu lui mets une éolienne devant sa veste et ça résout la crise de l'énergie" (Fla)

3) - La Marmite c'est fait avec de la bière??! (Marie)
- Mais tu croyais que ça venait d'où? (Fla)
- De... de Satan! (Marie)

4) - En ce moment je lis "Le charme discret de l'intestin" (Marie)
- Est-ce que c'est un livre sur la sodomie? (Fla)

5) - Je me suis spritzé dans l'oeil avec ce citron! (Fla)
- Plante une fourchette dedans (Marie)
- Mais... c'est pas comme ça qu'on résout les problèmes! (Fla)(elle voulait dire plante une fourchette dans le citron, bien sûr)

6) - Comment s'appelle son môme? (moi)
- Patrick? (Fla)
- Non, ça commence par un B. (moi)
- Batrick? (Fla)

7) - Comment je présente les toasts? (Fla)
- Par leur prénom! (Marie)

8) - Allez, opération tartinage! (Marie)
- Si tu fais ça très bien, on appellera ça du tartinage artistique (Fla)

9) - Comment tu peux être marié à une prof et faire autant de fautes? (Marie)
- Bah tu sais ce qu'on dit... fuck the system. (Fla)

10) - J'ai tellement envie de faire pipi! (moi)
- Moi aussi... shotgun sur les toilettes! (Marie)
- Tout doux, Kurt Cobain (Fla)


Bon vote à tous et toutes!

Le retour des rois

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(WOOUH FAIS PETER LA FERME AUBERGE FERNAND)

Ah là là, les enfants, par où commencer par vous narrer le périple de notre grand retour sur le vieux continent?

Peut-être par le putain de coup de stress qu'on s'est mangés dans la face trois jours avant de partir.

- Air New Zealand, bonjour!
- Oui bonjour, j'appelle pour avoir des renseignements sur les dimensions des bagages en soute. Ma femme et moi, on part dans trois jours avec 4 bagages, et dans les bagages il faut qu'on case une épée d'un mètre vingt...
- Pardon monsieur, vous avez dit 4 bagages en soute?
- Oui, en fait l'épée c'est un bagage à part du coup – c'était un cadeau d'anniversaire pour ma femme, ça avait l'air d'une bonne idée à l'époque....
- Non mais en fait vous n'avez droit qu'à deux bagages en soute.
- KEUWA??




Flash-back: février 2017, au guichet d'Air New Zealand:

- On cherche la compagnie aérienne qui nous permettrait de prendre le plus gros volume de bagages avec nous. Qatar et Emirates autorisent 30 kilos par valise, donc on pensait aller chez eux, mais on nous a dit qu'il y avait une option pour prendre des bagages supplémentaires avec Air New Zealand?
- Tout à fait. Vous avez droit à un bagage en soute de 23 kilos chacun, ça c'est compris dans le prix du billet. Et puis, si vous souhaitez, vous pouvez ajouter un bagage supplémentaire chacun, pour un supplément de 200 dollars pièce.
- Donc, si on paye 400 dollars de plus, on peut embarquer 4 valises de 23 kilos?
- Exactement!
- Est-ce qu'il faut qu'on les réserve en avance?
- Pas du tout, vous venez le jour de l'embarquement, vous signalez les bagages supplémentaires, et vous payez à ce moment-là.
- Et c'est garanti qu'on nous les prenne?
- GA-RAN-TI!

Retour en juin 2017, chez le service client d'Air New Zealand:

- Ah mais je suis désolé monsieur, mais on vous a manifestement raconté des conneries. Les bagages supplémentaires sont soumis à condition. On ne les accepte que s'il y a suffisamment de place dans l'avion.
- Et vous saurez ça quand?
- Quelques heures avant le départ.
- Donc en fait, vous êtes en train de nous dire que, sur les conseils de votre collègue, on a trié toutes les affaires qu'on possède dans quatre valises, et qu'on pourra potentiellement en emmener que deux avec nous?
- C'est ça. Et sinon vous aviez d'autres soucis?
- Oui c'est-à-dire que vous avez pas du tout résolu mon premier souci, là.
- Ah? Je pensais qu'on avait réglé la question.



MAIS ON A RÉGLÉ QUOI, ESPÈCE DE FROMAGE DE BITE?

- Non, mais ce que moi je vous conseille, c'est d'amener tous vos bagages avec vous le jour de l'embarquement. Et après, vous verrez bien si ça passe.

MAIS??!

ET SI CA PASSE PAS, ON EN FAIT QUOI, DE NOS DEUX BAGAGES, ON TE LES FOURRE DANS LE CUL??

(Parce que c'est un peu notre seul espace de stockage disponible.)

- Si vous souhaitez déposer une plainte formelle, je serais ravi de vous rediriger vers notre service de réclamations.
- Oui, faites ça, oui.
- Merci, au revoir et bon vol!
- TON CUL IL VA BIEN VOLERmmmmmerci.

On a fini par passer tous les deux une-demi journée sur ce problème, puisque le service de réclamations était en fait un répondeur (super pratique), que le service Facebook m'a donné une adresse email pour déposer ma plainte (qui disait "Aidez-nous bordel on est stressés de la mort, y'a-t-il quelqu'un pour venir nous confirmer qu'on va pouvoir prendre tous les bagages qu'on nous avait dit qu'on pourrait prendre?"), pour finalement recevoir cette réponse automatique à ma plainte:

"Merci de votre retour. Nous nous efforcerons de répondre à votre question dans les sept jours ouvrables. En gros tu pars dans trois jours et t'es niqué, bon vol ma couille."

Du coup, c'est UN POIL ANXIEUX qu'on a trié deux valises de "ça c'est sûr il nous les faut":



(RIP ma garde-robe)

(Tu noteras au passage mon débardeur laser kiwi, un essentiel évidemment.)

 Et une valise de "bon ça ce serait cool de l'avoir mais c'est pas genre ultra essentiel".

(Valise qui contenait des trucs genre mon manteau d'hiver, ma paire de bottes, mes livres de Maori, et mes petites poêles qui font des si délicieuses pancakes.)

Pour l'épée, comme c'était un bagage à elle toute seule, je me suis renseignée pour voir combien ça coûterait de la faire expédier en France:

- Ah non désolée madame, la poste n'accepte pas un colis si grand. Regardez chez DHL ou UPS.

(Cette épée, sur le coup, ça semblait être une bonne idée.)

- Alors pour un colis de cette taille, sur la France, on estime une fourchette entre 360 et 400 dollars.

(Ça semblait vraiment être une bonne idée.)

- Ça nous coûterait pas moins cher de la revendre ici, et de racheter le même modèle quand on arrive?
- Cha, c'était une édition limitée. Y'en a plus en vente.

(C'était VRAIMENT un super cadeau.)

Au final, on a tout emballé comme il fallait, puis on a appelé nos anciens colocs Richard et Maria en leur disant:

- Alors, d'abord, merci de nous amener à l'aéroport et de reprendre tous les objets dont personne ne veut. Il faudra aussi rester avec nous quand on enregistre les bagages et ensuite peut-être récupérer notre épée et une valise de 23 kilos et les stocker chez vous pour une durée complètement indéterminée. Merciiii!

Et puis au final, après trois jour d'angoisse:

- On voudrait enregistrer des bagages supplémentaires en soute.
- Oui, par ici.
- ........
- Alors je peux les mettre dans la soute, mais par contre vous êtes au courant qu'il y a un supplément de 400 dollars?



- Vous êtes d'accord de payer le supplément?
- D'accord? Mais avec PLAISIR on va le payer!
- Oooookay.

Et c'est sereins et apaisés qu'on a enfin passé l'enregistrement.

- Ouais enfin du coup on a trois heures d'avance, quoi.
- ....
- Un petit tour au duty-free?

(Mes collègues absolument fantastiques m'avaient offert comme cadeau de départ un chèque de duty-free – "comme ça, ça compte pas comme un bagage à main!")

(Du coup j'ai acheté un parfum, un vernis à ongles, et un mascara "extrême volume smoky eye yeux de biche effet faux cils vu à la télé le préféré des stars" parce que je suis une victime du marketing.)

(Verdict: il est pas mal.)

BREF.

Le voyage s'est passé comme à chaque fois: le premier vol on l'a à peine senti passer, le deuxième vol était IN-TER-MI-NABLE.

Ces deux sentiments étaient encore amplifiés cette fois-ci par le fait que:

1. Au premier vol, on a décollé à minuit heure locale, et du coup, entre l'heure tardive et le stress des trois derniers jours, on a dormi quasiment tout le vol. (J'ai juste eu le temps de regarder un seul film) ("Hidden Figures", que je voulais voir depuis longtemps et que je m'étais réservé exprès parce que je savais qu'ils l'auraient dans l'avion) (il est cool) (enfin c'est pas le propos).

2. On est arrivés à Singapour (l'escale de mi-chemin) à sept heures du matin, heure locale, et on avait neuf heures à tuer avant le prochain vol. Du coup, nous, (presque) frais comme des gardons après une nuit à se dessécher dans l'avion, on s'est dit:

- Nous voilà à Singapour avec plein de temps à tuer, mais on n'aime pas faire du shopping. Qu'est-ce qu'on pourrait bien faire?

Et là, on est passés devant une grande pancarte qui disait: "Visites guidées gratuites de Singapour. Découvrez l'histoire et la culture de notre belle ville. Départ de l'aéroport, le bus vous ramène, on vous arrange des visas de transit, on s'occupe de tout tu t'occupes de rien tu profites ma couille."

Du coup, on est partis pour une visite rapide.

On a visité la place avec plein de touristes, de banques et d'hôtels de luxe:



On a aussi vu une statue de lion-sirène qui est apparemment LE truc qu'il faut aller voir à Singapour:



Enfin moi, ça m'a surtout permis de prendre cette SUBLIME photo du couple le mieux assorti au monde:



(Littéralement.)

On a aussi vu des jolies maisons:





Plein de climatiseurs:



(Il fait 30 degrés toute l'année, paye ton équateur.)

Et une très jolie mosquée.



(Même si la principale religion à Singapour, ça reste évidemment LE POGNON.)

On a aussi appris plein de choses sur Singapour, et en particulier, on a appris qu'on ne voudrait jamais, jamais venir vivre à Singapour:

- Ici à Singapour, on aime deux choses: manger, et faire du shopping. C'est nos deux grandes passions dans la vie. Enfin, surtout ces dames, hein! Haha!
- ...
- Les messieurs, vous me comprenez, hein! Hein!



Et sinon, on a découvert des trucs marrants, genre:

- Singapour est une république parlementaire – ça veut dire qu'on a un président, mais son rôle est surtout symbolique. Le vrai chef de l'Etat, c'est le premier ministre.
- Ah ouais, un peu comme en Italie.
- Notre actuel premier ministre est au pouvoir depuis douze ans!
- Ah ouais, un peu comme en Allemagne.
- C'est le fils de l'ancien premier ministre.
- Ah ouais, un peu comme au Canada.
- Le père est resté au pouvoir pendant trente et un ans!

Ah ouais, un peu comme une PUTAIN DE DICTATURE EN FAIT LA DU COUP.

Et plus on découvrait de trucs, plus on se disait que ça sentait un peu la couille dans le potage:

- On a la peine de mort, mais seulement pour trois crimes: le meurtre, le vol à main armée, et le trafic de drogue.
- C'est pas un peu sévère?
- Il y a des gens qui disent que c'est sévère, c'est vrai. Mais on n'a presque plus de problèmes de drogue ou de vol, maintenant!

Bah forcément, hein, si t'as exécuté tous les délinquants!

- Plus de trente grammes de cocaïne sur vous à la frontière, vous êtes pendu d'office. 250 grammes de méthamphétamine, vous êtes pendu aussi. Plus de 500 grammes de cannabis – oui, même le cannabis – hop, pendaison!

Dis donc, ça a l'air chillax ton pays, Marcel.

- Vous voyez qu'on travaille bien dans le pays, même si on est samedi aujourd'hui. C'est parce qu'on travaille dur ici! La grève, par exemple, c'est interdit. Les manifestations aussi. On aime notre travail à Singapour!



J'ai l'impression qu'on aime rester hors de prison, à Singapour, surtout.

Après cet intervalle un peu glaçant au sens figuré comme au sens propre (ci-mer la clim à fond les ballons du bus et de l'aéroport), on a ré-embarqué pour 13 heures de vol, à la fraîche.

On était assis pas loin d'un bébé tout mignon, et c'est là que je me suis rendue compte que l'horloge biologique de Flaxou était au bord de l'implosion, parce que pendant TREIZE PUTAINS D'HEURES, il me flanquait son coude dans le bras pour me dire:

- Regarde! Regarde, elle fait coucou!
- Ah oui. Coucou bébé!
- Qu'est-ce qu'elle est mignonne!
- Ouais, je vais lire hein, je te laisse.
- Coucou bébé! Coucou! Coucou!
- T'es flippant.

Sept heures plus tard:

- Cha!
- Rhâ, je suis à la toute fin de Big Little Lies et ils vont ENFIN dire qui c'est qui est mort. Quoi?
- Regarde!
- C'est toujours le même bébé, Fla.
- Oui! Regarde, elle fait des bulles de salive!

Onze heures plus tard:

- Cha!
- Merde, je DORMAIS!
- Ah pardon. Mais maintenant que tu es réveillée, regarde!
- Mais nique ta race si c'est encore ce putain de môm...
- Elle rigole et elle a DES PETITES FOSSETTES!
- .....
- C'est TELLEMENT CHOUPI!



Et puis, après ces interminables TRENTE-TROIS HEURES de voyage (j'me suis quand même fait trois films et une saison entière de série) (J'ai chialé ma race devant "Moonlight" mais ça valait le coup) on était enfin de retour à la maison!

(Enfin, de retour à l'aéroport de Francfort qui est à trois heures de route de la maison, mais on va pas enculer les mouches.)

Maintenant, on est installés confortablement dans l'appartement à côté de chez ma mamie (on n'a jamais besoin de faire les courses parce qu'elle nous fait à bouffer tout le temps) (RIP nos bidous), et je divise mon temps entre mon nouveau boulot (je t'en parlerai une autre fois) et passer du temps avec ma famille et ma nièce chérie:

- Tata, elle est jolie ta coiffure!
- Merci.
- Tu me fais la même?
- Je vais essayer, mais j'ai pas l'habitude sur quelqu'un d'autre.... voilà!
- J'peux voir, j'peux voir?
- Attends, je prends une photo et je te montre.



- Tata, je peux l'enlever maintenant? Parce que c'est vraiment pas bien fait.
- Oui ben c'est la première fois que je fais la coiffeuse, hein!
- C'est pas grave, on ira en vacances et tu me le feras tous les jours, jusqu'à ce que ce soit joli.

(Toi aussi tu m'avais manqué, petit despote.)

All hail Bridezilla

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Et donc ma meilleure amie a épousé mon beau-frère.

C'était le plus beau jour de sa vie (j'espère),en tout cas c'était le plus beau jour de la mienne ça c'est sûr.

Y'a qu'à regarder ma tronche bien niaise sur absolument toutes les photos:


Parce que c'était mon idée de maquer Sarah avec Flo il y a des années:

- C'est l'idée du siècle!
- Pourquoi?
- Parce que, si j'arrive à les caser ensemble, il y a deux possibilités: ou ça marche pas, ou ça marche et ils restent ensemble pour toujours.
- C'est un peu simplifié, mais admettons.
- Si ça marche pas, tant pis, mais l'avantage c'est qu'ils ont pas besoin de se recroiser parce qu'on gravite pas dans les mêmes cercles, donc ils ont pas à gérer la gêne de devoir se partager leurs amis et tout.
- Okay. Et si ça marche?
- Si ça marche, ils se marient, Sarah devient ma belle-soeur, on a toujours une copine avec nous à chaque réunion de famille, nos enfants deviennent cousins, ils sont liés par les liens du sang, et c'est une amitié indestructible pour toujours et à jamais parce qu'elle est SCELLÉE DANS LE SANG!
- Tu peux arrêter de crier "scellée dans le sang" au milieu du Mac Do?

Et comme je suis la plus forte matchmakeuse du monde Cupidon baisse les yeux la vie est bien faite des fois, Sarah et Flo, ça a bien marché.

Ça a tellement bien marché qu'ils ont emménagé ensemble, puis acheté une maison, puis ENFIN décidé de se marier – après de longues années à devoir convaincre Flo que le mariage c'était super duper, et de toute façon si tu veux des enfants un jour va falloir t'y coller, si tu voulais échapper à la tradition fallait pas te maquer avec une Portugaise.

Flaxou et moi on était tellement contents qu'on a décidé d'avancer notre retour en France de 6 mois rien que pour pouvoir venir au mariage:

- De toute façon on n'a pas vraiment le choix, on est tous les deux témoins.
- Moi j'suis témoin??!
- Ben... il t'a pas dit ton frère?
- Ah non.
- Mais... tu lui as parlé hier!
- Il a dû oublier.
- ...
- Ça lui arrive souvent.

(Flash-back sur une conversation avec Flo, quelques années plus tôt: "Quoi de neuf?""Oh rien...ah si! On acheté une maison!")

(Voilà voilà.)

Je suis arrivée en France juste deux semaines avant le mariage, donc j'ai heureusement eu une bonne excuse malheureusement pas pu aider comme je l'aurais voulu avec les préparatifs, mais j'ai quand même très vite compris que ce mariage-là n'allait pas vraiment s'organiser à la cool, comme le mien.

(Pour rappel: le thème de mon mariage avec Flaxou était "on est fauchés et on veut faire une grosse teuf avant de se casser en Nouvelle-Zélande".)

(Y'avait des nappes en papier crépon, pas de plan de table, et un bar à chips.)

(Qui, je le maintiens, reste pour moi l'un de mes souvenirs préférés de cette journée.)

(Y'avait des chips goût cheeseburger, clairement on s'était pas foutus de la gueule du monde.)

Mais le thème du mariage de Sarah et Flo, c'était plutôt un mélange entre "Pinterest m'a tuer"(pour le côté "lumières dans des bocaux et rondins de bois partout") et"1984"(pour le côté où on t'ôte toute ta joie de vivre parce que tu vis dans un régime totalitaire).

Attends, j'essaye de reformuler ça plus gentiment: disons que le côté relou méthodique et obsessionnel perfectionniste de Sarah n'a jamais été aussi chiant ne s'est jamais exprimé avec autant d'ardeur.

- Vous faites quoi?
- On peint les ronds de bois avec les noms des tables.
- OK, je peux aider si tu v...
- Ecoute ma belle, pourquoi tu n'irais pas plutôt trier les photos? Hein?
- Tu me fais pas confiance avec un pinceau, c'est ça?
- Exactement.


Et bon, ça encore, je peux comprendre.

(Après tout, Sarah et moi on était en cours d'arts plastiques ensemble, elle a vu de quoi j'étais capable et crois-moi que c'était pas brillant.)

(3615 meuf qui déborde encore des traits en Terminale.)

Mais le jour de la préparation de la salle, ça a pris une ampleur encore jamais vue:

- Sarah, tu veux que je le cache où, le boîtier des petites loupiotes du chemin de table?
- AAAAH!
- Qu'est-ce qu'il y a?
- J'ai pas pensé à ça! Y'a pas d'endroit où on peut cacher le boîtier!
- Mais c'est pas grave, on va trouver...
- TOUT EST FOUTU!
- Je...
- CE MARIAGE EST UN DÉSASTRE!
- Bon.

Et au fur et à mesure que la journée progressait, l'angoisse de Sarah faisait de même:

- Ça va ma belle?
- Mhhm.
- Qu'est-ce que tu fais toute seule dehors?
- J'attends le traiteur. Il a dit qu'il arrivait à 13h.
- Okay.
- Mais là il est 13H04 ET IL EST TOUJOURS PAS LA!
- Oooookay. C'est pas gra...
- Tu penses qu'il est mort?


- Il est mort, chuis sûre. Ce con il s'est renversé dans un fossé quelque part et C'EST LUI QUI A MES FLEURS!!!

(Cette compassion est si émouvante.)

Pendant ce temps, les témoins de Flo préparaient la déco de la salle, et le gros problème avec ces gens, c'est que c'est des blagueurs, et le gros problème avec ce jour, c'est que c'était CLAIREMENT PAS LE MOMENT DE BLAGUER:

- Eh Cha! Regarde!
- Fla, lâche ce morceau de tulle TOUT DE SUITE!
- Mais je suis la plus belle des mariées!


- Ça suffit! Et Thomas, pose ce rouleau immédiatement avant que Sarah te voie!
- Mais je suis la demoiselle d'honneur!

Mais au final, une fois le tulle enlevé de la tête de Fla et posé au plafond, une fois le boîtier à loupiotes habilement dissimulé derrière un rondin de bois, une fois le traiteur arrivé (à 13h14) (le pauvre s'est fait fusiller du regard par Sarah, il a rien compris) et tout mis en place, on pouvait enfin se relaxer.


(Regarde comme on a bien bossé!)

Enfin, c'était presque le moment de se relaxer.

- Fla, c'est toi qui a les alliances. Tu te rappelleras bien d'amener les alliances?
- Bien sûr.
- Cha! C'est Fla qui a les alliances. Tu te rappelleras bien de bien lui rappeler d'amener les alliances?
- Bien sûr.
- VOUS OUBLIEZ! PAS! LES! ALLIANCES!

Le soir, je reçois un appel manqué de Sarah, avec un message:

"Oui, c'était juste pour être sûre que tu avais bien les alliances chez toi, et te rappeler de rappeler à Fla de bien les prendre demain. Merci. pensez aux alliances. Merci. LES ALLIANCES!"

Et puis, le jour du mariage, alors qu'on était en route vers l'église:

Ce à quoi Flaxou me dit:

- Eh, tu sais ce qui serait marrant? Quand le prêtre dit "et maintenant, les alliances", je tapote ma veste et je prends un air paniqué.


- Fla, c'est la pire idée de l'histoire des pires idées.
- Allez quoiiii!
- Non.
- Alleeeeez quoiiiii!
- NON.

Mais sinon, c'était un très beau mariage.

(J'ai pleuré tout mon mascara sur mes joues quand Sarah est entrée dans l'église.)

(C'était si beau et je suis un petit cœur d'artichaut.)

C'était un beau mariage, donc, à part qu'on s'était fait grave arnaquer sur l'église, parce qu'il faisait 32 degrés dehors et que je me suis dit "cool, on sera dans l'église, ça va être une heure chiante à passer mais au moins on sera au frais!"

SAUF QUE NON.

SAUF QUE CARRÉMENT PAS.

SAUF QUE C’ÉTAIT UNE EGLISE MODERNE ET QU'IL FAISAIT HUIT MILLE DEGRÉS.

(Ci-mer les feuillets de messe qui faisaient aussi figure d'éventail de fortune, sans ça on serait tous morts cuits dans notre propre sueur.)

A part ça (et à part ma belle robe de demoiselle d'honneur que j'ai dû décoller de mes fesses quand on a fait lever les témoins) (#élégance #grâce) c'était un super mariage.

Mon seul moment de panique était quand le prêtre a mentionné les alliances, que Fla s'est levé et m'a lancé un regard interrogateur, et que j'ai dû lui faire un geste discret pour lui rappeler que c'était une mauvaise idée:


Heureusement pour son scrotum, Flaxou avait compris qu'il fallait renoncer à faire des blagues à la mariée ce jour-là.

(Plus tard dans la soirée, j'ai appris qu'il avait pitché son idée de blague à tous les témoins, "histoire d'être sûr que c'était pas juste toi qui faisais ta rabat-joie".)

Et puis, une fois sortis de l'église et arrivés à la salle, Sarah était enfin relaxée, et elle a enfin pu profiter de la soir...

- Sarah! Une photo devant l'étang!
- Sarah! Viens faire une photo dans la deux chevaux!
- Sarah! Quand est-ce que tu lances le bouquet?
- Le bisou! Le bisou!

Bon,  je retire ce que j'ai dit.

Nous autres petites gens, en revanche, on a bien kiffé.

D'autant que je t'ai pas encore raconté que le clou de la soirée, c'était quand même UNE RÉPLIQUE DU TRÔNE DE FER:


(Fabriquée entièrement par Flo de ses blanches mains.)

(Et les boucliers aussi!)

(Oui, pour ceux qui se demanderaient, j'ai épousé le frère geek, Sarah a eu le frère bricoleur.)

(Par contre ils ont tous les deux l'humour pourri, pas de jalouses.)

Et bon je pense que j'ai pas besoin de t'expliquer pourquoi ça, là, c'est la MEILLEURE PHOTO DE MARIAGE DE L'UNIVERS:


(C'était un bel effort, le reste du monde, mais vous pouvez aller vous rhabiller, merci.)

Et puis c'était la soirée, la fête, la bouffe (MIAM) (ça valait presque les 14 minutes de retard), et la fête jusqu'au bout de la nuit – et quand je dis le bout de la nuit, c'est littéralement parce que je suis rentrée à la maison et le jour se levait.

Et encore, on est partis juste quand la famille Portugaise de Sarah commençait à mettre l'ambiance (big up aux cousines qui ont mis le feu au dancefloor) (et en talons!), et juste au moment où le marié était en train de finir de vider toutes les petites bonbonnes de rhum arrangé qui étaient censées être le cadeau pour les invités.

(Ces gens sont fous.)

On est revenus ranger le lendemain et on a trouvé plein de gens bien frais (LOL), et Sarah qui avait honte parce que trois invités s'étaient endormis dans l'herbe au bord de l'étang:

- C'est quoi ces gitans à mon mariage? Les gens je les invite à MON mariage et ils vont dormir dehors!
- Ça s'appelle "dormir à la belle étoile".
- Ça s'appelle dormir comme des ANIMAUX ouais!
- Je...
- Oh! Debout, bande de clodos!

Et c'est ainsi que Sarah a cessé d'être Bridezilla, et est juste redevenue la dictatrice habituelle qu'on aime tous tellement.



Petite parenthèse sérieuse pour la fin: alors oui, j'ai pas mal vanné Sarah dans cet article. J'ai aussi pas mal exagéré certaines anecdotes (sauf l'histoire des alliances) (j'ai des archives qui prouvent tout, viens me tester). Mais en vrai de vrai, tu peux pas savoir comme c'est le kif de ma vie de voir comme elle est bien avec son mari tout neuf.

Et oui, okay c'est ultra cool bananas que le mari soit aussi mon beau-frère, mais finalement je savais qu'on allait être amies pour toujours, alors je suis juste ravie qu'elle ait trouvé un mec qui la rende heureuse.

(Et ravie qu'il ait le même humour à la con que Fla – du coup on peut être consternées en chœur!)

Parce que de toute façon, j'allais devoir passer pas mal de temps avec l'élu de son cœur, vu que jamais et pour rien au monde je n'aurais pu me passer de cette bouille:


(Ou de cette chevelure exquise.)

Love sur toi, ma belle-sœur adorée.

La perle du mois!

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Ah là là les amis, qu'est-ce que ça fait du bien d'être rentrée à la maison.

J'en veux pour preuve mon carnet à perles, qui totalise pas moins de DOUZE PAGES rien que pour juillet.

(Sachant que j'ai 20 pages avant ça qui contiennent à elles seules les années 2013 à 2016.)

(Voilà voilà.)

(Les gens en Nouvelle-Zélande sont vachement moins rigolos.)

Voilà donc la première cuvée du renouveau de cette belle tradition, et crois-moi, elle est belle.

Fais-toi plaiz', rigole bien (si t'as le même humour que moi tu vas rigoler beaucoup) et n'oublie pas de voter pour tes préférées.

On se retrouve bientôt pour des articles en mode 3615 ma vie (je sais que ça t'avait manqué) et bien sûr pour la perle du mois d'août.

(Ce sera le mois de la Foire aux vins, autant dire qu'il va y avoir du GRATINÉ.)


On commence par le traditionnel florilège de Sarah:

1) "Tes oreilles on dirait un mollard." Sarah (à Fla)

2) "Dites-moi ce que vous parlez de moi!!!!" Sarah (bourrée)

3) "Au canoë y'avait plein de canards. C'était cool, j'avais hyper envie de les manger." Sarah (gastronome)

4) "Moi je suis pas faite pour une vie post-apocalyptique. Déjà si tu me dis que je vais plus m'habiller que en jeans et en rangers le reste de ma vie... je préfère me suicider tout de suite!" Sarah (fashion victime for life)

5) "On vivrait heureuses, toi et moi. Dans l'odeur de pisse, mais heureuses." Sarah (nous imaginant vieilles dames aux chats)

6) "All I want for Christmas c'est que quelqu'un tue Mariah Carey." Sarah (toujours en croisade)

7) "Moi j'fais des vannes racistes, c'est les meilleures vannes" Michel Leeb Sarah

8) "Aller voir un prêtre pour des conseils conjugaux, c'est comme demander à un aveugle de choisir ton papier peint" Fla

9) "Elise elle aime beaucoup l'eau. Elle aime aussi beaucoup faire ce qu'on veut pas qu'elle fasse...genre se noyer" Lucie

10) "Tu sais qu'après l'affaire Bertrand Cantat, ils ont dû changer le nom du groupe....ils voulaient Super Trempe mais c'était déjà pris." Jay

11) "J'ai des mains tellement petites, je devrais faire doublure mains dans le porno... Pour l'échelle" moi

12) "En parlant de bukkake, Simone Veil est morte." Flo

13) "Moi je bois pas pour oublier....je bois pour supporter" Fla

14) "Quand j'ai rien dans la vie, j'ai mon zizi." Flo 


Et puis les travaux de groupe:

15) - J'ai pas aimé la fin de The O.A. (Coralie)
- Mais si! C'était magnifique, avec la choré... (Sarah)
- Ah ouais, ils avaient bien l'air con ouais. (Coralie)

16) - Derrière la synagogue y'avait le cabinet de mon psy. (moi)
- Ton psynagogue! (Fla)

17) - J'en ai marre d'être ignoré! (Thomas)
- C'est pas ta faute. C'est juste que tout ce que tu dis, on s'en fout. (Flo)

18) - Il est temps que tu me baises les pieds. (Sarah)
- Heureusement que t'as fini cette phrase. (Thomas)

19) - Ryan Gosling il a un oeil plus haut que l'autre. (moi)
- Mais c'est ça qui le rend charmant! (Sarah)
- Ah! Mais c'est pour ça que tu m'aimes! (Flo)
- ....
- J'ai les oreilles pas alignées!

20) - Si j'avais pas rencontré Fla, je vivrais seule avec douze chats.(moi)
- On vivrait probablement ensemble avec six chats chacune. (Sarah)

21) - J'aime bien les trucs moches. (Fla)
- Regarde Charlotte. (Sarah)

22) - Je suis mal assis, j'ai un poteau entre les jambes. (Fla)
- Prétentieux. (Seb)

23) - Moi quand j'étais petite je croyais pas au Père Noël. (Coralie)
- Mais en fait t'étais rabat-joie dès la naissance, ou comment ça se passait? (Sarah)

24) - Sarah au début c'était pas mon genre. (Flo)
- Cha c'est carrément mon genre...elle est d'accord. (Fla)

25) - T'es un fantôme avec une bite? (Sarah)
- Ouais. Je suis le ghostmiché. (Thomas)

26) - Thomas faut qu'il arrête la branlette, il devient sourd. (Sarah)
- QUOI? (Fla)

27) - Fla et Flo, pour deux frères, vous vous ressemblez pas du tout. (Coralie)
- Y'en a un qui a l'air bourré, et un qui est beau. (Sarah)

28) - Tu peux faire le bruit du cheval? (Thomas)
- Pourquoi? (Sarah)
- Parce que ça va bien avec tes dents. (Flo)

29) - A mon avis ça passe pas de mettre des blagues sexistes sur un affichage du ministère. (moi)
- Sauf si c'est le Ministère Amer! (Fla)
(3615 blague de vieux)

30) - J'ai rien dit de raciste ce soir t'as vu! Et pourtant on est dans l'antre...
- Chut!
- ...de la ping-pongie. (Sarah) (qui d'autre?)

31) - Les bulles de chewing-gum, c'est sympa jusqu'à ce que tu aies une barbe. (Flo)
- Bah Cha devrait arrêter alors. (Fla)

32) - Moi personne m'entend mâcher! (Sarah)
- Oui mais on t'entend beaucoup quand même. (Flo)

33) - Ça sent quoi? Ça sent le... (Thomas)
- CUL! (Sarah)

34) - Tu ressembles à Pocahontas. (Gaëlle)
- Plutôt Portugahontas. (Thomas)

35) - Moi j'aime pas les enfants, mais eux m'aiment bien.(Coralie)
- Peut-être que tu leur rappelle une sorcière de Disney. (Sarah)

36) - Cette mayo est trop difficile à faire sortir. (Fla)
- Ouais, elle est bonne mais elle est hyper chiante. (Sarah)
- Comme ma femme. (Fla)

37) - C'est marqué "skinny" sur la boîte, c'est bien que ça doit faire maigrir. (moi)
- Moi y'a marqué "skinny" sur mes jeans, et je rentre quand même pas dedans. (Sarah)


BON VOTE!

Vis ma vie chez mamie

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Et donc depuis que je suis rentrée en France j'habite chez ma mamie.

En fait, j'habite pas exactement chez elle, mais à côté de chez elle – sauf qu'en fait c'est aussi techniquement chez elle.

Disons que c'est pas le truc le plus simple du monde à expliquer si t'es jamais venu chez moi:

- En fait, à côté de chez ma mamie, y'a un appartement vide – avant c'était mon oncle qui habitait là, et maintenant ma mamie a décidé de le transformer en gîte touristique.
- Et elle habite à côté?
- Oui, sauf qu'en fait c'est dans la même maison. Donc on partage l'entrée, le garage et la buanderie, et après c'est deux appartements séparés.
- Ah oui, donc ça a rien à voir avec ton père, au final? Fla m'a dit que vous viviez chez ton père.
- Non, mon père c'est à côté.



Okay, je sens que ça va être compliqué, donc laisse-moi t'expliquer ça depuis le début:

Un jour ma mamie a eu deux fils, et c'étaient les merveilles de sa vie.

(Et une fille qui maintenant fait la gueule à toute la famille, on sait pas trop pourquoi.)

Et ses deux fils (mon papa et mon tonton) aimaient tellement leur maman, et rechignaient tellement à la laisser toute seule (mon grand-père est mort quand j'étais pas encore née) qu'une fois installés avec leur boulot et leur conjointe respective, ils ont décidé de rester pas loin.

(Pas loin = littéralement à un mètre de là.)

Donc mon tonton a aménagé un appartement séparé dans la maison familiale, et mon papa a construit sa propre maison (de ses blanches mains) sur le terrain vague qui était derrière.

Ce qui te donne ce schéma explicatif de toute beauté:



Ce qui veut dire que j'ai grandi avec mes cousins et mes grands-parents comme voisins (je dis "grands-parents" parce qu'entre-temps, ma mamie s'est trouvé un papy, qui a emménagé avec elle quand j'avais un an, donc ma sœur, mes cousins et moi on l'a connu toute notre vie et en gros c'est notre papy adoptif.)

(Et en plus c'est carrément le meilleur papy du monde, il fait du jardinage, il est au Club Vosgien, il répare des choses dans son établi, il nourrit les oiseaux et IL PORTE DES SABOTS.)

(Je sais pas ce qu'il te faut de plus.)

Bref bref, du coup mamie nous avait dit que si jamais on voulait rentrer en France, on pouvait loger dans le gîte aussi longtemps qu'on le voulait – ce qui a grandement pesé dans la balance quand le choix de revenir a été fait, on va pas se mentir.

(Parce que ouais, squatter le canapé des potes et les chambres d'amis des parents, c'est cool une semaine, mais on finit vite par se marcher dessus.)

Du coup, là, on a un appartement entier rien qu'à nous, avec chambre, salon, salle de bains et cuisine (toute équipée bien sûr, c'est chez ma mamie après tout) donc autant te dire qu'on est comme des rois.

Je me sentais d'ailleurs pas super à l'aise à l'idée de ne pas payer de loyer du tout (ma mamie refuse catégoriquement toute tentative de paiement), jusqu'à ce que j'apprenne ce qu'advenait du loyer en temps normal:

- Quand même papa, je me sens mal... en période estivale, le gîte ferait un carton. Et si mamie a besoin de l'argent? Je veux pas la mettre sur la paille.
- Ha! Mais tu sais pas où il va, l'argent du gîte?
- Ben non.
- C'est vos chèques de Noël! Tout l'argent qu'elle fait en un an passe là-dedans.

Du coup, en fait, c'est mes cousins que je mets sur la paille, alors ça va, j'ai moins de scrupules.



(Et ma sœur m'a déjà dit "Ça valait tous les chèques du monde pour t'avoir de nouveau à la maison".)

(Love sur ma sœur 💕.)

Nous voilà donc installés à Kaysersberg (KB pour les intimes) en attendant qu'on trouve tous les deux du boulot et qu'on puisse se payer un appart. 

Au début, j'avais peur que Flaxou se sente un peu cerné, à vivre encerclé par ma famille, mais mon père est la personne la moins invasive du monde (des fois on le voit pas pendant des semaines alors qu'il habite à deux mètres) et ma mamie, après trente ans de cohabitation avec trois belles-filles successives (ma mère, ma belle-mère, et ma tante), a appris à tenir ses distances.

Concrètement, ça veut dire que si on la croise dans le couloir ou le jardin, la conversation sera polie et brève, et que c'est pas vraiment le genre à venir sonner à la porte toutes les deux heures. En fait – et c'est là toute la magie de cette cohabitation – les seules fois où elle vient nous voir spontanément, c'est pour nous offrir à manger.
(On a pris quatre kilos chacun en deux mois, ça te donne une idée.)

Et autant te dire que la bouffe diététique, c'est pas vraiment le genre de la maison:

- J'ai fait du poisson avec une nouvelle sauce, dites-moi ce que vous en pensez.
- C'est super bon, mamie!
- C'est bon, hein? Et c'est pas gras, tu sais, il n'y a pas de crème du tout!
- Ah bon?
- Oui, je l'ai juste montée au beurre. Cent cinquante grammes de beurre, c'est tout!

(AH BON BEN CA VA ALORS.)

Après, si tu penses que Flaxou et moi on est trop gâtés, c'est parce que tu ne connais pas l'échelle de mamie – en fait, ça va crescendo avec le nombre de générations qui la sépare de ses descendants. Donc elle gâte un peu ses enfants, beaucoup ses petits-enfants, et BEAUCOUP BEAUCOUP TROP ses arrière-petits-enfants.

J'en veux pour preuve la discussion qu'elle a eu avec ma nièce quand elle est venue manger la semaine dernière:

- Allez, à table, mamie a fait du poulet farci!

- Oh? Mais moi je voulais du poisson!




(Mais moi je voudrais une TARTE DANS TA DJEULE SALE PETITE POURRIE.)

Parce que, oui, ma soeur vient manger chez mamie une fois par semaine avec les petites, et mamie fait à chaque fois du poisson parce que c'est le plat préféré de ma nièce Lyson – et pas du poisson du supermarché, ah nan, du poisson du CHALUTIER steuplaît.

Petit flash-back de mise en contexte pour expliquer pourquoi c'est important que le poisson vienne du Chalutier de Bennwihr-Gare:

- Elle est bonne la lotte, hein?
- Délicieuse, mamie!
- Tu sais que j'ai failli pas en prendre, parce qu'au Chalutier ils avaient pas la lotte en magasin. Mais je leur ai demandé et ils en avaient derrière, juste pas beaucoup. C'est quand j'ai vu le prix que j'ai compris pourquoi: 68€ le kilo!
- QUOI?
- Ah, oui c'est sûr que c'est cher, mais tu as la qualité!

(Mais J’ESPÈRE BIEN que tu as la qualité!)

(C'est un peu la moindre des choses d'avoir la qualité!)

(Je suis limite déçue que ce soit pas du poisson passé à la feuille d'or, ou quelque chose.)

Bref, retour à notre enfant ingrat, et ma mamie, mortifiée, de s'excuser:

- Oh je suis désolée mon chaton, je sais que tu aimes le poisson, mais le Chalutier était fermé, j'ai pas pu en avoir aujourd'hui.

(Oui hein, pardon de te servir QUE du poulet de Bresse farci aux morilles.)

(Le supplice!)

Et Lyson de rétorquer, calme comme tout:

- Non mais c'est pas grave, mamie. On reviendra manger samedi comme ça tu pourras me faire du poisson.



(Non mais stop.)

Et le pire, le pire, c'est qu'elle est vraiment revenu manger samedi! 

Parce que pendant une semaine, elle aurait été privée de poisson, rends-toi compte, c'était intolérable.

C'est pas possible d'être aussi pourrie, j'te jure.

(Se plaint la meuf qui loge dans un appartement gratos, meublé, équipé, et qui se fait régulièrement livrer des tomates du jardin et de la confiture de mûres sauvages.)

(Oui mais moi c'est différent, okay?)

(En plus, les mûres de culture, c'est franchement pas possible.)

(C'est tout aqueux là, beh.)

Sur ce, je te laisse, je vais cueillir des mirabelles avec mon papy pour que mamie puisse nous faire une tarte.

(Cette vie m'épuise.)

A bientôt pour vingt kilos en plus de nouvelles aventures!

SPOILER ALERT

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Mes pensées sur la saison 7 de Game of Thrones pour le moment:

1. Brienne et Tormund = clairement mon plus grand ship de toute la série, et je serai hyper frustrée de la vie s'ils ne finissent pas ensemble. Et c'est pas SEULEMENT pour les sublimes expressions de drague de Tormund.


(Tellement magique)

C'est aussi parce que je pense franchement qu'ils seraient parfaits l'un pour l'autre, et pas seulement parce qu'ils sont tous les deux grands et forts et qu'ils feraient des enfants géants qui domineraient le monde. 

Mais aussi parce qu'à bien y réfléchir (et CROIS-MOI j'y ai réfléchi) (j'ai beaucoup de temps libre okay?), Tormund est le premier gars que Brienne rencontre et qui la trouve sincèrement belle comme elle est. (Rappelle-toi, y'a deux saisons Jaime était en mode "Oui c'est clair elle est hideuse, mais sous son apparence monstrueuse elle a un cœur d'or" et c'était genre le plus beau compliment qu'on lui ait jamais fait, miskine).

Alors voilà, Brienne a enduré les moqueries et la persécution toute sa vie sans jamais faillir dans sa résolution de rester qui elle est, je pense que c'est la moindre des choses qu'elle finisse avec quelqu'un qui l'aime pour ce qu'elle est et non pas malgré ça, et si y'a une meuf dans cette série qui mérite qu'on la traite comme une PUTAIN DE REINE c'est bien Brienne of Motherfucking Tarth.

(BOUGEZ-VOUS LE CUL LES SCÉNARISTES.)



2. Mon second ship de la saison, c'est évidemment Jonerys, et comme tout le monde j'étais toute chose à la fin du dernier épisode où ils se sont TENUS LA MAIN WOUUUH ON PROGRESSE!


(A ce rythme-là, on aura peut-être ENFIN le bisou pour la finale!)

Et pour ceux qui font "Eeeeh mais ils sont de la même famille c'est dégueulasse comment tu peux vouloir qu'ils finissent ensemble?", voici ma réponse en trois points:

1) Leur relation est littéralement prophétisée dans le titre du bouquin (A Song of ICE and FIRE, allô quoi) alors je vois pas bien ce que tu peux faire pour empêcher que ça se passe.

2) Oui okay Daenerys est techniquement la tante de Jon, mais eux-mêmes ne sont pas au courant, et comment est-ce qu'ils pourraient se douter qu'ils ont des gènes en commun étant donné qu'ils viennent de se rencontrer et que leurs familles sont a priori tout ce qu'il y a de plus éloigné? Donc si inceste il y a, c'est purement technique, et donc moins dégueulasse que, par exemple, Cersei et Jaime, qui ont grandi ensemble et ont été élevés comme frère et sœur depuis le début.

3) "Bah oui mais leurs enfants seront quand même pas bien finis",oui mais non puisque Daenerys est stérile à cause de la malédiction de la maegi (du moins c'est ce qui est avancé dans le livre pour le moment), donc tout est bien qui finit bien, va niquer ton neveu Dany tu as ma bénédiction.


3. A chaque saison depuis la saison 1, j'attends la mort de Cersei.


(MAIS TA GUEULE)


4. A chaque saison depuis la saison 1, j'attends la mort de Littlefinger encore plus que celle de Cersei. 


Bougez-vous le cul les scénaristes, vol. II.



5. Les soeurs Stark, ça devient n'importe quoi.
Sansa toute seule = je la kiffe.
Arya toute seule = je la kiffe.
Sansa et Arya ensemble = j'ai envie de les taper.
C'est quoi ces disputes d'école primaire qui ressortent, à base de "j'aimais papa plus que toi"? Mais MEUFS vous avez tellement mûri ces dernières saisons, ressaisissez-vous bon dieu! C'est pas comme ça qu'on vous a élevées!


(Mais OSEF putain, faites-vous un bisou et allez tuer Littlefinger!)


6. Bran, c'est cool que tu sois revenu et que tu sois la Corneille à Trois Yeux là, mais y'a pas moyen que tu dises UN des MILLIERS de trucs utiles que tu connais aux gens, plutôt que de terrifier ta sœur en lui disant que tu l'as vue le soir où elle s'est fait marier de force et violer horriblement?


T'aurais pas pu plutôt lui dire, AU HASARD, "Littlefinger est en train de conspirer pour monter Arya contre toi", "Ah oui au fait c'est à cause de Littlefinger que notre père est mort", "Jon est en fait le fils de tata Lyanna et Rhaegar Targaryen"?

Le pire, LE PIRE, c'est qu'il envoie un corbeau à Jon pour l'avertir des White Walkers! Est-ce que ça aurait été tellement difficile de rajouter "P.S. Tu es un Targaryen et l'héritier légitime du Trône de fer, bisous"?

Apprends à partager, Bran, okay? Merci.

(Et arrête de glander tout seul sous ton arbre, tu n'es pas un Elfe sylvain et en plus on t'a bricolé une chaise roulante c'est pas pour des prunes.)


7. Globalement, cette saison est vachement cool niveau action, mais paradoxalement je la trouve moins intéressante que les saisons précédentes, alors que ça devrait être le point culminant de ma vie.

(Oui, je t'ai dit que j'avais du temps libre, hein.)

J'ai l'impression tenace que l'intrigue est super rushée cette saison (c.f. les personnages qui se déplacent en vitesse-lumière de tous les côtés), ce qui n'a aucun sens parce que les scénaristes ont du temps devant eux, puisqu'ils sont plus ou moins affranchis des bouquins, et accessoirement aux commandes de la série la plus rentable de tous les temps (et une série dont les fans ne sont pas prêts de décrocher). Donc pourquoi? 

Pourquoi nous coller des scènes de bataille à peine ébauchées (la prise de Casterly Rock), carrément éclipsées (la prise de Highgarden) ou SUPER MOCHES (la bataille sur l'eau des Greyjoy – vous avez des millions de dollars de budget, on ne devrait pas VOIR LE FOND VERT) quand on a déjà bien assez de morceaux de bravoure dans cette saison? (L'attaque de la caravane Lannister était super, le combat au-delà d'Eastwatch aussi.)

Et je sais que je vais me contredire parce que je suis la première à chouiner que la relation entre Jon et Daenerys n'avance pas assez vite, mais dans la scène sur le bateau, quand Jon a dit "Dany", je me suis dit : woh woh woh, d'où est-ce que ça sort cette familiarité? On les a vus à l'écran se parler quatre fois! 


(Bah oui mec, vous avez pas élevé les cochons ensemble!)

Pareil, pourquoi Daenerys choisit d'aller sauver Jon à Eastwatch? Ils n'ont pas eu le temps de forger une relation suffisamment importante pour justifier ce choix complètement inconscient.

Et oui, okay, c'est possible qu'ils aient tissé une relation plus profonde hors caméra et qu'on nous ait juste pas montré leurs longs dîners aux chandelles, mais merde quoi! Dans les saisons d'avant, on nous les aurait montrés! (Et je veux les voir! Je veux voir l'étincelle dans leurs yeux alors qu'ils tombent éperdument amoureux l'un de l'autre! DONNEZ-MOI MA ROMANCE HARLEQUIN MERDE.)



8. Jon Snow, je t'aime, mais t'es tombé dans un lac gelé en portant ouat'mille tonnes de fourrure, y'a aucun monde dans lequel tu refais surface, déso pas déso.



(NOPE)

(Cela dit, si Jaime Lannister arrive à sombrer à dix mètres de fond alors qu'il était sur la berge d'un lac, puis arrive à nager jusqu'à l'autre bout du lac sous l'eau, en armure lourde, alors bon.)




Voilà, désolée pour l’épanchement, mais il fallait que ça sorte, et je peux pas en parler à tout le monde parce qu'on dirait que le monde entier est fan de Game of Thrones, mais pas assez pour regarder les épisodes à temps, apparemment. ("Ha nan dis rien j'en suis qu'à la saison 6!" mais BOUGE-TOI LE CUL BONHOMME J'AI DES THÉORIES A PARTAGER).

(Heureusement, il reste Sarah.)

(On peut pleurer ensemble sur l'avancement de "The Winds of Winter".)

A bientôt pour de vrais articles! 

La perle du mois!

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(L'animal spirituel de Sarah, probablement)


AVERTISSEMENT: les perles suivantes ont été prononcées à la Foire aux Vins, où on s'était tous rendus à pied et où, comme tu peux l'imaginer, il y avait pas mal de vin. Toute citation incompréhensible est directement imputable au volume d'alcool consommé (= PLEIN).

1) "Je suis le Djeezeuss de la connerie" Sarah

2) "Je ne me berce pas d'illusions, j'ai conscience de mon rectum" Margot

3) "Toi de toute façon t'es dégueulasse, t'as même pas de zizi" Flo

4) "J'ai déjà envie de chier et on est même pas demain" Sarah

5) "Je suis pas assez saoûle. Pour me faire prendre par un inconnu, oui, mais pour ça, non." Margot

6) "De toute façon tes cils ils sont tellement épais, on dirait un parasol." Hélène

7) - Elles sont où les jumelles? (Laura)
- Perdues. A jamais. Comme un ski dans la poudreuse. (moi)

8) - J'ai giclé sur Sarah! (Culcul)
- T'es pas le premier, tu seras pas le dernier. (Flo) 

9) - Je vais t'écrire de la main gauche! (Eva)
- Mais là c'est ta main droite en fait. (Hélène)


Et je te donne juste comme ça le meilleur lancement d'histoire que j'ai jamais entendu de ma vie (merci Flo):

10) "Une fois, j'étais à la fête du pâté en croûte, à Hettenschlag..."

(Je sais pas pourquoi ça me fait tant rigoler, mais juré j'en rigole encore.)


On continue avec des perles sobres (mais marrantes quand même):

11) "En ce moment je porte une culotte Batman et laisse-moi te dire que je me sens fabuleuse." moi

12) "Ma famille, c'est comme les Kennedy, mais en pauvres." moi

13) "Kit Harington, toute ma vie je lui fais l'amour! Je lui dis: Kitty kitty kitty! Dans mon lit!" Sarah

14) "La pilule c'est le Gandalf de ton utérus." Sarah

15) "Comment je fais pour péter si on m'envoie en rayon?" Sarah

16) "En gros, j'ai envie de pisser et sodomiser" Sarah

17) "J'avais les Chipster dans une main et le portable dans l'autre, et j'ai choisi de sauver les Chipster." Sarah

18) "Ryan Gosling, il veut voir ma culotte, je lui montre! Il veut pas la voir... je lui montre quand même!" Sarah

19) "Dire des blagues nulles et pleurer: c'est génial notre amitié." Sarah

20) "Bouge de ce siège, c'est la place de mon chat." Sarah

21) "J'aimerais que Cha me regarde un jour comme elle regarde la salade de patates." Fla

22) "On n'est pas obligés de dire "croquer dans une crotte", on pourrait dire aussi "mâcher un étron"." (Flo et la sémantique)

23) - Tu l'as pas vue depuis deux semaines et la première chose que tu lui dis c'est que c'est une vieille cougar? (Sarah)
- Non! c'était la troisième, quatrième chose. (Thomas)

24) - Flo quand il est bourré il est hyper chiant. (Thomas)
- Ouais ben la pomme est pas tombée loin du frère. (moi)

25) - J'ai peur des cheveux morts. (Sarah)
- T'as qu'à les cramer. (Fla)
- J'ai aussi peur du feu. (Sarah)

26) - Je préfère avoir la diarrhée que vomir. (moi)
- Moi aussi, comme ça au moins quand je chie je peux jouer à Candy Crush. (Sarah)

27) - Fla il se moque de moi parce que je pleure devant des bande-annonces de films. (moi)
- Steuplaît meuf, moi je pleure devant Nouveau Look pour une Nouvelle Vie. (Sarah)

28) - Moi je mets de la cannelle partout: sur les pommes, sur les poires, sur les quetsches, sur les mirabelles... (moi)
- *chuchote* sur le pénis de Fla...(Sarah)

(Je précise qu'on était à un repas de famille et qu'on était assises UN CENTIMÈTRE à côté de la grand-mère de Fla.)
(Sarah = sauvage)


Et puis je te fais une petite compilation spéciale "on dirait pas comme ça mais en fait on s'aime":

29) - Les courges ça se conserve bien. (moi)
- C'est pour ça que j'en ai épousé une. (Fla)

30) - Moi je fais le commandant. (Jihem)
- Moi je fais le responsable scientifique. Et toi, Cha? (Fla)
- Moi je fais ce qu'on me donne. (moi)
- Ben, la vaisselle, du coup. (Janek)

31) - Je te rends ton double de clefs, je veux pas que tu croies que je vais venir te cambrioler. (moi)
- De toute façon tu vas voler quoi chez moi? Tu rentres même pas dans mes slips. (Sarah)

32) - Eh coucou! Coucou poilue! (Sarah, au chat)
- C'est ce que Flo te dit quand il rentre le soir. (Gaëlle)

33) - J'étais contente parce que c'était la première grotte que je visitais. Si ça se trouve c'était nul, mais j'ai pas de point de référence. (Sarah)
- C'est ce que je me dis quand je fais l'amour avec Fla. (moi)


Je vais briser toute cette moquerie avec une petite perle mignonne et pleine d'amour:

34) - Je vais mettre ça sur la to-do list. (moi)
- Tu peux ajouter tes joues, aussi. (Fla)
- ...?
- C'est dans la "tout doux" list. (Fla)


(Smooth)

Et puis on va finir sur une perle ABSOLUMENT SAUVAGE, ci-mer ma petite nièce:

35) - On dit des cheveux bouclés, ou des cheveux raides. Moi par exemple, j'ai les cheveux....
- Sales.


(Cette meuf a QUATRE ANS ET DEMI.)

BON VOTE A TOUTES ET TOUS!

Just get ready for work, work, work, work, work

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Et donc quand je suis revenue en France j'en ai profité pour changer de carrière.

Faut savoir qu'à l'époque où je me travaillais le ciboulot pour savoir s'il valait mieux rester en Nouvelle-Zélande ou rentrer en Europe, j'ai aussi traversé une mini-crise existentielle (parce que pourquoi pas) (si déjà).

J'ai donc passé quelques mois en mode "qui suis-je, où vais-je, quel est le sens de la vie sur terre" (ah ben oui mais quand je dis que c'était existentiel, c'est pas une image).

J'ai même lu Sartre pour avoir des réponses, mais ça m'a pas aidé des masses (vu que l'existentialisme c'est en somme "Tu es entièrement libre, Dieu et le destin n'existent pas, fais ta vie petit oiseau fragile") (trop merci JPS ça m'avance super), puis je me suis dit que de toute façon j'avais pas besoin de philosophes pour me dire quoi faire de ma vie vu qu'ils se contredisaient tous en permanence, alors hein, si c'est pour se tromper je peux aussi bien penser pour moi-même.

Du coup j'ai réfléchi au truc qui me posait le plus problème, et c'était mon travail.

Je m'en suis rendue compte le jour où mon manager m'a fait mon évaluation de six mois et m'a dit:

- En somme, on est super contents de t'avoir avec nous, tu fais du très bon boulot! D'ailleurs, je voudrais commencer à te former pour que tu me remplaces d'ici l'année prochaine.

Moi j'ai fait:


Mais en vrai, je pensais:


Parce que j'ai tout de suite pensé: laisse tomber comme je veux trop pas devenir manager marketing, plutôt crever merci bien.

Déjà, je me voyais pas "manager" de quoi que ce soit. Je déteste la confrontation, je déteste donner des ordres, et je veux que tout le monde ce soit mes amis tout le temps et si y'a une seule personne qui m'aime pas je vais mourir.

En gros, voilà ce que ça donnerait avec moi à la tête d'une équipe:

- Okay tout le monde, alors c'est parti pour l'organisation de cet événement! Machin, tu peux te charger des invitations?
- Oui, il te les faut pour quand?
- Quand tu veux! Enfin quand c'est possible, hein, quand tu peux quoi, te stresse pas surtout, je ne veux que ton bonheur. Oui, Machine?
- Je peux rentrer plus tôt aujourd'hui? 
- Bien sûr! En fait, tu sais quoi? Tout le monde rentre tôt!
- ...
- Et en fait, vous savez quoi? Vous inquiétez pas pour cet événement, je m'en occupe. Vous fatiguez pas. Continuez à m'aimer surtout, c'est ça votre job. Okay, super boulot d'équipe! Qui veut un cookie?

Tu comprends pourquoi l'idée ne me paraissait pas super duper.

Mais, au-delà de cet aspect, je ne me voyais pas faire carrière dans le marketing non plus:

- Et pourquoi pas?
- Parce que c'est malhonnête, le marketing, Fla! C'est un boulot qui a été créé de toutes pièces pour servir la société de consommation: faire engraisser les patrons en faisant croire aux masses qu'ils ont besoin de choses inutiles.
- Et t'avais pas compris ça quand t'as fait des études de marketing?


("Gné gnavais gna compris gna quand t'as fait des gnétudes de gnarketing")

En fait, c'est plus compliqué que ça: moi, à la base, j'avais fait des études de comm, parce que j'adorais ça. Mais il a fallu que j'entre dans le monde du travail pour comprendre que tous les boulots dans la comm dans les PME englobent aussi forcément le marketing.

(Et, dans le cas de la Nouvelle-Zélande, englobent aussi la vente, le service après-vente, le commerce en ligne, la pub et le design.)

(Paye ton pays avec douze diplômés.)

- Mais alors il te suffit d'aller travailler pour une grande entreprise, qui a suffisamment de budget pour se payer un département QUE pour la communication!

M'ont alors soufflé quelques âmes bien intentionnées.

Ce qui malheureusement ne résolvait pas mon problème, puisque j'ai été élevée par des communistes rappelons-le, et que donc grande entreprise = entreprise qui a beaucoup d'argent = entreprise qui a des actionnaires = DÉMON DU GRAND CAPITAL.

(Mais plus sérieusement, les entreprises qui ont les moyens de payer des départements entiers à faire que du travail sur leur image.... ben c'est qu'elles ont un problème d'image quelque part.)

(c.f. H&M et leurs enfants esclaves, Nestlé et leur main-mise sur l'eau potable, ou Coca-Cola et leurs millions de procès sur leur impact environnemental, le contenu de leurs produits, ou encore l'expérimentation animale.)

- Mais qu'à cela ne tienne, il reste toujours la communication publique! Pourquoi ne pas aller travailler pour des institutions européennes ou régionales, ou des ONG?

M'ont soufflé d'autres gens bien intentionnés (= ma mère).

Et là, j'ai deux réponses:

1. Les ONG, je préfère les aider en leur donnant de la thune ou en faisant du travail bénévole, mais j'ai pas envie que les dons des gens servent uniquement à promouvoir l'ONG et qu'on ne reverse qu'une petite partie à la cause en soi (n'est-ce pas Greenpeace?)

2. La comm publique, j'ai déjà donné et c'est cool, mais je ne me vois pas bosser des années dans un environnement aussi rigide, parce que déjà au bout de mon stage de 6 mois j'en pouvais plus de la lenteur, du manque de réactivité et surtout de la MONTAGNE DE BUREAUCRATIE qu'engendrait chaque ébauche de plan.


(Ma tête quand j'entendais "bonne idée, organisons une réunion avec le comité pour en discuter!")

Et bon là, à ce stade de l'histoire, t'es un peu en train de te dire "Bon Charlotte tu nous fais chier là, on te propose des solutions et c'est toujours non, à un moment donné tu vas juste devoir arrêter la comm en fait!"

Et en fait ouais, j'en suis venue à la même conclusion.

Du coup, j'ai réfléchi à tous mes boulots passés, et celui qui m'avait plu le plus, c'était le semestre que j'avais passé à donner des cours d'anglais à la fac de Mulhouse.

Ça et mon job d'été à la bibliothèque de Kaysersberg, où j'étais littéralement payée pour passer ma journée au milieu des bouquins et les mettre tous dans l'ordre alphabétique.

(Et couvrir tous les nouveaux livres, ce qui veut dire DOPAGE A L'ODEUR DE LIVRE NEUF.)

(Bref, le paradis.)

Puis je me suis vite fait renseignée sur le concours de bibliothécaire, et j'ai vu qu'en 2016:

- 3000 personnes se sont présentées au concours
- 68 personnes ont été reçues


Mais en fait même ces gens se font entuber, puisque cette année-là il n'y avait que 24 postes disponibles sur toute la France (dont 6 à Paris).

Du coup je me suis dit que OUAIS BON NAN MOYEN EN FAIT HEIN.

Et finalement, après des années à faire de mon mieux pour éviter de devenir ma mère, je me suis enregistrée en tant qu'auto-entrepreneur pour devenir Formatrice en langues.

EXACTEMENT.

COMME.

MA.

MÈRE.


(Mais de toute façon c'était foutu.)

(Je commence déjà à laisser des messages de huit minutes sur les répondeurs des gens.)

(Autant aller jusqu'au bout.)

Bref, ça m'a pris pas mal de temps et beaucoup de paperasse (et crois-moi c'est que le début) mais je suis super contente parce que j'ai commencé quelques cours et mes élèves sont formidables et merveilleux et j'ai plein d'idées pour leur apprendre des trucs cools.

Donc en somme c'est super et je suis trop contente de ma reconversion.

(C'est juste dommage que je sois passée par une école de relations internationales super chère pour me rendre compte que je voulais faire un truc que j'aurais pu faire avec une Licence LLCE, mais des fois la vie te joue des p'tits coups de pute.)

(Et puis c'est bon, j'inviterai mes parents au resto une fois.)

(On va dire que ça compensera les milliers d'Euros.)

Sur ce, je te laisse (j'ai des cours à préparer) et je te dis à bientôt pour parler immobilier et Wall Street English.

A plus dans le bus!

Vivre d'amour et de châtaignes

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Et donc comme Professeur Flaxou n'a pas encore commencé le travail, et que moi je bosse que 15 heures par semaine, on fait beaucoup de balades en forêt.

Et comme on n'a pas beaucoup d'argent rapport à la phrase d'au-dessus (et comme évidemment on touche rien de l'Etat vu qu'on s'était barrés pendant des lustres au bout du monde), on a décidé de faire d'une pierre deux coups et de commencer à ramasser tout ce qui était comestible pendant nos balades.

Et, après de plus amples renseignements, on a découvert qu'il y avait en fait une masse de trucs utiles à glaner dans les bois.

(Qui l'eût cru?)

(Y'a des trucs à bouffer dans la forêt!)

(Et y'a juste à se baisser, les ramasser, les identifier correctement, les nettoyer consciencieusement, enlever les vers et les limaces, et les décortiquer pendant mille heures!)

(C'est dingue qu'il y ait pas plus de gens qui fassent ça, franchement.)

Mais, tout sarcasme mis à part, c'est quand même vachement cool de faire son shopping dans la forêt. Ça me rend étrangement fière:

- Il est super bon ton cheesecake aux pommes, Charlotte!
- Merci. T'as vu la garniture de noix?
- Ouais?
- Eh ben dedans y'a des châtaignes SAUVAGES qu'on est allés ramasser NOUS-MÊMES dans la forêt!!
- ...Ah okay.

NON, PAS OKAY!

J'AI PASSÉ DEUX HEURES A PELER UN KILO DE CES MERDES TOUTES FARINEUSES, MÊME QUE J'AI ENCORE UNE AMPOULE AU DOIGT, ALORS UN PEU PLUS D'ENTHOUSIASME QUE "OKAY", MERCI.

(Quelque chose comme "Ouah Charlotte tu es un vrai Robinson des temps modernes, je suis esbaudi par tant de débrouillardise".)

(Ou "Je me prosterne devant ta supériorité, fille des âges farouches".)

(Je demande pas grand-chose.)

Mais ça me fait quand même kiffer de manger ma soupe de châtaignes, et d'apprendre à reconnaître les champignons qui te tuent pas en une minute, et de me faire des petits bocaux de tisanes aux plantes médicinales.


(Passion étiquetage.)

C'est aussi plutôt pratique d'habiter à côté de chez mes grands-parents, puisque du coup j'ai mon papy à portée de mains pour identifier les champignons et me dire "Oui, c'est des bolets, c'est bon en omelette", "Ouais, ça c'est des chanterelles, c'est super bon" ou encore "Va te laver les mains tout de suite et brûle ce sac à dos".

Professeur Flaxou, lui, est immédiatement rentré dans le délire, puisque, rappelons-le, il est à un krach boursier de nous creuser un abri antiatomique, donc il est très content d'apprendre à reconnaître les plantes utiles – même si je crois qu'il avait pas bien saisi l'idée en ce qui concerne les usages médicinaux des plantes que je récolte:

- Et ça, ça fait quoi?
- C'est utile contre la toux.
- Et ça?
- C'est bon pour la digestion.
- Mais t'as pas des trucs plus cool?
- Genre quoi?
- Genre un anti-douleur!
- Oui, ça s'appelle du paracétamol, y'en a trois plaquettes dans l'armoire à pharmacie.

Ouais, parce que désolée Flaxou, mais y'a une raison pour laquelle on a inventé les médicaments. Parce que bon, les plantes, ça va cinq minutes pour soigner ton rhume ou ta conjonctivite, mais si le pissenlit guérissait du cancer, je pense que ça se saurait.

- Ouais enfin du coup on va pas aller loin pendant l'apocalypse, avec ta tisane qui fait faire caca.


(Merci.)

- Fla, de toute façon, en cas d'apocalypse nucléaire, on pourra cueillir aucune plante, elles seront toutes contaminées.
- Mais je parlais pas forcément d'apocalypse nucléaire!
- ....
- Y'a les zombies, aussi.

(Bonjour, cet homme a trente-deux ans.)

Bref, tout ça pour dire: la phytothérapie c'est super cool, même si c'est à usage limité, et Professeur Flaxou va me ruiner en conserves à cause de son délire survivaliste.

Epilogue:

- Ce sera cool quand on aura notre propre maison, je pourrai enfin déballer tous mes livres qui prennent la poussière dans les cartons.
- Moi j'ai surtout trop hâte qu'on ait notre propre jardin!
- Pourquoi? Tu veux qu'on adopte un chien?
- Ben non! C'est pour le bunker souterrain!
- ....
- Elle est bête, celle-là.

Need for Speed

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Et donc Professeur Flaxou et moi on a acheté une nouvelle voiture.

Comme je bosse sur toute la région avec mon nouveau boulot, et que Flaxou a trouvé un travail à Strasbourg, on a besoin de deux voitures pour la première fois de notre vie.

(Est-ce que c'est ça, être adulte?)

(Polluer deux fois plus et payer deux assurances auto?)

Du coup, on a décidé que Flaxou (qui fait le moins de kilomètres vu qu'il prend la voiture que jusqu'à la gare) prendrait la vieille 206 qui grince de partout, et que j'hériterais de la "nouvelle" voiture.

On a donc écumé Le Bon Coin pendant un mois pour trouver la perle rare qui cocherait toutes nos cases : moins de 5000 €, moins de 100 000 kms, petite (mais 5 portes), essence, modulable, avec assez de place à l'arrière pour mettre un vélo sans avoir à démonter la roue, et avec le réglage de la hauteur sur le siège (ci-mer mes jambes de 15 centimètres).

(Et, si possible, une voiture avec les vitesses automatiques, parce que BORDEL DE MERDE C'EST TELLEMENT CHIANT DE ROULER AVEC UNE MANUELLE PUTAIN COMMENT ON A FAIT TOUTES CES ANNÉES?)

Au départ, je voulais une Honda, parce que c'était la marque de la voiture qu'on avait à Auckland.

(De toute façon, les gens à Auckland qui n'avaient pas de Honda avaient une Mazda ou une Toyota.)

(Vis ma vie au pays où 90% des voitures d'occase viennent du Japon.)

Et notre petite Honda Fit était rapide, maniable, super fiable, et combinait à merveille un extérieur compact et un intérieur modulable.

(On dirait pas chuis journaliste pour le Magazine de l'Auto?)

(Toute une vocation gâchée.)

Donc ouais, on était partis sur une Honda, mais c'était oublier qu'on vivait en Alsace, AKA le site de la plus grande usine Peugeot-Citroën d'Europe.

Du coup, les recherches sur le Bon Coin, ça donnait ça:

Les recherches récentes sans préciser la marque:



Quand on précisait "Honda":



Donc on a vite laissé tomber l'idée d'une Honda – tout comme j'ai vite laissé tomber l'idée d'une voiture automatique quand j'ai vu que les modèles qui proposaient cette option étaient LARGEMENT au-dessus de mes moyens.

(Vis ma vie au pays où les gens savent conduire.)

Bref, on a finalement trouvé une petite Hyundai qui coche toutes les cases (sauf pour les vitesses automatiques), et qui est sobre au point d'être un peu spartiate– genre les vitres ne sont pas électriques, même à l'avant.

(Et comme y'a pas la clim, attends-toi à m'entendre me plaindre tout l'été des PUTAINS DE MUSCLES que je vais me faire dans les bras.)

Mais avant de tomber sur cette voiture, on a eu affaire à pas mal de n'importe quoi de la part des annonceurs sur Le Bon Coin (et je pense que quiconque a déjà acheté quelque chose sur Le Bon Coin sait de quoi je parle). Juste pour le fun, je t'ai gardé mon top 3:

3) La dame qui nous dit "pas de problème, venez ce samedi" mais ne nous donne pas son adresse, puis tombe en silence radio pendant trois semaines (malgré trois emails et cinq coups de fil), et nous appelle finalement HIER pour nous dire "Au fait vous êtes jamais venus, vous êtes toujours intéressés?"


2) La voiture qui semblait tellement parfaite sur l'annonce qu'on s'est tapés une heure et demie de route sous la pluie et dans les bouchons pour aller la voir....pour finalement tomber en panne sur un rond-point au moment où on l'essayait.


Et le propriétaire de dire:

- Mais c'est pas grave, il suffit de la pousser jusqu'à ce qu'on puisse mettre la première! Ça doit être juste un problème de batterie. Vous la prenez, du coup?

(Heu NAN MOYEN NAN)

3) Le champion toutes catégories, AKA le propriétaire d'une petite Toyota avec seulement 40 000 kms au compteur, qui la vendait 3500€ (autant dire une bouchée de pain pour une Toyota). Un peu méfiants, on a tout de même décidé de se taper l'heure de route pour aller la voir, parce qu'on commençait à être très proche de la date d'embauche de Flaxou et qu'il fallait qu'on se décide fissa.

On arrive sur place et on est accueillis par un mec en robe de chambre (il était 17h30), avec une barbe de onze jours, un nez couperosé et un bide de femme enceinte. 



Je me dis "Charlotte, c'est pas parce que ton grand-père alcoolique avait exactement la même dégaine qu'il faut présumer quoi que ce soit", et là Fla demande au gars pourquoi il vend sa voiture et il répond:

- Alors en fait j'ai plus de points sur mon permis....



(Des fois ça m'emmerde d'avoir raison.)

Le mec nous fait faire le tour de la voiture pour qu'on inspecte l'extérieur, qui se révèle pas trop mal à part un énorme creux dans la carrosserie sur le coin gauche du toit de la voiture – genre quelqu'un a balancé une boule de bowling sur la bagnole. Fla demande d'où vient la bosse:

- Ah? Ah ben.... je sais pas.
- Vous l'avez achetée comme ça?
- Non non, je l'ai achetée neuve. Mais je me souviens pas d'avoir vu cette bosse avant. Ha ha! C'est marrant, hein?

Puis, balayant les papiers et emballages de Mars du siège conducteur, il nous invite à prendre place dans la voiture pour aller faire un tour avec – non sans préciser:

- C'est une bonne voiture, hein! J'étais surpris. Comme elle est petite, je pensais qu'elle aurait pas de pêche, mais on monte facile à 160 avec, hein!

Nous:



Je savais déjà la réponse, mais à tout hasard, j'ai quand même demandé si le contrôle technique avait été fait, et le mec me répond:

- Ah, ben pas depuis l'an dernier. J'attends de trouver quelqu'un qui la veuille, et on pourra faire le contrôle technique au moment de la vente.



On a quand même décidé d'aller au bout de la rue avec, et Professeur Flaxou a tout juste réussi à passer la troisième tellement le moteur était cramé du cul:

- Bon, je pense qu'on la prend pas?
- Ben c'est-à-dire que notre 206 qui a cent trente mille kilomètres fait moins de bruit que ça, donc...
- Ouais, et puis je pense que c'est globalement pas une super idée d'acheter une voiture sans contrôle technique à un gars qui est clairement un chauffard.
- Y'a de la moisissure dans les joints INTÉRIEURS de la voiture, je savais même pas que c'était possible.
- On peut retourner se garer maintenant? Le volant est hyper collant.

Morale de l'histoire: ne pas se fier aux annonces décrivant une voiture comme "en très bonne état" (sic.)

Sur ce, je te laisse, je vais faire un tour dans mon nouveau bolide.

(Nan je rigole, je déteste toujours conduire, c'est un supplice, jamais de la vie je prends le volant si c'est pas obligé.)

(En vrai je te laisse parce que je vais aller sur Amazon me trouver un autoradio.)

Question de fin d'article: donne-moi tes suggestions de chansons à écouter en voiture, parce que je suis en train de me concocter une playlist Spotify, j'ai juste mis "Walking on Sunshine" et je suis déjà en panne d'inspiration. Merci, bisous!

Un travail bien fait

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Et donc maintenant je suis prof d'anglais.

J'ai commencé en douceur (traduction: je bossais 5 heures par semaine), et maintenant que les choses se mettent doucement en place et que le bouche-à-oreille commence à fonctionner, j'ai enfin de quoi remplir mes journées.

(Bon après, je bosse quand même qu'un mi-temps, hein.)

(Je suis pas encore étouffée sous le poids des devoirs à corriger, faut se le dire.)

Mais ça me plaît bien comme ça, vu que je mets quand même beaucoup de temps à préparer mes cours - genre il me faut une heure de préparation pour un cours de deux heures, en gros.

(Cours que ma mère prépare en dix minutes, temps d'infusion du thé compris.)

(Mais c'est normal, vu qu'elle a 1. vingt-cinq ans d'expérience et 2. toute une bibliothèque de données dans laquelle piocher.)

Moi, forcément, comme je débute, je dois me demander plein de choses quand je prépare mes cours  – du genre:

- Quelles activités fun et/ou jeux pourrais-je trouver sur Internet pour s’entraîner sur cet élément de grammaire hyper chiant?

- Quelles activités fun et/ou jeux pourrais-je trouver sur Internet qui ne soient PAS destinées à des enfants en bas âge?

- Est-ce que j'ai assez de matériel pour une heure et demie?

- Est-ce que ce n'est pas TROP de matériel pour une heure et demie?

- Est-ce que ce cours ne va pas un peu trop vite?

- Est-ce que ce cours ne va pas un peu trop lentement?

- Est-ce que c'est trop de devoirs?

- Est-ce que c'est trop peu de devoirs?

- Et si mon élève se rend compte que mon accent est à chier?

- Et si mon élève me pose une question et que je ne sais pas la réponse?

- Et si mon élève me demande pourquoi on dit "I wish I were" et pas "I wish I was" et que je suis obligée de lui dire qu'en fait je sais pas?

- Et si mon élève veut savoir comment on dit "aiglefin", ou "mélèze", ou "cabestan", ou "cétacé"et bordel en fait je connais AUCUN MOT c'est affolant

- Et si mon élève perd lentement pied sans oser me le dire, pour finalement annuler ses cours avec moi parce qu'il en peut plus de ma tête et je suis la pire prof de l'univers et personne ne va jamais vouloir prendre des cours avec moi oh putain oh putain


Mais sinon, à part mon syndrome de l'imposteur, ça se passe super bien.

Mes élèves sont trop choupis, ils me disent tous qu'ils sont contents de leurs cours, même ma mère s'inquiète:

- Dis donc, c'était sympa de me remplacer pour le cours du lundi soir, mais faudrait voir à te calmer un peu, hein.
- Comment ça?
- Toute la soirée, j'ai eu des remarques! "Charlotte nous a appris tellement de choses""Charlotte nous a imprimé des fiches de vocabulaire""Charlotte a fait un Powerpoint juste pour nous". Ça suffit maintenant!

(Ben oui maman, mais c'était ton idée de fonder une dynastie de profs d'anglais.)

(Y'a une raison pour laquelle tout le monde préfère Pline Le Jeune à Pline l'Ancien.)

Pour mon premier cours en groupe, j'ai fait quatre heures à thème"La Nouvelle-Zélande, vous saurez tout"(à la demande générale, hein, je précise). Mais j'étais tellement stressée en préparant mes notes que Flaxou m'entendait dialoguer toute seule:

- Et là, je mentionne le traité de Waitangi – mais seulement brièvement, c'est trop compliqué d'entrer dans les détails. QUOIQUE! C'est important quand même, si on veut comprendre les inégalités fondamentales qui affectent les interactions entre Maori et Pakeha jusqu'à ce jour. Oui mais non en fait ça va pas les intéresser ça. Ils voudront juste savoir des trucs pas prise de tête, comme ce qu'on mange à Noël et où sont les plus belles plages. Pas faux, pas faux – mieux vaut rester simple pour le premier cours. Bien vu!
- Et sinon ça va comment, Sméagol?
- Quoi?


(J'apprécie cette référence, mais pas cette blague.)

Au final, j'avais tellement peur de les barber que j'ai décidé de les soudoyer pour qu'ils me pardonnent en avance.

- Tu fais quoi?
- Je pèle les carottes pour le snack que je vais emmener en cours ce soir.
- C'est beaucoup de carottes pour toi toute seule.
- Mais non, c'est pour tout le groupe! Je leur prépare un snack typique néo-zélandais – avec des crudités, du Kiwi dip, du hoummous, et du three-layer dip que j'ai préparé moi-même!
- Cha... tu sais que c'est toi la prof, maintenant?
- Et alors?
- Et alors t'as plus besoin d'être une lèche-cul.

OUI BEN PARDON MAIS LES HABITUDES ONT LA VIE DURE MONSIEUR.

(Ça fait vingt-cinq ans que je lèche des culs, c'est pas maintenant que je vais m'arrêter.)

Donc au final je m'amuse bien – principalement parce que j'ai compris que je pouvais caser toutes mes passions dans mes cours et les utiliser comme des excuses pour apprendre l'anglais à mes élèves. 

Je partage des extraits de mes livres préférés, je donne des recommandations pour les films que mes élèves peuvent regarder dans leur temps libre, je fais tourner les chaînes Youtube australiennes, je leur fais traduire des paroles de chansons de Led Zeppelin, et puis bien sûr y'a les séries.

Du coup, quand je donne des devoirs, c'est pour faire regarder des épisodes de F.R.I.E.N.D.S:


(Les mauvaises langues diront que j'ai conçu des exercices entiers juste pour pouvoir trouver plus de gens qui sont d'accord avec moi que Ross avait 100% tort dans cette histoire.)

(Ces mauvaises langues ont absolument raison.)

Pour mes cours plus avancés, je laisse tomber les sitcom à la How I Met Your Mother et autres Last Man on Earth, et j'en profite pour partager des séries un peu plus de niche – mais avec toujours comme mot d'ordre LE FUN :



(On rigole, mais on peut apprendre plein de vocabulaire avec The Man in the High Castle!)

Et puis bien sûr, il y a ma source d'inspiration intarissable, que j'associe avec beaucoup trop d'enthousiasme à tous les outils graphiques gratuits que l'Internet a à offrir:


(Je ne peux décemment pas faire cours sans enseigner au monde l'expression "cool bananas".)

La perle du mois!

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(Illustration : le chat beau mais débile de Sarah)

(Promis ça aura du sens en lisant le reste de l'article.)

Bon, les enfants, je vous le dis tout de go: en septembre, on a fait de la merde.

Tout le monde s'est remis à bosser, tout le monde avait fait une overdose de vie sociale pendant l'été (paye tes amis geeks) et du coup, je me suis retrouvée le 1er octobre avec NEUF perles pour tout le mois. LA TE-HON, MON GARS.

Du coup, comme y'en avait quand même des marrantes dans le tas, j'ai groupé septembre et octobre, et on remonte un peu la pente.

Mais t'inquiète pas, on commence à se les peler en Alsace (l'autre matin j'ai dû GRATTER MON PARE-BRISE) (j'avais oublié que c'était un truc qui arrivait) et du coup tu sais ce que ça annonce pour la suite de la perle du mois: UN MOIS DE SOIRÉES RACLETTE MA COUILLE.

(Et de soirées fondue.)

(On n'est pas racistes du fromage.)

Bref bref Brejnev, je te laisse avec cette petite édition automnale - n'hésite pas à voter pour tes préférées!

(Ou, comme on disait en 2006: LÂCHE TES COMMMMZZZ lol xptdr)


On commence avec une petite compilation "en octobre c'était la fête à Sarah":

1) "Y'a cette chanson qui passe à la radio où la nana chante "I've got no roots", et j'ai entendu "I've got no boobs". Du coup maintenant dès que je l'entends je pense à Sarah." Jay

2) "Mes yeux ils sont restés petits, ils ont jamais grandi. Comme les seins de Sarah." Gaëlle


3) - De toute façon t'as un nez siamois. (Flo)

- Siamois? (Sarah)
- Ouais. Parce que c'est comme si t'avais deux nez, fusionnés par le milieu. (Flo)


Et on continue avec des perles en vrac:

4) "Moi j'ai aucune idée des mesures. Flo il pourrait me dire que sa bite fait 20 cm, je le croirais." Sarah

5) "Mon chat d'avant, il lui manquait que la parole. Alors que celui-là, il lui manque....tout." Sarah (NDLR: on pourrait penser que c'est méchant mais son chat est vraiment débile en fait.)

6) "J'aime bien Tropico parce que tu contrôles la vie des gens. Aussi des fois j'appelle des habitants "Mariah Carey" et je les tue." Sarah (la croisade continue)

7) "Flo il est tellement poilu qu'il s'essore les jambes avant de sortir de la douche." Sarah


8) "Moi un jour à Motus j'ai trouvé le mot "étagère". C'était le plus beau jour de ma vie." Sarah


9) "Moi je trouve ça bizarre que vos parents ils vous pétaient pas dessus." Sarah


10) "A la radio y'a une chanson qui dit "J'écoute du Miles Davis" et moi j'entends toujours "Je coupe du maïs"" Flo



11) "Elle arrache, cette sauce piquante... je vais mettre un rouleau de PQ au frigo ce soir, en prévision." Fla

12) "Quand j'étais petite, j'étais souple. Je m'en souviens parce que je me rongeais les ongles des pieds." moi


13) - Moi je poserais bien mon cul. (Flo)
- T'es assis. (Fla)

15) - Je connais une fille qui s'appelle Cannelle. (Lucie)

- Tu veux dire... comme les chiens? (Sarah)

16) - On retrouve le concept des Limbes dans "L'Enfer" de Dante. (Lucie)

- Ah oui! Comme dans "Hercule" quand il va chercher Mégara! (Sarah)

17) - J'aime bien ce nom, Stanislas. (moi)
- Moi je trouve qu'on dirait un nom de marque de matelas. (Sarah)

18) - Il paraît que c'est vachement bon pour la santé de manger sans sucre. (Flo)

- Mais est-ce qu'on a envie de vivre dans un monde sans sucre? (moi)
- Moi je préfère encore couper le gras. Je peux vivre sans lardons, mais pas sans sucre. (Sarah)
- ...
- Et pis soyons honnêtes, je peux pas vivre sans lardons. (Sarah)

19) - Un jour, Flo a démonté une porte vitrée pour venir me taper. (Fla)

- Moi un jour mon frère il s'est mis des fraises dans le slip! (Jay)

20) - En fait on s'est bien trouvés: toi t'es chiant, et moi je suis pète-couilles. (Sarah)

- Oui enfin on n'est pas du même niveau. Moi je suis niveau 1. Moi je suis cage-éclair, et toi t'es fatal-foudre! (Flo)

21) - Moi quand je m'endors, je pète. (Sarah)
- Comment tu sais? (Fla)
- Ça me réveille. (Sarah)


Et je termine sur une petite perle hors concours, parce qu'elle est pas rigolote mais qu'elle nous démontre, une fois de plus, que Professeur Flaxou sait parler aux femmes:

*contexte : au ramassage de châtaignes*
- Fla, regarde! J'ai trouvé la plus belle!
- Moi aussi, et elle tient une châtaigne en main. 


(Bien ouèj)

Thor: Ragnarok, une critique absolument pas objective

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Et donc je suis allée voir Thor: Ragnarok (super en retard mais bon faut se taper l'heure de route pour trouver un ciné qui passe des blockbusters en V.O., paye ton snobisme).

Et j'ai super kiffé ma race.

Et ensuite, en parlant à plus ou moins tous les gens qui l'avaient vu, je me suis rendue compte que personne d'autre n'avait kiffé sa race.


(Mais enfin? Mais?)

J'ai notamment entendu pas mal d'arguments comme quoi le film ne collait pas du tout aux deux volets précédents, qu'il était trop dans le second degré et le décalage, et que, du coup, on était sortis de l'histoire, et qu'on ne se souciait plus vraiment du sort des protagonistes.

Arguments qui sont parfaitement justifiés et valables, mais laisse-moi quand même te dire PROUT et t'exposer pourquoi ce film est super cool.

AVERTISSEMENT: la suite de cet article va dévoiler la totalité de l'intrigue du film, donc c'est pas la peine de venir à la fin faire "bububu t'as tout spoilé, je savais pas qu'Asgard était détruit, ce film est à jamais ruiné à mes yeux par la faute de ce dévoilement trop précoce". VA CHOUINER TA VIE AILLEURS C'EST PAS MON PROBLÈME.

Qu'on se le dise: j'ai aucune pitié pour ces gens qui sont de la police du spoiler. C'est juste des putains de pète-couilles et ils m'insupportent.

"Ah nan dis rien, ça va tout gâcher si je sais une seule miette du scénario!"Mais merde à la fin, y'a pas que l'intrigue dans la vie, gros! Tu vas aussi râler chez les libraires quand tu lis accidentellement un quatrième de couverture, ou comment ça se passe?

Non parce que sinon, tu vas t'amuser:


(Et BLAM)

Donc, comme le titre de l'article te l'a indiqué, je ne suis absolument pas objective quand il s'agit d'exposer mes sentiments envers ce film, et ce pour deux raisons:

1. C'est un film de Taika Waititi, un de mes réalisateurs préférés, et j'attends chacun de ses films au moins autant que j'attends toujours The Winds of Winter. (SIX ANS, GEORGE R.R.! SIX ANS!)

2. Je commence à en avoir un peu ras le bol des films de super-héros (comme tout le monde, en fait) mais, bien qu'ils soient loin d'être les meilleurs, j'ai toujours eu un petit faible pour les films "Thor". Ceci principalement pour les raisons suivantes:

- Chris Hemsworth
- De vagues références à la mythologie nordique (il m'en faut pas beaucoup)
- CHRIS HEMSWORTH 💕


 (Ah oui ben j'avais prévenu que j'étais pas objective, hein.)

D'ailleurs, ce film a pas mal renforcé ma fangirlitude, vu qu'on lui coupe ENFIN les cheveux PUTAIN MERCI J'EN POUVAIS PLUS DE CETTE COUPE DE HIPSTER.

Mais bon, du coup, avec les cheveux courts, plus la peinture de guerre, plus la nouvelle armure spéciale "bonjour, mettez-moi deux biceps merci", je peux te dire que j'avais du mal à me tenir.

- Han mais ces MUSCLES!
- Cha, tu me fous la honte.
- J'me ferais un sandwich avec.
- Cha, putain!

Ajoute à ça que j'ai toujours eu un faible pour les mecs balafrés (mon amour d'enfance = Albator), donc forcément, vers la fin du film, il faisait CHAUD dans la salle – ou, comme le résume cette conversation avec Sarah:


(Je suis sûre que t'es trop content d'être venu ici pour lire de la critique ciné de qualité.)

Bon allez, promis, j'arrête les dissertations sur le physique de Chris Hemsworth (et crois-moi, je pourrais encore en faire des pages) (j'ai même pas parlé de la scène torse nu) (BREF) et on va parler du film, juré.

Pourquoi j'ai kiffé ma race en voyant ce film, et pourquoi il m'a plu beaucoup plus que les précédents volets de "Thor", et même plus que franchement n'importe quel autre Marvel?

D'abord, c'est son humour qui m'a conquise (encore plus que Chris Hemsworth torse nu). Taika Waititi est un maître de la comédie (cf. l'hilarant documenteur "What We Do In The Shadows", et le très drôle et pourtant adorable "Hunt for the Wilderpeople") et nous sert une vanne à la minute, et elles sont franchement super cool.

Mention spéciale au personnage de Korg, dont chaque réplique me faisait mourir de dire parce que rien que son accent était magique.


(Ah ouais ben fallait le voir en V.O., les paysans.) 

Alors, certes, certaines blagues sont prévisibles, deux-trois tombent à plat (Thor qui se fait constamment taser: c'est marrant la première fois, pas les mille fois d'après) (en plus il contrôle la foudre, pourquoi il est sensible à l'électricité?), et l'on pourrait arguer qu'il y a tellement de blagues que ça en devient presque indigeste.... mais c'est pas moi qui vais arguer ça, parce que je trouve que cette esthétique légère, kitsch et auto-parodiée colle super bien à l'univers Marvel.

(Et ça colle beaucoup mieux que le premier Thor, qui était SUPER LENT et encombré d'exposition, et "Thor: the Dark World" qui se prenait BEAUCOUP TROP au sérieux.)

(Sérieux, c'est un mec avec une grande cape rouge et un marteau magique, nous fais pas Batman!)

Et je pense que ça valait le coup que quelques blagues tombent à plat, rien que pour le caméo de Docteur Strange (qui était à lui seul meilleur que tout le film "Docteur Strange") et surtout pour cette scène où Loki, déguisé en Odin, regarde une pièce de théâtre en son honneur, avec Luke Hemsworth qui joue Thor (DU GÉNIE) et Matt Damon qui joue Loki (MAIS LOL).

(On est d'accord qu'on a tous vu Matt Damon, j'ai pas rêvé?)

Ensuite, j'ai entendu pas mal de gens se plaindre du traitement de Thor, qui se fait pulvériser (littéralement et symboliquement) pendant tout le film, et que du coup ça colle pas avec les films d'avant.

Et là j'ai envie de dire MAIS HEUREUSEMENT!

Parce que c'est pas que les films d'avant étaient chiants comme la pluie, mais bon voilà quoi, si c'est pour voir un super-héros avec des super-pouvoirs super-rétamer des super-méchants pendant deux heures, je peux aussi bien aller voir littéralement n'importe lequel des cinq millions de films Marvel et DC qui sont sortis ces dix dernières années.

(Sans déconner, j'en ai ma claque.)

Là, la grosse baston bourrée d'effets spéciaux et vide de tout enjeu dramatique ne prend QUE vingt minutes du film. C'est pas idéal, mais c'est déjà un bon début.

(Prends-en de la graine, Man of Steel.)

La majorité de Thor: Ragnarok est en fait passée à déconstruire le personnage de Thor: il perd son marteau (tu vas me dire: comme dans le premier film, mais nan, il le perd pour de bon, genre y'en a plus, il est détruit), il perd ses pouvoirs (temporairement, certes, mais quand même), il perd son père, il perd sa maison, il perd son œil, il perd SA PUTAIN DE PLANÈTE je sais pas ce qu'il te faut de plus.

En fin de compte, je trouve ça rafraîchissant de voir Thor galérer autant dans ce film: ça rend le personnage plus attachant, et la bataille finale plus cool.

(Même si je suis quand même pleine de tristesse de voir qu'ils ont donné Fenrir à Hela.)

(C'est le fils de Loki, quand même!)

(Et d'ailleurs, tant qu'on y est, ça m'a fait un peu mal au cul de voir Odin mourir comme une victime en mode "Ha j'suis fatigué les enfants, bon hop tchao" alors qu'il est censé mourir dans la gloire et les flammes en se battant contre Fenrir – ce qui est autrement plus classe quand on est dieu de la guerre.)

Mais bon, on n'est pas ici pour pinailler sur la mythologie – à la place, je propose de pinailler sur des analyses symboliques.

Hela, la méchante du film, a un look super cool, mais à part ça reste très bateau en terme de méchant unidimensionnel Marvel – elle existe clairement juste pour avoir quelqu'un à tuer à la fin du film.


(Il ne manque à cette scène qu'un MOUAH HA HA.)

Mais tout de même, j'ai noté une partie intéressante lors d'un de ses trèèèès nombreux monologues (faut bien s'occuper pendant que Thor, Loki et Hulk sont en train de squatter tout le fun avec Jeff Goldblum sur la planète Tron).

En gros, elle dit qu'elle est vénère parce qu'elle était la chouchou d'Odin pendant leur période "mort et désolation", mais qu'une fois la conquête des neuf royaumes terminée, Odin a eu des scrupules et l'a bien vite bannie pour camoufler plus facilement son passé barbare, en mode"pif paf on repeint les fresques sanglantes avec des p'tites fleurs et des traités de paix, ha ha nan mais le passé c'est du passé hein, on va pas s'éterniser dessus, bon qui veut une chopine d'hydromel?"

Et là, tu vas peut-être dire que je pousse l'analyse trop loin, mais ça, selon moi, c'est clairement une pique envers le post-colonialisme (chose que Taika Waititi connaît bien, il est Néo-Zélandais et en partie Maori).


("Quoi? Ah non tout est joli par ici, on a repeint par-dessus les cadavres empilés partout, ça faisait désordre.")

Dans la même veine, beaucoup de spécialistes des peuples autochtones qui réfléchissent beaucoup trop ont vu l'histoire de la Valkyrie comme une représentation du colonialisme: une guerrière autochtone vaincue par une puissance extérieure, séparée de sa culture et de son pays, qui finit par trouver la rédemption en se reconnectant à ses racines.


Et de quelle couleur est son vaisseau? Rouge, noir et or – les couleurs du drapeau aborigène australien! COMME PAR HASARD!


(Bon, okay, c'est probablement un hasard.)

(De toute façon y'a des couleurs partout dans ce film, on se croirait au Planète Discopolis pendant la soirée 80's.)

Après, ne me fais pas dire ce que j'ai pas dit: c'est un film que j'ai kiffé, mais il est loin d'être parfait, notamment au niveau du scénario qui prend beaucoup trop les spectateurs par la main – j'en veux pour preuve les flashbacks de Thor quand il parle avec son père mort et qu'ils se disent en somme:

- Han, si seulement j'avais mon marteau!
- Nan mais mec t'es le dieu de la foudre, tu peux juste envoyer des éclairs partout.
- Eh mais c'est vrai ça! 


(PIIII - KAAA - CHUUUUU!)

Et non seulement c'est un peu con, mais ils nous font le coup DEUX FOIS dans le film –je peux encore accepter qu'il ait oublié le premier coup, mais la fois d'après, quand même, ça devrait être imprimé!

(3615 "les mots exacts que je répète à mes élèves quand ils me disent encore "He have a dog" au cinquième cours".)

(Has! HAS! C'est pourtant vachement moins compliqué que le français!)

Bref bref Brejnev, laisse-moi conclure cette analyse qui part dans tous les sens:

Est-ce que "Thor: Ragnarok" est le film de l'année? Clairement pas.

Est-ce que "Thor: Ragnarok" est le meilleur film des studios Marvel? Je pense que oui.

(En même temps, c'est pas trop demander non plus.)

(T'as vu Age of Ultron? On s'est fait chier comme dans la saison 2 de Walking Dead, on est d'accord?)

(Indice: si j'ai pas de scrupules à me lever pour aller pisser pendant la grosse scène de bataille finale, c'est que ton film est plat.)

(Je suis revenue dans le salon, Fla m'a dit "Quicksilver est mort", j'ai dit "Qui?". Ça te donne une idée de mon implication émotionnelle dans ce film.)

(Et ça vient de la meuf qui a pleuré devant la BANDE-ANNONCE de "Logan".

(Le Professeur X avait l'air si triste!)

Et toi, qu'est-ce que tu as pensé de ce film? (Oui, je pars du principe que tu l'as vu, sinon tu serais pas resté(e) lire tout cet article). Est-ce que tu l'as trouvé réussi, ou qu'il tombait à plat, ou que c'était pas assez sérieux?Est-ce que tu es allé(e) au cinéma juste pour voir Chris Hemsworth sur un écran géant et que du coup c'est la déception totale que j'aie pas intégré de photos de Thor torse nu dans cet article? 

(Allez, tiens frangine, je suis pas chienne.)

Des bisous!

Another day older and deeper in debt

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Et donc mon nouveau boulot se passe bien, même si j'ai plus de sous.

En fait, je gagne de la thune (encore heureux), mais au lieu d'avoir un salaire fixe chaque mois, j'ai zéro fric pendant six mois, et ensuite tout plein d'un coup. Puis l'URSSAF passe derrière et j'ai de nouveau plus rien.

(Rappelle-moi pourquoi j'ai choisi la vie d'auto-entrepreneur déjà?)

En gros, c'est moi qui décide quand facturer les gens, mais comme je donne maximum un cours par semaine à chacun de mes élèves (et ça c'est quand tout le monde est motivé et disponible), ça vaut pas trop le coup de les facturer à chaque fin de mois, vu que je passe plus de temps à faire de la paperasse qu'autre chose.

Donc, en général, je fais cours pendant trois mois sans être payée, puis je facture tout d'un coup en fin de trimestre.

Là, j'avoue, je me la pète pendant quelques jours.


Mais ça dure pas trop, puisqu'ensuite l'URSSAF me prend 30% pour entretenir son cul (je suis la meilleure sugar mommy du monde), et bien sûr comme tout le monde j'ai les impôts à la fin de l'année, donc j'ai plutôt intérêt à dépenser les sous de Flaxou en attendant.

(Eh, il a dit "pour le meilleur et pour le pire", hein.)

En plus, j'ai eu quelques frais au début, vu que j'ai dû acheter du matériel de cours et administratif:

- Mais je croyais que tu facturais tes élèves pour le livre?
- Pour leur livre, oui, mais il me faut une copie du manuel scolaire – ça c'est à mes frais.
- Ben voilà, c'est rien! Un manuel scolaire, ça coûte quoi? Dix euros?
- Plutôt cinquante.
- QUOI??

(J'avais pas vu Flaxou aussi choqué depuis qu'il a appris combien coûtait un bon soutien-gorge.)

("Ben, c'est un sous-vêtement, donc...sept, huit euros?")

(Trop chou.)

Et puis, il a aussi fallu acheter des fournitures de bureau que pour une fois dans ma vie je ne pouvais pas chourer au boulot (tu sais qu'en fait ça coûte vachement cher, une perforatrice?).

J'ai aussi dû commander un tampon encreur, parce que:

- Voilà, et pour devenir vacataire chez nous, il vous suffit de nous renvoyer ces documents avec votre signature et votre tampon.
- Mais en fait j'ai pas de tampon.
- Alors pas de contrat.


(Trente balles juste pour faire un tampon avec mon nom et mon SIRET dessus.)

(Donc ce qu'il y avait DÉJÀ écrit sur le contrat!)

(Ce pays, mais sérieusement.)

Mais tout ça, c'est des petites dépenses. Là où j'ai dû piocher sérieusement dans la caisse, c'est quand j'ai signé mes premiers cours en groupes, et que j'ai réalisé que j'avais plein d'idées de cours à faire avec des vidéos... et aucun support vidéo.

(Oui, dans une maison avec cinq écrans de PC, on n'a rien de compact et transportable.)

Et donc, fatalement:

- Fla, tu peux m'aider à choisir un ordinateur portable?
- Un PORTABLE?? Comme une CASU??

(Je reviens, je vais remplir les papiers du divorce.)

J'ai aussi eu une mauvaise surprise une fois le portable acheté:

- Je trouve pas Word, tu peux m'aider?
- Ben, il est pas installé.
- Comment on l'installe?
- Ben, faut payer une licence Office.
- Comment ça, "payer"? Mais j'ai déjà payé pour installer Windows dessus!
- Meuf, comment tu crois que Bill Gates est devenu le mec le plus riche du monde?

C'est incroyable ça. J'achète un PC neuf, et le machin il a même pas la suite Office incluse! Faut que je re-paye 150 balles derrière! C'est le prix du putain de PC! Tout ça pour pouvoir faire des Powerpoint moches!


(Les images sont même pas alignées, trop merci pour ton logiciel à mille boules, je me sens pas karna du tout.)

Et enfin, pour couronner la tartine de mes achats, il y a eu ma dernière grosse dépense: une imprimante.

- Non mais ce que je comprends pas, c'est pourquoi il te faut une imprimante couleur.
- Parce que la majorité de mes copies sont en noir et blanc, mais il me faut des copies couleur de temps en temps, et si je vais faire des impressions en ville ça me coûte la peau du cul.
- Non, mais pourquoi tu peux pas tout faire en noir et blanc, tout simplement?
- Et comment je fais mes cours sur les couleurs, avec une copie en noir et blanc?
- Eh ben.... t'achètes des feutres!

(Ouais, bonne idée pour que mes élèves se sentent à l'aise et pas de retour sur les bancs de l'école :  une séance de coloriage.)

Mais ça y est, j'ai fait toutes mes grosses dépenses, j'ai rigolé au nez de la banquière quand elle m'a appelé pour me demander si je voulais ouvrir un PEL (non, mais je voudrais bien casser un PEL, c'est possible?) et maintenant, je vais enfin pouvoir me calmer et commencer à faire de l'argent au lieu d'en dépenser.

(Et par pure coïncidence, mon essai gratuit Amazon Prime vient de se terminer.)

(J'avais pas du tout acheté deux sacs, neuf livres, un set de tupperwares, une chaise de bureau, un jeu d'essuie-glaces et un calendrier de l'avent.)

(Mais ils te le livrent LE LENDEMAIN!)

(C'est pas ouf?)

Bref, je te laisse, j'ai des épisodes de Parks and Rec à regarder pour en faire des sujets de cours. 

(Ce job est génial.)

Copines comme Peppa Pigs

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Et donc comme tu le sais, j'ai une petite nièce.

(En fait, techniquement j'en ai deux, mais la deuxième a tout juste un an, et je calcule pas vraiment les enfants quand ils sont encore au stade larvaire.)

(Pour moi, ils deviennent des personnes dignes d'intérêt au moment où ils peuvent marcher, faire pipi tous seuls, et former des phrases avec un COD.)

(Après, c'est quand même rigolo de voir la petite se mettre de la purée dans les cheveux.)

(Mon cœur n'est pas de pierre.)

Bref, ma nièce Lyson a maintenant cinq ans, et elle a un problème, parce qu'elle est la première de sa génération, et que quand on fait des réunions de famille, elle n'a jamais personne de son âge avec qui jouer.

(Et comme on est une famille co-dépendante assez proche, on fait des réunions de famille deux fois par semaine.)

Et vu qu'elle n'a pas encore l'âge où on peut lui coller un bouquin ou une tablette entre les mains pour avoir la paix, devine qui est devenu la compagne de jeux attitrée de cette enfant?




(Ouais, c'est Bibi.)

Alors, ne te méprends pas comme j'ai pu le faire au début, en pensant que cet honneur était une preuve d'affection: c'est un choix purement par défaut, car, je cite:

- Maman elle joue avec moi que si on est à la maison, et Mamie elle est trop vieille.
- Et ton papa? Ou tonton Fla?
- Ah ben non, hein! Je vais pas jouer avec un GARÇON! N'importe quoi.

(C'est vrai, à quoi je pensais.)

(Faudrait pas oublier qu'on vit en 1805, tout de même.)

Donc Lyson et moi on joue ensemble, et comme c'est rarement chez elle, c'est à 90% du jeu de rôles (ce qui n'est pas pour me déplaire) (j'aurais juste préféré plus de sorciers et de paladins, mais on ne peut pas tout avoir). Je la laisse décider du choix des scénarios parce que je suis une meuf plutôt chill, et comme les enfants ont absolument zéro imagination, on tourne avec trois histoires.

(Sans déconner, je sais pas qui a inventé ce cliché "les enfants et leur imagination débordante", mais c'est DE LA MERDE EN BARRE.)

(Qu'on se le dise: les enfants sont juste des adultes un peu nuls et un peu mignons.)

Et en exclusivité mondiale, je te livre les recettes de ces trois scénarios (des fois que quelqu'un veuille amener les idées à Hollywood, on sait jamais).

Scénario numéro 1: Lyson est une coiffeuse, et je suis la cliente qui vient se faire coiffer.

C'est un jeu pas trop difficile au niveau des répliques ("Je voudrais une coupe et une couleur") (ensuite elle fait toute la conversation elle-même) mais contraignant physiquement, parce que je dois m'accroupir au-dessus de la baignoire (pour qu'elle fasse semblant de me rincer les cheveux), et aussi parce que je me fais pas mal tirer les cheveux (mais il faut souffrir pour être belle avoir l'air de sortir d'un casting pour punks à chien).

Scénario numéro 2: Lyson est un médecin (des fois généraliste, des fois spécialiste) et je suis sa patiente.

C'est mon jeu préféré, parce que niveau participation, c'est plutôt confortable (je suis allongée sur un canapé dans 90% des cas). Le plus dur, dans ce jeu, c'est en fait de ne pas me mettre à faire la sieste (surtout après une raclette) (#héroïsme), mais la plupart du temps, je suis trop occupée à me fendre la poire en entendant les analyses médicales de haute volée de Docteur Lyson.

Et je rigole pas mal avec les conseils qu'elle me prodigue en tant que généraliste:

- Faut pas aller à l'école, vous êtes trop malade. A la place, restez à la maison, et regardez les Kids United.

(Okay, tu me fais une ordonnance pour les Kids ou comment ça se passe?)

Et c'est aussi pas mal quand elle est ORL:

- Vous avez une otite. Je vous donne des antibios, il faut les prendre tous les jours, même s'ils sont pas bons. Après les antibios, vous avez le droit de boire du nectar orange-pêche. Si vous voulez, je vous le mets sur l'ordonnance, comme ça vous oubliez pas.
- Ah oui, ce sera pratique.
- Et vous avez le droit d'aller à la piscine, mais faut pas mettre la tête sous l'eau!
- D'accord.
- Même si Eva elle vous dit que vous faisez un concours de tête sous l'eau! Faut pas!

(Okay, j'essaierai de résister à Eva, ta copine de ta classe de maternelle.)

Mais il faut bien avouer que son meilleur rôle DE LOIN, c'est l'obstétricienne.

- Bonjour madame, alors vous êtes là parce que vous avez un bébé dans le ventre?
- Tout à fait.
- Alors... je vous cache pas que c'est un peu spécial.
- Pourquoi?
- Parce que souvent, c'est des mamans qui viennent accoucher chez nous, pas des tatas. Pour les tatas, c'est différent.



- Alors vous pouvez vous assire, je vais vous faire l'échographie. Vous voulez un garçon ou une fille?
- Heu... on va dire un garçon?
- Eh ben d'accord, je vous mets un garçon.
- Fantastique.
- Vous voulez savoir le prénom?
- Heu... oui?
- Il s'appellera Jonathan.



(C'est dingue, les progrès de la médecine, quand même.)

- Et sinon, dites-moi comment est-ce que le bébé va sortir.
- Ben...
- Non parce que moi je dois savoir s'il va sortir beaucoup, un peu, moyennement... ou, heu, s'il sort pas.
- Ah mais c'est-à-dire que s'il sort pas, on va être un peu embêtées quand même.
- OUI JE SUIS D'ACCORD MAIS CA ARRIVE MADAME!



(On en apprend des choses.)

Scénario numéro 3: Lyson est une maman (personnalité alternative: une maîtresse d'école), et je suis son enfant qui refuse d'obéir.

C'est le jeu qui est le plus souvent interrompu pour cause de gloussements intempestifs (d'un côté comme de l'autre), parce qu'il faut avouer qu'on s'éclate toutes les deux dans nos rôles: moi je peux être la pire gamine de l'univers (avec le package complet "je me roule par terre, je jette des coussins partout et je hurle J'AI PAS SOMMEEEEIIIIL"), et Lyson peut être une maman/instit.... plutôt inquiétante, on va pas se mentir.

C'est-à-dire que si je connaissais pas à la fois sa mère et son institutrice, je me poserais des questions quant à la nature de son éducation (pour pas dire: j'aurais tout de suite appelé les services sociaux), parce que niveau punitions, on est sur du lourd.

Je te donne mon top 3 des meilleures punitions qu'elle a conçu pour moi:

- Maintenant tu dors!
- Mais j'ai pas somme...
- TU ARRÊTES! Ou je t'enferme à clé dans ta chambre! Dans le noir! Sans veilleuse!
- Mais...
- Et t'as pas le droit de manger! Je te laisse là toute une semaine! Sans manger!

(Heu, okay.)

- Tu me racontes une histoire?
- D'accord, mais juste une.
- Non, j'en veux deux.
- TU ARRÊTES! Sinon je... je...
- Tu quoi?
- Je te DONNE UNE CLAQUE AVEC CE LIVRE!
- Heu...
- Et si t'es toujours pas sage, je prends le deuxième livre que tu voulais, ET JE TE CLAQUE LA TETE AVEC LES DEUX LIVRES, BLAM!

(Du calme, Satan.)

Et la préférée de Professeur Flaxou:

- Tu arrêtes de faire des histoires maintenant!
- Mais j'ai pas envie de faire la sie....
- Sinon je te mets dehors!
- Mais il neige...
- Je te mets dehors sans habits!
-Intéressant...
- TONTON FLA, T'ES PAS DANS LE JEU!

(Ouais, tonton Fla, tu nous déconcentre.)

Bref, sur ce, je te laisse, c'est bientôt l'heure du déjeuner et je dois aller préparer mes cheveux pour jouer à la coiffeuse.

(Ce monde m'épuise.)

A bientôt pour des articles beaucoup trop longs sur beaucoup trop de séries!

Séries 2017, partie I : le flop

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Comme tu le sais, les séries c'est une de mes grandes passions, et j'en regarde beaucoup trop.

(D'où le fait que je prenne soin de m'entourer de tarées des séries comme Sarah, pour avoir l'air normale à côté.)

(Love sur toi, Sarounette 💖)

Et donc, une fois par an, je fais le bilan (calmement) (cette chanson va rester dans ma tête jusqu'au jour de ma mort, qu'avez-vous fait de moi Jacky et Ben-J) et je donne mon avis totalement subjectif des meilleures et pires séries de l'année.

Parce que, quitte à regarder 45 séries par an, autant que je puisse faire profiter ces casus pathétiques ces gens normaux que vous êtes, et faire un peu le tri pour vous autres qui n'avez pas le loisir de passer des week-ends entiers à binge-watcher dix épisodes d'une série pour finalement dire:

- Ouais, c'était pas formidable, hein.

Sans plus attendre, voilà donc le récap des séries que j'ai pas kiffées cette année!

1. Les séries que j'ai arrêtées de regarder cette année:





Au début, je voulais expliquer séparément pourquoi j'avais arrêté chaque série, mais en faisant ça, je me suis rendu compte qu'il n'y avait qu'une seule raison:

Je vis dans une époque avec trop de bonnes séries pour me contenter de trucs juste pas mal.


Parce qu'en fin de compte, y'a rien de fondamentalement horrible avec les nouvelles saisons de Fresh Off The Boat, Modern Family, Mom ou The Good Place. C'est plus ou moins la même chose que les autres saisons – mais c'est bien là le problème.

Parce qu'en plus de renouveler des séries extraordinaires (Crazy-Ex Girlfriend, Narcos, Peaky Blinders, Silicon Valley, Fargo, Stranger Things, Vikings, Orange is the New Black, et Brooklyn Nine-Nine, pour ne nommer qu'elles), 2017 a aussi vu naître des nouvelles séries DÉMENTES (article en préparation à ce propos.)

Donc oui, pardon mais du coup j'ai plus le temps pour vos histoires de "qui a volé la crème solaire de Mitchell" et "le nouveau mec de Bonnie vole des sacs à main", déso pas déso.

Même si j'avoue que ça me fait quand même un pincement au coeur de dire au revoir à Jessica de "Fresh off the Boat" et Jason de "The Good Place", parce que ces gens étaient la raison même pour laquelle j'ai tenu aussi longtemps avec leurs séries respectives.



(Je vous aime tellement.)


2. La série que j'attendais au tournant, que j'ai quand même vue jusqu'au bout, mais où j'étais bien déçue:


Et c'est bien dommage, parce que cette série commençait quand même super bien!

Malgré le fait qu'il ait fallu QUATRE épisodes avant que les Defenders commencent enfin à castagner du méchant ensemble, genre okay on sait que vous êtes pas pressés, mais c'est quand vous voulez les mecs.

Je disais, malgré les lenteurs du scénario et la présence de cette sale tête à claques d'Iron Fist, la série démarrait quand même plutôt bien – notamment le traitement de l'image et des couleurs, qui est simplement exceptionnel dans les trois premiers épisodes, où chaque héros évolue dans un environnement monochrome avec la couleur qui lui a été assignée.



(Je suis force bleue!)



(Je suis force jaune!)



(Je suis force rouge!)



(Je suis force vert vomi dégueulasse!)

Alors des fois, c'est pas très subtil:


(PLUS DE ROUUUUUUUGEEEEUUH!)

Mais des fois, c'est fait de manière discrète et super élégante:


 (Ca se voit qu'on est les potes à Daredevil, ou pas?)

Et quand les Defenders se rencontrent, leurs couleurs se mélangent de manière super cool, cf. la rencontre entre Daredevil et Jessica Jones:


Le tout culmine dans la scène où les héros sont tous réunis au restaurant chinois, où la maîtrise de l'éclairage est simplement démente:



  (Qui est le chef op qui a sauvé tout le début de cette série, qu'on lui envoie des fleurs?)

Malheureusement, c'est vraiment la seule chose à sauver dans "The Defenders", parce que tout le reste est complètement à la ramasse.

Un scénario difficile à suivre et bourré de non-sens, un gâchis total de Sigourney Weaver qui s'en bat visiblement totalement la race de son rôle de méchante, et d'ailleurs des méchants jamais crédibles – mais en même temps, quand on s'appelle "la Main" et que les boss de fin s'appellent "les Doigts", comment tu veux t'empêcher de pouffer?

D'ailleurs, c'est bien simple, Flaxou et moi on a fait des jeux de mots pourris dès que les méchants apparaissaient:

- Oh non ! La main a perdu un de ses doigts!
- Est-ce que ça veut dire que la main est...à plat?


(Mon époux, l'homme le plus drôle du monde.)

Et, même si j'admets que ça m'a fait très plaisir de voir Luke Cage rembarrer Iron Fist comme le sale petit morveux qu'il est, il y avait beaucoup trop peu d'interactions entre les Defenders, tous trop occupés à essayer de suivre une intrigue qui partait dans tous les sens.

En huit épisodes, on doit gérer beaucoup de choses, en premier lieu la résurrection d'Elektra Natchios (NATCHIOS?) (SANS DÉCONNER?) (Eh, tu veux de la sauce sur tes natchios?) (Nan mais merde, les gars.)


(Main levée : qui ne peut absolument pas sacquer ni cette actrice, ni ce personnage?) 

(Non? Juste moi?)

Bref, la Main récupère Elektra parce qu'elle est apparemment une arme mystique qui s'appelle le Black Sky, et lui efface la mémoire, mais HAAAN SES SENTIMENTS POUR MATT NE PEUVENT PAS ETRE EFFACÉS PARCE QUE C'EST DE L'AMOUR VÉRITABLE QUI FAIT BATTRE SON PETIT CŒUR DE ZOMBIE!

(Deux secondes, je vais vomir d'originalité et je reviens.)

Entre-temps, tout le monde enquête sur des trucs différents (un séisme mystérieux, des jeunes de Harlem qui disparaissent, le nouveau siège social de Midland Circle, un père de famille porté disparu) mais qui sont tous liés à la Main, ah oui et les Doigts de la Main sont tous des immortels parce qu'ils ont une substance magique qui vient des os d'un dragon (?), et la Main veut récupérer Iron Fist parce que son poing magique est la clef pour ouvrir un portail inter-dimensionnel pour accéder aux os du dragon (??), et y'a une lutte interne entre les Doigts de la Main (non mais sérieux, vous voyez ce que vous me faites écrire?) et aussi le sensei aveugle de Daredevil est là, on sait pas trop pourquoi, ah oui et puis vous vous rappelez du père de famille disparu de l'épisode 1? En fait il avait stocké des explosifs partout (...okay?) et du coup les Defenders veulent faire exploser le QG de la Main, et Daredevil se retrouve au sous-sol d'un bâtiment recouvert de plastique AU MOMENT DE L'EXPLOSION mais il est toujours vivant, parce que... la magie des os du dragon?



Mention spéciale aux effets spéciaux du dernier épisode, parce que sérieusement, les gars, vous avez fini la série avec un dollar de budget? Qu'est-ce que c'est que ces immondes rochers en mousse et ces os de baleine sortis de la file d'attente du Poséidon?


(Et on ne parle même pas des figurants ninjas qui attendent sagement que ce soit leur tour de se faire taper – un hommage aux plus grands des nanars.)

Pour conclure, la série souffre clairement d'avoir centré l'intrigue autour de Iron Fist – c'est vraiment pas pour être méchante, mais des fois il faut appeler un chat un chat et un mauvais acteur un mauvais acteur : Finn Jones est une énorme erreur de casting, et c'est pas ses grimaces geignardes qui vont sauver ses répliques déjà pas bien glorieuses.


(Je sais pas qui il a sucé pour avoir ce rôle, mais visiblement c'est au moins UN domaine dans lequel il a du talent.)

Allez, assez bashé, passons à la suite:

3. Les séries où il m'a suffi de 3 épisodes pour me dire que c'était clairement pas ma came:



"Ozark" est une série Netflix assez sombre, qui conte l'histoire de Marty Byrde, trésorier d'une entreprise de taille moyenne, père de famille, bien sous tous les rapports.... mais qui en fait blanchit de l'argent pour le cartel de la drogue. Menacé de mort par le cartel (car des sous ont disparu), il s'achète un sursis en leur promettant de leur blanchir une tonne d'argent, et déménage au Lake Ozark (traduction = au milieu du trou du cul de nulle part) avec sa famille qui lui en veut UN BRIN.

Alors, il y a quand même pas mal de points forts dans cette série, en particulier ses interprètes (et en haut du panier, un Jason Bateman étonnamment crédible dans un rôle dramatique), ses personnages tout en nuances, et.... pardon je me suis endormie rien qu'en repensant à cette série, parce que BON DIEU QU'EST-CE QU'ON SE FAIT CHIER.

Et vraiment, on sent toute la bonne volonté du monde derrière cette série, mais woulaaah comme il passe mal l'épisode d'une heure où le moment le plus palpitant, c'est un mec qui sort d'un bateau, quoi.

Au final, j'ai vite décroché et j'ai commencé à faire des sudokus en même temps que l'épisode passait (ce qui est déjà pas très bon signe), du coup, au bout de quelques épisodes, j'étais complètement perdue dans les myriades d'intrigues secondaires (attends, il fait quoi là déjà, le mec qui va a la pêche? Il est du... FBI? Ou quelque chose?) et, pour tout dire, je m'en carrais un peu.

Donc, désolée Ozark, tu n'es pas Breaking Bad, rien ne sera jamais Breaking Bad sans déconner cette série était surpuissante.



Au départ, tout était parti pour me plaire dans "Insecure" : une série HBO (ça veut dire qu'on peut dire des gros mots!) écrite et réalisée par son interprète principale, Issa Rae (une meuf pleine de talent), et qui narre de manière comi-tragique sa vie de jeune trentenaire Afro-Américaine à Los Angeles.

Là où j'ai très vite déchanté, c'est que "Insecure" est une série qui s'exporte malheureusement très mal, vu que les dialogues sont à peu près ça:


Le deuxième souci, c'est que j'ai beaucoup de mal à rentrer dans un film/une série si je ne ressens aucune empathie avec les personnages principaux, et là, franchement, tout le monde m'exaspère. Quand c'est pas Issa (t'es la pire amie du monde, déso pas déso), c'est sa copine (on s'en fout de ton site de rencontres premium, meuf! va pécho le gars charmant qui est pas allé à la fac!), et quand c'est pas elles, c'est le mec d'Issa (VA BOSSER! HIPPIE!)

Sans transition, attention! Derrière toi! Une série britannique!


Oui, je sais.

Tu es probablement en train de te dire "Une série britannique? Mais comment ça pourrait être mauvais? En plus y'a Jon Snow dedans ! Et en plus il s'ambiance à la cool avec toute la cream of the cream du petit écran londonien! "

(Démenti: n'utilisez jamais l'expression "cream of the cream", c'était juste pour le fun, en vrai ça n'existe pas.)

(Je suis prof d'anglais maintenant, j'ai plus le droit de vous induire en erreur.)

Donc, je suis d'accord avec toi, "Gunpowder"était super bien parti sur le papier.

Une série historique comme la BBC sait si bien les faire, un casting quatre étoiles, et pour toile de fond, l'une des périodes les plus intéressantes de l'histoire d'Angleterre : le gunpowder plot.

(Petit récap pour ceux qui dormaient dans le fond en 3èB : en 1605, c'était la merde en Angleterre. Tout le monde se foutait sur la gueule parce que le roi était anglican et persécutait les catholiques, du coup y'a des catholiques qui décident de l'assassiner, et de faire d'une pierre deux coups en faisant sauter le Parlement tout entier. (Ah ouais mais j'avais dit que c'était tendu, hein.) Finalement ça marche pas, et les Anglais sont tellement contents qu'ils célèbrent encore jusqu'à aujourd'hui le 5 novembre, alias la fois où on a PAS tué leur monarque.)

(Ils sont bizarres, ces gens.)

Bref, Gunpowder avait tout pour me plaire, même son format de mini-série qui promettait du divertissement sans trop s'étaler.

SAUF QUE.

Sauf que j'ai regardé un épisode et que j'ai à peine réussi à garder les yeux ouverts.

Pas découragée, je me suis dit "Boh ça démarre lentement, qu'importe, je devais être fatiguée ce jour-là, l'épisode 2, là, il va vraiment se passer des trucs!"

EEEEET NON.

Pas du tout, en fait.

C'est juste incroyablement chiant.

C'était probablement l'un des moments les plus chiants de ma vie, et pourtant j'ai vu "A.I.". AU CINÉMA. EN 2002. ET J'Y PENSE ENCORE.

(Sans déconner, quand y'a un fondu au blanc (après environ DOUZE HEURES de film) j'étais tellement heureuse parce que je pensais que ça voulait dire que je pouvais enfin rentrer chez moi, et en fait non il y avait encore trente minutes de film sur David le robot qui fait la sieste avec sa maman et putain mais tuez-moi tout de suite avant que je m'étouffe dans cet océan de guimauve.)

Pour en revenir à "Gunpowder", c'est bien simple, je me suis tellement fait chier que j'ai même pas regardé le dernier épisode. Alors qu'il me restait, genre, une heure pour finir la série en entier!

(Mais non, désolée, j'aime aller au bout des choses, mais à un moment donné, je suis pas venue ici pour souffrir.)


Alors attention, là on arrive sur de la GROSSE déception (traduction : je vais râler pendant mille pages).

Pourquoi de la grosse déception? Mais parce que "American Gods", le livre, est l'un des romans les plus incroyablement cools de ces 10 dernières années!

(Et si tu me crois pas, va voir la listes des récompenses littéraires qu'il se traîne.)

Le synopsis vite fait: le héros, Shadow, est sur le point d'être libéré de prison, quand sa femme meurt dans un accident de voiture. En route pour les funérailles, Shadow croise la route du mystérieux Mister Wednesday, qui se révèle être la personnification du dieu Odin. Il révèle à Shadow que les dieux païens de l'ancien monde vivent toujours en Amérique, mais que leur existence est menacée, parce que les gens les remplacent par des nouveaux dieux (la télévision, la technologie, etc.) Shadow accepte bon gré mal gré de l'aider dans sa guerre – ah oui et aussi sa femme revient d'entre les morts et c'est un genre de zombie, mais gentil?

(Ouais, c'est pas mal perché.)

C'est un de mes livres préférés au monde, Neil Gaiman est l'un de mes auteurs préférés au monde, bref, j'étais de toute façon partie pour être déçue.

Alors, je ne jette pas entièrement la pierre à Starz (la chaîne qui a fait l'adaptation) : "American Gods" est un roman qui ne suit pas une route linéaire, qui se perd parfois dans des méandres de réflexion, et qui, surtout, a une forte composante symbolique – autant te dire que c'était pas de la tarte, comme matériau de base.

Mais je leur jette quand même un peu la pierre pour avoir gâché un super potentiel, et ce, pour deux raisons:

Premièrement: "American Gods" n'aurait jamais dû être adapté en série. C'est un roman qui a un début, un milieu et une fin bien définis. Et, même si le livre est mastoc (800 pages et quelques), quand l'histoire est finie.... eh ben elle est finie, ma foi!

Donc, je ne dis pas que l'adaptation était impossible, mais "American Gods" aurait clairement dû être soit un film en deux-trois volets, soit une mini-série (six ou sept épisodes de 50 minutes, au grand maximum).

Va savoir pour quelle raison (le pognon), Starz a décidé d'en faire une série au long cours, mais s'est clairement retrouvée dépassé par l'ampleur de la tâche (et la difficulté de partir de rien du tout une fois le livre terminé), du coup, ils ont fait exactement le truc qu'il fallait pas faire : ils ont étiré.

MAIS ÉTIRÉ!

MAIS SI TU PENSAIS QUE LE HOBBIT C’ÉTAIT DU REMPLISSAGE, T'AVAIS RIEN VU, MA COUILLE.

Et on arrive à la seconde raison pour laquelle je jette la pierre à Starz : ces gens n'ont aucune idée de comment réussir une adaptation.

En gros, ils se sont dit "Comment on va faire tenir ce bouquin jusqu'à ce qu'on se fasse annuler?", et ils ont décidé de l'adapter PAGE. PAR. PAGE.

(En rallongeant un peu la sauce quand y'avait moyen de le faire.)

Sauf que, tu te rappelles ce que j'ai dit plus haut avec les histoires de digressions et de symbolisme?

Ouais, ben voilà, ils ont tout laissé comme tel.

Résultat, on se retrouve avec une série qui part dans tous les sens sans aucune explication, et qui est donc extrêmement difficile à suivre pour les gens qui n'ont pas lu le livre, ce qui est évidemment l'antithèse d'une bonne adaptation (qui devrait être facile à suivre même – et surtout – pour les non-initiés) (le Seigneur des Anneaux = bonne adaptation) (Harry Potter et l'Ordre du Phoenix, où Sarah a dû me répéter cinq fois "ça a du sens si t'as lu le livre" = mauvaise adaptation).

(Même si, là, je ne blâme pas les scénaristes de Harry Potter, vu qu'ils devaient faire tenir 800 pages d'intrigue en deux heures trente de film.)

(Bref bref.)

 Et pour ce qui est du symbolisme, laisse-moi te dire qu'on peut se le carrer au cul, parce que TOUT est retranscrit LITTÉRALEMENT comme sur le papier.

Ce qui donne lieu à des scènes complètement improbables, au hasard: la scène où une déesse couche avec un type et L'ABSORBE DANS SON VAGIN (ouais ouais).

(Et encore, ils en sont pas encore au passage du livre où Shadow couche avec une femme-chat.)

(Si, si, une femme-chat. Avec la queue, les oreilles, la fourrure, la totale.)

(Pour la saison deux, peut-être?)

Bref, tu l'auras compris : cette série se plante royalement et nous livre une adaptation tellement fidèle qu'elle en devient complètement merdique.

(Qu'on se le dise: ça ne s'appelle pas une ADAPTATION pour rien.)

(On ne raconte pas une histoire dans un livre comme on la raconte à l'écran.)

(T'es censé te concentrer sur la trame principale et nous livrer une histoire simple et épurée – pas passer mille ans à nous raconter chaque histoire de chaque pékin qui est arrivé en Amérique en l'an ouat'mille et s'est mis à prier Mars sur le coin de la porte!)

Ajoute à ça que la série est MEGA MOCHE, toute en Photoshop ratés et images de synthèse dégueulasses (c'est en revoyant le sang hyper fake en images de synthèse que je me suis rappelée que Starz est la chaîne qui a commis produit la série "Spartacus") et tu comprendras qu'il n'y a vraiment rien à racheter dans "American Gods".

La série a été miraculeusement reconduite pour une saison 2 (pour les curieux, on en est actuellement au tiers du bouquin, c'est dire si les scénaristes ont vu large), et pour le moment, tout porte à croire que la suite va bien puer du cul: Gillian Anderson a pris la fuite, les deux showrunners de la saison 1 se sont fait congédier, et ceux qui vont hériter du bébé pourri n'ont pas encore été tirés à la courte paille annoncés.

Pour résumer, American Gods : livre = très bien, série = pas bien.

(Je devrais faire toutes mes critiques comme ça, en fait.)

(On gagnerait un temps fou.)



Marvel's Iron Fist = de la merde.

(Dis donc, c'est vrai que c'est vachement plus efficace comme ça!)



BONUS ROUND : Mention spéciale à Marvel's Inhumans, alias la série que j'ai même pas commencée, parce que deux jours après la sortie, les premières recherches Google donnaient ça:


Et Rotten Tomatoes, AKA "la pute à super-héros" (qui a quand même mis 74% à la série Defenders, et 75% à Age of Ultron) (alors qu'on est d'accord que c'était une grosse daube) (même Chris Hemsworth n'a pas suffi à sauver ce film à mes yeux) a mis 10%, avec le commentaire suivant:


Donc c'est bon, je pense que d'autres ont fait le tour pour moi, et perso je me suis déjà bien fait enculer fait assez de mal sur les trois premiers épisodes d'Iron Fist.

Voilà, j'espère que ce récap 2017 t'a plu! A très bientôt pour un article beaucoup moins méchant, où je vais parler de mes dix séries préférées sorties en 2017.

(Prépare-toi à lire "trop d'la balle" toutes les deux phrases.)

(Oui, mon vocabulaire est toujours coincé en 2002.)

(Ça doit être le traumatisme lié à "A.I.")

Des bisous cathodiques!

Séries 2017, partie II : le top

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Parce que c'est marrant de parler mal deux minutes, mais que j'aime pas être négative dans la vie, le second volet de ce récap 2017 des séries sera consacré aux nouvelles séries que j'ai découvertes et dévorées comme la patate de canapé que je suis bien appréciées avec toute la modération qu'on me connaît.

C'est parti pour le Top 10!


10. Mr Mercedes


Une série basée sur un livre de Stephen King que je n'ai même pas lu, mais c'est pas ma faute aussi, il va trop vite le mec.

(Un livre tous les six mois, mais calme-toi Stephen, j'ai d'autres auteurs à lire aussi hein!)

Et je dois t'avouer que ça m'a sacrément manqué au moment de visionner cette série, parce que, comme pour The Expanse l'an dernier, j'avais cette furieuse sensation constante de "chuis sûre que c'est mieux expliqué dans le livre".

J'aurais donné beaucoup pour avoir un narrateur omniscient pour m'expliquer ce qui se passait dans la tête des personnages – même s'il faut bien avouer que les deux acteurs principaux font un boulot tip-top.

Bref, Mr. Mercedes n'est pas la série incontournable de l'année, mais elle est bien écrite, bien jouée, bien ficelée, et ce serait franchement dommage de passer à côté (surtout pour les fans de polar).

(Par contre, âmes sensibles s'abstenir, y'a des passages vraiment dégueu – physiquement et psychologiquement.)

(C'EST TA MEEEEEERE!)


9.The Deuce


Encore une fois, pas la série de l'année, mais une bonne surprise.

C'est-à-dire que j'ai regardé la saison 1 jusqu'au bout alors que James Franco est le personnage principal, et si ça n'en dit pas long sur la qualité de la série, je sais pas quoi te dire.

(Surtout qu'en plus il joue DEUX personnages!)

(Y'avait plus qu'à rajouter Léa Seydoux, Marion Cotillard et Adam Sandler, et t'aurais eu mon pire cauchemar télévisuel.)

Et la raison pour laquelle j'ai réussi à surmonter mon dégoût de James Franco assez longtemps pour regarder le premier épisode, c'est principalement parce que l'intrigue de la série me promettait de pouvoir enfin remplacer le vide qu'avait laissé l'injuste annulation de Vinyl dans mon petit coeur.

Vise un peu:

- New York dans les années 70: check.
- Des mecs en pattes d'eph avec des moustaches: check
- Des nanas ambitieuses et qui n'ont pas froid aux yeux: check
- Plein de drogues et d'alcool: check
- Du rock et des putes: check

Et bon, on va dire que sur le thème central, c'est quand même un peu différent (en gros, remplace l'industrie de la musique par celle du sexe) mais l'esprit du défunt Vinyl est bien là, et c'est bien ça qui compte.


(Et mention spéciale à Maggie Gyllenhaal, qui est géniale et qu'on voit décidément trop rarement.)


8. Mindhunter


Une série que je viens de finir (genre hier) et sur laquelle j'ai donc pas encore beaucoup de recul, mais je te donne tout de suite le point positif sur lequel je ne changerai pas d'avis:

Tous les épisodes sont réalisés par David Fincher et ce mec est un pur génie de la réalisation.

(Même si, humainement, j'aurais vraiment pas envie d'aller prendre un café avec lui, parce que tous ses films sont hyper glauques et témoignent d'une image de la femme franchement problématique, mais si j'entre là-dedans j'en aurai pour des pages alors on va gentiment fermer cette parenthèse.)

David Fincher, donc, a une manière d'utiliser la lumière et de cadrer ses personnages qui est totalement unique, et immerge complètement le spectateur dans l'action (même si c'est juste un plan d'un mec qui tape sur une machine à écrire) et rien que ça, c'est fort.

Bon, évidemment, il faut plus qu'un visuel magistral pour faire une série intéressante, alors qu'est-ce qu'il y a d'autre à se mettre sous la dent dans "Mindhunter"?

L'histoire (un énième "tiré d'une histoire vraie") aurait pu avoir un goût de réchauffé, mais se démarque pas mal par sa glauquitude: deux agents du FBI, dans les années 70, interviewent des tueurs en série, et utilisent ces entretiens pour poser la base d'une nouvelle méthode de profiling.

Et, je l'avoue, j'ai gloussé comme une midinette au moment où les personnages décident pour la première fois d'utiliser LA fameuse terminologie:


A part ça, les acteurs sont bons (mais surtout les tueurs, en fait) (les trois personnages principaux ont juste l'air blasés de la vie en permanence).

Par contre, deux points négatifs qui font que la série est en fin de classement:

1. Je comprends qu'il va y avoir plusieurs saisons, mais j'aime pas quand on commence des arcs narratifs et qu'on les finit pas. (C'était quoi le but de cette histoire avec la meuf et le chat qui vit dans sa laverie? C'était 15 minutes de ma vie que je reverrai jamais, oui!)

2. Holden Ford, le personnage principal, est tellement insupportable que ça devient difficile d'apprécier la série quand on voit sa babyface et son p'tit costard impeccable à l'écran toutes les deux minutes.


("Bububu ma meuf m'a largué" MAIS T'AVAIS QU'A PAS ETRE UN TROUDUC, COSPLAYEUR D'EMMANUEL MACRON!)

(Arrête de te sucer la bite deux minutes et peut-être que ta vie ira un peu mieux!)



7. Big Little Lies


Une mini-série que je me suis enfilée sans trêve dans l'avion entre Singapour et Francfort, et c'était pas QUE parce que j'avais rien d'autre à faire.

(J'aurais aussi pu lire mon livre, manger des cacahuètes, ou même boire de l'eau.)

(Qu'est-ce qu'on s'amuse pendant 12 heures de vol.)

La mini-série (ou plutôt le très long téléfilm) (appelons un chat un chat) suit l'histoire de plusieurs mères d'une petite ville côtière de Californie, qui se retrouvent toutes liées parce que leurs enfants sont à l'école ensemble (et, soyons honnêtes, parce qu'il y a clairement que 25 personnes qui vivent dans toute cette ville). Tout le monde a ses petits secrets, tout le monde fait des cachotteries, et han y'a eu quelqu'un qui est mort! Mais qui? Mystère!

Alors je dois bien avouer que le début de la série m'a fait penser de manière très déplaisante à certains des meilleurs moments de Desperate Housewives (ce qui est déplaisant parce que Desperate Housewives était une série médiocre à son apogée, et c'était il y a dix ans, avant que les séries deviennent bien). Le côté "tout le monde se mêle de la vie des autres", "tout le monde cache un lourd secret", et surtout le personnage absolument haïssable de Madeline (big up à Reese Witherspoon, que j'ai eu envie d'étrangler pour la majorité de la série) (alors qu'en vrai je suis sûre qu'elle est adorable!)


Mais en fait, les clichés et tropes des premiers épisodes ne sont qu'une manière de planter le décor, avant que la série ne commence à consciencieusement fracasser toutes les idées reçues que tu avais sur chacun des personnages.

Et alors, je sais que tout le monde en a déjà parlé, mais DOUX JESUS CE CASTING MILLE ETOILES, VOUS ETES TOUTES GÉNIALES LES FILLES, JE VOUS KIFFE.

(Même Nicole Kidman arrive à jouer tout en nuances, et avec le masque de cire qui lui sert de visage, c'est sincèrement impressionnant.)

(Et j'ai dit "les filles" plus haut mais n'oublions pas Alexander Skarsgård et Adam Scott, eux aussi parfaits.)

Le seul truc qui me chiffonne, c'est qu'au vu du succès de la série, HBO a commandé une seconde saison, et je vois franchement pas l'intérêt.

Pas que je m'attends à ce que la deuxième saison soit mauvaise, c'est juste qu'on a fait le tour de l'histoire, et pour moi, il n'y a plus rien à dire (et ce, d'autant plus que le livre sur lequel est basé la série se finit au même moment). Et, par ces temps de séries à rallonge et de sequels à gogo au cinéma, je pense que c'est pas mal de rappeler aux studios que, de temps en temps, c'est aussi bien de s'arrêter quand on a trouvé une fin.


6. Taboo

Une série que j'ai mise dans ma liste de téléchargements uniquement parce que j'ai entendu "série britannique" et "Tom Hardy" dans la même phrase, et honnêtement, j'ai pas besoin de beaucoup plus pour être heureuse dans la vie.


"Taboo" se passe dans le Londres du début du XIXè siècle, et suit les aventures de James Delaney (Tom Hardy), qui revient d'Afrique (où il s'était plus ou moins auto-exilé) afin de gérer les affaires de son père fraîchement décédé. Il est clairement frappadingue instable mentalement, il bouffe de la chair humaine, il fait du vaudou, il se tape sa sœur, il communie avec les esprits et est-ce que j'ai aussi mentionné qu'il SE TAPE SA SŒUR?


(Esprit des Lannister, je t'invoque!)

Bref, ça va pas super fort dans la caboche de Delaney, mais il est tout de même assez malin pour déjouer moult complots d'assassinats de la part de la Compagnie des Indes Orientales, et pour gérer toute une sous-intrigue à base de poudre à canon pour les Américains.

Bref, tu l'auras compris, ça part un peu dans tous les sens, mais une chose constante dans cette série, c'est le TIP TOP FLIP FLOP TOP OF THE POPS du casting, toujours impeccable. Du gérant de la Compagnie (anciennement dans Game of Thrones) à la soeur Delaney (aussi anciennement dans Game of Thrones) au parfait chimiste (que j'ai mis HYPER longtemps à placer, parce que je savais que je l'avais vu quelque part, mais je retrouvais plus où) (en fait c'était l'amoureux éconduit de Keira Knightley dans Pirates des Caraïbes) (ce qui est rigolo, parce que le gérant de la Compagnie des Indes Orientales dans Taboo était le père de Keira Knightley dans Pirates des Caraïbes!)

(BREF.)

Et évidemment, en tête de cortège, on a Tom Hardy, parfait comme toujours (Tindomerel, objective comme toujours), tout en regards intenses et en grognements.

(Et quand je dis "grognements", c'est parce qu'il grogne plus qu'il ne parle, en fait.)

(La petite compilation ci-dessous parle d'elle-même.)



5. Godless


Alors pour celle-là, tu peux prendre toute l'objectivité (déjà pas bien glorieuse) que j'essayais de maintenir tout au long de ce classement, et la jeter à la poubelle.

Parce que MANDIEU QUE J'AIME LES WESTERNS.

Je les aime, je les adore, j'ai vu et revu tous les western spaghetti des années 70 (t'sais, ceux qui durent mille heures et où il y a cinq lignes de dialogues qui se battent en duel), j'ai une playlist Spotify avec juste du Ennio Morricone dessus, bref, les westerns c'est ma came.


Je sais pas vraiment m'expliquer pourquoi, parce que je suis vachement moins clémente avec d'autres films du genre contemplatif (2001 L'Odyssée de l'Espace, sans déconner, j'ai sérieusement contemplé l'idée de m'étrangler avec mon pop-corn juste pour en finir ici et maintenant).

Mais voilà, c'est comme ça, dès que j'entends "Western" je sais que mon cœur va chavirer et que je vais adorer le film, même si intrinsèquement il est pas terrible terrible.

(Ma seule exception, c'est John Wayne.)

(Je peux sacquer ce type.)

(C'est mon James Franco des temps anciens.)

BREF.

Je suis tellement à donf sur les annonces de westerns que j'étais limite un peu déçue quand j'ai vu que "Westworld" penchait en fait vachement plus vers la science-fiction (que j'aime pourtant beaucoup aussi.)

Du coup, quand j'ai entendu que Netflix avait produit une mini-série western, "mais du vrai cette fois-ci, promis on vous entube pas avec des histoires de robots", tu peux imaginer ma trépidation.

Et alors là, les enfants, c'est du western quatre étoiles, y'a entrée, plat et dessert.

On a tout, dans cette histoire : des prairies désolées, des villes poussiéreuses, des mecs sales, des brigands, des BRAQUAGES DE TRAINS (pardon, je m'emporte), des meufs badass avec des fusils, une mine désaffectée, un beau gosse qui tire plus vite que son ombre, des meurtres, de l'amour, des héros torturés en quête de rédemption, et est-ce que j'ai mentionné qu'il y avait UN BRAQUAGE DE TRAIN?

(J'avais pas été aussi hypée depuis Fievel au Far West.)

(Qui était mon deuxième film préféré quand j'étais petite, et maintenant que j'y pense c'est peut-être de là que vient ma passion pour les westerns?)

(De l'autopsychanalyse en direct, les enfants!)

Bref, si tu es comme moi et que tu frémis d'impatience dès que tu vois un buisson d'amarante traverser un paysage en seize neuvième, tu peux y aller les yeux fermés avec "Godless", c'est que du bonheur.

Et pour la majorité des gens normaux les autres, je vous conseillerai quand même "Godless" (sauf si vous êtes un peu des chochottes face à la violence physique et psychologique, parce que bon, c'est un lieu sans foi ni loi, du coup ben v'là les meurtres, les viols et tutti quanti).

La série est courte mais prend le temps de développer ses personnages (qui, soit dit en passant, sont joués par un casting AU TOP) (y'a même Mary de Downton Abbey!) (elle prend un accent américain, c'est un peu chelou mais ça va, elle le fait bien). Les décors sont somptueux, les costumes tip top, et l'histoire bien ficelée.

Alors tous à cheval, les cow-boys and girls!


4. DARK


DARK, c'est un peu Netflix qui s'est dit : "Tiens, si on refaisait Stranger Things, mais en VACHEMENT PLUS GLAUQUE?"

(Après, je dis "Stranger Things" pour le lien avec les années 80 et les protagonistes ado, mais sinon, en vrai, y'a pas tellement de similarités.)

Le pitch : dans la petite bourgade allemande de Winden (qui semble être complètement isolée au milieu d'hectares de forêt glauque, donc je dirais vers le Schwartzwald même si c'est pas explicitement nommé), un ado disparaît, puis un mec se suicide, puis un gamin disparaît à son tour dans une grotte mystérieuse qui fait voyager les gens dans le temps (??), y'a peut-être un lien avec la centrale nucléaire qui jouxte la ville, puis tous les oiseaux se mettent à tomber du ciel (???) et dis-toi bien que là, je t'ai parlé que des deux premiers épisodes.

C'est clairement une série hyper avare en réponses (à chaque fin d'épisode, je me retrouvais plus confuse encore qu'avant) et qui joue à fond la carte "mystère", au point que ça en devient même un peu cliché.

Et puis bien sûr comme c'est pas trop la fête au village rapport aux enfants qui disparaissent (ah et y'en a un qui apparaît aussi, mais il est mort, alors c'est moyen cool), et surtout parce que c'est une série allemande, personne n'esquisse un seul sourire de la saison entière, donc la joie de vivre se pose là.

(Pour ceux qui ne suivent pas, je récapitule les thèmes communs à toutes les séries sorties en 2017 : l'amour n'existe pas, Dieu est mort, l'existence est vaine, nous sommes tous broyés sous le poids de nos propres illusions.)

Mais à part ces petits points négatifs, la série est super prenante, et les interprètes très corrects, même si les dialogues sont parfois un peu téléphonés (et puis qu'est-ce que c'est que ces ados qui se comportent comme des quadragénaires?) (vous vous appelez au téléphone? c'est l'âge de pierre ou bien?)

Bref, si tu aimes les mystères, les voyages temporels, et réviser ton allemand LV2, c'est le moment ou jamais!


3. The Crown


Je fais une petite entorse à la chronologie ici, parce que The Crown est sortie fin 2016, mais j'ai pas eu le temps de la voir avant 2017, vu qu'à l'époque j'avais encore un boulot à temps plein et une vie sociale débordante.

(Bon okay, la deuxième partie est un mensonge.)

(Mais c'était l'été et j'aimais lire sur la terrasse.)

(Parce que des fois le chat du voisin venait me voir et je lui faisais un câlin.)

(Est-ce que les chats ça compte comme une vie sociale?)

(BREF.)

The Crown, donc, a démarré pour moi comme un remplacement à Downton Abbey, alias mon feuilleton coupable, qui avait (enfin) tiré sa révérence l'année précédente.

Et, je l'avoue, après un an à digérer le pénible final de Downton Abbey, j'étais prête pour une nouvelle dose de série historique pleine de thé, d'accents aristo, de gants jusqu'aux épaules et de "Oh deary me".


Surtout que The Crown s'annonçait encore plus costaud, puisqu'exit le casting de domestiques, là, on ne parle que d'aristocratie, et c'est pas n'importe quel Lord ou Duke de derrière les fagots, nan ma petite dame! C'est la MOTHERFUCKING ROYAL FAMILY! On peut littéralement pas faire plus snob!

(Que d'enthousiasme.)

Cependant, j'ai été un chouïa déçue, puisque "The Crown" s'est révélée être une série beaucoup trop bien pour être uniquement un feuilleton coupable que je regarde le samedi matin sous ma couette.

Et elle peut être une bonne série, vu le budget colossal alloué par Netflix (qui devait être bien certain que le public allait suivre) (en tout cas, ils avaient clairement le Commonwealth entier déjà en poche): 100 millions de livres sterling (130 millions de dollars). Pour te donner une idée, ça a coûté moins cher de produire Le Retour du Roi.

(Et pourtant, aucune trace d'uruk-hai dans "The Crown"!)

(Je ne suis pas surprise, mais je suis quand même déçue.)

Alors au début, je me demandais quand même où pouvait bien passer tout ce pognon, puis j'ai lu que rien que le budget "robe de mariée" de la série avait crevé les 35 000 dollars, donc maintenant j'ai ma petite idée.

(Et puis une réplique grandeur nature de Buckingham Palace, c'est pas donné non plus.)

(Vous savez que vous auriez juste pu acheter un drap vert?)

Plus sérieusement, la série a du budget, et ça se voit: décors grandioses, photographie au top, musique par PUTAIN DE HANZ ZIMMER OKLM, les costumes et accessoires on n'en parle même pas, et, la crème de la crème, des acteurs aux petits oignons.

("Si on m'avait dit un jour que le père de Barney Stinson ferait le meilleur Winston Churchill du monde" est devenu mon nouveau "si on m'avait dit un jour que Brice de Nice allait gagner l'Oscar du meilleur acteur").

Et, moi qui m'attendais à un drame entièrement constitué de "Grands dieux, Philip, où ai-je égaré mes diamants?", j'ai été agréablement surprise.

Alors, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit: la série s'appuie quand même sur suffisamment de moments "Doux Jésus, Margaret, mais que va dire la Couronne?" pour rassasier les nostalgiques d'Amour, Gloire et Beauté, mais force est de constater que c'est loin d'être le thème central de "The Crown".

Déjà, c'est probablement une des séries les plus justes historiquement qu'il m'ait été donné de voir – et oui, okay, je sais que c'est plus facile quand on parle du XXè siècle et qu'en plus c'est basé sur une famille dont la vie entière est documentée à chaque instant, mais quand même! Pour moi, dont même les géniteurs n'étaient pas encore conçus à l'époque de la série (la saison 1 commence en 1951), ça me donne l'occasion de découvrir plein d'éléments historiques que j'ignorais totalement, et qui sont sincèrement passionnants.

(Tu savais, toi, que l'ancien roi Edward VIII était ouvertement pro-régime nazi?)

(On en apprend des choses.)

La série se penche pas mal sur les histoires personnelles et familiales de la Reine Elizabeth, mais y mêle suffisamment d'histoires de politique pour que ça reste intéressant, et je trouve que le scénario excelle justement à montrer cette juxtaposition: un monde de plus en plus progressif, de moins en moins procédurier, dans lequel cette figure immuable et archaïque qu'est la Couronne Britannique a de plus en plus de mal à justifier sa raison d'être.

(Okay, je vais peut-être chercher un peu loin.)


(Mais sinon regarde ces costumes comme ils sont beaux!)


2. GLOW


Une série qui déchire tout.

C'est de la pure tuerie.

Va la voir tout de suite si ce n'est déjà fait.

Y'a presque pas besoin d'élaborer tant tout est super dans cette série – mais pour toi lecteur, je vais vite résumer le point fort de la série:


Tous les personnages sont magnifiques, fabuleux et géniaux, j'aime tout le monde, et même les personnages les plus détestables (HUMHUMRUTH) sont en fait juste des petites choses brisées à qui on a envie d'offrir un chocolat chaud au bout de trois épisodes.

(Ce qui est également le point fort de "Orange is the New Black", et c'est pas étonnant, c'est la même équipe aux manettes.)

Autre point fort, selon moi: c'est l'une des seules bonnes séries sorties cette année à ne pas être méga déprimante– parce que là, rien que dans ce top 10, on a des tueurs en série, du cannibalisme, de l'inceste, du viol, des meurtres, et des kidnappings d'enfants, donc l'année 2017 ne crie pas vraiment "boute-en-train", on est d'accord.

Bref: va voir GLOW et ressors de ton marathon plein de pep's et d'entrain.

(Ah oui, et la B.O. est A-TO-MIQUE.)

(Ça sent la laque et les boucles d'oreilles triangulaires d'ici.)


1. The Handmaid's Tale


Clairement pas la série la plus joyeuse de l'année (tût tût la séquestration) mais tout de même la meilleure nouveauté de 2017.

Adaptée super fidèlement du roman du même nom, The Handmaid's Tale (la Servante Écarlate en V.F.), la série suit la vie d'Offred, une femme qui vit dans une Amérique dystopique où la majorité des terres est saturée de pollution, où une dictature ultra-religieuse est au pouvoir, où il n'y a presque plus d'enfants, et où les rares femmes fertiles sont offertes à la classe dominante pour leur permettre de se reproduire lors de viols rituels répétés mensuellement.

(Donc, ouais. C'est plutôt costaud.)

La seule différence entre le livre et la série (outre qu'on en sait beaucoup plus sur le mari d'Offred, exilé au Canada – dans le livre, il est probable qu'il soit mort) c'est que le livre se passe à son époque contemporaine, soit les années 80, et que la série se passe à NOTRE époque contemporaine (à un ou deux ans près).

Pour moi, c'est clairement ça le génie de la série : montrer, par petits flash-backs, à quel point cette série dystopique est proche de notre réalité, de notre présent. Les événements de "The Handmaid's Tale" se passent à peine quelques mois après le putsch initial qui a précipité les Etats-Unis dans l'obscurantisme. Et c'est pas pour parler politique, mais quand on voit l'état des politiques sociales actuelles aux Etats-Unis (particulièrement en ce qui concerne les droits des femmes à disposer de leur corps), la série touche carrément dans le mille. 

En plus du commentaire social (qui, rendons à César ce qui appartient à César, est copié-collé de l'excellent livre de Margaret Atwood) (une super auteure, d'ailleurs) (si tu aimes le post-apo, je recommande également "Oryx and Crake"), en plus de cela, donc, on a un casting mille étoiles (Elisabeth Moss est merveilleuse, toujours et à jamais), un cadrage et une lumière magnifiques, et des décors et costumes formidables et parfaitement raccords avec les descriptions du livre.

Ma seule peur, je ne te le cache pas, est ce qui va se passer dans la saison 2, puisque la fin de la saison 1.... ben c'est la fin du livre. Donc, j'ai un peu peur que la série pâtisse en termes de qualité une fois qu'elle n'aura plus le livre sur lequel se reposer (HUMHUMGAMEOFTHRONES), mais je suppose qu'il faudra attendre avril pour le savoir.

D'ici là, j'espère que cet article aura titillé ta curiosité (sauf si tu t'appelles Sarah et que tu as déjà tout vu.)

Et toi, quelle était ta série phare en 2017?

(Donne-moi des recommandations stp, c'est l'hiver et il faut que je fasse le plein de choses devant lesquelles glander.)

Vis ma vie de femme des bois

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Et donc ça fait quelques mois que j'habite Kaysersberg.

Kaysersberg, pour ceux ou celles qui ne connaîtraient pas (HONTE A VOUS) (c'était le village préféré des Français en 2017) (vous n'avez aucune excuse, même si vous êtes des gens de l'intérieur) (on a eu Stéphane Bern qui est venu avec la télé, et tout) Kaysersberg, donc, c'est un charmant village médiéval niché au coeur de l'Alsace, et où ma famille habite depuis des générations.

On fait tellement partie des meubles que ma mamie a sa photo au musée Schweitzer - true story.


(Bon, okay, c'est techniquement une photo d'Albert Schweitzer et il s'avère qu'elle est aussi dessus, MAIS QUAND MÊME.)

Bref, c'est un endroit que j'adore, et j'étais super heureuse de retourner y habiter en rentrant de Nouvelle-Zélande.

SAUF QUE.

Sauf qu'apparemment, habiter dans un village médiéval, ça veut dire VIVRE A L'EPOQUE MÉDIÉVALE, si j'en crois les déboires essuyés ces dernières semaines.

D'abord, j'ai dû réapprendre à vivre avec EJP.

EJP, pour les gens qui ne vivent pas à la montagne, c'était une offre EDF des temps jadis (ça se fait plus, mais les gens qui y étaient inscrits peuvent la garder) où, en gros, tu payes l'électricité moins cher pendant l'année, mais en contrepartie, EDF choisit 27 jours dans l'année où l'électricité coûte quatre fois plus cher. Evidemment, ils choisissent toujours des journées d'hiver, vu que c'est là que tu utilises le plus de courant. Donc EJP, c'était une bonne option pour les gens qui se chauffaient au bois, au gaz ou au fioul, parce que du coup, pendant les journées EJP, on mourait pas de froid, il fallait juste faire gaffe à pas consommer trop d'électricité.

Et dans notre maison, on a EJP (vu qu'on n'a qu'un seul compteur pour les deux appartements). Et comme on se les pèle grave depuis début février, on a enchaîné journée EJP sur journée EJP, et ce serait pas vraiment chiant si je passais pas un tiers de mon temps à bosser de la maison - temps que je passe en général à préparer mes cours et à faire mes corvées et tâches ménagères, mais qui devient vachement moins productif quand je ne peux pas faire de lessive, passer l'aspirateur ou utiliser le four, ou encore quand il me faut DIX MINUTES pour me faire un thé parce que je dois faire bouillir mon eau dans une CASSEROLE comme une CRO-MAGNON.

Et même les jours où je bosse toute la journée et que je suis seulement chez moi le soir, c'est quand même un peu soûlant de se réchauffer des restes à la poêle au lieu d'utiliser le micro-ondes, ou de laisser tomber Skyrim pour aller lire dans mon lit à 20h30, à la lueur de ma chandelle.


(#soiréesdefolie)

Et Flaxou n'aide pas du tout, puisque Monsieur "j'ai pas grandi avec EJP mais par contre mon daron bossait chez EDF alors laisse tomber comment j'ai jamais éteint une lumière de ma vie" n'arrive pas à comprendre le principe d'économiser l'électricité.

Alors oui, certes, peut-être que je pinaille quand je refuse d'utiliser l'énergie somme toute pas bien conséquente de l'ampoule de ma lampe de chevet. Peut-être aussi que j'ai un peu exagéré l'autre jour, quand j'ai arraché une tranche de pain congelé de la main de Flaxou en hurlant "MALHEUREUX ! PAS LE GRILLE-PAIN!"

Mais voilà, j'ai été élevée dans une maison où EJP c'était sérieux, et je soupçonne que comme on n'est pas chrétiens, c'est un peu ce qui fait office de carême pour nous autres hérétiques.

(Et en plus les appareils à résistance, c'est ceux qui consomment le plus, alors un grille-pain, quoi!)

Mais il faut croire qu'apparemment c'était pas suffisant de s'éclairer à la chandelle, et l'univers a décidé de nous faire avancer un pas plus loin dans le RP médiéval en nous coupant l'eau pendant une semaine.

Correction : on avait l'eau, mais on n'avait pas le droit de la faire couler.

En gros, la conduite d'eau était bouchée. On a fait venir un mec pour la réparer, qui a mis une sonde dans le tuyau et a dit:

- Ouais, alors en fait vos tuyaux sont en grès, ils doivent dater des années mille, et ils sont complètement pétés, y'a des racines qui obstruent tout, faut tout remplacer.

C'est là qu'on a découvert que les trois logements de la famille (l'appart de ma mamie, le nôtre, et la maison de mon père) sont connectés au même système d'évacuation d'eau, qui avait été posé par mon grand-père quand il a construit la maison principale dans les années 50, et qu'apparemment il avait pas tout fait entièrement aux normes, parce que c'était beaucoup trop d'eau à faire passer dans des tout petits tuyaux.

Bref, des gars sont venus creuser une nouvelle tranchée, mettre des vrais tuyaux dedans, et raccorder tout ça au tout-à-l'égout (parce qu'apparemment, on croyait être déjà raccordés, mais en fait...non?)

Et ils nous ont dit :

- Les travaux vont durer deux jours, et pendant ces deux jours, il ne faudra pas utiliser d'eau, parce que tout va s'écouler directement dans la tranchée. 

Sauf qu'en fait, les deux jours se sont transformés en cinq jours, parce qu'en creusant, les ouvriers sont tombés sur des trucs qui étaient pas sur les plans, c'est-à-dire d'autres tuyaux, et aussi une PUTAIN DE LIGNE A HAUTE TENSION que personne n'a pensé à signaler, apparemment.

(Normal.)

Donc, j'ai passé cinq jours sans faire vaisselle ni lessive, à me laver les cheveux chez ma mère et à cracher mon dentifrice dans un seau sous le lavabo.

(J'ai officiellement un seau à crachats, nique ma vie.)

Une fois toutes ces péripéties terminées, on était bien contents de revenir à notre quotidien normal.


Mais il restait toujours un problème de taille dans notre foyer de geeks : Internet.

Plus précisément, le débit Internet.

Parce qu'il faut savoir qu'on a souffert cinq ans en Nouvelle-Zélande avec un ADSL poussif digne de 2007 (alors qu'on était quand même dans la plus grande ville du pays), et donc, en rentrant en France, on se réjouissait à l'idée d'avoir enfin un Internet correct.

(C'était probablement numéro deux sur ma liste des choses pour lesquelles je me réjouissais, après "revoir ma famille et mes amis".)

(Pour Flaxou, c'était numéro un, je pense.)

Sauf que, par un malheureux concours de circonstances (que je ne m'explique pas bien parce que je comprends pas vraiment comment marche Internet, pour tout te dire), on s'est retrouvés à Kaysersberg avec une connexion encore PIRE que ce qu'on se traînait à Auckland.

(Moins d'un méga.)

(Si ça te dit quelque chose, tant mieux pour toi.)

Si ça te dit rien, je t'illustre ça : on ne pouvait pas regarder deux vidéos Youtube en même temps sur nos deux PC, tellement le truc ramait.

Si je voulais charger une vidéo à 720p, je devais la mettre en route, faire pause, aller me faire un thé, et revenir cinq minutes plus tard pour qu'elle ait eu le temps de charger.

Et Netflix, c'était environ l'équivalent d'essayer de regarder Canal + en crypté.

Donc, tu l'as compris, c'était l'horreur absolue, on avait envie de mourir.

(Ah ben oui mais j'avais prévenu qu'on était des geeks.)

Donc j'ai fait des démarches pour changer d'opérateur, et j'ai souscrit à une nouvelle offre avec celui qui me promettait les monts et merveilles de huit mégas de débit:

- Et donc, les huit mégas, vous pouvez me mettre ça par écrit?
- Ben... non, c'est pas dans le contrat.
- Comment vous pouvez me garantir huit mégas, alors?
- Ben, on va sur la page de test, on tape votre adresse, comme ceci, et voyez, ça nous dit : huit mégas.
- OK super, alors maintenant ce que vous allez faire, c'est une capture d'écran du truc qui dit "huit mégas", et vous me l'envoyez pas mail.
- Mais je...
- JE ME FERAI PAS BAISER DEUX FOIS JACQUELINE!


Donc j'ai signé mon nouveau contrat, et la dame m'a dit:

- Alors il faudra quand même résilier officiellement chez votre ancien opérateur, et leur renvoyer leur box. Votre nouvelle ligne avec nous sera opérationnelle dans les dix jours.
- Ça veut dire que je vais avoir dix jours sans Internet du tout?
- Ha ha, non non! Un à deux jours maximum. Vous savez, le temps qu'ils coupent la connexion, ça va mettre un moment.

Le soir même, je reçois un SMS totalement enjoué de mon nouvel opérateur:

- Bienvenue chez nous ! On est tellement contents que vous nous ayez choisi! Votre ligne sera opérationnelle au plus tard le 6 mars. Vous allez voir, ça va être super! A bientôt, bisous bisous!

Et, deux minutes plus tard, je reçois un autre SMS de mon ancien opérateur, sur un ton un chouïa différent:

- Alors comme ça, tu nous quittes? Après tout ce qu'on a fait pour toi? C'est bon, on a compris. Merci de nous tenir au courant, hein, non mais vraiment, merci. Okay, sale traîtresse, voilà comment ça va se passer : tu peux nous envoyer la box par recommandé (on a pas envie de voir ta sale tête de toute manière) et de notre côté, on va brûler ta photo et oublier ton visage. ADIEU. 

(Le plus marrant est qu'ils ont fait suivre le SMS de rupture par un SMS d'évaluation de leur services, ce qui était un peu l'équivalent d'un ex qui te rappelle deux minutes après t'avoir dit adieu pour toujours pour te crier "DIS-MOI CE QUI N'ALLAIT PAS, JE PEUX CHANGER, NE ME QUITTE PAS, IL FAUT OUBLIER, TOUT PEUT S'OUBLIER".)

Et, comme après une vraie rupture, il semblerait que mon ancien opérateur soit devenu amer et qu'il essaye de se venger comme il peut, parce que le lendemain, j'avais plus d'Internet.

S'en sont suivies une bonne heure au téléphone avec les deux opérateurs, tout ça pour tenir les deux conversations suivantes:

- Oui bonjour, j'ai plus Internet.
- Ah c'est pas nous! Ça doit être votre nouvel opérateur qui a écrasé la ligne.

- Oui bonjour, j'ai plus Internet.
- Ah c'est pas nous! Ça doit être votre ancien opérateur qui a décidé de tout couper.


(Putain, vous me fatiguez déjà.)

- Et du coup, vous faites quoi de votre côté? Vous allez m'installer Internet bientôt?
- Ah ben comme on a dit, on vous connecte vers le 5 mars.
- "Au plus tard" le 5 mars, vous voulez dire?
- Ha ha oh attendez, je passe dans un tunnel.....

Donc, au lieu d'avoir un Internet merdique, j'ai désormais pas d'Internet du tout (je te poste ce message depuis la wi-fi de ma maman), et j'ai toujours pas le droit d'utiliser mon micro-ondes ou mon sèche-cheveux.

Mais je suis quand même contente parce qu'au moins, cette semaine, je peux tirer la chasse.

(Les petits luxes du quotidien.)

Sorcière, sorcière, prends garde à ton derrière

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Coucou les loulous!

Je m'excuse pour cette longue absence, mais en ce moment, c'est le calme plat dans ma vie, donc j'ai rien à raconter.

Rien, si ce n'est ce bouquin HALLUCINANT sur lequel je suis tombée lors de ma dernière virée en librairie, et qui était tellement ouf que je ne résiste pas à l'envie de te le résumer.


Alors, oui, je sais, c'est un ouvrage de niche, mais attends deux secondes tu vas voir c'est cool.

L'auteur, Rodolphe Reuss, est surtout connu pour être le terminus de la ligne C du tram de Strasbourg (3615 blague locale), et pour les intellos, c'est aussi un historien du XIXè siècle qui s'est notamment spécialisé dans l'histoire alsacienne.

Et donc, en 1871, alors que l'armée Prussienne ravage Strasbourg après la fin de la Guerre Franco-Allemande (et que l'Alsace, alors française, est redevenue allemande) (elle le restera jusqu'en 1918, à la fin de la Première Guerre Mondiale), Rodolphe Reuss est sur place, et il a le seum.

Il a le seum grave, même, parce que les Prussiens ont foutu le feu à la bibliothèque lors du bombardement de la ville, ce qui a provoqué la perte de plein d'ouvrages, non seulement super vieux, mais aussi extrêmement rares. (Et ça, t'imagines que pour un historien, y'a de quoi se foutre en rogne.)

Du coup, pour oublier les tourments de l'époque, Rodolphe se plonge dans son travail et se tourne vers le passé, et notamment une époque pas trop jojo : celle des procès de sorcellerie.


(Exactement ça.)

Il rédige donc ce bouquin, qui répond aux questions suivantes : Comment devient-on sorcier ou sorcière? De quels pouvoirs disposent les sorcières? Comment se déroulait le sabbat? Comment se passaient les procès des sorcières? Et, enfin, comment est-ce que tellement de gens ont cru à ces histoires de pouvoirs démoniaques au point de brûler vifs des milliers (oui oui, des MILLIERS) de personnes rien qu'en Alsace?

Pour ses recherches, l'ami Rodolphe se base principalement sur les archives de procès, et sur un bouquin de l'époque, le Malleus maleficarum (on dirait pas trop un nom de groupe de metal gothique?), qui pose déjà bien le ton dans sa vibe "les femmes, ces connasses":



(Mais oui! Le vrai latin, c'est pour les mous du gland!)

(Pour la petite histoire : oui, certes, l'étymologie du mot "femme" a été discutée, mais plutôt discutée dans le sens "est-ce que femina est un participe passé ou un participe présent", ce genre de discussions, t'vois.)

Bref bref, après cette trop longue intro, commençons à résumer ce bouquin.

Si je devais résumer le livre en une phrase, en fait, ça serait :

Etre une sorcière, cette putain de grosse arnaque.

Parce qu'en fait, même avant de parler des procès, rien que sur le fait de devenir une sorcière, tu te fais grave enfler.

Mais au fait, comment on devient une sorcière au Moyen Age?

(Petit aparté : le livre parle des XVIè et XVIIè siècles, qui techniquement se situent bien après le Moyen Age, vu qu'on a déjà l'imprimerie, le Roi Soleil, Jean de la Fontaine et ses petites fables passives-agressives, l'encyclopédie de Diderot, et Léonard de Vinci qui invente l'hélicoptère 450 ans en avance (aparté dans l'aparté : on est tous d'accord que Léonard de Vinci est un voyageur temporel? Non? Juste moi?) donc oui, on n'est plus au Moyen Age, mais DUDE ON BRÛLE DES GENS VIVANTS, donc tu m'excuseras si j'utilise encore le terme de "Moyen Age" dans cet article, parce que ça me ferait franchement trop mal de dire "Age de l'Humanisme" dans une histoire qui parle de BRÛLER DES GENS VIVANTS)

Bref bref Brejnev.

Pour devenir une sorcière, donc, c'est plutôt logique : il faut vendre son âme à Satan.

Par contre, là où c'est un peu décevant, c'est que y'a même pas besoin d'invoquer Lucifer, en mode "j'allume des cierges noirs et je trace un pentacle par terre avec le sang d'un bouc", ou autres trucs qu'on aurait vu dans Supernatural.


(Oui, tu te fais chier pour rien, Rowena)

En fait, il suffit d'être frustrée de la vie une seule fois (et je pense que quand on est une femme au putain de Moyen Age, ça doit arriver relativement souvent) (rapport au fait que c'était encore légal pour ton père de te vendre à des inconnus contre de l'argent ou une vache, tout ça), et pouf! Satan vient cash t'offrir ses services.

(Donc, pas la peine d'aller enterrer des ossements à minuit à un carrefour au milieu du maïs, ou que ne sais-je.)

Le Diable apparaît sous des traits humains; des fois des gens que les nanas connaissent, mais le plus souvent, sous les traits d'un bel inconnu.

Petit aparté pour mes soss' alsaciens : si vous avez l'un de ces noms de famille, félicitations, vous êtes d'engeance démoniaque, c'est plutôt la classe :


 (Faites quand même gaffe aux gens qui voudraient vous brûler, on sait jamais)

Le Diable propose donc aux femmes (des fois aux hommes, mais ils sont une très petite minorité) de les initier aux mystères de la sorcellerie; en échange, les femmes doivent lier leur âme à Satan, et lui promettre un tas de choses : de venir au sabbat une fois par an (le sabbat, c'est comme une sorte d'AG démoniaque), de mentir à la confession, et plein d'autres choses abominables, comme... manger de la viande le vendredi.


(V'là pour le mal incarné, quoi.)

Une fois que les sorcières ont promis de répandre le chaos en faisant des trucs aussi fifou que bouffer une côtelette, le Diable leur fait signer un contrat où il précise le nombre d'années où il leur accorde le privilège d'exercer leur magie. Mais comme c'est le Diable, il aime bien les karna en grattant l'un des chiffres (romains) une fois le contrat signé, comme ça c'est genre : ha ha ! Tu pensais pouvoir être une sorcière pendant vingt ans? LOL NOPE, dans dix ans ton âme est à moi.

(Mais en même temps, c'est Satan, donc est-ce qu'on est vraiment surpris?)

Ce qui est vraiment surprenant, par contre, c'est à quel point les pouvoirs des sorcières étaient pourris. Parce que bon, c'est des gens qui sont censés être les agents employés par Satan pour répandre le mal sur terre, donc on pourrait croire que Satan leur filerait des pouvoirs un peu cools. Non? Non.

En fait, dans la majorité des procès, les accusations de "sorcellerie" se portent sur des histoires de maladies mystérieuses qui auraient frappé les hommes ou le bétail, et qui s'avèrent au final être, soit des maladies normales, soit des cas d'empoisonnement, et excuse-moi mais est-ce que ça vaut vraiment le coup de vendre son âme au Diable si c'est pour finir par verser du mercure dans la tasse d'un gus comme le dernier des ploucs? Je ne crois pas.

Pareil pour une autre accusation commune aux procès, celle d'avoir ruiné des récoltes: en gros, on pensait que les sorcières avaient le pouvoir d'invoquer des tempêtes, du brouillard, des orages de grêle, etc.

Alors on ne va même pas parler de la facilité de blâmer les sorcières dès qu'il pleut un peu trop (on dirait ma mère qui blâme tous les maux de la terre sur les jeux vidéo), mais ce qui me tue, c'est le fait que, dans la croyance populaire, on pouvait contrer ces sortilèges en faisant sonner les cloches du village. Et... c'est tout.

MAIS?

MAIS VOUS BRÛLEZ DES GENS POUR QUOI, AU JUSTE?

Parce que là, entre les "sorts" qui sont en fait juste des empoisonnement à la belladone, et les "sorts" qu'on peut contrer tellement facilement qu'il suffit de faire sonner une pauvre cloche, vous avez peur de quoi, en fait?

Sans déconner, ce qui m'a le plus choqué en lisant ce livre, c'est pas tant la croyance aux sorcières et aux maléfices (on parle quand même du Moyen Age), mais le fait qu'on avait tellement peur de sorcières TELLEMENT NULLES.

J'veux dire, dès qu'elles ont un pouvoir un peu cool, y'a un "mais" qui rend ça pourri. Genre, y'a des histoires de sorcières qui se changent en animaux, a priori c'est un pouvoir qui pète la classe. Mais ensuite, le bouquin nous explique qu'elles peuvent pas se re-changer en humains quand elles veulent! Et du coup, y'a des histoires ridicules comme celle d'une sorcière de Sélestat qui se change en cheval (alors déjà, pourquoi un animal aussi pourri?) (chais pas, moi, change-toi en loup!) (c'est quand même pas à moi de t'apprendre ton métier, merde) et ensuite elle arrive pas à se retransformer en humaine à temps, et ELLE SE FAIT FERRER.


(Déplorable, 0/20, Harry Potter sans ses lunettes aurait fait mieux)

Bref, comme le résume Ro-ro: 


(Merci.)

Bon, maintenant qu'on a parlé des superstitions de l'époque, passons aux choses sérieuses : les procès.

Alors, un petit point intéressant : les procès du XVIè et XVIIè siècle sont techniquement gérés par des tribunaux laïcs, et pas directement par l'Eglise.

(Même si bon, voilà, on était quand même bien avant la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, et donc le clergé catholique et protestant participait quand même de vachement près à tous les procès, ainsi qu'aux séances de torture.) 

Qui retrouvait-on dans les procès de sorcellerie? Eh bien, selon Rodolphe, absolument tout le monde – riches, pauvres, nobles, commerçants, paysans, clochards, gens de la ville ou de la campagne, et même membres du clergé – personne n'était à l'abri, c'était la paranoïa totale:


Aux procès, on trouve des hommes, des enfants aussi (eh, on n'est plus à ça près, non?) mais surtout, surtout des femmes.

Pourquoi principalement des femmes? J'ai envie de répondre "parce que le patriarcat, comme toujours" mais je vais élaborer juste un poil:

D'abord, l'Eglise de l'époque était pas ultra-copine avec les femmes en général, et il était "connu" au sein des gens de foi que les femmes étaient plus faibles d'esprit que les hommes, et donc plus susceptibles aux influences du Malin.


Et puis bon c'était pas que les gens d'église, hein, c'était un peu la fête de la misogynie à l'époque, et c'est donc logique qu'on rencontre souvent des femmes au banc des accusées – notamment parce que l'un des pouvoirs présumés les plus importants des sorcières, c'était la capacité à faire tourner les têtes des hommes.


(Pense "philtres d'amour" et autres sortilèges à base de mèches de cheveux.)

En plus de leurs facultés de rendre les hommes fous d'eux, les sorcières étaient également réputées pour lancer des sorts d'impuissance et d'infertilité à leurs victimes.

Rodolphe Reuss nous raconte d'ailleurs que c'était chaud pour un homme frappé d'un tel sortilège de trouver qui l'avait maudit, et qu'il devait alors procéder à un petit examen de sa vie:


Et j'imagine qu'ensuite il va trouver la nana pour s'excuser et demander qu'elle lève le sort...


AH OUAIS D'ACCORD VOUS ETES TOUS DES MALADES OKAY PARFAIT.

Une autre raison pour la présence massive de femme sur le banc des accusées, c'était le fort taux de mortalité infantile, qu'on expliquait à l'époque facilement (vu qu'on ne connaissait pas la médecine ni l'hygiène) : bébé mort = sage-femme sorcière. (Et évidemment, il n'y avait pas d'hommes accoucheurs, donc forcément, surreprésentation de femmes à ces procès.)

Et comme on va le voir, il y avait même pas besoin d'un cadavre à la clé. En fin de compte, il suffisait de très peu pour se faire accuser de sorcellerie – ci-dessous, certaines des accusations révélées dans les archives des procès alsaciens : 

- visage repoussant (merci)
- a proféré des paroles menaçantes contre autrui dans un moment de colère (super)
- bruit insolite dans la maison (sérieusement)
- présence d'un animal domestique soupçonné d'être Satan déguisé (vous avez fumé)
- médicaments étrange dans une armoire (c'est carrément Desperate Housewives)
- paroles murmurées pendant le sommeil (putain c'est la police du rêve, c'est 1984)

Et, COMME S'IL N'Y AVAIT PAS ASSEZ DE BALANCES PARTOUT, la source première de mise en examen des sorcières, ça reste les "aveux" des autres sorcières, à qui on demande, lors de leur procès, de dénoncer toutes les autres adeptes de Satan qu'elle connaissent – dénonciations qui vont, selon les procès, de quinze à soixante personnes, donc l'effet boule de neige se pose là.

Et c'est super bien fait, parce qu'elles ont même pas besoin de nommer des gens elles-mêmes : le tribunal a déjà une liste des gens suspects, et ensuite, il suffit de lire les noms à la sorcière pour qu'elle réponde par "oui" ou par "non".

Et si elle répond "non"à tous, on la torture jusqu'à ce qu'elle dise "oui".


(DU GÉNIE)

Imagine le temps qu'on gagnerait en instruction si tous les procès se déroulaient comme ça!

- Et donc, Michal, c'est vous qui avez volé l'orange du marchand?
- Vous êtes fous, c'est pas moi!
- Eh ben on va vous torturer jusqu'à ce que ça soit vous.
- Et ensuite je serai libéré?
- Ah ben non! Ensuite on vous brûle.
- Et.... si je dis rien?
- On vous brûle aussi, mais plus lentement.

En fait, le procès était fait de telle manière que, dès que quelqu'un était accusé de sorcellerie, cette personne allait brûler, c'était fatal, c'était automatique, c'était inéluctable.



Du coup, c'était plutôt pratique pour les gens de l'époque : si t'aimais pas quelqu'un, hop! Tu le faisais brûler, bon débarras. Exemple particulièrement savoureux : Rodolphe Reuss cite le cas d'un fils qui accuse sa mère de sorcellerie pour toucher son héritage tout de suite, et"dans l'espoir de hâter la procédure, offre de la brûler à ses frais". 


(J'en connais une qui doit avoir le seum que la mortalité infantile ait pas chopé celui-là.)

(Aparté: je suis bien contente que ces procès n'existent plus, parce que, connaissant ma nature rancunière, je pense que j'aurais fait pas mal de victimes si j'avais vécu à cette époque.)

(RIP Aurore Meyer du CP qui avait des meilleures notes que moi, RIP Marie du CM1 qui m'a volé ma meilleure amie, RIP ma belle-mère qui m'a interdit de lécher le couteau à Nutella, RIP Dimitri en Terminale qui m'a trompée avec une meuf de Mulhouse, RIP la boulangère qui m'a un jour rendu la monnaie en disant "voilà jeune homme".)

(On est au dix-septième siècle et vous êtes tous morts, et franchement, je suis probablement morte avec vous, vu le rythme auquel vont les choses à cette époque.)

Ces procès de sorcières, c'était probablement l'un des appareils judiciaires les plus biaisés possibles : déjà, la personne qui accusait une sorcière n'avait aucune preuve à fournir ; c'était à la sorcière de réfuter les accusations, et sérieusement, va réfuter "t'es moche et ton chat on dirait Satan", sans déconner.


Ensuite, la sorcière avait théoriquement droit à un avocat, MAIS le petit souci, c'est que dans la majorité des cas, les avocats étaient jugés pour sorcellerie eux-mêmes, une fois que la sorcière avait été brûlée.

(LOL)

Le juge lisait à l'accusée les dépositions contre elles, la sorcière niait, ensuite on allait la torturer, et on lui reposait la question. Si elle niait encore, on retournait la torturer, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle "avoue" tout ce qu'on voulait.

(Et, comme le signale Rodolphe Reuss, les accusés étant souvent des femmes, et les bourreaux souvent des hommes, EVIDEMMENT ON LES VIOLAIT AUSSI, HEIN, parce que ce serait pas assez fun de SEULEMENT les brûler, les fouetter, leur arracher les ongles, leur disloquer les membres, leur broyer les articulations avec une vis, ou les empêcher de dormir pendant des jours.)

Une fois que les sorcières avaient cédé à la torture, on les reconduisait devant le juge, et la suite est franchement pas mieux:


(Ah, les inquisiteurs, ces petits taquins.)

Si la sorcière ne cédait toujours pas, on appelait souvent des prêtres (catholiques ou protestants, selon la confession de l'accusée), qui venaient lui dire que c'est bon, si tu dis oui à tout, okay on va te brûler, mais Dieu te pardonnera et t'iras au Paradis et ce sera tip top.

Si, malgré tout cela, l'accusé ne cédait pas, on était obligé de l'acquitter (tu te doutes que c'était plutôt rare), et, même innocenté, c'était pas la joie : l'accusé était souvent expulsé du pays, mais avant ça, il devait PAYER LES FRAIS DU PROCÈS.

Sans déconner!

Imagine le truc, quoi! On t'arrête pour un crime que tu n'as pas commis, on te torture des jours et des jours, et quand on te relâche, tu dois PAYER LES FRAIS DE DÉPLACEMENT DU BOURREAU! 


Si l'accusé était acquitté, la ou les personnes qui l'avaient accusé de sorcellerie n'étaient pas inquiétées par la justice du tout – sauf rares exceptions, comme nous l'explique Rodolphe :


Pour la grande majorité qui cédaient sous la torture, c'était direction le bûcher, avec aucune exception – même pour les miraculés:


(Je dirais bien que je suis choquée et déçue, mais si tu connais Thann, c'est pas vraiment une surprise.)

Une fois la sorcière exécutée, tous ses biens étaient confisqués et revenaient au fisc, qui s'en servait pour payer le salaire des magistrats et des fonctionnaires. Et, évidemment, si un membre de la famille venait réclamer des biens confisqués, devine ce qui leur arrivait? Bingo! Ils étaient accusés de sorcellerie et brûlés.


(C'était drôlement pratique, dis donc.)

En termes de chiffres, c'est super difficile d'estimer combien de personnes ont été brûlées sur toute la région Alsace (ou sur tout le territoire français, ou sur toute l'Europe) pendant ces deux siècles, mais les chiffres qu'on a font froid dans le dos : entre 1629 et 1642, on a brûlé 91 sorcières à Sélestat (ce qui fait une moyenne de 7 par an, dans une ville de même pas 5000 habitants). A Strasbourg, on parle de 5000 personnes en 20 ans. Et puis alors, à Thann, je laisse un extrait de la chronique de la ville parler par elle-même:


BON.

BON BON BON.

C’ÉTAIT BIEN DÉPRIMANT, TOUT CA.

C'était tellement déprimant que je galère grave à trouver une manière humoristique de clôturer cet article.

Du coup, je vais laisser les gens les plus drôles de l'univers (c'est les Monty Python) s'en occuper à ma place.



Voilà, j'espère que cet article t'a plu (et qu'il t'a appris plein de choses cool pour briller en soirée mondaine.)

("Ha ha, oui, les voitures sans conducteurs, un sujet passionnant, mais est-ce que vous avez lu cet article sur les procès des sorcières au dix-septième siècle en Haute-Alsace?")

Et je te donne rendez-vous bientôt pour des aventures plus joyeuses (promis).
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